砥砺奋进的五年| Réalisations

Progresser à pas assurés

2016-12-28 09:36

 

Une zone immobilière en cours de construction à Fuzhou (province du Fujian), le 1er décembre dernier

 

LI LIHUI, GAO YUNCAI, etc.

 

2017 sera une année primordiale dans la mise en œuvre du XIIIe Plan quinquennal et marquera également l'approfondissement de la réforme structurelle du côté de l'offre. Ces questions ont été abordées à l'occasion de la Conférence centrale sur le travail économique, qui a eu lieu à Beijing du 14 au 16 décembre 2016. Alors, quels signaux cet événement a-t-il émis quant à l'économie chinoise de 2017 ?

 

La stabilité au premier plan

 

La Conférence centrale sur le travail économique a fixé la progression à pas assurés pour principe directeur de la gestion des affaires d'État, et la méthodologie à suivre dans le travail économique. La situation générale sera donc caractérisée par la stabilité.

 

Dans le même temps, les politiques financières devraient être plus actives et plus efficaces. Les dispositions budgétaires devront s'adapter aux exigences telles que la promotion de la réforme structurelle du côté de l'offre, l'allègement du fardeau fiscal des entreprises et la garantie d'un niveau de vie minimum pour la population.

 

Gao Peiyong, président de l'Institut sur la stratégie économique et financière de l'Académie des sciences sociales de Chine, explique que les dispositions budgétaires correspondent notamment à la répartition de l'argent dans les différents domaines d'investissement. Les fonds seront destinés : premièrement, à porter la réforme du côté de l'offre ; deuxièmement, à réduire les charges des entreprises ; troisièmement, à garantir le bien-être de la population. « Les politiques doivent être axées sur la diminution des coûts de transaction, des coûts institutionnels et des taxes assumés par les firmes », résume Gao Peiyong.

 

Il faut maintenir une politique monétaire stable et neutre, s'adapter aux nouveaux changements propres à l'offre de monnaie, réajuster l'ouverture des vannes monétaires, veiller à fluidifier les canaux et les mécanismes de transmission de la politique monétaire, ainsi que préserver la stabilité des liquidités. Zeng Gang, directeur du Bureau d'études bancaires de l'Institut de la finance relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine, estime que le terme de « neutralité », qui fait référence au rôle que joue la politique monétaire dans l'économie réelle, doit être pris en considération. Il désigne une politique monétaire qui permet de stabiliser la croissance, tout en ciblant d'autres objectifs tels que la prévention des risques. À partir des 2e et 3e trimestres de 2016, le prix des actifs financiers a augmenté, faisant émerger des risques. Par conséquent, la politique monétaire à venir, tout en s'appliquant à maintenir cette « neutralité », prêtera une attention accrue aux risques financiers.

 

Lors de la Conférence centrale sur le travail économique, il a été proposé d'accorder une place plus importante à la prévention et au contrôle des risques financiers. Il convient de traiter résolument les manœuvres présentant des risques, de prévenir et de contrôler davantage la formation de bulles spéculatives, de renforcer et d'améliorer la capacité de surveillance, afin d'éviter les risques financiers systémiques.

 

La « stabilité » vaut non seulement pour l'économie, mais aussi pour la société. D'après Chi Fulin, président de l'Institut chinois sur la réforme et le développement basé à Hainan, l'amélioration du niveau de vie et du bien-être de la population est intrinsèquement liée à l'approfondissement de la réforme et au renforcement de l'institutionnalisation dans le domaine social. « Il faut peaufiner les politiques sociales, s'efforcer d'améliorer le niveau et la qualité des services publics chargés de l'emploi, la retraite, l'éducation, la santé et la protection environnementale. Il est nécessaire également d'assurer le bien-être du peuple, de perfectionner le système de minima sociaux au profit des citadins sans ressource et de faciliter la réinsertion des personnes victimes de la réduction des surcapacités de production. »

 

Des progrès substantiels dans cinq domaines

 

Cinq tâches ont été mises à l'ordre du jour du travail économique pour 2017, année de l'approfondissement de la réforme structurelle du côté de l'offre : « la réduction des surcapacités de production, le déstockage des biens immobiliers, l'affaiblissement de l'effet de levier, la baisse des coûts et le traitement des faiblesses ».

 

Selon Pan Jiancheng, directeur adjoint du Centre chinois de surveillance et d'analyse économiques relevant du Bureau national des statistiques de Chine, la réforme du côté de l'offre est une mesure phare pour la transformation et la montée en gamme de l'économie chinoise, dans le contexte de la « nouvelle normalité ». « Actuellement, l'économie chinoise se trouve dans sa phase initiale de conversion vers un nouveau modèle, qui sera tiré par de nouveaux moteurs. Toutefois, le mode de développement traditionnel exerce encore une force non négligeable. Promouvoir plus intensément les cinq tâches susmentionnées permettra de stimuler ce mode de développement nouveau axé sur l'innovation. »

 

Miao Rong, chercheur en chef au Centre de recherche sur les entreprises relevant de la Confédération chinoise des entreprises, considère l'affaiblissement de l'effet de levier comme étant la première des priorités, du fait qu'elle revêt une importance concrète. « À partir de 2008, nombreuses sont les firmes qui ont fait croître l'effet de levier, jusqu'à son niveau actuel extrêmement élevé. Cet excès porte atteinte au rendement et à la crédibilité des entreprises, et peut même conduire à des risques systémiques. » D'après lui, sur la base d'enquêtes réalisées auprès des 500 plus grandes entreprises chinoises ces trois dernières années, le ratio de levier a dépassé 60 %, hormis dans les entreprises financières. L'affaiblissement de l'effet de levier contribuera au développement sain de l'économie réelle.

