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Les tâches principales pour la Chine en 2017

2017-03-05 13:58

 

 

2017 sera une année « d'équilibrage, de réformes et d'avancées majeures ». Selon les économistes, la Chine restera le principal moteur de la croissance économique mondiale en 2017 et la poursuite des réformes économiques permettront de garantir à l'économie chinoise une croissance durable pour les années à venir.

« L'économie de la Chine a enregistré une croissance de 6,7 % l'année dernière, un bon départ pour le 13e plan quinquennal (2016-2020) du pays », a annoncé jeudi Wang Guoqin, le porte-parole de la 5e session du XIIe Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple (CCPPC), lors d'une conférence en amont du lancement vendredi des « deux sessions ».

Wang Guoqin a par ailleurs ajouté, que l'économie chinoise avait enregistré en 2016 des améliorations en matière de qualité et d'efficacité.

Le plus haut corps législatif de Chine - l'Assemblée populaire nationale (APN) - et le plus haut corps consultatif politique - la CCPPC - vont débuter leurs sessions annuelles (connues sous le nom de « deux sessions ») ce week-end à Beijing. Au cours de ces assemblées, les législateurs et les décideurs politiques fixeront les principaux objectifs pour le développement économique et social.

Selon Zhu Haibin, économiste en chef chez JP Morgan China, les thèmes dominants devraient rester les mêmes, à savoir la réforme structurelle du côté de l'offre, ainsi que l'équilibre entre divers objectifs politiques, comme la stabilisation de la croissance, la réforme structurelle, la sécurité sociale et la prévention des risques.

D'autres tâches incluent l'utilisation de politiques fiscales proactives et d'une politique monétaire prudente, soutenant un haut degré d'ouverture et développant l'économie verte.

Les économistes de JP Morgan s'attendent à ce que le gouvernement maintienne ses objectifs de croissance inchangés pour cette année, dans une fourchette comprise entre 6,5 et 7 %.

D'autres, au sein de la banque d'investissement UBS, prédisent que les objectifs de croissance seront fixés à 6,5 %.

« Nous pouvons nous attendre à ce que l'économie enregistre une croissance d'au moins 6,5 % cette année, si la consommation continue à croître à plus de 10 % et si les investissements dépassent les 8,5 % », explique Xu Hongcai, économiste en chef adjoint au Centre de Chine pour les échanges économiques internationaux.

Selon lui, l'économie est en train de se stabiliser avec une croissance du PIB chinois à 6,8 % au dernier trimestre 2016. Ce taux pourrait se maintenir sur le premier trimestre de cette année, ce qui indiquerait que la trajectoire de la croissance pourrait déjà se trouver dans la deuxième phase d'une reprise en forme de « L ».

Pour Xu Hongcai, il est important que l'ensemble du travail économique de 2017 soit effectué autour du thème central de la réforme structurelle du côté de l'offre.

 

 
 

Approfondissement des réformes

Les experts notent que la Chine reste le principal contributeur à la croissance du PIB mondial qui, sans elle, entrerait en récession.

Pour maintenir la croissance de la deuxième économie du monde à un niveau stable, il est cependant nécessaire d'approfondir encore les réformes de façon globale.

Pour Zhu Haibin, les facteurs favorables en 2017 incluent le développement des services financiers et des investissements privés ; et les facteurs défavorables, un glissement des investissements immobiliers et des ventes automobiles. Selon lui, l'équilibre entre la croissance et la gestion des risques restent un défi majeur pour les décideurs politiques chinois.

De son côté, Niu Li, directeur du Bureau de recherche macroéconomique du Centre national d'information, explique que « la réforme structurelle du côté de l'offre a réalisé des progrès en 2016, générant une nouvelle dynamique de croissance, comme le montre le rebond dans les prix d'une grande catégorie de produits industriels. Les producteurs sont désormais plus enthousiastes ».

En 2016, la Chine s'est débarrassée de surcapacités dans les secteurs de l'acier et du charbon, à hauteur respective de 65 millions de tonnes et 290 millions de tonnes. Elle a également replacé 700 000 travailleurs des secteurs dégraissés.

Prévention des risques

Pour autant, la question de la surcapacité persiste et la dynamique de l'offre et de la demande doit encore faire l'objet d'un rééquilibrage.

« La campagne contre les surcapacités pourrait s'étendre à d'autres secteurs à partir du charbon et de l'acier, mais nous pensons que les forces du marché - plutôt que les mesures administratives - joueront un rôle plus important en 2017, notamment sur les marchés qui ne sont pas dominés par les entreprises d'Etat », explique Niu Li, qui note que les ressources fiscales seront utilisées plus efficacement cette année.

D'autres points pourraient également créer une pression à la baisse dans la croissance des investissements du secteur privé, notamment les coûts institutionnels relativement élevés, les coûts logistiques, les taxes et les redevances, ainsi que le ralentissement de la croissance des revenus.

La réforme structurelle du côté de l'offre parmi les entreprises d'Etat entrera dans une nouvelle période active en 2017, estime Li Jin, directeur de l'Institut chinois de recherche sur les entreprises : « Les ajustements structurels et l'allocation des ressources seront le point phare de 2017, qui pourrait être une année d'avancées majeures dans les réformes des entreprises d'Etat. »

 

Source:french.china.org.cn