Suifenhe, premier relais à
la frontière sino-russe
YU JIE et WANG NAN
Suifenhe est une destination qui gagne à être
connue tant sur le plan du tourisme que des affaires. En réalité,
c’est peut-être l’un des endroits de Chine où les deux se combinent
le plus fréquemment.
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Suifenhe, une belle ville
montagneuse.
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Suifenhe, aussi appelée capitale du commerce frontalier,
se trouve au centre de la région économique de la Chine du Nord-Est.
C’est une ville montagneuse pittoresque. Reliée à la zone littorale
de l'Extrême-Orient russe, à 210 km de Vladivostok, elle est considérée
comme un accès important pour le tourisme à la frontière sino-russe.
Il y a dix ans, Suifenhe ne regroupait que 20 000 habitants;
maintenant, elle en a plus de 100 000.
Des ressources touristiques typiques
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À la suite du développement
des relations sino-russes, chaque année, un grand nombre de
Russes visitent Suifenhe.
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Dans son œuvre Suifenhe, l’écrivaine Xiao Guixian écrit :
« En juin 1899, un chemin de fer a traversé la frontière par
un tunnel et est entré en zigzaguant dans une région montagneuse.
Dès lors, a commencé l'histoire d'une ville. » Ce chemin
de fer, décrit par la plume de Xiao Guixian, est le fameux
Orient Express. Comme touriste à Suifenhe, connaître
l'évolution du chemin de fer équivaut à connaître l'histoire de
cette ville. Plus de cent années ont passé; les locaux ont changé
d’allure, mais le chemin de fer est toujours là. De Suifenhe, petite
ville de la province chinoise du Heilongjiang, à Vladivostok,
via Oussoulisk, par le train, les voyageurs peuvent admirer le panorama
et la vaste étendue du territoire russe et ses sites typiques. Quel
voyage agréable! Cette région a aussi une portée historique qui
ne peut qu’attirer les tourismes. En effet, dès le milieu du XIXe
siècle, profitant de l'agression anglo-française contre la Chine
et sous la pression des armes, les tsars russes obligèrent le gouvernement
des Qing à signer le traité d’Aihui et la Convention de Pékin.
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Négociations du commerce
frontalier bilatéral sino-russe.
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Au crépuscule, une promenade dans les rues de cette ville révèle
des bâtiments peints de couleurs exotiques. Des consulats de dix-huit
pays étrangers qui y avaient été construits autrefois présentent
encore leur style occidental. Suifenhe n'était pas seulement un
relais important sur le chemin de fer sino-russe; c'était aussi
un accès pour laisser passer les révolutionnaires, tels que Li Dazhao
et Qu Qiubai. Un peu comme la rue des bars Houhai à Beijing
et le centre Xintiandi de Shanghai, de nombreux
édifices typiques ont été transformés en restaurants à caractère
spécial. Sous le soleil, on peut s'y reposer et déguster la cuisine
occidentale à la russe. Dès qu’on passe en Russie, à seulement quelques
centaines de km de la frontière, la vie apparaît nettement différente.
En outre, grâce à sa localisation particulière, Suifenhe attire
toujours les amateurs de ski pendant les vacances. « Admirer le
spectacle de neige à la frontière et connaître le style exotique
de l'étranger » forment les axes de sa campagne touristique. Les
pistes de ski du parc de la forêt nationale de Suifenhe, 10 km
à l'ouest de la ville, sont un lieu touristique à caractère particulier.
En hiver, la neige couvre le sol d’un manteau blanc; en été, c'est
un «bar à oxygène» tout à fait naturel, un lieu idéal à fréquenter
pendant les vacances. Dans les rues de la ville, les voitures font
la navette, les nombreux bars et les salles de karaoké attendent
pour divertir les voyageurs. En hiver, la température peut descendre
jusqu'à des dizaines de degrés sous zéro, mais Suifenhe garde toujours
une vie animée et dynamique.
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Un train fait la navette
entre la Chine et la Russie.
