Reportage spécial

Académicienne Wang Enduo : la recherche fondamentale de la Chine avance mais des problèmes existent 

LI WUZHOU 

Le 7 mars, les représentants de Shanghai à la 3e session de la XIe APN ont discuté le « Rapport d’activité du gouvernement » prononcé par le premier ministre Wen Jiabao. Wang Enduo, académicienne de l’Académie des sciences de Chine et chercheur en biochimie et cytobiologie, a déclaré qu’elle faisait l’expérience personnelle de l’importance accordée au domaine de la recherche fondamentale par l’État, et qu’elle constatait cependant que des problèmes restaient à résoudre.

Une grande croissance des fonds destinés à la recherche

Dans le « Rapport d’activité du gouvernement » du premier ministre Wen Jiabao, il est mentionné qu’ « en 2009, pour accélérer la mise en place des projets spéciaux et majeurs d’État en termes de science, les finances centrales ont dépensé 151,2 milliards de yuans, soit une croissance de 30 % par rapport à l’année précédente » et qu’« en 2010 sont mises en place des recherches fondamentales et des recherches sur des technologies de pointe dans les domaines de la biologie, la nanoscience, le contrôle quantum, les réseaux informatiques, le changement climatique, l’air, la mer, etc ». L’académicienne Wang Enduo en vit profondément l’expérience.

Selon elle, l’État attache une grande importance à la recherche fondamentale et des recherches prometteuses sont menées dans de nombreux domaines dont la biologie. Elle a également ajouté qu’elle ne pouvait s’empêcher de toujours réfléchir à la manière de solliciter de l’argent alors qu’il n’est plus la peine de s’en inquiéter maintenant car les fonds fournis par l’État sont suffisants. 

Au même niveau que les collègues étrangers

Grâce à la garantie financière, les résultats de la recherche sont considérables. L’académicienne souligne que ces trois dernières années, les thèses non seulement connaissent une croissance explosive en nombre, mais aussi arrivent à un très haut niveau. « Auparavant, lors des échanges avec les collègues étrangers, ceux-ci abaissaient toujours leurs regards sur nous et nous faisions le contraire. Mais maintenant, nous sommes tous au même niveau, nous pouvons faire tout ce qu’ils peuvent faire. Je lie ce changement aux fonds apportés par l’État et à l’importance qu’il accorde à la recherche fondamentale. »

En outre, un grand nombre de scientifiques excellents sont revenus en Chine, tandis qu’auparavant les étudiants et scientifiques chinois s’efforçaient d’aller à l’étranger. « Nous ne refusions pas les intellectuels de retour d’outre-mer autrefois, mais à l’heure actuelle, nous avons beaucoup élevé la norme d’admission en prenant en compte de leurs études à l’étranger. »

La proportion des chercheurs reste à élever 

Malgré les aboutissements remarquables, Wang Enduo relève des problèmes dans le domaine de la recherche fondamentale.

Tout d’abord, la proportion des chercheurs scientifiques demeure beaucoup plus basse que celle des pays développés. Des données montrent qu’en Chine il n’y avait que 0,79 personne travaillant à des recherches scientifiques parmi 1 000 actifs en 1990 et 1,9 en 2008, alors qu’il y en a 7,2 en Allemagne. L’écart entre la Chine et des pays dont la science est développée est bien visible; il indique la nécessité d’augmenter la proportion des chercheurs dans la recherche fondamentale en Chine.

Demande d’une gestion dynamique sur le nombre d’admissions des chercheurs

Aux yeux de Wang Enduo, la répartion du nombre d’admissions des chercheurs est déterminée selon une seule proportion, sans gestion dynamique, ce qui n’est pas raisonnable. Elle donne un exemple : le nombre d’admissions de l’Académie des sciences de Chine occupe une proportion de 4 % du nombre total d’admissions à l’échelle nationale, mais le nombre des thèses excellentes de l’Académie est de 17 % parmi les cent thèses excellentes de la Chine. Avec un style d’études rigoureux, l’éducation dispensée aux chercheurs de l’Académie se trouve à un très bon niveau. Par conséquent, ce n’est pas favorable au développement de l’Académie d’effectuer des restrictions du nombre d’admissions.

D’après les paroles de l’académicienne, des chercheurs de retour d’outre-mer qui établissent des laboratoires en Chine ne peuvent pas recruter suffisamment d’élèves à cause de la restriction du nombre d’admissions. Le problème est qu’il n’y a personne qui s’engage dans les affaires concrètes malgré la grande croissance des fonds réservés à la recherche fondamentale. Par contre, des établissement ont toujours un grand nombre d’admissions bien qu’ils ne se distinguent pas dans la formation des chercheurs.

Wang Enduo pense aussi qu’il y a un large écart dans la répartion des revenus des intellectuels scientifiques. Par exemple, pour les intellectuels de retour d’outre-mer, le salaire annuel de ceux qui ne sont pas connus ne dépasse pas 40 000 yuans, mais le  salaire annuel le plus élevé peut atteindre un million de yuans. Il est donc bien important d’avoir une répartion des revenus plus raisonnable.

Gestions distinctes sur la recherche d’ingénierie et la recherche fondamentale

Selon Wang Enduo, il faut gérer la recherche d’ingénierie et la recherche fondamentale par catégories. La recherche fondamentale s’occupe principalement de l’inconnu, donc il lui est difficile de faire un budget de la même façon que la recherche d’ingénierie.

« Beaucoup de chercheurs se plaignent d’avoir à faire un budget très minutieux. Comme nous faisons de la recherche fondamentale dont le processus est la recherche de l’inconnu, comment puis-je savoir combien de souris seront nécessaires pour achever l’expérimentation ? De ce fait, il ne faut pas appliquer cette gestion pour les projets spéciaux et majeurs de la recherche fondamentale et la recherche d’ingénierie », explique l’académicienne.

Les budgets pourront être rejetés s’ils ne sont pas bien faits, et les scientifiques s’en inquiètent au point de ne pas dormir. « Je propose une gestion distincte, il n’est pas raisonnable de gérer les recherches d’ingénierie, fondamentale, et de technologie d’application d’une même façon », souligne Wang Enduo.

 

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