砥砺奋进的五年| Réalisations

La confiance et la conscience de la Chine dans la gouvernance mondiale

2016-12-02 10:32

 

Le 17 juillet 2015, à Sao Paulo au Brésil, la State Grid Corporation of China s'est vue attribuer par adjudication le projet de deuxième phase ± 800 kV à ultra-haute tension du barrage Belo Monte. Cela représente plus de 3 milliards de yuans d'exportations d'équipements électriques chinois.

 

 

WANG YIWEI*

 

C'est sous le rapport de la gouvernance mondiale que se manifeste de plus en plus la contribution de la Chine. Son rôle actuel est celui de réformateur, alors qu'elle était seulement autrefois un acteur et un constructeur.

 

Modifier l'environnement grâce aux biens publics matériels

 

Depuis l'éclatement de la crise financière mondiale, la Chine est le principal moteur de la croissance mondiale, à laquelle elle contribue pour 30 %, soit le double de la part du deuxième contributeur, les États-Unis.

 

Lors du sommet organisé pour le 60e anniversaire de l'ONU, le président Xi Jinping a annoncé la création de la Fondation de coopération Sud-Sud par la Chine, afin de promouvoir la réalisation des objectifs de l'Agenda 2030 de l'ONU. La Chine fournira pour la première phase 2 milliards de dollars pour aider les pays en développement à réaliser les objectifs d'après 2015, et continuera d'accroître ses investissements dans les pays les moins développés. Elle s'efforcera de les porter à 12 milliards de dollars en 2030. Elle exemptera les pays les moins développés, les pays en développement sans littoral et les petits pays insulaires en développement des dettes arrivées à terme fin 2015, pour les prêts sans intérêts intergouvernementaux.

 

Elle a proposé d'étudier la mise en place d'un réseau « Internet énergétique mondial », afin de satisfaire plus rapidement les besoins en électricité d'un moyen propre et vert. Le 27 septembre 2016, lors du Séminaire international sur les Nouvelles Routes de la Soie à Xi'an, Wang Yimin, secrétaire général de l'Organisation de développement et de coopération de l'Internet énergétique, a proclamé la constitution de l'Internet énergétique. Celui-ci comprendra un réseau électrique intelligent, des réseaux à ultra-haute tension et de l'énergie propre, afin de réaliser la proposition avancée par le président Xi Jinping lors du sommet onusien du 26 septembre 2015 sur la satisfaction des besoins du monde en électricité propre et verte.

 

Cet internet couvre toutes les infrastructures énergétiques globales ayant trait à l'énergie, au réseau électrique, aux équipements, aux recherches scientifiques et à l'information. Il présente donc une longue chaîne industrielle et une grande force attractive. Sa construction peut non seulement promouvoir la transformation et le développement de l'énergie, assurer la fourniture d'énergie et d'électricité, mais aussi faire naître quantité de formes industrielles et de modes d'activité nouveaux et promouvoir le développement des secteurs émergents et stratégiques, notamment des nouvelles sources d'énergie, des nouveaux matériaux, de la fabrication intelligente et des véhicules électriques. Tout cela donnera une forte impulsion à la croissance, à la restructuration et à la montée en gamme industrielle des pays concernés.

 

En mars dernier, la Société nationale du réseau électrique de Chine (State Grid), Korea Electric Power Corporation, le groupe japonais Softbank et la Société du réseau électrique de Russie ont signé un Mémorandum de coopération dans le réseau électrique de l'Asie du Nord-Est. Un groupe de travail a été formé pour suivre la progression des travaux. Le secrétaire général adjoint de l'ONU, Wu Hongpo, a déclaré que l'Internet énergétique mondial répondait aux intérêts communs de l'humanité, et qu'il s'agissait d'une voie de transformation de l'énergie et de développement durable, qui pourrait apporter une importante contribution à la paix et au développement harmonieux du monde.

 

La construction de cet Internet comprend généralement trois étapes : la connexion nationale, continentale et intercontinentale, et sera accomplie pour l'essentiel au milieu de ce siècle. La part de l'énergie propre pourra alors dépasser 80 % et les émissions de CO2 ne dépasseront pas un plafond de 11,5 milliards de tonnes, soit la moitié des émissions de 1990. Ainsi pourrons-nous limiter le réchauffement planétaire au-dessous de 2 et assurer progressivement un développement propre avec l'électricité comme énergie prédominante. Nous vivrons dans un « village planétaire » paisible, jouissant d'une abondante énergie, d'un ciel bleu et d'une terre verte.

