XIXe Congrès du Parti communiste chinois| Reportages exclusifs

Quels signaux émis parle PCC avant son XIXe Congrès ?

2017-09-01 10:07

 

LIU SHAOHUA

 

Le 26 juillet dernier, lors d’un séminaire des responsables de niveaux provincial et ministériel organisé en prévision du XIXe Congrès du PCC en novembre prochain, le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), Xi Jinping, a souligné que le PCC devra annoncer explicitement lors de ce Congrès la bannière à porter, la voie à prendre, l’état d’esprit à maintenir, la mission historique à assumer et les objectifs à atteindre.

Ces questions énumérées par Xi Jinping avant le XIXe Congrès représentent évidemment des enjeux de taille. Les réponses explicites que le PCC doit apporter auront une lourde signification pour notre époque comme pour le cours de l’histoire, puisqu’il convient d’unifier la pensée de tout le Parti et de mobiliser les forces de toutes les communautés ethniques pour que le socialisme à la chinoise remporte de nouvelles victoires.

 

Xi Jinping lors du séminaire des responsables de niveaux
provincial et ministériel, les 26 et 27 juillet 2017.
 

Quelle bannière porter et quelle voie prendre ?

Il s’agit là d’une question que le peuple chinois s’est posée à répétition dans les temps modernes.

Xi Jinping a abordé cette période de l’histoire dans son discours prononcé au Collège d’Europe, à Bruges, en 2014. La Révolution de 1911 conduite par Sun Yat-sen, renversa la monarchie absolue établie en Chine depuis plusieurs millénaires. Dès lors, les Chinois explorèrent péniblement de nouvelles routes, se tournant successivement vers une monarchie constitutionnelle et sa restauration, un régime parlementaire, le multipartisme et un régime présidentiel. Mais aucun de ces systèmes n’aboutit à des résultats satisfaisants, jusqu’au jour où le pays s’engagea sur la voie socialiste.

« La série de bas-reliefs au Monument aux Héros du Peuple, situé sur la place Tian’anmen de Beijing, représente des épisodes historiques allant de la guerre de l’Opium en 1840 à la victoire de la révolution chinoise en 1949. Tout en chérissant la mémoire de nos martyrs, nous poursuivons sur leurs traces, a déclaré Xi Jinping devant les participants étrangers rassemblés à la 2e conférence internationale ‘‘Understanding China’’ tenue en automne 2015. En tout temps, je prends garde de faire preuve de ce sens de l’histoire. »

 

 

 

Dans la pratique du socialisme, la Chine a également commis des erreurs et essuyé des revers. Mais après le lancement de la réforme et l’ouverture en 1978, sous la direction de Deng Xiaoping, la Chine a défini plus clairement le socialisme à la chinoise en recherchant la voie de développement à suivre en fonction de la situation du pays et des impératifs de l’époque. Sa tradition culturelle unique, son destin historique et ses conditions nationales ont amené la Chine à suivre un chemin adapté à ses propres caractéristiques.

Ainsi, la question sur « la bannière à porter et la voie à prendre » est loin d’être une nouveauté pour le PCC. Après sa fondation, il avait emprunté les « voies d’autrui » avant de suivre « sa propre voie ». Depuis la réforme et l’ouverture, le socialisme à la chinoise a enregistré des succès considérables. Il a insufflé une grande vitalité en Chine et ouvert sans cesse de nouvelles perspectives.

Depuis la réforme et l’ouverture, chaque rapport publié à l’issue de tous les Congrès du PCC invite à persévérer dans le socialisme à la chinoise et à le développer, ce qui reflète bien que toutes les théories et toutes les pratiques du Parti s’articulent autour de ce thème. Le XVIIIe Congrès du PCC, le dernier en date, soulignait plus particulièrement l’objectif de « porter haut le grand drapeau du socialisme à la chinoise », autrement dit de s’en tenir à la voie, au système théorique et au régime caractéristique du socialisme à la chinoise

Lors du séminaire, Xi Jinping a appelé tout le Parti à porter haut le grand drapeau du socialisme à la chinoise et à garder une ferme confiance en la voie, la théorie, le régime et la culture du socialisme à la chinoise, pour s’assurer que le Parti et l’État avancent toujours dans la bonne direction.

