L’ancien
ou le moderne?
Ces deux notions ont toujours fait couler beaucoup
d’encre et attiser les passions de ceux qui prônent la supériorité
de l’une ou l’autre tendance. Justement à l’heure où beaucoup de
personnes se soucient de la préservation du caractère ancien de
Beijing et des lieux précieux qui lui donnent ce charme, d’autres
parlent de démolir, de rajeunir et de donner à cette vieille capitale
un air moderne en la dotant de gratte-ciel de verre et de béton
et de services à la fine pointe de la technologie.
C’est au milieu de tout ce bouillonnement d’idées
et de travaux que Beijing a récemment fêté son 850e anniversaire
comme capitale, un honneur dont peu de villes peuvent s’enorgueillir.
Spectacles de musique et de théâtre, expositions de photos, films
et téléfilms ont souligné l’événement. Il est indéniable, Beijing
a beaucoup de choses à offrir. Pour vous donner un aperçu de la
richesse de cette ville, notre article Bon 850e
anniversaire, Beijing vous brosse un tableau de cette
ville au travers des époques, des personnalités et des faits marquants
qui ont marqué son développement.
Palais et jardins impériaux, hutong (ruelles),
siheyuan, vestiges archéologiques et objets d’art ne manquent
pas et font partie de son décor. Tous ces éléments représentent
la culture typique de Beijing et témoignent de l’édification qu’elle
a connue au fil du temps. Beijing a une richesse historique et culturelle
indéniable, ainsi qu’un caractère spirituel bien distinct, et c’est
beaucoup à travers son caractère ancien que le visiteur peut mieux
le saisir. Mais Beijing a aussi un caractère moderne, représenté
avant tout par son caractère ouvert et sa capacité à assimiler d’autres
cultures. Et il faut dire que cette tendance ne date pas d’hier,
puisqu’il y a des siècles les Matteo Ricci, Marco Polo et autres
y ont mené des échanges fructueux avec les empereurs. Maintenant,
des gens de tous les pays viennent y procéder à des échanges commerciaux,
des étudiants de diverses nationalités viennent s’y perfectionner
et des Chinois d’outre-mer reviennent pour travailler dans sa zone
de science et technologie de Zhongguancun.
En ce début de XXIe siècle,on peut
dire que Beijing conserve toujours son caractère ancien, mais qu’elle
se modernise et s’ouvre encore plus sur le monde. Certains vieux
édifices sont peut-être sacrifiés, mais Beijing a conscience de
la nécessité de préserver sa riche culture et son esprit spécial
qui depuis toujours attirent les étrangers et les Chinois. Pour
le moment, les experts discutent chaudement de la manière de bien
le faire.
Le Xinjiang est une région autonome de Chine qui traduit également
bien cette combinaison de l’ancien et du moderne. Déjà fréquentée
à l’époque de la route de la Soie, la région attire maintenant encore
beaucoup de voyageurs. Certains y vont avant tout pour découvrir
les vestiges d’anciennes cités, comme celle de Gaocheng, d’autres
pour ressentir l’animation et le caractère typique qui règnent dans
les villes, dont dans sa capitale, Urumqi. À travers des notes
de voyage, l’article À travers murs et muraille, un autre monde
à l'Ouest vous présente justement l’heureux mélange qu’on y
retrouve.
Finalement, Jouer encore et encore, la raison de vivre de Liu
Zhao vous trace le portrait d’un ancien du théâtre qui a le
regard résolument tourné vers la vie moderne d’aujourd’hui. Et
puisque l’année 2003 sera bientôt de l’histoire ancienne, nous vous
souhaitons que 2004 vous apporte la réalisation de tous vos désirs.
Mais à bien y penser, à la question : «l’ancien ou le moderne?»,
ne vaudrait-il pas mieux avoir à la fois l’ancien et le moderne?
Hu Chunhua
Chunhua
Directeur de la section française
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