OCTOBRE  2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Xiamen, un jardin sur la mer de Chine

Panorama pittoresque et nombreux sites font de la ville l’un des endroits les plus agréables en Chine.

Lu Rucai

Située sur la côte sud-est de Chine, en face de l’île chinoise de Taïwan, et considérée comme une porte du continent chinois, Xiamen est la deuxième grande ville de la province du Fujian. Entourée par la mer sur trois côtés, la ville est surnommée le « jardin sur la mer ».
Xiamen est construite sur l'île du même nom. Dans la rue, on a l'impression d’être dans l'eau et parmi les rochers. L'air, la terre, voire même les arbres et les plantes, semblent perlés de gouttelettes d’eau. Le ciel azuré, la mer bleue, la plage de 5 km, les villas ombragées qu’on entrevoit et la colline réjouissent le cœur. Ce n'est pas sans raison qu'on dit que Xiamen est l’une ville des villes de Chine les plus agréables à vivre.

L’embarras du choix des découvertes

À Xiamen, les monts ne sont pas très hauts, mais ils sont connus pour leurs pierres aux formes bizarres et les nombreuses espèces de fleurs et de plantes rares. Le jardin botanique Wanshi se situe sur une colline au cap sud-ouest de l'île; c'est un lieu idéal pour admirer les pierres, les fleurs et les plantes précieuses. Le jardin comprend une vingtaine de plantations spéciales −sapins, roses, palmiers, espèces botaniques étrangères,
plantes médicinales, cactus, orchidées et fleurs − soit plus de 3 000 espèces botaniques tropicales et subtropicales composant un véritable royaume de la flore. Au flanc, il y a un petit restaurant « la maison Caoren (les amateurs de thé) » pour prendre un repas et du repos, au sein d’un monde où les oiseaux chantent et les fleurs exhalent leur parfum. C’est dans cet environnement agréable que vit la population de Xiamen et c'est pourquoi leur visage s’illumine toujours d’un sourire charmant.
Le temple Putuo du Sud est un lieu où les touristes aiment se rendre en visite. À proximité du jardin botanique, au pied du mont Wulaofeng, ce temple a été construit pour vénérer Guanying, au sud du mont Putuo, un des monts bouddhiques sacrés de Chine. C’est pour cette raison que ce temple a été baptisé Putuo du Sud. Son envergure est considérable.  La salle du Roi céleste, la salle Daxiongbaodian, la salle Dabei, le pavillon aux Canons sont nichés ça et là, à l’ombre des grands arbres. Comme le lieu est retiré et tranquille et que le temple est couvert d'un voile de brume, les visiteurs semblent entrer dans le monde des Immortels. D'après ce qu'on dit, ici, Guanying est efficace, et les gens qui viennent à Xiamen ne manquent pas de prendre le temps de brûler des bâtonnets d'encens et d’offrir un sacrifice. Les fidèles sont particulièrement nombreux à certains jours du calendrier lunaire : au 19e jour du 2e mois, au 19e jour du 6e mois et au 19e jour du 9e mois pour implorer le bonheur, la santé et la richesse. La cuisine du temple Putuo du Sud est bien connue dans le sud du Fujian pour ses plats de légumes; entre autres, mentionnons « le croissant descend dans la rivière » qui, outre son nom poétique, permet de se délecter de tranches de champignon et de gluten qui flottent sur la soupe, tout comme un croissant de lune qui se reflète dans l’eau d'une rivière. L'université de Xiamen, financé par M. Chen Jiageng, célèbre Chinois d'outre-mer, est voisine du temple Putuo du Sud. Son architecture combine les styles chinois et occidental. Vers l'est, le long d'un chemin qui fait le tour de l'île, partout on rencontre des visiteurs qui prennent des bains de soleil sur la plage. Pour découvrir la vie des pêcheurs, on peut aussi aller visiter de petits villages de pêche sis au bord de la mer.

Écouter du piano à l'îlot Gulangyu


L'îlot Gulangyu, au sud-ouest de Xiamen, est séparé de cette ville par le détroit de Lujiang, large de 600 m. La superficie de l’îlot atteint moins de 2 km. Un transbordeur fait la navette à toutes les cinq minutes entre l'îlot Gulangyu et l'île de Xiamen. Autrefois, l'îlot Gulangyu s'appelait Yuanshazhou (banc de sable rond). Au sud-ouest, il y a un récif qui émet le son d’un tambour au moment où la vague le frappe, d’où l’appellation de Gulangyu (tambour frappé par la vague). Cet îlot est réservé aux piétons, et à part
le camion des pompiers, il n'y a pas d’autres véhicules. Pour faciliter la découverte, des miniwagons à piles ont été mis en service cette année. Quand on marche dans les ruelles, on peut souvent entendre le son du piano, car il y a maintenant plus de 600 de ces instruments dans l’îlot. Cette densité élevée se classe au premier rang en Chine et est due à la politique d'ouverture appliquée depuis toujours. Le musée de pianos de Gulangyu conserve plus de 70 pianos classiques des pays étrangers, et il fait toujours bon s'attarder devant ces beaux objets exposés. L 'îlot Gulangyu a encore un surnom : le musée de l'architecture de 10 000 pays. En effet, au milieu du XIXe siècle, la Grande-Bretagne, les États-Unis, la France et 17 autres pays étrangers y ont installé leur consulat. Des hommes d'affaires et des missionnaires ont foulé le sol de cet îlot, et les Chinois d'outre-mer y sont venus pour construire leur villa. Des édifices de styles différents se sont dressés les uns après les autres. Aujourd'hui, il en reste encore plus de 200, et ils s'harmonisent bien avec le paysage pittoresque environnant. Le rocher Reguang (Rayon du soleil), appelé autrefois Huangyan, culmine à 92,68 mètres. C'est le sommet de l'îlot. D'après ce qu'on dit, en 1647, Zheng Chenggong, héros qui a repris Taiwan à l'époque des Ming (1368-1644), y serait arrivé et l’aurait baptisé pour qu'il soit plus beau que le mont du Rayon du soleil. C'est un rocher de plus 40 mètres de diamètre. Au sommet de ce rocher, on peut embrasser du regard toute la ville de Xiamen. C'est le symbole de la ville. Aux alentours,  il y a encore des sites touristiques comme le Temple des fleurs de lotus, la grotte pour fuir la chaleur, le hameau de la Tête du dragon, etc. Le jardin Jizhuang est aussi un bon lieu de visite.  Construit en 1913, ce jardin faisait partie d’une villa privée..

La cuisine de Xiamen

La cuisine du Fujian est représentée par celle de Xiamen. Depuis toujours, la cuisine de Xiamen s’inspire de toutes les cuisines du pays pour former son style particulier, reconnu pour sa couleur claire, son goût délicieux, ses plats moins pimentés et son croquant. Les plats de fruits de mer, les mets aux herbes médicinales, les légumes de Putuo et les petites collations sont très célèbres. Celles de Xiamen se présentent sous une grande variété et un style typiquement local; mentionnons le Ruozong (gâteau de riz et de viande en forme de pyramide et enveloppé d'une feuille de roseau), le potage de cacahuètes, la galette de ciboule chinoise, le bouillon de riz à la chair de crabe de mer et autres. La galette de Gulangyu est très célèbre, et les visiteurs ne ratent jamais une occasion d’y goûter.