Xi Jinping l’a affirmé à maintes reprises : « Notre propre chemin est bien la voie du socialisme à la chinoise. »

 

Des produits pour l’électricité nucléaire passive mis au point
par la Chine "sont présentés à l’Exposition des innovations
technologiques du XIIe Plan quinquennal, le 1er juin 2016.
 

 

Quel état d’esprit maintenir ?

Pour permettre aux causes du Parti et du pays d’aller de victoire en victoire, il faut afficher sans cesse un état d’esprit serein. « Avoir le moral est la condition première pour mener à bien l’ensemble des travaux », a déclaré Xi Jinping.

Il a appelé à maintenir un esprit novateur, un esprit pionnier et un esprit vigoureux lorsqu’il a participé respectivement aux réunions de la délégation de Shanghai et de la délégation de l’Armée populaire de Libération, à la quatrième session du XIIe Assemblée populaire nationale, en mars 2016. Cette proposition des trois « esprits » a d’ailleurs vivement regonflé le moral des membres des délégations et de tout le peuple.

Dans ses vœux pour le Nouvel An 2017, Xi Jinping, avec sa phrase « Tout le monde retrousse ses manches », a encore galvanisé tout le Parti et tout le peuple.

La réussite chinoise dépend du Parti. À plusieurs reprises dans l’histoire moderne, les faits ont prouvé que la réussite du pays se trouve entre les mains du Parti. La direction efficace du PCC constitue les caractéristiques essentielles et le plus grand avantage du régime socialiste à la chinoise.

C’est pourquoi les exigences concernant l’état d’esprit du PCC sont si fortes. Il est coutume d’y faire référence lors des Congrès du PCC. Par exemple, dans le Rapport du XVIIIe Congrès du Parti, il est écrit que tous les membres du Parti devront développer leur âme créative, persévérer dans la vérité, corriger leurs erreurs et garder toujours leur esprit d’entreprise.

Le 1er juillet 2016, dans son allocution à l’occasion de la célébration du 95e anniversaire du PCC, Xi Jinping a choisi de mettre l’accent sur l’édification du Parti, indiquant que pureté et caractère progressiste sont les attributs essentiels d’un parti marxiste.

Le 26 juillet, Xi Jinping a une nouvelle fois attiré l’attention sur l’édification du Parti. Selon ses propos, c’est uniquement en assurant le dynamisme et la force de combat du Parti que celui-ci pourra guider le peuple et réussir, coup sur coup, à relever les défis majeurs, à résister aux risques importants, à surmonter les grands obstacles et à résoudre les graves conflits.

Xi Jinping a également appelé tout le Parti à hausser sa capacité à mener des réflexions stratégiques, à renforcer continuellement les principes, la systématisation, la prévisibilité et la créativité dans son travail, à élaborer les politiques générales du Parti et de l’État en fonction des nouvelles exigences, ainsi qu’à améliorer les stratégies de développement et toutes les mesures prises, dans l’objectif de faire avancer le socialisme à la chinoise en adoptant un nouvel état d’esprit plus vigoureux.

Alors, quel sera le nouvel état d’esprit à maintenir dans la nouvelle période ? Il faudra attendre la tenue du XIXe Congrès du PCC pour obtenir une réponse nette et précise.

 

Quelle mission historique assumer ?

Toute mission historique doit être examinée dans son contexte historique.

Selon Qin Xuan, directeur de l’Institut du marxisme à l’université Renmin de Chine, depuis l’époque moderne, la nation chinoise est confrontée à deux grandes tâches historiques : d’une part, l’indépendance nationale et la libération du peuple ; d’autre part, un pays puissant et la prospérité commune du peuple. La première tâche historique a été réalisée en 1949, avec la fondation de la Chine nouvelle. Dès lors, la Chine s’est engagée à achever la deuxième.

Il faut bien comprendre le stade dans lequel se trouve le pays aujourd’hui avant de considérer la mission historique des communistes chinois. Xi Jinping a résumé l’état actuel des choses comme étant « l’étape finale pour parachever la construction in extenso d’une société de moyenne aisance, la phase clé pour le développement du socialisme à la chinoise ». Une synthèse très précise.

