La Chine
ouvre son marché des valeurs mobilières
QIU
JIANGHONG
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UBS WARBURG Ltd. est
l’un des premiers titulaires de l’autorisation IIÉQ. Photos
fournies par Sun Xinhai Photomall.
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Des boursicoteurs à la
Bourse chinoise.
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Alors
que la participation de la Chine à l’OMC joue incontestablement
un rôle de premier plan dans l’ouverture de son marché des valeurs
mobilières, il ne faudrait pas oublier celui des facteurs inhérents
au marché lui-même. L’ouverture correspond aux intérêts de la Chine.
L’ATTAQUE du SRAS n’a pas refroidi
l’enthousiasme général. Pendant le premier semestre, des dizaines
d’institutions financières internationales ont soumis une demande
à la Commission de régulation des titres de Chine pour obtenir l'autorisation
IIÉQ (Investisseur institutionnel étranger qualifié) leur permettant
d'investir directement dans le marché des valeurs de Chine. UBS
WARBURG Ltd. et Nomura Securities Co. Ltd. ont été les premiers
titulaires de l'autorisation IIÉQ.
Les
effets de la politique de la porte ouverte
« Un nouveau marché doté
d’un potentiel formidable s'ouvre à nous, il ne faut
pas laisser passer cette occasion d'investir en Chine!», entend-on
dire avec excitation. Une vaste enquête effectuée par UBS parmi
une centaine de grandes institutions asiatiques, européennes et
américaines montre le vif intérêt à investir dans le marché chinois.
Un porte-parole d’UBS a déclaré :
« C’est un grand progrès pour la Chine d’ouvrir le marché des
valeurs aux investisseurs étrangers à travers le système de l'IIÉQ;
ceci leur offre une grande opportunité commerciale et UBS est très
fière d’être l’un des premiers bénéficiaires de ce système. Ce dernier
nous permettra de offrir un nouveau champ d’investissement à nos
clients et de les laisser entrer en nombre sans précédent dans le
marché chinois des valeurs. »
D’après le premier représentant
de l’Agence Nomura Securities Co. Ltd., le PIB augmente rapidement
en Chine, mais le développement du marché des valeurs est encore
lent; cette nouvelle mesure permettra de promouvoir davantage le
développement du marché dans ce domaine. Le marché des valeurs a
encore un grand espace de développement en Chine. « En tant
que banque internationale d’investissement dans tous les domaines,
Nomura Securities Co.Ltd. s’efforce d’édifier un pont entre
le marché des valeurs et les investisseurs internationaux.
À ses débuts, le marché des
valeurs, créé en 1990, était un marché fermé, replié sur lui-même.
Depuis l’entrée de la Chine à l’OMC, la vitesse d’intégration de
la Chine au marché international s’accélère. Beaucoup d’investisseurs
étrangers, encouragés par la bonne situation économique de la Chine,
espèrent participer à son marché des valeurs.
À la fin de 2002, la Commission
de régulation des titres de Chine et la Banque populaire de Chine
ont conjointement mis au point les Règlements provisoires sur
l’investisseur institutionnel étranger qualifié dans le marché des
valeurs, ce qui a permis aux institutions d’investissement d’entrer
selon certaines conditions dans ce marché.
Le système de l'IIÉQ a suscité
l’intérêt des institutions étrangères d’investissement et a attiré
en même temps l’attention des établissements financiers chinois.
D’après ce règlement provisoire,
l'IIÉQ doit mandater une banque commerciale pour gérer ses capitaux.
La Banque d’investissement et d’autres banques chinoises ont déjà
reçu l’autorisation d’être les mandataires des institutions financières
étrangères. Selon les caractéristiques des affaires menées sous
mandat, la Banque d’investissement a élaboré un règlement et une
série de mesures pour fournir le service dans tous les domaines
aux investisseurs qualifiés.
Toujours d’après ce règlement,
ces investisseurs qualifiés doivent mandater une société chinoise
pour mener des transactions de valeurs à l’intérieur de la Chine.
Quelle société chinoise sera qualifiée à le faire? C’est une question
du plus haut intérêt. Shenyin & Wanguo Securities Co. Ltd. et
UBS Warburg ont déjà officiellement signé un accord relatif à un
mandat de transactions boursières à l’intérieur de la Chine, et
ils sont les premiers mandataires chinois choisis par les
institutions d’investissement qualifiées.
La tendance générale
Avec la réforme et l’ouverture,
la Chine a ouvert grandes ses portes pour accueillir les
investisseurs venus des quatre coins du monde. Dans le domaine financier,
le gouvernement chinois a toujours adopté une attitude prudente.
Il y a des risques et des imprévus dans ce domaine; la moindre
imprudence pourrait donner un coup fatal à l’économie nationale.
La crise financière en Asie du Sud-Est durant les années 1990
a fait comprendre à la Chine qu'il vaut mieux faire preuve
de prudence.
