La
Mongolie intérieure, un paradis touristique du Nord
QIU JIANGHONG
Des lacs aux eaux limpides, des steppes verdoyantes, des troupeaux
de moutons blancs…cet endroit idyllique n’est nul autre que la région
autonome de Mongolie intérieure, un site touristique de la Chine
du Nord.
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Ces pâturages gras contribuent
à élever des chevaux robustes. |
SUR la carte de Chine, cette région autonome a
une forme longue et étroite. Le soleil qui se lève à l’est prend
deux heures pour l’illuminer entièrement. Cette vaste contrée possède
une topographie diversifiée : de vastes steppes au centre,
une immense mer de sable à l’ouest et une forêt dense à l’est.
Habitat de l’ethnie mongole, cette région permet
aux touristes de faire l’expérience de la vie des pasteurs, d’apprécier
la culture pastorale et de découvrir les mœurs locales. En outre,
en tant que pays natal de Gengis Khan, cette région possède des
légendes anciennes et de riches vestiges culturels et historiques.
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La vaste et belle steppe de Mongolie
intérieure. |
Au plan touristique, la facilité d’accès de la
Mongolie intérieure constitue l’un de ses grands avantages. Il ne
faut que quelques heures de voiture de Beijing pour atteindre la
région autonome d’ethnies minoritaires la plus proche de Beijing,
et il en faut encore moins en avion. En été, beaucoup de gens s’y
rendent spécialement pour fuir la chaleur.
Des paysages naturels
splendides
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Pâturage au matin. |
Les steppes grandioses forment le paysage naturel
le plus symbolique de la Mongolie intérieure. La steppe Bashang,
à quelque trois heures de Beijing en voiture, est un bon endroit
pour faire de l’équitation pendant les week-ends. Cependant, les
paysages pastoraux les plus typiques se trouvent dans la steppe
de Xilin Gol.
Cette steppe est une réserve naturelle d’échelon
national et fait partie du « Programme sur l’homme et la biosphère »
de l’Unesco. Avec ses pâturages gras, ses beaux paysages et son
système écologique complet, elle offre le paysage naturel de steppes
le plus complet du Nord de la Chine, et elle est digne de représenter
ce type d’écosystème de l’est du continent eurasiatique.
En voiture dans ce décor, sous le souffle d’une
brise légère, on ne peut que se sentir libre. La politique locale
sur l’interdiction du pâturage a fait disparaître progressivement
les bovins et les caprins de la steppe, mais celle-ci n’est pas
pour autant monotone. Vues de loin, les montagnes semblent encercler
la steppe, et sur les hautes pentes, on trouve des centrales éoliennes
qui forment à la fois des bases énergétiques et un beau paysage.
La rivière Xilin serpente, et des plantes aquatiques,
dont des roseaux, poussent en quantité sur ses deux rives. En été
et en automne, les eaux limpides qui frissonnent et les herbes verdoyantes
attirent de nombreux photographes. Les feuillets miniatures de la
série spéciale de timbres émis en 1998 ont pris la réserve naturelle
de Xilin Gol comme arrière-plan.
En plus de la steppe, le désert de l’ouest mérite
une visite : les dunes ondulantes, la végétation clairsemée,
les arbres qui ploient… Quelquefois, des chameaux à l’air placide,
debout ou couchés, rendent le désert plus vivant.
C’est la forêt naturelle à l’est qui a le paysage
le plus varié. Le sommet principal des Grands Hinggan se trouve
dans la région autonome de Mongolie intérieure. Les bouleaux asiatiques
gracieux, la forêt de pierres étranges et un lac naturel accueillent
les visiteurs qui y viennent parfois de très loin.
Des mœurs ethniques colorées
Les yourtes rondes sont les habitats des pasteurs,
sympathiques et hospitaliers. Les visiteurs y font toujours l’objet
d’un accueil chaleureux. Le thé au lait parfumé et le méchoui aiguisent
l’appétit. Là, il faut faire comme chez soi, car ce qui plaît le
plus aux hôtes, c’est de voir leurs invités bien se rassasier.
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Un monastère lamaïste près de Baotou. |
Règle générale, les Mongols adorent le chant et
la danse. Au moment du repas, l’hôte joue du violon mongol à tête
de cheval, tandis que les filles chantent et dansent. En dansant,
elles n’oublient pas de porter un toast aux visiteurs, et s’ils
le refusent, la coutume veut qu’elles ne peuvent cesser de chanter.
