OCTOBRE  2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

La Cité de Lijiang, la Venise de l’Orient

LIN YA et LI MENG

Lijiang est à une altitude de 2 400 m. Le mont enneigé Yulong est sa « marque de commerce ».

Située dans le nord-ouest de la province du Yunnan, la Cité de Lijiang s'étend sur une superficie de 3,8 km². Vieille de plus de 800 ans, cette cité entourée de monts ressemble à un grand encrier de jade émeraude, d'où son nom de « Dayanzhen ». Le 4 décembre 1997, lors de la 22e conférence du comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, qui s’est tenue à Naples, la Cité de Lijiang a été inscrite à la liste du patrimoine mondial, en même temps qu'une ville renommée d'un autre pays. Cette décision a été prise non seulement parce que la cité a bien conservé les empreintes et les caractéristiques des ethnies locales, mais aussi parce qu'elle a su bien les intégrer avec les paysages naturels. Il y a quelques années, cette cité a été secouée par un séisme de magnitude sept sur l’échelle de Richter. Aujourd'hui, elle garde malgré tout sa disposition ancienne et ses constructions principales. Après réfection, ses monuments historiques se dressent toujours aussi fièrement.

Ses particularités

La Cité antique de Lijiang est la seule ville renommée à ne pas avoir de remparts. On dit que le nom de famille des anciens dominateurs de Lijiang était Mu. D'après l'écriture pictographique, si le caractère chinois Mu est placé dans un carré, le mot ainsi formé constitue un tabou pour ces gens, et c’est pourquoi ils ont interdit de construire des remparts à Lijiang. Une grande majorité des habitants de Lijiang sont des Naxi. La culture de Dongba qu’ils ont créée s’est transmise de génération en génération dans la région. Actuellement, plus de 20 000 volumes de canons Dongba ont enregistré cette culture millénaire et son écriture pictographique. Tous ces livres sont collectionnés par des bibliothèques ou des musées de pays d'Amérique et d’Europe.

À Lijiang, trois cours d'eau (Xihe, Zhonghe et Donghe) prennent leur source au lac Heilong, se divisent ensuite en canaux pour sillonner la cité antique et former un réseau fluvial complet. Plus de 350 ponts de différents styles enjambent la rivière Yuhe, et les saules pleureurs sur ses rives constituent un pays d'eau du Sud de Chine. Voilà pourquoi on appelle Lijiang la « Venise de l’Orient ». Différente d'autres villes, la cité de Lijiang est peuplée de Han, de Bai, de Yi, de Naxi et de Tibétains. Dans cette cité, les rues, les constructions, les canaux et les ponts sont bien ordonnés et illustrent un développement polyvalent mettant en valeur l'union de l'homme et de la nature.

Le travail au quotidien

Le gouvernement municipal de Lijiang a mis l'accent sur la protection, l'exploitation et l’essor de la ville. Pour sauvegarder la réputation de celle-ci, les dirigeants n'oublient jamais la responsabilité qui pèse sur leurs épaules. La protection efficace de la ville demande au gouvernement de mobiliser la population et les organisations sociales afin d'accumuler des fonds et de créer un fonds de protection. Depuis 1995, le comité administratif a réuni 327 millions de yuans destinés à différents ouvrages, dont la réfection des constructions, l'aménagement des canaux et le reboisement de la ville. D'après les rapports des organisations touristiques internationales, Lijiang est reconnue comme l’une des dix villes touristiques idéales. Chaque année, le nombre des touristes chinois et étrangers y dépasse 3 millions de personnes, et les revenus touristiques d'ensemble, 2 milliards de yuans.