La visite d’État en Chine du président français Emmanuel Macron| Photos

Le vœu d'une plus grande coopération sino-française

2017-09-28 10:53

 

-Interview de Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France en Chine

 

ZHANG XIN*

 

Sur le départ pour Beijing, l'ambassadeur de France en Chine en fonction depuis juillet 2017, Jean-Maurice Ripert, a déclaré lors d'une interview au sortir de ses vacances et de ses réunions au ministère des Affaires étrangères : « Je suis ravi d'être devenu le nouvel ambassadeur de France en Chine ! » Il a révélé par ailleurs que son agenda du second semestre 2017 serait très chargé, étant donné que le président français Emmanuel Macron a accepté l'invitation de son homologue chinois Xi Jinping pour une visite d'État en Chine.

 

  L'ambassadeur de France en Chine M. Ripert prononce un discours
lors de la Fête nationale française, le 14 juillet 2017.

 

Un homme issu d'une famille de diplomates

 

Jean-Maurice Ripert est né dans une famille de diplomates. Son père Jean Ripert était un célèbre économiste et diplomate français. Il a travaillé pendant de nombreuses années auprès de l'ONU. Au cours de sa carrière, il a été le témoin de plusieurs événements importants qui ont jalonné le parcours de la France après la Seconde Guerre mondiale dans les affaires économiques et diplomatiques. Il a notamment participé aux négociations de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, à laquelle l'Union européenne doit son origine.

 

Dans le sillage de son père, Jean-Maurice Ripert a obtenu un poste au ministère français des Affaires étrangères, immédiatement après être diplômé de l'École nationale d'administration de France en 1980, ce qui lui a permis d'accumuler une expérience très riche dans la diplomatie multilatérale. Il a été conseiller technique du ministre français des Relations extérieures Roland Dumas et chargé de mission au cabinet du premier ministre Michel Rocard. Après les années 1990, il a principalement travaillé aux États-Unis où il a été consul général de France à Los Angeles et a assumé des fonctions représentant la France auprès des Nations Unies à New York. En 1997, il est retourné en France pour travailler au cabinet de Lionel Jospin, alors premier ministre français. Après l'année 2000, sa carrière d'ambassadeur de France à l'étranger a débuté. D'ambassadeur de France en Grèce à ambassadeur de France en Russie, en passant par sa fonction de représentant permanent de la France auprès des Nations Unies à Genève puis à New York, il n'a, entre-temps, travaillé en France que pour les affaires des Nations Unies et des organisations internationales au ministère français des Affaires étrangères de 2003 à 2005. Avant sa prise de fonction en qualité d'ambassadeur de France en Chine, il venait de conclure son mandat de quatre ans en tant qu'ambassadeur de France en Fédération de Russie.

 

Dans ses discours publics à son arrivée en Chine, expliquer les politiques du nouveau gouvernement français a constitué l'une de ses premières tâches. Il a souligné que la réforme française à venir consisterait à rendre la France « plus ouverte, plus moderne et plus compétitive ». Selon lui, la France continuera de promouvoir la construction de l'UE, qui est devenue « un pôle pour la stabilité mondiale » et le partenaire commercial le plus important de la Chine.

 

M. Ripert assiste à la 2e édition du concours
sino-français de mathématiques « Compter avec l'autre ».

 

Des échanges plus denses et davantage de coopération entre la Chine et la France

 

Le lendemain de la remise de ses lettres de créance le 12 juillet, M. Ripert a insisté, dans une vidéo publiée, sur l'importance pour la France de développer ses relations avec la Chine. Selon lui, la France est prête à aller de l'avant avec la Chine main dans la main, en premier lieu car « les deux pays ont des affinités historiques ». L'ambassadeur a ensuite poursuivi : « La France et la Chine sont toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Nous avons besoin de l'aide de la Chine pour faire face aux crises et aux grands défis mondiaux, a-t-il ajouté. En même temps, nous espérons que la Chine coopérera avec nous et d'autres pays européens pour renforcer la capacité des deux parties à répondre auxdits défis, notamment à ceux posés par la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, la réponse aux changements climatiques, ainsi que le développement. »

