Novembre/Décembre 2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

GEOGRAPHIE

Les lacs sacrés du Tibet

Il y a tellement de lacs au Tibet que si vous vous promenez une seule journée au Tibet du Nord, il se peut que vous ne rencontriez personne, mais vous verrez certainement un lac. Lacs d’eau fraîche ou d’eau salée, chacun a son histoire.

Le lac Namco

En tibétain, le nom de ce lac signifie « lac céleste ». Situé à une altitude de 4 718 mètres, il mesure 70 km d’est en ouest et 30 km du sud au nord. Sa profondeur maximale est de 33 mètres.  Avec sa superficie de l 920 km2, c’est le lac d’eau salé situé à la plus haute altitude du monde et le deuxième en importance en Chine. C’est aussi l’un des trois lacs sacrés du Tibet, les deux autres étant le Yumzhog Yumco et le Mapang Yumco. Aux yeux des Tibétains, le Namco est le partenaire des monts Nyaintanglha et le gardien de la religion Bon. Ils croient aussi que le lac est l’incarnation d’une déesse et que se baigner dans ses eaux peut purifier quelqu’un de ses péchés. On y vient donc en pèlerinage et on en fait le tour, ce qui peut prendre un mois.

On dit que, dans le lac, il y aurait un poisson millénaire, gros comme une vache, et que des créatures qui ressemblent à un dragon sortiraient parfois de l’eau en groupe de trois à cinq. Quelqu’un ayant la chance de les apercevoir peut voir tous ses vœux exaucés. Dans le lac, il y a une péninsule qui abrite des sites liés à des moines célèbres. Près du lac, il y a deux pierres qui ressemblent à des piliers, hautes de 30 mètres et situées à huit mètres l’une de l’autre. L’une de ces pierres a une fissure assez large pour laisser passer une personne. Certains Tibétains croient que c’est la porte du dieu du lac. (à suivre)

ACTUALITÉS

Un programme de charité pour les enfants déscolarisés au Tibet

Plus de 20 000 enfants tibétains ayant abandonné leurs études à cause de la pauvreté sont retournés en classe ces dix dernières années, grâce au Projet Espoir, un programme de charité en matière d'éducation. Le projet, dont la Fondation de développement de la jeunesse tibétaine est l'initiateur, a encaissé 76 millions de yuans (9,3 millions de dollars US) de dons depuis la création du fonds en 1992. Jusqu'à présent, plus de 180 écoles primaires Espoir ont été construites ou rénovées au Tibet, lesquelles ont reçu plus de 20 000 enfants déscolarisés des familles défavorisées, a déclaré Gyaco, secrétaire général de la fondation. Plusieurs entreprises et particuliers, dont le groupe Haier et Shanghai Volkswagen, ont fait des dons en espèces au projet. Une donatrice japonaise d'origine tibétaine, Baima Yangjin, a investi 2,7 millions de yuans (325 000 dollars) depuis 1999 pour construire six écoles primaires dans les villages reculés.

Protection du plus grand cimetière royal du Tibet

Le gouvernement chinois débloque 45 millions de yuans (5,4 millions de dollars) pour protéger le plus grand groupe de tombeaux de rois tibétains au Tibet. Le cimetière comporte neuf mausolées où reposent des rois (du 29e au 40e et dernier) du royaume des Tubo (700-900), ainsi que leurs épouses et hauts dignitaires. Parmi ces tombeaux figure celui de Songtsan Gambo, le roi le plus connu du Tibet, qui épousa la princesse Wencheng de la dynastie des Tang (618-907). Selon Puncog-Wangdue, les surfaces des tombes bâties en argile et pierre ont été érodées par le soleil et la pluie pendant plusieurs siècles. Un plan de protection archéologique sera établi après l'accomplissement du travail de faisabilité en fin d'année. Par ailleurs, une digue protectrice sera construite près d’une rivière à proximité du cimetière pour le préserver.

 

QUESTION/RÉPONSE

Question : Quels sont les monastères principaux au Tibet? (suite du mois dernier)

Réponse :

Le monastère Shalu et son architecture de style han. Ce monastère est situé à 20 kilomètres de Shigatse. L’apparence de monastère est différente de celle des autres du Tibet car il ressemble davantage aux temples des provinces chinoises. Il est en fait une combinaison des styles han et tibétain. C’est un petit monastère qui a été construit durant la dynastie des Song (1087). Son nom vient de ce qui s’est passé lors du choix de son site. On dit

que le maître bouddhiste aurait utilisé sa canne comme flèche pour choisir ce site. Elle aurait atterri sur un jeune arbre, non loin du monastère Gyalgong, d’où le nom de Shalu qui signifie jeune pousse. Le monastère abrite quatre trésors : une planche à imprimer, une urne en bronze, ouverte une fois à tous les douze ans pour en changer l’eau et dont aucune goutte ne s’est évaporée, un bassin creusé dans une grosse pierre, et une inscription en pierre devant le monastère qui aurait été déterrée lors de la construction du monastère.