En fait, en différentes occasions, Xi Jinping a décrit quelle était la mission historique. Lors de la Conférence centrale sur la réduction de la pauvreté et pour le développement, tenue en novembre 2015, Xi Jinping a précisé que l’élimination de la pauvreté, l’amélioration du niveau de vie de la population et la prospérité commune composaient l’exigence fondamentale du socialisme et l’une des importantes missions du PCC. Dans son allocution au colloque organisé pour le 69e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la victoire de la Guerre mondiale antifasciste, le 3 septembre 2014, Xi Jinping a déclaré : « Le PCC est né et a grandi dans un climat de troubles intérieurs et d’invasions étrangères. C’est pourquoi, depuis sa création, il s’est donné pour mission historique de faire advenir le grand renouveau de la nation chinoise. Ainsi, par rapport à n’importe quel autre parti, le PCC défend plus fermement l’indépendance de la nation, préserve plus résolument les intérêts de la nation et résiste plus courageusement aux agressions extérieures. »

Depuis le XVIIIe Congrès du PCC, sur le plan de l’édification du socialisme à la chinoise, la Chine progresse dans les dispositions essentielles propres au développement coordonné des cinq domaines clés (économie, politique, culture, société et écologie) et dans les dispositions stratégiques propres aux « quatre intégralités » (édification intégrale d’une société de moyenne aisance, approfondissement intégral de la réforme, promotion intégrale de l’État de droit, application intégrale d’une discipline rigoureuse dans les rangs du Parti). À compter de cette date, le socialisme à la chinoise est entré dans une nouvelle phase de développement.

 

Quels objectifs atteindre ?

De toute évidence, chaque pays, chaque parti dans le monde, poursuit ses propres objectifs.

Les objectifs des « deux centenaires » auxquels se consacre la Chine consistent d’une part à construire une société de moyenne aisance sur tous les plans d’ici le 100e anniversaire de la fondation du PCC, et d’autre part à faire de la Chine un pays socialiste moderne, prospère, puissant, démocratique, harmonieux et hautement civilisé d’ici au 100e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.

Xi Jinping a affirmé que la construction d’une société de moyenne aisance sur tous les plans d’ici à 2020, soit le premier objectif, était un engagement solennel pris par le PCC devant le peuple et devant l’histoire.

Cet engagement est inscrit dans les grandes lignes du XIIIe Plan quinquennal, qui en précise les modalités : « À l’horizon 2020, le PIB et le revenu par habitant dans les zones rurales et urbaines seront quadruplés par rapport aux chiffres enregistrés en 2000 », « les ruraux vivant sous le seuil de pauvreté actuellement en vigueur sortiront de cet état de misère, tous les districts défavorisés parviendront à se débarrasser de l’étiquette “pauvres” qu’on leur a collée, et le problème de la pauvreté globale dans certaines régions sera résolu », etc.

« Le plus grand rêve de la nation chinoise depuis les temps modernes est de réaliser son grand renouveau », a déclaré Xi Jinping au cours de la visite de l’exposition « Route de la renaissance », le 29 novembre 2012.

Comme il l’a précisé, la Chine est aujourd’hui, plus que jamais dans l’histoire, près d’atteindre cet objectif du grand renouveau de la nation, manifestant une confiance plus solide et des capacités plus affirmées.

Les Congrès précédents du Parti ont successivement défini les grands principes à défendre et élaboré le programme d’action à suivre. Ainsi, ces sept Congrès du Parti tenus depuis la réforme et l’ouverture ont progressivement esquissé un plan de développement pour le socialisme à la chinoise, ce qui a porté énergiquement les causes du Parti et de l’État vers une série de nouvelles victoires. Au cours des diverses pans de l’histoire, le PCC a toujours avancé des objectifs encourageants, conformes à la volonté de la population et aux besoins du développement des causes défendues, tout en luttant pour atteindre ses cibles avec le soutien du peuple multiethnique de la Chine. Par exemple, les XVIe, XVIIe et XVIIIe Congrès du Parti ont tous trois publié des exigences pour la construction in extenso d’une société de moyenne aisance et ont promu étape par étape cet objectif.

Le PCC prend appui sur le constat présent pour envisager des projets à long terme. Pour M. Xi, après la construction d’une société de moyenne aisance sur tous les plans à l’horizon 2020, la Chine va encourager tout le Parti et tout le peuple multiethnique à œuvrer pour le deuxième objectif des « deux centenaires », autrement dit, à s’embarquer dans un nouveau voyage dont le terminus débouchera sur la construction d’un pays socialiste moderne.

Ces objectifs seront sans aucun doute inclus dans le contenu du XIXe Congrès du PCC.

 

(Article publié le 2 août 2017 sur l’édition d’outre-mer du Quotidien du Peuple)