 

La construction d'un foyer harmonieux grâce aux biens publics institutionnels

 

La Chine a lancé l'initiative de créer la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures (AIIB) et d'autres institutions bancaires de type nouveau, et contribué à la réalisation de la réforme du FMI en ce qui concerne les quotes-parts et le mécanisme de gouvernance. L'AIIB, la Banque de développement des BRICS, et les Nouvelles Routes de la Soie sont des idées institutionnelles nées en Chine et appartenant au monde. L'AIIB vient non seulement aider la transformation du système financier international, elle fraie une nouvelle voie caractérisée par la simplicité, la propreté et le développement vert pour la gouvernance mondiale au XXIe siècle. Les Nouvelles Routes de la Soie se focalisent sur la construction d'un réseau d'avantages réciproques et de coopération, un nouveau mode de coopération et une plate-forme de coopération diversifiée. Elle demande donc cinq communications : la communication des politiques, la connectivité des infrastructures, les circuits commerciaux, la circulation des fonds et la communion d'esprit entre les peuples, dans le but de créer une Route de la Soie verte, saine, intelligente, pacifique. Cela est le plan chinois de gouvernance mondiale.

 

Les Nouvelles Routes de la Soie sont d'abord un réseau de communications en Asie et Europe, formé par des chemins de fer, des routes, des lignes aériennes et maritimes, des oléoducs et gazoducs, des lignes de transport d'électricité et des réseaux d'informations. Le long de ces lignes de communication se formeront des grappes industrielles au service de ces réseaux. Ces agrégats d'entreprises et leurs effets de rayonnement donneront le jour à des couloirs économiques comprenant les secteurs du bâtiment, de la métallurgie, de l'énergie, des finances, des télécommunications, de la logistique et du tourisme. Ce réseau de communication unira la zone Asie-Pacifique, moteur de l'économie mondiale, à la plus grande entité économique du monde, l'UE. Cela donnera le jour au plus long corridor économique du monde et apportera un nouvel espace et de nouvelles opportunités au continent eurasiatique, ainsi qu'aux zones de rayonnement économique que sont l'Asie orientale, occidentale et méridionale. En même temps, avec la facilitation des échanges et des investissements, l'approfondissement de la coopération économique et technique, l'instauration de zones de libre-échange, on verra apparaître un vaste marché eurasiatique qui redessinera la carte économique du monde et favorisera la formation d'un nouvel ordre politique et économique.

 

Les Nouvelles Routes de la Soie avec lesquelles la Chine fait avancer la gouvernance économique du monde ont déjà été saluées par les principales organisations économiques internationales. Depuis trois ans, une centaine de pays et d'organisations internationales prennent part à cette initiative chinoise. La Chine a signé des accords de coopération avec une trentaine de pays riverains pour construire les Nouvelles Routes, et coopère avec une vingtaine de pays en matière de capacités de production. Les Nations unies et d'autres organisations internationales ont adopté une attitude positive. La coopération financière, représentée par l'AIIB et le Fonds de la Route de la Soie, gagne en profondeur et des projets marquants sont en train de se matérialiser.

 

La Chine est membre permanent du conseil de la Commission électrotechnique internationale. State Grid est l'un des décideurs des normes internationales des travaux électriques. Lü Shirong, directeur adjoint du département des affaires internationales de cette société, a affirmé : « Les investissements de la société couvrent déjà l'Asie, l'Amérique du Sud, l'Europe et l'Océanie. Quant à la coopération en matière de capacités de production, elle a commencé par la sous-traitance des travaux de transport et de transformation de l'électricité dans des pays d'Asie et d'Afrique et l'exportation d'équipements vers ces pays. La société a pris en charge des projets pilotes du réseau électrique dans de nombreux pays. En tant qu'entrepreneur général, elle exporte ses équipements électriques vers les marchés haut de gamme de l'UE et sa technologie d'ultra-haute tension est bien accueillie dans le monde. »

 

