JANVIER  2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Les Gelao

Jeune fille gelao.

Les Gelao vivent en groupes de communautés, dispersés dans quelque vingt districts de l’ouest de la province du Guizhou, quatre districts de la préfecture autonome zhuang-miao Wenshan, dans le sud-est du Yunnan et dans le district autonome multiethnique Longlin de la région autonome zhuang du Guangxi.

Il n’y a que le quart des Gelao qui parlent la langue gelao appartenant à la famille des langues sino-tibétaines. À cause des contacts fréquents avec d’autres groupes ethniques, la langue gelao n’est pas restée pure, même au sein des districts. Certains  Gelao ne peuvent même pas converser entre eux et se comprendre. Pour cette raison, le chinois est devenu le langage courant, bien que les Gelao maîtrisent souvent trois ou quatre langues, dont celles de leurs voisins miao, yi et bouyei. Les Gelao ont assimilé la plupart des coutumes des Han.

Histoire

Depuis les deux derniers millénaires, les Gelao ont vécu à beaucoup d’endroits en Chine. Dans la province du Guizhou, de nombreux ponts, tombeaux, puits et même villages portent des noms gelao, même si aucun Gelao n’y vit actuellement. Le nom de cette ethnie remonterait à la dynastie des Ming (1368-1644). Avant cela, on les appelait les Liao. Descendants des Yelang, la tribu la plus puissante de la préfecture Zanke durant la dynastie des Han, les Liao se sont déplacés vers le Sichuan où ils sont devenus les sujets du régime féodal, du IIIe siècle au Ve siècle. Par la suite, les Liao ont développé des armes en métal, des armures, des instruments pour la pêche et des plats de cuisson. Ils tissaient le lin. À ce moment-là, les Liao élisaient leurs rois. Par la suite, les chefs sont devenus des dirigeants héréditaires. Comme les autres ethnies du Centre-Sud, les Gelao furent dirigés par des chefs nommés durant les Yuan et les Ming, ce qui prit fin durant les Qing. Jusqu’en 1949, les Gelao vivaient de la culture du riz, du maïs, du blé, des patates et du millet. Comme les rendements agricoles n’étaient pas très élevés, ils produisaient également du liège, tressaient le bambou et fabriquaient des sandales de paille.

Habitudes de vie

Cérémonie traditionnelle des Gelao pour accueillir des amis.

Les habitations. Elles ressemblent à celles de leurs voisins han et comprennent habituellement une cuisine centrale et deux chambres à coucher, et elles sont construites sur une colline ou au pied d’une montagne. La plupart des maisons sont en bois.

Le costume ethnique. Il y a trente ans, les Gelao continuaient encore à porter leur costume ethnique. Les femmes portaient une veste très courte avec manches brodées de motifs d’écailles de poisson. Elles portaient une jupe étroite divisée en trois sections, celle du milieu étant en laine rouge et les deux autres de toile avec rayures blanches et noires. Elles portaient également des tuniques courtes noires, sans manches, plus longues à l’arrière. Leurs chaussures avaient un bout pointu retroussé. Les hommes portaient des vestes boutonnées sur le devant, et hommes et femmes portaient de longs foulards.

L’alimentation. Dans les régions montagneuses, les Gelao mangent surtout du maïs, alors que ceux qui vivent dans les plaines mangent du blé, du riz, du millet et du sorgho. Tous les Gelao aiment  à manger des plats aigres-doux et des gâteaux de riz glutineux.

Le mariage. Avant la libération, les coutumes de mariage étaient féodales et les mariages étaient arrangés par les parents, dès l’enfance. Comme les Gelao étaient peu nombreux et dispersés, les mariages entre cousins étaient chose fréquente. Pour la célébration du mariage, la future mariée marchait avec ses parents, en portant un parapluie, jusqu’à la maison du fiancé où les deux vivraient séparés des parents.

Les funérailles. Elles ressemblent à ce qui se passe ailleurs en Chine, mais les chants et les danses marquent encore les funérailles dans certains endroits, tels que les districts de Zunyi et de Renhuai au Guizhou. On danse en groupe de trois, une personne joue du lusheng, une bat une tige de bambou, la troisième brandit une épée et tous chantent en dansant. Dans d’autres régions, on chante devant le cercueil et les membres de la famille du défunt servent du vin en gratitude. Dans certains autres endroits, un chaman, qui a choisi le lieu et le temps de la sépulture, récite des prières. Le sacrifice d’un animal accompagne habituellement l’enterrement. Des arbres plutôt que des pierres marquent la tombe.

La littérature. Elle comprend de la poésie, des histoires et des proverbes. Les poèmes comprennent cinq ou sept lignes. La plupart des histoires font l’éloge de l’intelligence, de l’honnêteté, de la diligence et de la bravoure des Gelao et font la satire des classes dirigeantes. La Brave Fille et Le frère aîné sourd et le cadet aveugle qui volent un mouton sont typiques. Divertissements. Les danses des Gelao sont simples et gracieuses, et se font sous l’accompagnement du erhu, du xiao, du suona, des gongs, des tambours et d’autres instruments à cordes et à vent.  Le dragon de fleurs et l’œuf en languettes de bambou sont deux jeux particulièrement populaires. Le premier est en fait une balle de bambou tressé, un peu plus grosse qu’une balle de ping-pong. À l’intérieur, on trouve des morceaux de porcelaine, de monnaie et de pierres. Ce jeu, particulièrement populaire à Zunyi et à Renhuai, se joue en groupes de deux personnes sur les collines. Le deuxième jeu consiste aussi en une balle, plus grosse et remplie de paille de riz. Deux équipes de trois ou cinq se lancent la balle, et il ne doit y avoir aucun contact, sauf avec les mains et les pieds.

La plupart des fêtes des Gelao font écho aux traditions des Han, seules les pratiques diffèrent. Ainsi, à la fête du Printemps, les Gelao offrent un énorme gâteau de riz à leurs ancêtres, et après avoir confectionné ce gâteau,  ils n’y touchent pas pendant trois jours. Dans les communautés de Anshun, de Puding et de Zhenning du Guizhou, les Gelao célèbrent également le sixième jour du sixième mois lunaire en sacrifiant des poulets et en préparant du vin pour bénir la récolte de riz déjà dans les champs. Le sixième jour du septième mois lunaire marque le deuxième événement d’importance pour les  Gelao. Ils donnent alors un jour de repos à leur bœuf et dans certaines communautés, ce jour-là, le bœuf est honoré et  nourri de gâteaux de riz spéciaux.