L’enrouement,
elle en fait son affaire
-Jiang Peizhen,
présidente et secrétaire du comité du Parti de la SARL Jinsangzi
de la région autonome zhuang du Guangxi
XIAO
DONG
 |
Jiang
Peizhen, présidente et secrétaire du comité du Parti de la
SARL Jinsangzi du Guangxi. |
La région autonome zhuang du
Guangxi est un pays de chants. Tous, hommes et femmes, jeunes
et vieux, peuvent chanter à l’improviste. Une voix d’or semble
être devenue synonyme de cet endroit.
Durant
la dernière décennie, Jinsangzi, une entreprise de fabrication
de pastilles pour la gorge, est entrée en scène dans la région
autonome. Son produit a peu à peu occupé le marché chinois et
est devenu un remède efficace dans le traitement des maux de gorge.
Derrière Jinsangzi, il y a une
femme passionnée et au tempérament de feu. En une quarantaine
d’années de vicissitudes, elle a transformé une usine rudimentaire
de quartier en une entreprise scientifique et technique, dont
la valeur de production annuelle atteint 500 millions de yuans.
C’est Jiang Peizhen, présidente et secrétaire du comité du Parti
de la SARL Jinsangzi de la région autonome zhuang du Guangxi.
La période
d’incubation de Jinsangzi
En 1959, Jiang Peizhen fut embauchée
comme ouvrière de l’Usine N° 2 de bonbons de Liuzhou (région autonome
zhuang du Guangxi), laquelle allait devenir plus tard Jinsangzi.
Après cinq années de travail et par voie démocratique, elle fut
élue directrice adjointe de l’usine, poste qu’elle occupa pendant
14 ans.
Au début des années 80, la Chine
traversait une période de transition de l’économie planifiée.
Sous la férule de Jiang, l’Usine N° 2 de bonbons prit l’initiative
d’ouvrir, par ses propres moyens, un réseau de vente. Pendant
un an, les vendeurs parcoururent plus de 8 000 km et vendirent
plus de 8 000 tonnes de bonbons.
De 1985 à 1989, cette usine fabriqua
le premier bonbon fourré de confiture et le premier chocolat aux
arachides de Chine, et depuis lors, chaque année, elle mit en
marché une vingtaine de nouvelles sortes de produits.
En 1992, le secteur des bonbons
chinois amorça un creux de vague et les ventes annuelles de l’usine
commencèrent à diminuer. Alors que les ventes annuelles de l’usine
occupaient le premier rang du domaine en Chine, les bénéfices
annuels passèrent progressivement de dix millions de yuans à 78
000 yuans. Les perspectives étaient peu reluisantes.
Finie la période d’enrouement !
Le 7 janvier 1993, Zhu Rongji,
alors vice-premier ministre, se rendit en inspection à Liuzhou,
et durant celle-ci, il prononça une allocution à l’intention des
entrepreneurs de l’endroit, dont Jiang Peizhen. Devant le vice-premier
ministre, Jiang ne mâcha pas ses mots : « L’État doit
accorder une attention particulière à la lutte contre la contrefaçon.
La diminution des bénéfices de notre usine est liée au changement
de mode de consommation des gens et est aussi influencée par les
produits de contrefaçon. J’espère que l’État pourra renforcer
la protection du brevet sur les plans administratif et législatif. »
Après l’avoir écoutée, Zhu Rongji
fut le premier à applaudir et dit : « Votre opinion
est importante. Les départements intéressés sont en train d’effectuer
des recherches sur les projets d’application. Je vous soutiens
et je soutiens l’attaque généralisée contre la contrefaçon. »
Par la suite, Zhu déclara que les entreprises devaient avancer
vers la haute technologie et ériger des barrières, de leur propre
chef et de manière efficace, à travers des moyens comme le dépôt
de brevet, afin de protéger leurs propres droits et intérêts.
Pour Jiang, ces paroles furent
comme un éclair de génie et pavèrent la voie de la recherche et
de l’exploitation de Jinsangzi.
En
juillet de la même année, après avoir surmonté de multiples complications,
Jiang trouva la nouvelle formule permettant de traiter l’angine
chronique, au moyen de la biotechnologie, développée pendant des
années par Wang Yaofa, professeur de l’École normale de l’Est
de Chine de Shanghai et biologiste célèbre. Après la lecture du
rapport de recherches et de fabrication de près de dix mille caractères
de ce professeur, Jiang était tellement enthousiaste qu’elle décida
de faire l’essai de cette formule et de la mettre en exploitation.
Dès ce moment-là, le laboratoire de l’usine resta éclairé jour
et nuit, le professeur Wang, Jiang Peizhen et d’autres surmontèrent
de nombreuses difficultés techniques. En septembre, la fabrication
expérimentale des premiers spécimens de pastilles fut mise au
point.
La pénurie de fonds fut une autre
difficulté qu’affronta Jiang. Les sept millions de yuans qui étaient
nécessaires au fonds de démarrage représentaient une somme astronomique
pour une usine en période de reflux. À l’époque, quelle banque
oserait prêter de l’argent à une entreprise qui distribuait ses
salaires en comptant sur un prêt ?
Jiang décida donc de rassembler
des fonds personnels. Elle fut la première à hypothéquer toute
sa fortune familiale. Les ouvriers avaient confiance en elle,
cette chef d’usine qu’ils avaient eux-mêmes choisie. En moins
d’un mois, ils réunirent les 7,8 millions de yuans nécessaires,
gagnés à la sueur de leur front, et tous mirent leur espoir en
Jiang.
En novembre 1993, la fabrication
des pastilles pour la gorge Jinsangzi débuta officiellement. Dans
les trois années suivantes, les impôts et les bénéfices de ce
produit augmentèrent chaque année à un rythme de 26 %, 28 % et
30 %.
En 1999, en tant que marque chinoise
célèbre, ce produit occupait 28 % du marché parmi plus de 300
produits similaires, taux qui lui gagna la première place. Pendant
cinq ans, ce produit réalisa une valeur de production de 1,1 milliard
de yuans, des impôts et bénéfices de 160 millions de yuans. En
2000, la valeur de sa production avait atteint 310 millions de
yuans.
Une des
passions de sa vie
 |
Le
parc scientifique et technique Jinsangzi de la région autonome
zhuang du Guangxi. |
Jiang Peizhen adore le football
et en est une adepte connue dans le pays. Le football sied bien
à son caractère.
Si cela n’avait pas été le cas,
le 8 mars 1996, CCTV ne l’aurait pas invitée à parler du football
dans une émission en direct. Sa joute oratoire gagna alors les
applaudissements de toute la salle.
De plus, Jiang n’aurait pas investi
huit millions de yuans pour créer l’« École de football Jinsangzi ».
« En tant que passionnée du football, je ferai tout mon possible
pour contribuer à la cause du football chinois », dit-elle,
non sans émotion.
Son enthousiasme ne se dément
jamais. Le carrefour du 1er-Mai de Liuzhou est le tronçon
le plus occupé de la ville. En voyant les enfants se rendre à
l’école et les vieillards faire leurs exercices matinaux au milieu
du va-et-vient des véhicules, elle a investi un million de yuans
pour construire un échangeur piétonnier.
Et la liste de telles histoires
s’allonge…..