À ce moment-là, la plupart des invités font preuve de bonne volonté
et avalent l’alcool d’un trait. Au moment de boire, l’étiquette
est stricte : par exemple, porter un toast au ciel, à la terre
et aux ancêtres. En général, les invités n’ont pas à prendre ces
coutumes au sérieux, mais s’ils se plient à ces rituels pour exprimer
leur souhait, l’hôte leur en sera reconnaissant.
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Grande cérémonie sacrificielle au
mausolée de Gengis Khan. |
Si les visiteurs se rendent dans la région au
moment du Nadam, ils seront éblouis. Nadam signifie
jeux et divertissements en langue mongole; cette fête tombe généralement
en juillet et en août, la saison d’or sur la steppe, une période
où les pâturages sont à leur meilleur et où les vaches et les moutons
sont magnifiques. Des milliers et des milliers de pasteurs mongols,
hommes et femmes, jeunes et vieux, en costume de fête, affluent
de partout sur la steppe, que ce soit à cheval, en voiture ou en
tout type de véhicules, sans craindre la longue distance. Les drapeaux
multicolores qui flottent, la foule immense, les vaches qui beuglent,
les moutons qui bêlent, les chevaux qui hennissent…l’animation règne
sur cette steppe habituellement calme.
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Le tombeau de Zhaojun. |
La lutte mongole, au spectacle grandiose et impressionnant,
forme l’un des programmes les plus animés du Nadam. En maillot
et portant une armure de couleurs différentes, les candidats entrent
en dansant et saluent les spectateurs. Au cours de la lutte, il
y a un protocole de concessions qui ressemble aux échanges antiques
de politesse. À la fin du combat, le vainqueur relève l’adversaire
qui est tombé pour montrer son respect et présenter ses excuses.
Les participants, vieux ou jeunes, se mesurent
pour voir qui l’emportera en matière de compétence technique et
de force physique. Un monsieur ayant dépassé la cinquantaine avait
le dos décoré de dizaines de rubans multicolores. Selon les explications
des locaux, la couleur et le nombre de rubans représentent le résultat
de chaque année.
Des vestiges historiques
mystérieux
La Mongolie intérieure abrite de nombreux vestiges
historiques dont les plus connus sont le mausolée de Gengis Khan,
le tombeau de Zhaojun et les ruines de Shangdu des Yuan (1271-1368).
Le récit des voyages de Marco Polo relatait
de manière détaillée la prospérité de Shangdu : « Shangdu
est la capitale édifiée par Kubilay Khan. Les palais en marbre et
en belles pierres de toutes sortes sont ingénieusement conçus et
décorés avec luxe. Devant eux, on s’écrie d’admiration et on les
considère comme le sommet de la perfection. Toutes les salles et
les pièces sont dorées et ornées somptueusement. »
Shangdu a été la première capitale de la dynastie
des Yuan; elle se trouvait à Jinlianchuan (Duolun), à 17 km
au nord-est de la bannière Zhenglan, et était orientée vers Dadu
(Beijing aujourd’hui). En 1260, Kubilay Khan y monta sur le trône
et devint plus tard Shizu des Yuan.
La localisation de cette capitale est superbe.
Les paysages de Jinlianchuan sont pittoresques, étendus et entourés
de montagnes. La forêt et les rivières qui embrassent cette capitale
lui garantissent les ressources nécessaires. La disposition de la
ville est libre, vivante et originale, plutôt que de s’en tenir
à des formules toutes faites. Les concepteurs ont fait preuve d’une
ingéniosité exceptionnelle en associant les conceptions urbanistiques
des villes traditionnelles han et les caractéristiques de la vie
pastorale des Mongols. On y trouve non seulement les palais imposants
traditionnels des Han, mais encore les yourtes mongoles. En outre,
le tracé nord-sud de la ville est parallèle au méridien.
En 1272, Shangdu fut agrandie pour former la capitale
ayant l’envergure la plus grandiose de la steppe du Nord dans l’histoire
de la Chine, et elle devint l’un des centres politiques, économiques,
militaires et culturels de la Chine, voire même du monde d’alors.
Tous les ans, du début de l’été à la fin de l’automne, les empereurs
y venaient pour fuir la chaleur, faire la chasse et régler les affaires
politiques, alors que les envoyés de tous les pays y venaient présenter
leurs respects et que les commerçants s’y réunissaient. Cette animation
lui a permis de devenir une métropole internationale. Marco Polo
et son père y furent reçus par Kubilay Khan.
