Les
Gelao
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Jeune
fille gelao. |
Les
Gelao vivent en groupes de communautés, dispersés dans quelque
vingt districts de l’ouest de la province du Guizhou, quatre districts
de la préfecture autonome zhuang-miao Wenshan, dans le sud-est
du Yunnan et dans le district autonome multiethnique Longlin de
la région autonome zhuang du Guangxi.
Il
n’y a que le quart des Gelao qui parlent la langue gelao appartenant
à la famille des langues sino-tibétaines. À cause des contacts
fréquents avec d’autres groupes ethniques, la langue gelao n’est
pas restée pure, même au sein des districts. Certains
Gelao ne peuvent même pas converser entre eux et se comprendre.
Pour cette raison, le chinois est devenu le langage courant, bien
que les Gelao maîtrisent souvent trois ou quatre langues, dont
celles de leurs voisins miao, yi et bouyei. Les Gelao ont assimilé
la plupart des coutumes des Han.
Histoire
Depuis
les deux derniers millénaires, les Gelao ont vécu à beaucoup d’endroits
en Chine. Dans la province du Guizhou, de nombreux ponts, tombeaux,
puits et même villages portent des noms gelao, même si aucun Gelao
n’y vit actuellement. Le nom de cette ethnie remonterait à la
dynastie des Ming (1368-1644). Avant cela, on les appelait les
Liao. Descendants des Yelang, la tribu la plus puissante de la
préfecture Zanke durant la dynastie des Han, les Liao se sont
déplacés vers le Sichuan où ils sont devenus les sujets du régime
féodal, du IIIe siècle au Ve siècle. Par
la suite, les Liao ont développé des armes en métal, des armures,
des instruments pour la pêche et des plats de cuisson. Ils tissaient
le lin. À ce moment-là, les Liao élisaient leurs rois. Par la
suite, les chefs sont devenus des dirigeants héréditaires. Comme
les autres ethnies du Centre-Sud, les Gelao furent dirigés par
des chefs nommés durant les Yuan et les Ming, ce qui prit fin
durant les Qing. Jusqu’en 1949, les Gelao vivaient de la culture
du riz, du maïs, du blé, des patates et du millet. Comme les rendements
agricoles n’étaient pas très élevés, ils produisaient également
du liège, tressaient le bambou et fabriquaient des sandales de
paille.
Habitudes
de vie
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Cérémonie
traditionnelle des Gelao pour accueillir des amis. |
Les
habitations.
Elles ressemblent à celles de leurs voisins han et comprennent
habituellement une cuisine centrale et deux chambres à coucher,
et elles sont construites sur une colline ou au pied d’une montagne.
La plupart des maisons sont en bois.
Le
costume ethnique.
Il y a trente ans, les Gelao continuaient encore à porter leur
costume ethnique. Les femmes portaient une veste très courte avec
manches brodées de motifs d’écailles de poisson. Elles portaient
une jupe étroite divisée en trois sections, celle du milieu étant
en laine rouge et les deux autres de toile avec rayures blanches
et noires. Elles portaient également des tuniques courtes noires,
sans manches, plus longues à l’arrière. Leurs chaussures avaient
un bout pointu retroussé. Les hommes portaient des vestes boutonnées
sur le devant, et hommes et femmes portaient de longs foulards.
L’alimentation. Dans les régions montagneuses, les
Gelao mangent surtout du maïs, alors que ceux qui vivent dans
les plaines mangent du blé, du riz, du millet et du sorgho. Tous
les Gelao aiment à manger des plats aigres-doux et des gâteaux
de riz glutineux.
Le
mariage.
Avant la libération, les coutumes de mariage étaient féodales
et les mariages étaient arrangés par les parents, dès l’enfance.
Comme les Gelao étaient peu nombreux et dispersés, les mariages
entre cousins étaient chose fréquente. Pour la célébration du
mariage, la future mariée marchait avec ses parents, en portant
un parapluie, jusqu’à la maison du fiancé où les deux vivraient
séparés des parents.
Les
funérailles.
Elles ressemblent à ce qui se passe ailleurs en Chine, mais les
chants et les danses marquent encore les funérailles dans certains
endroits, tels que les districts de Zunyi et de Renhuai au Guizhou.
On danse en groupe de trois, une personne joue du lusheng, une
bat une tige de bambou, la troisième brandit une épée et tous
chantent en dansant. Dans d’autres régions, on chante devant le
cercueil et les membres de la famille du défunt servent du vin
en gratitude. Dans certains autres endroits, un chaman, qui a
choisi le lieu et le temps de la sépulture, récite des prières.
Le sacrifice d’un animal accompagne habituellement l’enterrement.
Des arbres plutôt que des pierres marquent la tombe.
La
littérature. Elle comprend de la poésie, des histoires
et des proverbes. Les poèmes comprennent cinq ou sept lignes.
La plupart des histoires font l’éloge de l’intelligence, de l’honnêteté,
de la diligence et de la bravoure des Gelao et font la satire
des classes dirigeantes. La Brave Fille et Le frère
aîné sourd et le cadet aveugle qui volent un mouton sont typiques.
Divertissements. Les danses des Gelao sont simples et gracieuses,
et se font sous l’accompagnement du erhu, du xiao, du suona, des
gongs, des tambours et d’autres instruments à cordes et à vent.
Le dragon de fleurs et l’œuf en languettes de bambou sont
deux jeux particulièrement populaires. Le premier est en fait
une balle de bambou tressé, un peu plus grosse qu’une balle de
ping-pong. À l’intérieur, on trouve des morceaux de porcelaine,
de monnaie et de pierres. Ce jeu, particulièrement populaire à
Zunyi et à Renhuai, se joue en groupes de deux personnes sur les
collines. Le deuxième jeu consiste aussi en une balle, plus grosse
et remplie de paille de riz. Deux équipes de trois ou cinq se
lancent la balle, et il ne doit y avoir aucun contact, sauf avec
les mains et les pieds.
La
plupart des fêtes des Gelao font écho aux traditions des Han,
seules les pratiques diffèrent. Ainsi, à la fête du Printemps,
les Gelao offrent un énorme gâteau de riz à leurs ancêtres, et
après avoir confectionné ce gâteau, ils n’y touchent pas pendant trois jours. Dans
les communautés de Anshun, de Puding et de Zhenning du Guizhou,
les Gelao célèbrent également le sixième jour du sixième mois
lunaire en sacrifiant des poulets et en préparant du vin pour
bénir la récolte de riz déjà dans les champs. Le sixième jour
du septième mois lunaire marque le deuxième événement d’importance
pour les Gelao. Ils donnent
alors un jour de repos à leur bœuf et dans certaines communautés,
ce jour-là, le bœuf est honoré et
nourri de gâteaux de riz spéciaux.