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Zhang Yunling |
Bai Shi
Lors de son interview exclusive avec Beijing Information, M. Zhang Yunling, membre du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) et directeur du département d'études internationales de l'Académie des sciences sociales de Chine, a indiqué que dans un contexte où la globalisation se trouve actuellement à un carrefour, la Chine doit guider le développement mondial dans la bonne direction.
Parlant du rapport d'activité du gouvernement qu'a présenté le premier ministre Li Keqiang à l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Zhang a fait savoir que son centre d'intérêt portait sur le chapitre consacré à l'ouverture, notamment « comment garantir, à travers l'ouverture, la croissance économique de notre pays et améliorer les conditions extérieures concernant notre développement ».
Maintenir l'ouverture du marché mondial
« Depuis l'investiture du président américain Donald Trump, le Brexit et l'émergence des partis d'extrême–droite en Europe, le protectionnisme gagne du terrain à l'échelle mondiale. Certains pays imposent des limites aux produits et investissements étrangers. La Chine se trouve dans une période de transition, les entreprises chinoises s'activent à accroître leur présence à l'étranger en construisant des réseaux industriels dans le monde entier. Mais le changement de l'environnement international engendre pas mal de défis pour nous », a souligné M. Zhang.
« La principale force motrice de notre croissance économique provient de l'environnement intérieur, il faut donc continuer à approfondir la réforme. L'année dernière, le PIB de la Chine a augmenté de 6,7%, une telle croissance n'est pas facile à atteindre. Ce chiffre est principalement dû à la restructuration, pas à la croissance de la production des secteurs traditionnels », a–t–il indiqué.
Dans son rapport d'activité du gouvernement, le premier ministre chinois a indiqué qu'il fallait prendre l'initiative d'élargir l'ouverture sur l'extérieur. D'après M. Zhang, il y a trois volets : « D'abord, il nous faudra continuer à maintenir la conjoncture de l'ouverture du marché mondial et préserver la tendance générale de la globalisation économique. Ensuite, nous devrons édifier un bon environnement extérieur. Cette année, la Chine va faire aboutir au plus tôt les négociations avec l'ASEAN et les pays intéressés en vue de la conclusion de l'Accord de partenariat économique régional global, matérialisant la mise à niveau de la zone de libre-échange Chine-ASEAN. Enfin, il nous faudra faire avancer de façon substantielle la réalisation du projet des nouvelles Routes de la Soie terrestre et maritime. Ce projet ne consiste pas simplement à explorer de nouveaux marchés, mais vise à créer un nouveau modèle de coopération international conformément aux principes de consultation réciproque, d'engagement commun et de partage des fruits. »
Un nouveau modèle de coopération et de développement
Le projet des « nouvelles Routes de la Soie terrestre et maritime » couvre un large territoire. « Si les pays concernés peuvent créer un nouveau mécanisme de croissance, notre environnement extérieur s'améliorera et l'économie mondiale bénéficiera d'une nouvelle force motrice », a souligné M. Zhang.
D'après certains médias étrangers, ce projet a pour objectif de transférer la capacité de production excédentaire. M. Zhang a qualifié ce point de vue de très réducteur. « Certes, les entreprises chinoises qui s'impliquent dans ce projet contribuent à la restructuration industrielle de notre pays. Mais l'objectif n'est pas de se décharger d'un fardeau, car notre capacité de production est tellement immense que les pays étrangers sont incapables de la digérer totalement. De plus, du point de vue de la protection de l'environnement, il nous est impossible de déplacer à notre gré une production hautement polluantes et aux émissions élevées. »
« Grâce à la coopération dans la capacité de production, nous aidons les pays intéressés à posséder leur propre capacité de développement et à établir des relations économiques avec nous. Ce genre de coopération n'est pas basée sur une capacité de production arriérée », a noté M. Zhang.
« Le nouveau modèle de coopération nous permet de surmonter les difficultés qui ont pour cause l'ouverture du marché que prônait l'Occident sous prétexte de la globalisation, parce qu'il ne suffit pas d'ouvrir le marché pour faire venir les capitaux étrangers, encore faut-il avoir des infrastructures avancées, de l'eau et de l'électricité », a–t–il souligné.
Selon lui, l'ouverture du marché à l'échelle mondiale qu'a prôné l'Occident pendant plusieurs décennies accentue l'écart en matière de croissance économique et la disparité dans la distribution des richesses.
A la différence des pays développés occidentaux, la Chine cherche à réaliser le développement commun en insistant sur un nouveau type de coopération mutuellement avantageuse, ce qui permet de remédier à l'ancien modèle caractérisé par l'élargissement de l'ouverture du marché.
« Comme l'a dit notre premier ministre, la Chine guidera la mondialisation économique vers un développement plus inclusif, plus juste, plus équitable et plus bénéfique à tous », a conclu M. Zhang.
Source: Beijing Information