 

Le traitement des graves lacunes et des petites faiblesses, au regard du développement et du système, est également au centre de l'attention générale. D'après Pan Jiancheng, par rapport à la croissance économique, le développement social peut être vu comme défaillant dans la Chine d'aujourd'hui. La correction de ces points faibles nécessite la mise en jeu de capitaux ainsi que le renforcement de la construction institutionnelle et de la construction culturelle. Il faut notamment passer par le perfectionnement du pacte social, le changement de conception concernant la sortie de la pauvreté ou encore la promotion de la protection environnementale par le biais de crédits d'impôt. « En réalité, il est plus difficile et plus complexe de corriger les petites faiblesses que les graves lacunes. Les effets seront bien évidemment plus efficaces et plus durables si les mesures prises réussissent sur les deux volets à la fois. »

 

Efforts pour le redressement de l'économie réelle

 

« Œuvrer au redressement de l'économie réelle » constituera une partie importante du travail économique de l'année 2017. Aux yeux de nombreux économistes, elle aura valeur d'encouragement pour les entrepreneurs.

 

« L'objectif consiste à rediriger les capitaux privés, qui se tournent à l'excès vers les marchés financiers et de l'immobilier dans l'intention de réaliser des bénéfices via la spéculation à court terme, pour qu'ils se destinent à l'économie réelle et que les bénéfices soient réalisés avec l'approbation du marché grâce à l'innovation des produits et à une meilleure gestion opérationnelle », analyse Pan Jiancheng.

 

Depuis 2016, les capitaux qui ont quitté l'économie réelle pour s'orienter vers l'économie virtuelle ont attiré les regards de toute la société. D'après Miao Rong, il est extrêmement important de travailler au rétablissement de l'économie réelle. Ces dernières années, les économies développées, comme les États-Unis, se sont tous engagées à amener le retour de la production, parce que l'économie réelle, par rapport à l'économie virtuelle, produit un effet combiné plus fort : elle permet de créer plus d'emplois, de bâtir des quartiers et des villes plus dynamiques. En somme, elle est à la base du développement durable. « La chaîne industrielle manufacturière en Chine est depuis toujours axée sur le coût plutôt que sur la valeur. Pour adapter la chaîne industrielle à la montée en gamme de la consommation et attirer les acheteurs, il faut, comme la conférence l'a indiqué, créer un environnement commercial de marché respectueux de la loi et accorder davantage d'attention à l'optimisation des organisations industrielles, pour que les entreprises fabriquant des produits de haute qualité survivent plus décemment et se dégagent un certain profit. »

 

D'après Pan Jiancheng, l'ancienne voie de développement conduirait ce cycle de reprise de l'économie réelle dans l'impasse. Il est urgent d'élever la compétitivité clé grâce à l'innovation. « La part des investissements chinois dans la recherche et le développement a pesé plus de 2 % du PIB sur deux années consécutives. C'est la preuve que la Chine est entrée dans une période d'innovation dynamique et qu'elle réunit les conditions requises pour réaliser de nouvelles percées. La Chine rehaussera considérablement sa compétitivité clé si elle s'engage fermement dans la réforme en faisant preuve de patience ; si elle rejette les solutions à court terme et se concentre sur l'innovation pour alimenter le développement. »

 

La valorisation du rôle moteur de la réforme

 

La conférence a aussi appelé à approfondir la réforme des entreprises ou à capitaux publics, à accélérer la formation d'une structure de responsabilité des sociétés en tant que personnes morales et à créer un mécanisme de gestion marchéisée souple et efficace. La réforme dite de la « propriété mixte » est un point de percée important de la réforme des entreprises d'État. D'après Li Jin, chercheur en chef à l'Institut chinois des entreprises, en 2017, la réforme de la propriété mixte définira des objectifs plus précis, déploiera des efforts plus ciblés et encouragera les entreprises d'État à absorber avec force des capitaux privés, ce qui permettra la consolidation de la structure de responsabilité des sociétés en tant que personnes morales, ainsi que le renforcement de la vitalité et de la compétitivité de ces firmes.

