Point chaud

Cessez de regarder la Chine avec des oeillères  

La peinture chinoise traditionnelle à l'encre et la peinture traditionnelle occidentale à l'huile sont deux caractéristiques bien typiques de deux cultures distinctes, que l'on se doit d'apprécier avec un point de vue différent.

Le ministre des Affaires Étrangères Yang Jiechi a employé cette métaphore pour illustrer un concept de base des affaires mondiales, à savoir que chaque pays doit respecter les intérêts des autres, plutôt que de vouloir imposer une série de valeurs universelles.

« Nous souhaitons que le monde comprenne le caractère unique de la Chine et quelle est sa situation nationale, que les gens cessent de regarder ce pays avec des œillères et abandonnent une perception un peu trop stéréotypée, et en particulier les partis pris », a déclaré M. Yang dimanche 7 mars.

« Moi, j'aime à la fois la peinture à l'huile et la peinture traditionnelle chinoise. Vouloir juger la peinture chinoise avec les critères de la peinture à l'huile est certainement une erreur », a-t-il ajouté.

À la question portant sur la mauvaise compréhension de la Chine par l'étranger, M. Yang a répondu que les critiques qui étiquettent Beijing comme « de plus en plus dure » font l'impasse sur le fait que la Chine ne fait que défendre sa souveraineté, sa sécurité et son développement.

Le ministre a fait ces remarques lors d'une réunion d'information en marge de la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale, la législature suprême chinoise.

Durant cette réunion qui a duré 100 minutes, M. Yang a littéralement été bombardé de questions sur des sujets brûlants et sur les relations internationales, pas seulement avec les États-Unis et l'Union Européenne, mais aussi avec les pays en développement en Amérique Latine et en Afrique.

Il a également évoqué l'économie mondiale, le changement climatique et le problème du nucléaire iranien. 

Pang Zhongying, professeur de relations internationales à l'Université Renmin de Chine, a dit : « Alors que nous entrons dans la deuxième décennie du nouveau siècle, il est de plus en plus évident que la stratégie diplomatique chinoise est mondiale. Au lieu de se consacrer à des relations avec un petit nombre de pays très importants, la Chine prend en considération davantage de facteurs multilatéraux et considère le monde dans son entier. »

Lors des deux années précédentes, la Chine a accueilli avec succès les Jeux Olympiques et réagi de manière efficace aux conséquences de la crise financière mondiale, choses qui l'ont placée sur le devant de la scène mondiale.

Cependant, dans son ascension, qui va sans doute changer l'ordre international actuel, elle fait désormais face à des défis posés par les grandes puissances, disent les experts.

Les relations entre Beijing et Washington ont récemment tourné à l'aigre du fait des ventes d'armes à Taiwan, et de la rencontre entre le président Obama et le dalai lama le mois dernier. Et la Chine subit également la pression de certains pays de l'Union Européenne pour prendre plus de responsabilités dans la lutte contre le changement climatique.

Ainsi que le dit le professeur Pang, « M. Yang a utilisé une excellente métaphore en disant au président Obama que les critères américains ne doivent pas servir de mètre-étalon quand il s'agit de traiter des problèmes impliquant davantage de pays que les seuls États-Unis. »

Dans une pique clairement adressée aux États-Unis, le ministre a dit : « Où sont la justice et les principes si quelqu'un considère les initiatives prises par un pays pour défendre ses intérêts vitaux et sa dignité comme de la ‘dureté' et considère de son côté comme normales des actions qui violent les intérêts des autres ? »

Il a également reproché à Washington la détérioration actuelle des relations bilatérales.

« La Chine ne porte pas la responsabilité des difficultés actuelles que rencontrent les relations sino-américaines », a-t-il dit.

À la question du point de vue de la Chine sur les « efforts faits par l'Union Européenne pour influencer les affaires mondiales », M. Yang a répondu que l'Union Européenne devrait jouer un rôle de plus en plus important dans le monde.

De ce fait, a-t-il ajouté, les frictions avec l'Union Européenne sont inévitables, mais cela ne devrait pas avoir de graves conséquences sur les relations bilatérales.

La voix des pays européens devenant petit à petit plus forte et plus unifiée, la Chine pourrait bien faire face à davantage de pression de la part de l'Union Européenne quand les différences se feront plus importantes, d'après Wu Baiyi, expert en études européennes à l'Académie Chinoise des Sciences Sociales.

La Chine souhaite aussi que des organisations mondiales et régionales jouent un rôle de contrepoids dans les affaires mondiales, et que le groupe des quatre nations dit « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine) et le G20 jouent un rôle majeur, dit-il.

« Le monde est en train d'être défini par des facteurs nouveaux comme le BRIC et le G20, des organisations internationales comme par exemple le FMI, la Banque Mondiale ou d'autres. Le concept d'intégration régionale a également été mis en avant dans des régions comme l'Asie et donc il y aura plus d'intervenants susceptibles de peser sur le développement interne et externe », a dit M. Wu.

 

( Quotidien du Peuple en ligne )

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