Nartang, la bibliothèque du Tibet. À 20 km de Shigatse, se trouve le monastère Nartang qu’on appelle la bibliothèque du Tibet. Bien que plus petit que le Tashilhunpo, ce monastère a une histoire plus longue de quelque 400 ans, ayant été fondé en 1033. Beaucoup de moines renommés y auraient prêché, dont le premier dalaï-lama qui y a passé 17 ans pour perfectionner ses études du bouddhisme. La contribution la plus remarquable de ce monastère est la fondation d’une imprimerie, sous la direction de Polanas, pour conserver les anciens livres du Tibet. L’implantation de ce projet a pris 20 ans et a demandé la participation de calligraphes, de graveurs, de peintres de tout le pays. On a soigneusement gravé les 108 volumes du Kagyur et les 215 volumes du Tengyur sur des blocs en bois et quantité d’autres œuvres. La qualité des travaux d’impression de Nartang est supérieure à celle des imprimeries du Potala et de Dege. Au fil des ans, Nartang a formé bon nombre d’artisans. Cette imprimerie a subi de lourds dommages durant la révolution culturelle et les techniques modernes ont supplanté les blocs, mais Nartang garde son importance d’un point de vue historique.

Le célèbre monastère de Jampaling. Ce monastère est niché dans un entrecroisement de chaînes montagneuses. Il a été fondé durant la dynastie des Ming (1368-1644) par un disciple de Tsongkapa. Il peut abriter 2 500 moines. On dit que ce monastère a la forme d’un aigle qui va se poser. Il est renommé pour sa statue de Jampa  (bouddha du futur) d’où son nom de Jampaling. C’est le plus grand monastère de la secte Gelug dans la région de Chamdo et le troisième dalaï-lama y a séjourné. À une époque de son histoire, le monastère avait 130 monastères qui lui étaient subordonnés.

QUESTIONS/RÉPONSES

Question : Quelles sont les plantes médicinales locales rares parmi les médicaments tibétains?

Réponse :  Le cordiceps sinensis, qui pousse à 4 500 mètres d’altitude dans la région de Nagqu, est la plante la plus précieuce. Celle-ci a pour effet de tonifier les reins et les poumons, d’équilibrer le yin et le yang, d’augmenter l’immunité. C’est un fortifiant.

Le Saussurea involucrata, qui pousse à 3 500-5 000 mètres d’altitude, dans la partie nord-est du Tibet, est un produit purement naturel et sauvage. Il est efficace contre les maladies gynécologiques, le rhumatisme articulaire, l’apoplexie, le mal des montagnes et l’enflure.

La fritillaire thunbergii pousse dans la région de Nagqu. Elle est efficace contre les poumons fragiles, la toux et l’asthme.

Le safran est un remède courant qui active la circulation du sang, désintoxique et fortifie le sang.

Q : Combien y a-t-il de réserves naturelles au Tibet?

R : À partir des années 1970, le Tibet a fixé des zones d’interdiction de chasse et d’exploitation dans les endroits où existaient des espèces précieuses de plantes et d’animaux. Au début des années 1980, on a commencé à délimiter les réserves naturelles. On a autorisé successivement les réserves de Medog, Zayü, Gangdoi, Bomi, Pagqi à Nyingchi, Zham à Nyalam, Jangcun à Gyirong et du mont Qomolangma. Les réserves de Medog et celle du mont Qomolangma sont d’échelon national. En 1993, on a créé les réserves de Qiangtang, de Xainzakun, de Yangjing à Markam, de Dongjug à Nyingchi, de Chamoling à Riwoqê et de Painbo à Lhünzhub. La réserve des animaux sauvages de Qiangtang est la plus grande réserve terrestre du monde, avec une superficie de 240 000 km2; elle est maintenant une réserve d’échelon national. La superficie totale des treize réserves totalise 325 000 km2, ce qui représente 26,5% de la superficie du Tibet  et équivaut à celle de la Pologne et de la Finlande.

