OCTOBRE  2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

La Chine ouvre son marché des valeurs mobilières

QIU JIANGHONG

UBS WARBURG Ltd. est l’un des premiers titulaires de l’autorisation IIÉQ. Photos fournies par Sun Xinhai Photomall.

Des boursicoteurs à la Bourse chinoise.

Alors que la participation de la Chine à l’OMC joue incontestablement un rôle de premier plan dans l’ouverture de son marché des valeurs mobilières, il ne faudrait pas oublier celui des facteurs inhérents au marché lui-même. L’ouverture correspond aux intérêts de la Chine.

L’ATTAQUE du SRAS n’a pas refroidi l’enthousiasme général. Pendant le premier semestre, des dizaines d’institutions financières internationales ont soumis une demande à la Commission de régulation des titres de Chine pour obtenir l'autorisation IIÉQ (Investisseur institutionnel étranger qualifié) leur permettant d'investir directement dans le marché des valeurs de Chine. UBS WARBURG Ltd. et Nomura Securities Co. Ltd. ont été les premiers titulaires de l'autorisation IIÉQ.

Les effets de la politique de la porte ouverte

« Un nouveau marché doté d’un potentiel formidable s'ouvre à nous, il ne faut pas laisser passer cette occasion d'investir en Chine!», entend-on dire avec excitation. Une vaste enquête effectuée par UBS parmi une centaine de grandes institutions asiatiques, européennes et américaines montre le vif intérêt à investir dans le marché chinois.

Un porte-parole d’UBS a déclaré : « C’est un grand progrès pour la Chine d’ouvrir le marché des valeurs aux investisseurs étrangers à travers le système de l'IIÉQ; ceci leur offre une grande opportunité commerciale et UBS est très fière d’être l’un des premiers bénéficiaires de ce système. Ce dernier nous permettra de offrir un nouveau champ d’investissement à nos clients et de les laisser entrer en nombre sans précédent dans le marché chinois des valeurs. »

D’après le premier représentant de l’Agence Nomura Securities Co. Ltd., le PIB augmente rapidement en Chine, mais le développement du marché des valeurs est encore lent; cette nouvelle mesure permettra de promouvoir davantage le développement du marché dans ce domaine. Le marché des valeurs a encore un grand espace de développement en Chine. « En tant que banque internationale d’investissement dans tous les domaines, Nomura Securities Co.Ltd. s’efforce d’édifier un pont entre le marché des valeurs et les investisseurs internationaux.

À ses débuts, le marché des valeurs, créé en 1990, était un marché fermé, replié sur lui-même. Depuis l’entrée de la Chine à l’OMC, la vitesse d’intégration de la Chine au marché international s’accélère. Beaucoup d’investisseurs étrangers, encouragés par la bonne situation économique de la Chine, espèrent participer à son marché des valeurs.

À la fin de 2002, la Commission de régulation des titres de Chine et la Banque populaire de Chine ont conjointement mis au point les Règlements provisoires sur l’investisseur institutionnel étranger qualifié dans le marché des valeurs, ce qui a permis aux institutions d’investissement d’entrer selon certaines conditions dans ce marché.

Le système de l'IIÉQ a suscité l’intérêt des institutions étrangères d’investissement et a attiré en même temps l’attention des établissements financiers chinois.

D’après ce règlement provisoire, l'IIÉQ doit mandater une banque commerciale pour gérer ses capitaux. La Banque d’investissement et d’autres banques chinoises ont déjà reçu l’autorisation d’être les mandataires des institutions financières étrangères. Selon les caractéristiques des affaires menées sous mandat, la Banque d’investissement a élaboré un règlement et une série de mesures pour fournir le service dans tous les domaines aux investisseurs qualifiés.

Toujours d’après ce règlement, ces investisseurs qualifiés doivent mandater une société chinoise pour mener des transactions de valeurs à l’intérieur de la Chine. Quelle société chinoise sera qualifiée à le faire? C’est une question du plus haut intérêt. Shenyin & Wanguo Securities Co. Ltd. et UBS Warburg ont déjà officiellement signé un accord relatif à un mandat de transactions boursières à l’intérieur de la Chine, et ils sont les premiers mandataires chinois choisis par les institutions d’investissement qualifiées.

La tendance générale

Avec la réforme et l’ouverture, la Chine a ouvert grandes ses portes pour accueillir les investisseurs venus des quatre coins du monde. Dans le domaine financier, le gouvernement chinois a toujours adopté une attitude prudente. Il y a des risques et des imprévus dans ce domaine; la moindre imprudence pourrait donner un coup fatal à l’économie nationale. La crise financière en Asie du Sud-Est durant les années 1990 a fait comprendre à la Chine qu'il vaut mieux faire preuve de prudence.

