Novembre/Décembre 2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

L’ancien ou le moderne?

Ces deux notions ont toujours fait couler beaucoup d’encre et attiser les passions de ceux qui prônent la supériorité de l’une ou l’autre tendance. Justement à l’heure où beaucoup de personnes se soucient de la préservation du caractère ancien de Beijing et des lieux précieux qui lui donnent ce charme, d’autres parlent de démolir, de rajeunir et de donner à cette vieille capitale un air moderne en la dotant de gratte-ciel de verre et de béton et de services à la fine pointe de la technologie.

C’est au milieu de tout ce bouillonnement d’idées et de travaux que Beijing a récemment fêté son 850e anniversaire comme capitale, un honneur dont peu de villes peuvent s’enorgueillir. Spectacles de musique et de théâtre, expositions de photos, films et téléfilms ont souligné l’événement. Il est indéniable, Beijing a beaucoup de choses à offrir. Pour vous donner un aperçu de la richesse de cette ville, notre article Bon 850e anniversaire, Beijing vous brosse un tableau de cette ville au travers des époques, des personnalités et des faits marquants qui ont marqué son développement.

Palais et jardins impériaux, hutong (ruelles), siheyuan, vestiges archéologiques et objets d’art ne manquent pas et font partie de son décor. Tous ces éléments représentent la culture typique de Beijing et témoignent de l’édification qu’elle a connue au fil du temps. Beijing a une richesse historique et culturelle indéniable, ainsi qu’un caractère spirituel bien distinct, et c’est beaucoup à travers son caractère ancien que le visiteur peut mieux le saisir. Mais Beijing a aussi un caractère moderne, représenté avant tout par son caractère ouvert et sa capacité à assimiler d’autres cultures. Et il faut dire que cette tendance ne date pas d’hier, puisqu’il y a des siècles les Matteo Ricci, Marco Polo et autres y ont mené des échanges fructueux avec les empereurs. Maintenant, des gens de tous les pays viennent y procéder à des échanges commerciaux, des étudiants de diverses nationalités viennent s’y perfectionner et des Chinois d’outre-mer reviennent pour travailler dans sa zone de science et technologie de Zhongguancun.

En ce début de XXIe siècle,on peut dire que Beijing conserve toujours son caractère ancien, mais qu’elle se modernise et s’ouvre encore plus sur le monde. Certains vieux édifices sont peut-être sacrifiés, mais Beijing a conscience de la nécessité de préserver sa riche culture et son esprit spécial qui depuis toujours attirent les étrangers et les Chinois. Pour le moment, les experts discutent chaudement de la manière de bien le faire.

Le Xinjiang est une région autonome de Chine qui traduit également bien cette combinaison de l’ancien et du moderne. Déjà fréquentée à l’époque de la route de la Soie, la région attire maintenant encore beaucoup de voyageurs. Certains y vont avant tout pour découvrir les vestiges d’anciennes cités, comme celle de Gaocheng, d’autres  pour ressentir l’animation et le caractère typique qui règnent dans les villes, dont dans sa capitale, Urumqi.  À travers des notes de voyage, l’article À travers murs et muraille, un autre monde à l'Ouest vous présente justement l’heureux mélange qu’on y retrouve.

Finalement, Jouer encore et encore, la raison de vivre de Liu Zhao vous trace le portrait d’un ancien du théâtre qui a le regard résolument tourné vers la vie moderne d’aujourd’hui.  Et puisque l’année 2003 sera bientôt de l’histoire ancienne, nous vous souhaitons que 2004 vous apporte la réalisation de tous vos désirs. Mais à bien y penser, à la question : «l’ancien ou le moderne?», ne vaudrait-il pas mieux avoir à la fois l’ancien et le moderne?

Hu Chunhua Chunhua

Directeur de la section française