Les vestiges de Shangdu sont les plus concrets
et les plus complets légués par les Yuan, et ils sont aussi les
témoins de l’histoire splendide de cette dynastie. Ils se dressent
sur la steppe depuis plus de 600 ans. Ils revêtent une valeur très
importante pour les recherches sur l’histoire des Yuan, les styles
architecturaux des capitales chinoises antiques et le développement
scientifique et technique de la Chine de cette époque.
Les pierres Bairin multicolores
Les pierres Bairin (pyrophyllite), spécialités
de la bannière droite Bairin, sont pures et de couleurs riches et
magnifiques. Surnommées l’une des « quatre grandes pierres
à sceau de Chine », elles servent à la décoration, à la sculpture
et à la collection. Parmi elles, les pierres Jixue (sang
du poulet) sont de première qualité.
La culture des pierres Bairin possède une longue
histoire. Les sculptures sur pierre Bairin sont particulièrement
appréciées. On dit que J. A. Samaranch, ex-président du CIO, aurait
un sceau gravé dans une pierre Bairin. À l’occasion du premier anniversaire
du retour de Hongkong à la mère patrie, des graveurs ont fabriqué
le « sceau commémoratif du premier anniversaire de la rétrocession
de Hongkong » et à l’occasion du retour de Macao, le « sceau
commémoratif de la rétrocession de Macao ».
Les pierres Bairin sont imprégnées de la riche
culture Hongshan, symbole de la civilisation antique, et elles occupent
ainsi une position importante dans la culture des pierres. Si vous
avez l’occasion d’aller dans cette bannière, n’oubliez pas d’en
acheter pour collectionner ou pour offrir en cadeau.
Des sites célèbres
1. Le mausolée de Gengis Khan
Gengis Khan, qui s’appelait Témudjin, soit Taizu
des Yuan, était un héros mongol tout-puissant. Ses exploits revêtent
une signification importante pour l’unification ethnique de la Chine.
Situé au centre de la steppe de l’Ordos, le mausolée de Gengis Khan
se trouve à 185 km de Baotou. Semblable à un aigle qui déploie
ses ailes pour s’envoler, le mausolée est de style mongol. Entre
le ciel bleu et les herbes vertes, trois palais en forme de yourte
se dressent. Leurs murs jaune clair, leurs portes et fenêtres vermillon
et leur toit splendide rendent ce mausolée encore plus majestueux.
2. Le tombeau de Zhaojun
Wang Zhaojun, surnommée Wang Qiang, était l’une
des quatre grandes beautés de la Chine antique. Elle fut choisie
pour le harem de l’empereur Yuandi (73-33 av. J.-C.) des Han. À
ce moment-là, le chef des Xiongnu se rendit en personne à Chang’an
pour demander la main d’une princesse han et renouer des relations
de bon voisinage entre les deux parties. Zhaojun se présenta alors
de plein gré pour épouser le chef xiongnu, loin de son pays natal.
Le tombeau de Zhaojun se trouve sur les rives de la rivière Dahei,
à 9 km au sud de Hohhot. Haut de 33 m et damé artificiellement,
le tombeau se dresse sur un vaste terrain plat. De loin, il frappe
par sa couleur vert foncé. Selon les locaux, en septembre, au moment
où les herbes dépérissent au-delà de la Grande Muraille, seules
les herbes sur le tombeau de Zhaojun sont verdoyantes, d’où son
nom « Qingzong » (tombeau vert).
3. Xiangshawan
Xiangshawan (terrain aux sables sonores) est un
site touristique mystérieux du paysage désertique, situé à 50 km
au sud de Baotou. C’est une pente de sables karstiques sans végétation.
Par beau temps, les sables sont secs. Quand on glisse du haut de
la pente, les sables produisent des sons lorsqu’on y pose les pieds
ou qu’on les remue avec les mains.
4. La forêt de pierres glacières Asihatu
La forêt de pierres glacières Asihatu (rochers abrupts en mongol)
se trouve au nord de la bannière Hexigten. Cette forêt de pierres
formée par l’érosion des eaux dégelées du glacier jouit d’un paysage
charmant.
5. Le lac Hulun
Situé sur la steppe de Hulun Buir, il est le plus
grand lac de la Mongolie intérieure et l’un des cinq grands lacs
d’eau douce de Chine. Paradis des oiseaux et des poissons, il abrite
plus de deux cents oiseaux rares. Dans les restaurants à côté du
lac, les gens peuvent goûter plusieurs espèces de poisson qu’on
y pêche.
6. La zone touristique du désert Bolongke
Situé dans le bourg de Wudan de la bannière Ongniud,
ce désert est un bon endroit pour admirer les paysages naturels
désertiques et apprécier les mœurs mongoles.
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