Mais la prudence de la Chine ne signifie pas qu’elle refuse l’ouverture. Au début de la réforme, la Chine avait déjà permis aux banques étrangères d’établir des succursales en Chine. Depuis les années 90, beaucoup d’opérations financières ont été ouvertes sur l’extérieur. Dans les négociations pour l’entrée de la Chine à l’OMC, le gouvernement chinois a promis d’ouvrir peu à peu et totalement le secteur financier d’ici cinq ans.
Il reste encore passablement de temps avant la fin de ce délai de cinq ans. Bien que la Chine puisse encore contrôler, en utilisant certaines conditions, l’i
mpact infligé par l’irruption des capitaux étrangers dans le marché des valeurs, elle n’attend pas ce moment pour ouvrir son marché financier. L’ouverture progressive correspond davantage aux intérêts de la Chine.

En fait, il y a quelques années, on avait déjà proposé à la Chine de laisser entrer les institutions d’investissement dans son marché des valeurs, car ce dernier a pour but d’attirer des capitaux étrangers. Ce n’est pas suffisant de compter uniquement sur la puissance des investisseurs de l’intérieur du pays pour assurer le développement des sociétés chinoises cotées et le succès de la réforme des entreprises d’État par le système d’actionnariat. Le marché des valeurs chinois a besoin des capitaux de l’extérieur et de la participation des investisseurs étrangers puissants. Ce sont des facteurs intrinsèques qui obligent la Chine à ouvrir son marché financier.

L’un de ces facteurs est la demande d’un développement standardisé du marché des valeurs. De sa fondation jusqu'aujourd’hui, le marché des valeurs n’a qu’un peu plus d’une décennie. Les règles du jeu ne sont pas complètes, les boursicoteurs cherchent à réaliser des profits excessifs et la tendance à la spéculation règne dans tout le marché. La Chine a essayé d’utiliser les théories financières occidentales pour mettre de l’ordre dans le marché des valeurs, mais ces théories n’ont pas donné beaucoup d’effets. Peut-être la participation des investisseurs étrangers pourra-t-elle introduire des règles du jeu plus mûres et diriger le marché chinois des valeurs vers une orientation saine.

L’ouverture par étapes 

À la Bourse chinoise, il y a beaucoup de titres de sociétés qui sont transigés régulièrement. Ces sociétés ont un bel avenir et la valeur de leurs actions atteint des dizaines de milliards $US. Elles sont dignes de l’investissement des IIÉQ. Avec le développement de ce système, le nombre de sociétés de ce genre continue de croître et la perspective d’investissement sera vaste. En outre, le marché des obligations, actuellement en voie de développement, deviendra le point chaud de l’investissement.
En tant que nouveau venu, le marché chinois des valeurs n’a pas suffisamment de moyens pour contrôler les risques. Pour plus de sûreté, il vaut mieux qu’il s’ouvre par étapes.

Dans le règlement provisoire, les clauses sur l’entrée des institutions d’investissement dans le marché des valeurs sont relativement strictes. Prenons des exemples : les institutions d’investissement étrangères qui demandent cette autorisation doivent posséder une forte capacité financière et leurs titres de valeurs du dernier relevé annuel ne doivent pas représenter moins de 10 milliards $US. Dans le cas de la société boursière et de la compagnie d’assurances, celles-ci doivent avoir transigé des valeurs depuis plus de 30 ans. Quant à la banque commerciale, ses actifs totaux doivent la classer parmi les cent premières banques du monde.

Les conditions ci-dessus empêchent beaucoup de moyennes et petites institutions d’investissement dont le crédit est bon d’entrer dans le marché chinois des valeurs. Cependant, la Commission de régulation des titres de Chine pourra réviser cette règle, selon le développement du marché et de façon opportune.

Dans le règlement d’application du système de l'IIÉQ, la Commission de régulation des titres de Chine a élargi le champ des demandeurs et les types d’investissement. À part la compagnie de gestion des fonds, la compagnie d’assurances et la société des valeurs de l’étranger, la compagnie de crédit et l’organisme gouvernemental pourront tous demander l’autorisation d’être un IIÉQ. En plus des titres, l'IIÉQ pourra investir dans les fonds, et ce, sans limite de proportion.

Ce n’est qu’un début. Au fur et à mesure que le temps passe, le marché chinois des valeurs ouvre de plus en plus grandes ses portes et l’investisseur aura de plus en plus d’occasions.
Actuellement, des IIÉQ ont déjà investi en Chine. L’été dernier, UBS Warburg Ltd. a investi 1 milliard $US dans le marché boursier chinois. La situation du début est bonne. Cette banque a exprimé son intention d’élargir le nombre des secteurs et d’augmenter le montant d’investissement.