 

Lors de cette interview, M. Ripert a estimé que les échanges et la coopération entre la Chine et la France dans divers domaines étaient tous très importants. Il a attaché une attention particulière à la coopération économique sino-française : « Il est clair que la coopération que la France a entreprise dans le commerce extérieur chinois laisse à désirer. Il faut qu'elle augmente sa performance en particulier dans le secteur industriel. »

 

Par ailleurs, il a émis le souhait que la Chine et la France cherchent des opportunités de coopération dans le domaine de la transition énergétique. M. Ripert a confié : « Lorsque le président Xi Jinping m'a reçu, il a mentionné spécifiquement l'importance de la transition énergétique. La Chine va organiser deux grands forums internationaux sur la biodiversité et la prévention de la désertification. Et je pense que la Chine est en train de mener de véritables et profondes réflexions sur les problèmes climatiques, tels que l'effet de serre, et qu'elle soutient toujours l'Accord de Paris. » D'après M. Ripert, les entrepreneurs, les chercheurs et les entreprises de haute technologie français et chinois de ce domaine, y compris les start-ups, trouveront leur place.

 

En outre, M. Ripert a raconté que peu après sa prise de fonction, il est allé visiter l'Exposition internationale des services aux seniors de Chine 2017, et qu'il a participé au Forum sur le vieillissement de la population et le développement durable en Chine. Il a constaté que dans ce domaine, le potentiel de consommation de la Chine est gigantesque. « La France et la Chine sont toutes deux confrontées au problème du vieillissement de la population. Nous pouvons explorer des voies de développement et de coopération dans ce domaine », a-t-il suggéré.

 

M. Ripert a exprimé que les échanges humains et culturels sino-français sont également « très importants » pour les deux pays. « Nous espérons pouvoir accueillir davantage d'étudiants chinois. Maintenant, de nombreux étudiants chinois font le choix d'aller étudier aux États-Unis, en Australie ou en Allemagne. Nous devons bien travailler là-dessus, de sorte que les gens sachent que la France est également une très bonne destination. » Il a par ailleurs affirmé : « Nous allons revitaliser l'Alliance française et mener en Chine des activités sur la protection de la langue française et ce, au nom de la protection de la diversité culturelle. »

 

Il a également révélé qu'à la fin du mois de novembre, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian effectuera une visite à Beijing, et participera au dialogue sino-français de haut niveau sur le mécanisme des échanges humains et culturels. Il espère que la Chine et la France densifieront les échanges et la communication entre les peuples et sur le plan culturel.

 

Visite en Chine du président français au début de l'année prochaine

 

M. Ripert a confié que dès sa prise de fonction, il a « ressenti l'atmosphère amicale entre la France et la Chine ». Durant ses trois premières semaines en Chine, il a été reçu par le président Xi Jinping et a rencontré ses collègues du ministère chinois des Affaires étrangères. De plus, il a commencé son cours de chinois. Dorénavant, trois séances par semaine s'imposent à l'ambassadeur.

 

« Je suis très heureux d'être à la tête de l'ambassade de France en Chine avec un agenda chargé », a déclaré M. Ripert. Il n'avait certes jamais travaillé en Chine, mais avait souvent été en déplacement professionnel en Chine plus de dix ans auparavant. Une expérience qui lui a permis d'acquérir beaucoup de connaissances sur la Chine.

 

Au sujet de son calendrier du second semestre 2017, M. Ripert a avoué qu'il serait « très chargé ». En plus de préparer les visites en Chine de deux ministres français, il devra préparer la visite d'État du président Macron. Bien que la date précise de la visite du président français ne soit pas encore déterminée, M. Ripert a affirmé que cela devrait avoir lieu au début de l'année prochaine.

 

*ZHANG XIN est journaliste pour les Nouvelles d'Europe.

 

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