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Ces dernières années, à la suite du développement des relations
sino-russes, la collaboration bilatérale s'est encore élargie et
les touristes viennent en plus grand nombre. En 2002, 890 000
personnes ont franchi la frontière. Depuis la mise en service de
l'itinéraire touristique d'une semaine, le nombre de voyageurs russes
en Chine augmente. En effet, depuis quelques années, l'économie
russe se redresse et la qualité de vie des Russes s'améliore rapidement,
ce qui stimule fortement la consommation. En outre, jour après jour,
le marché commercial frontalier prend de la maturité, de sorte que
les commerçants de la zone littorale de la Russie et de Moscou
sont plus enclins à venir s'y approvisionner. Pour les Chinois,
le Nouvel An et la fête du Printemps sont la période idéale pour
visiter la Russie, et la période de la fête internationale des femmes,
le 8 mars, celle de la fête internationale des travailleurs, le
1er mai, et celle de Noël, forment les périodes d'achat
des Russes à Suifenhe.
La vie culturelle de Suifenhe est riche et des spectacles de ballet
russe y sont présentés souvent. Le bon environnement d'enseignement
attire des enfants de l'extérieur à venir y faire leurs études.
Le secteur du tourisme de Suifenhe coopère avec des sites tant de
l'intérieur que de l'extérieur du Heilongjiang. Ainsi, à la suite
du développement du tourisme, la ville offre des itinéraires spéciaux
en partance de Suifenhe : vers Harbin, Dalian, Beijing, Shanghai
et d'autres grandes et moyennes villes de Chine. En outre, elle
a l'intention de développer le tourisme d’emplettes, de visites
et de villégiature.
Développement vigoureux du commerce frontalier
Le président russe Poutine a lancé une phrase aux médias lors de
sa visite à Beijing : « Les relations sino-russes atteignent
un niveau assez élevé ». Cette phrase a fait sentir aux gens qui
vivent à la frontière que la coopération entre les deux pays sur
le plan du commerce frontalier est bien concrète et qu'elle est
en train de rayonner dans les autres domaines.
Aujourd'hui, le tiers de la population de Suifenhe fait du commerce.
La ville devient un nouveau centre commercial international sur
le pont terrestre eurasiatique. Dans ce port important du commerce
chinois ouvert sur la Russie depuis 1992, on peut rencontrer partout
les Russes. Le «tourisme des emplettes» fait prospérer cette ville,
de sorte que le tourisme est un secteur pilier de l'économie. En
2000, le port de Suifenhe a gagné le titre de «ville touristique
excellente de Chine» et en 2002, Suifenhe a été évaluée comme «ville
bien civilisée de Chine». Comme la Russie n'attache pas d'importance
au développement de l'industrie légère, la demande pour ce type
d'articles est grande. D'autre part, la Chine manque de bois et
d'engrais chimique. Les réserves en ressources naturelles de la
Russie sont abondantes, alors que la Chine est riche en main-d'œuvre;
ces deux pays voisins ont ainsi un vaste espace de coopération dans
les domaines de la production et du traitement. Au moment où le
commerce frontalier sino-russe se développe vigoureusement, Suifenhe
investit plus de 600 millions de yuans pour se doter d'infrastructures :
routes, approvisionnement d'eau, de chauffage et d'électricité et
télécommunications. Son réseau de communication donne accès à Harbin
de Chine, Vladivostok de Russie, la zone littorale du Japon, l'Asie
du Sud-Est, voire même les États-Unis. Suifenhe simplifie les formalités
douanières pour attirer davantage les hommes d'affaires et exploiter
pleinement le marché international. Depuis 1999, la quantité annuelle
de son transit représente plus de 70 % de celle du Heilongjiang.
Une heure de route seulement permet de se déplacer de Suifenhe à
Mudanjiang, ville à échelon préfectoral, et en 6 heures, on arrive
à Harbin, capitale de la province. Le train international et l'autobus
se rendent fréquemment en Russie, ce qui facilite les déplacements.
Poussée par le commerce frontalier, Suifenhe se transforme en la
zone la plus riche du Heilongjiang. En 2002, le volume du transit
a atteint 5,38 millions de tonnes, soit 28,4 % d'augmentation par
rapport à celui de 2001. Le chiffre d'affaires du transit du port
de Suifenhe représente plus de 10 % du chiffre d'affaires total
du transit national vers la Russie. Suifenhe, la capitale du commerce
frontalier est maintenant le centre de distribution de marchandises
de Chine vers l'Asie du Nord-Est.
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