 

En ce qui concerne le soutien de l'édification institutionnelle sur la protection du droit de propriété, la conférence a suggéré d'intensifier le travail de codification du Code civil ainsi que de renforcer la protection du droit de propriété pour les organisations de tout statut et les personnes physiques. Selon Chang Xiuze, professeur à l'Institut chinois sur la macroéconomie, 38 ans après le lancement de la politique de réforme et d'ouverture, il est primordial de perfectionner le système de protection de la propriété et de recourir à la législation en la matière.

 

De plus, la conférence a proposé de promouvoir, à pas assurés, la réforme des systèmes financier et budgétaire, de mettre en application et de revitaliser la réforme visant à encadrer les pouvoirs financiers et les responsabilités dans la relation entre l'autorité centrale et les localités, d'accélérer l'élaboration d'un projet global sur la répartition des revenus entre l'autorité centrale et les localités, ou encore de formuler un plan d'amélioration du système fiscal à l'échelle locale. « La réforme financière concernant le gouvernement et le marché est un volet important dans la gouvernance d'État. » D'après Liu Shangxi, président de l'Institut chinois sur des sciences financières, en 2017, le remplacement de la taxe sur le chiffre d'affaires par une taxe sur la TVA, contenu clé de l'approfondissement de la réforme financière et fiscale, sera mis en application tous azimuts. Les impôts de tous les secteurs seront réduits, ce qui représentera un total de 500 milliards de yuans en moins sur un an. La réforme se concentrera davantage sur le perfectionnement des taux de TVA applicables pour mettre pleinement en valeur l'effet positif que peut avoir l'imposition.

 

La réforme sera simultanément promue dans le domaine des affaires sociales. « La réforme de la protection sociale en est le fondement même. Et à cet égard, persistent des problèmes complexes à résoudre », décrypte Zheng Bingwen, directeur du Centre d'études sur la protection sociale mondiale de l'Académie des sciences sociales de Chine. La Conférence a invité à accélérer l'introduction de programmes dans le cadre de la réforme du système d'assurance vieillesse. « La société est très préoccupée par cette réforme du système de pension. Les mesures qui concernent les organismes gouvernementaux et les établissements d'intérêt public sont déjà mises en application. La réforme du système d'assurance vieillesse de base pour les urbains, qui couvre de larges domaines, doit être conçue avec encore plus de précision et d'organisation. »

 

Une attention au bien-être du peuple

 

La conférence a également souligné qu'il faut approfondir la réforme du côté de l'offre dans le domaine agricole. Une orientation, à suivre aujourd'hui et demain, a ainsi été donnée pour le travail lié à l'agriculture, aux régions rurales et aux agriculteurs. Zhang Hongyu, directeur général de la structure économique et de l'exploitation agricole des régions rurales du ministère chinois de l'Agriculture, indique qu'il faut centrer les efforts sur les failles structurelles du côté de l'offre pour promouvoir la réforme du côté de l'offre dans le domaine agricole. Il s'agit d'aligner la production sur la demande du marché, afin de former un système d'approvisionnement des produits agricoles plus efficace, plus durable et plus rentable.

 

D'après Zhang Hongyu, à l'heure où le développement agricole chinois entre dans une période cruciale, des changements marquants apparaissent : le secteur agricole est moins limité dans son expansion ; l'offre des produits agricoles a de plus en plus tendance à être différenciée, écologique et de haute qualité ; la production orientée vers les produits a cédé la place à celle orientée vers les revenus, l'agriculture recherchant de nouveaux avantages côtés chiffre d'affaires, rentabilité et compétitivité. La réforme du travail lié à l'agriculture et aux régions rurales, pour aujourd'hui et pour demain, vise principalement à renforcer la réforme structurelle du côté de l'offre et à hisser à un haut niveau l'offre et la demande de produits agricoles dans un bas niveau de l'équilibre.

 

La conférence a également précisé qu'il faut accélérer les recherches pour la mise en place d'un système fondamental et d'un mécanisme permanent adaptés à la réalité du pays et aux lois du marché, qui permettront non seulement de maîtriser la bulle immobilière, mais également d'éviter tout emballement ou toute récession brutale sur ce marché.

 

« Les logements doivent servir de lieux d'habitation, pas d'objet de spéculation. La réforme a pour but de leur redonner cette fonction première. » D'après Wang Wei, directeur de l'Institut sur l'économie de marché du Centre de recherche du Conseil des affaires d'État sur le développement, cette idée diffère de l'ancien avis selon lequel l'immobilier représentait un appui important à la croissance de l'économie nationale. Cette situation reflète l'entrée du marché immobilier chinois dans une nouvelle phase de développement. Pour que les logements retrouvent leur fonction d'habitation, il faut réajuster en profondeur les systèmes fondamentaux et garantir une offre diversifiée sur le marché immobilier par le biais de mécanismes scientifiques et rationnels. En effet, il convient de satisfaire le plus possible les besoins de la population, quels que soit leur région et leur niveau de revenus, et de ne pas laisser les prix des logements s'envoler au point d'être déconnectés de la réalité économique et des besoins du peuple.  

 

(Article extrait du Quotidien du Peuple, publié le 17 décembre 2016)

 

 

La Chine au présent