TOURISME

Le Spa de Kam-pu: efficace pour guérir les maladies des os

Ces dernières années, les touristes se rendent de plus en plus nombreux au spa de Kam-pu situé dans le district de Yhatung, préfecture de Shigatse, dont la réputation commence à dépasser les frontières de la région autonome. Toutefois, au Tibet, sa réputation remonte à bien longtemps et a pris naissance par une légende. On dit que les aigles sont l’incarnation des dieux et que tout ce qui est lié aux aigles est fiable. Un jour, un aigle ayant une aile cassée aurait plongé dans un spa enchâssé dans une vallée de l’Himalaya. Le colossal oiseau y aurait nagé pendant quelques jours avant de redéployer ses ailes et de s’envoler à nouveau.

Aujourd’hui, ce spa donne lieu à de nombreuses histoires liées à des guérisons de personnes ne pouvant presque plus marcher et qui ont pu délaisser leur canne après s’être baignées dans l’eau du spa, qui se maintient à 60 °C. Près de ce spa, on peut voir les nombreuses cannes qui ont été laissées là, en témoignage de l’efficacité de cette eau pour guérir les fractures, l’arthrite et les inflammations des tendons. Le spa de Kam-pu consiste en une douzaine de sources d’eau chaude disséminées en divers endroits à une altitude de plus de 4 000 mètres au-dessus du niveau de la mer.

ACTUALITÉS

Les femmes tibétaines veulent moins d'enfants

Selon le dernier sondage réalisé par le gouvernement de la région autonome, les Tibétaines ont de moins en moins d'enfants, au fur et à mesure que le niveau de vie s’élève. Ce sondage, réalisé par les autorités de la région, couvre 317 femmes en âge de procréer de Lhasa, chef-lieu du Tibet, et des préfectures de Shigatse et de Nagqu.
D'après ce sondage, le nombre des femmes avec un ou deux enfants représentait 83% d'entre elles à Lhasa et 64% à Nagqu. L'année dernière, le plus haut pourcentage était de 71%. Moins de 3% des femmes interrogées souhaitent avoir 4 enfants ou plus; à l'inverse, 4% d'entre elles déclarent n'en vouloir qu'un, 45 % souhaitent en avoir 2, et 48% espèrent en avoir 3. De plus en plus de Tibétaines désirent se faire stériliser après leur deuxième ou troisième enfant, et 90 % d'entre elles préfèrent les méthodes de contraception simples et de longue durée. Parmi les femmes qui ont déjà deux enfants, 40% ont l'intention de se faire stériliser. (Xinhua)

GEOGRAPHIE

Le « roi des lacs sacrés », le Mapam Yumco

Les lacs sacrés du Tibet (suite)

Le Yamzhog Yumco

Situé entre Ngari et Gongar, à une altitude de plus de 4 000 mètres et couvrant 638 km2, ce lac est ressemble à un jade incrusté dans les montagnes. Il est reconnu pour ses sites pittoresque; là, les visiteurs peuvent trouver des montagnes aux cimes enneigées, des îlots tranquilles (des douzaines dont le plus grand s’étend sur 8 km2) des monastères anciens, des sources chaudes, des oiseaux et des plantes rares et des animaux sauvages, et profiter du bon temps. 

Le Yamzhog Yumco, se trouve à 150 km au sud de Lhasa et à l’endroit où les monts Himalaya rencontrent les Gangdisê.  Du haut de ces monts, le lac ressemble à un éventail.

Le Mapam Yumco

Ce lac est situé à quelque 20 km au sud-est du mont Kangrinboqê (Kailash) à une altitude de 4,585 mètres et il couvre quelque 400 km2.  Le lac prend sa source de la fonte des neiges des monts Gandisê. Le lac a une profondeur de 90 mètres, mais ses eaux sont transparentes jusqu’à 14 mètres. Selon le bouddhisme tibétain, le palais du roi dragon Kuangcai se trouve au fond du lac. Devant ce palais, il y a Tsampo Zhaxi, un arbre sacré qui transmet sa lumière, source de joie sur terre. On considère ce lac comme le « roi des lacs sacrés » et sa renommée est aussi grande que celle du Kangrinboqê. L’eau du lac est donc considérée comme un don du Ciel. En boire ou s’y immerger, c’est fortifier sa santé et garantir sa longévité. Tout poisson qui en est pêché est considéré par les Tibétains comme un don du roi Dragon. C’est pourquoi les pèlerins qui font le tour du mont vont aussir marcher autour du lac. Certains vont même se prosterner, de sorte que le circuit du tour du lac peut prendre une semaine.