Mais la prudence de la Chine
ne signifie pas qu’elle refuse l’ouverture. Au début de la réforme,
la Chine avait déjà permis aux banques étrangères d’établir des
succursales en Chine. Depuis les années 90, beaucoup d’opérations
financières ont été ouvertes sur l’extérieur. Dans les négociations
pour l’entrée de la Chine à l’OMC, le gouvernement chinois a promis
d’ouvrir peu à peu et totalement le secteur financier d’ici
cinq ans.
Il reste encore passablement de temps avant la fin de ce
délai de cinq ans. Bien que la Chine puisse encore contrôler,
en utilisant certaines conditions, l’impact infligé par l’irruption des capitaux étrangers
dans le marché des valeurs, elle n’attend pas ce moment pour ouvrir
son marché financier. L’ouverture progressive correspond davantage
aux intérêts de la Chine.
En fait, il y a quelques années,
on avait déjà proposé à la Chine de laisser entrer les institutions
d’investissement dans son marché des valeurs, car ce dernier a pour
but d’attirer des capitaux étrangers. Ce n’est pas suffisant de
compter uniquement sur la puissance des investisseurs de l’intérieur
du pays pour assurer le développement des sociétés chinoises cotées
et le succès de la réforme des entreprises d’État par le système
d’actionnariat. Le marché des valeurs chinois a besoin des capitaux
de l’extérieur et de la participation des investisseurs étrangers
puissants. Ce sont des facteurs intrinsèques qui obligent la Chine
à ouvrir son marché financier.
L’un de ces facteurs est la
demande d’un développement standardisé du marché des valeurs. De
sa fondation jusqu'aujourd’hui, le marché des valeurs n’a qu’un
peu plus d’une décennie. Les règles du jeu ne sont pas complètes,
les boursicoteurs cherchent à réaliser des profits excessifs et
la tendance à la spéculation règne dans tout le marché. La Chine
a essayé d’utiliser les théories financières occidentales pour mettre
de l’ordre dans le marché des valeurs, mais ces théories n’ont pas
donné beaucoup d’effets. Peut-être la participation des investisseurs
étrangers pourra-t-elle introduire des règles du jeu plus mûres
et diriger le marché chinois des valeurs vers une orientation saine.
L’ouverture
par étapes
À la Bourse chinoise, il y a
beaucoup de titres de sociétés qui sont transigés régulièrement.
Ces sociétés ont un bel avenir et la valeur de leurs actions atteint
des dizaines de milliards $US. Elles sont dignes de l’investissement
des IIÉQ. Avec le développement de ce système, le nombre de sociétés
de ce genre continue de croître et la perspective d’investissement
sera vaste. En outre, le marché des obligations, actuellement en
voie de développement, deviendra le point chaud de l’investissement.
En tant que nouveau venu, le marché chinois des valeurs n’a pas
suffisamment de moyens pour contrôler les risques. Pour plus de
sûreté, il vaut mieux qu’il s’ouvre par étapes.
Dans le règlement provisoire,
les clauses sur l’entrée des institutions d’investissement dans
le marché des valeurs sont relativement strictes. Prenons des exemples :
les institutions d’investissement étrangères qui demandent cette
autorisation doivent posséder une forte capacité financière et leurs
titres de valeurs du dernier relevé annuel ne doivent pas représenter
moins de 10 milliards $US. Dans le cas de la société boursière et
de la compagnie d’assurances, celles-ci doivent avoir transigé des
valeurs depuis plus de 30 ans. Quant à la banque commerciale, ses
actifs totaux doivent la classer parmi les cent premières
banques du monde.
Les conditions ci-dessus empêchent
beaucoup de moyennes et petites institutions d’investissement dont
le crédit est bon d’entrer dans le marché chinois des valeurs. Cependant,
la Commission de régulation des titres de Chine pourra réviser cette
règle, selon le développement du marché et de façon opportune.
Dans le règlement d’application
du système de l'IIÉQ, la Commission de régulation des titres de
Chine a élargi le champ des demandeurs et les types d’investissement.
À part la compagnie de gestion des fonds, la compagnie d’assurances
et la société des valeurs de l’étranger, la compagnie de crédit
et l’organisme gouvernemental pourront tous demander l’autorisation
d’être un IIÉQ. En plus des titres, l'IIÉQ pourra investir dans
les fonds, et ce, sans limite de proportion.
Ce n’est qu’un début. Au fur
et à mesure que le temps passe, le marché chinois des valeurs ouvre
de plus en plus grandes ses portes et l’investisseur aura
de plus en plus d’occasions.
Actuellement, des IIÉQ ont déjà investi en Chine. L’été dernier,
UBS Warburg Ltd. a investi 1 milliard $US dans le marché boursier
chinois. La situation du début est bonne. Cette banque a exprimé
son intention d’élargir le nombre des secteurs et d’augmenter le
montant d’investissement.
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