Les Nouvelles Routes de la Soie ne visent pas à voir la Chine aller seule et défier l'ordre international existant. Au contraire, elles visent à combler trois lacunes. Premièrement, l'héritage du colonialisme, de l'impérialisme et de l'hégémonisme, notamment en termes de développement économique en Afrique. Les pays africains accueillent chaleureusement la proposition chinoise de construction de chemins de fer à grande vitesse, d'autoroutes et de lignes aériennes régionales, et d'industrialisation des infrastructures en Afrique. La deuxième lacune est celle de l'économie mondiale. Après l'éclatement de la crise financière, la reprise reste lente, et le taux de croissance du commerce est toujours inférieur à celui de la croissance économique mondiale. Les Nouvelles Routes de la Soie visent à combler la consommation insuffisante et l'écart entre l'économie réelle et l'économie virtuelle. La troisième lacune est celle de la mondialisation. La mondialisation traditionnelle pose les problèmes complexes suivants : les liens ne sont pas totalement établis et les communications ne sont pas fluides. En proposant les cinq communications susmentionnées, les Nouvelles Routes de la Soie relient l'Asie à l'Europe et à l'Afrique,  produisant ainsi un effet systématique et d'échelle. La Chine propose aussi d'explorer les marchés tiers avec ses partenaires, assurant un effet gagnant-gagnant à plusieurs parties. Cela assurera la fluidité dans le monde où règne la concorde.

 

L'intérêt public prime grâce aux biens publics conceptuels

 

La 5e session plénière du XVIIIe Comité central du Parti communiste chinois a défini son concept de développement en cinq points : innovation, coordination, écologie, ouverture et partage. Ce concept rencontre de plus en plus la reconnaissance de la communauté internationale. Le concept asiatique de la sécurité, qui englobe communauté, intégration, coopération et durabilité, ne cesse de produire un effet de démonstration et de comparaison, ce qui pousse l'Asie et le reste du monde à rejeter les idées de la guerre froide et des jeux à somme nulle. Fidèle au concept qui affirme que « l'intérêt public prime sur tout », la Chine adhère activement à la mise au point des règles de gouvernance des nouveaux domaines : mers et océans, zones polaires, réseau Internet, espace cosmique, sécurité nucléaire, anticorruption, changement climatique, et pousse à réformer les arrangements inéquitables et injustes dans le système de gouvernance mondiale. Les nouveaux rapports internationaux, caractérisés par la coopération, le gagnant-gagnant et le partenariat global, sont en train de façonner et de conduire les nouveaux modes de coopération internationale.

 

Depuis son XVIIIe Congrès, le Parti communiste chinois a appelé à mettre en œuvre un juste concept de la justice et de l'intérêt. Il pousse à l'établissement de nouvelles relations internationales axées sur la coopération et le gagnant-gagnant, la création d'une communauté de destin partagé, la construction d'un réseau global des partenariats mondiaux, l'encouragement d'un concept de sécurité caractérisé par la communauté, l'intégration, la coopération et la durabilité. Tout cela est favorablement accueilli par la communauté internationale.

 

En 2016, la Chine a assuré la présidence du G20 et a organisé avec succès le Sommet du G20 à Hangzhou. Au cours de ce sommet, le président Xi Jinping a donné pour la première fois un exposé complet du concept global de la Chine sur la gouvernance économique du monde, en présentant l'innovation comme le noyau des efforts, en mettant l'accent sur le développement, qui est la clé de la coordination en matière de politique macroéconomique, en dressant l'encadrement des règles de l'investissement multilatéral global, en publiant la Déclaration présidentielle sur le changement climatique et en introduisant les finances vertes à l'ordre du jour du G20. Le sommet de Hangzhou est un important tournant dans la transformation de la gouvernance mondiale. Il démontre que la Chine attache une plus grande attention à la gouvernance mondiale et qu'elle est plus confiante en ses efforts pour faire avancer la coopération entre grandes nations, pour réaliser une coordination globale et sauvegarder la paix mondiale et orienter l'ordre mondial dans un sens plus équitable et plus raisonnable.

 

La confiance et la conscience de la Chine dans la gouvernance mondiale résultent de l'appel de notre époque. Une gouvernance mondiale authentique n'est pas une gouvernance menée par les États-Unis ou l'Occident, mais par tous les pays du monde, notamment par les pays en voie de développement qui représentent la majorité de l'humanité. C'est une action collective dictée par la Charte des Nations unies et les autres normes reconnues régissant les relations internationales pour réagir aux défis de caractère mondial. La gouvernance mondiale doit l'être véritablement. C'est un objectif résumé par la phrase : « Dans la voie royale, tout le monde travaille pour l'intérêt public. »

 

 

WANG YIWEI, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'université Renmin de Chine et maître de recherches de l'Académie des finances Chongyang.

 

 

La Chine au présent