Les sessions plénières de l'APN et de la CCPPC sont des
événements mystérieux qui restent difficiles à décoder
pour l'occidental vivant en Chine
Au premier abord les sessions plénières de l'APN et de la CCPPC sont des événements mystérieux qui restent difficiles à décoder pour un Occidental vivant en Chine.
Je me souviens, lors de ma première année en Chine, il y a de cela six ans, d'un événement annuel appelé « liang hui », littéralement les deux réunions. Mon impression d'alors se limitait néanmoins à ces images de représentants de minorités ethniques qui arrivaient à l'aéroport de Pékin dans des costumes bariolés pour prendre part à la conférence consultative populaire et du renforcement de la sécurité dans l'agglomération pékinoise pour la durée de l'événement.
Ce n'est que beaucoup plus tard, lorsque mon professeur de chinois m'a demandé de traduire ce fameux « liang hui » et que j'étais incapable de trouver les termes français correspondants que je me suis penché plus avant sur la question.
Les sessions plénières de l'Assemblée nationale populaire et de la conférence consultative populaire du peuple chinois sont en fait le grand rendez-vous politique annuel chinois, et l'occasion pour des représentants venant de tous les secteurs de la société de faire des propositions de réforme ou d'attirer l'attention du gouvernement sur des problèmes (de) sociaux.
Si je ne me trompe pas, les membres de la conférence consultative populaire du peuple chinois sont choisis parmi des personnalités célèbres ayant une certaine influence en Chine : vedettes, intellectuels, sportifs, hommes d'affaires. Par exemple, l'athlète Liu Xiang a été élu membre de la conférence politique en 2008. Les représentants de l'Assemblée populaire nationale, eux, sont élus par le peuple sur propositions de partis politiques et sont censés représenter toutes les franges de la société. Ce sont eux qui, le temps venu, élisent le président chinois.
Les quelques réformes qui me viennent à l'esprit durant ces dernières années sont par exemple la proposition du membre de la conférence consultative du peuple Ni Ping de bannir la culture Shanzhaï ou la réforme de certains caractères chinois qui, en tant qu'apprenant du chinois, me touche directement.
Les sessions plénières de l'Assemblée populaire nationale et de la conférence consultative populaire du peuple chinois sont donc une occasion d'ouvrir le dialogue sur des questions concernant la société chinoise aussi diverses que le prix du porc, l'éducation des enfants des ouvriers migrants ou encore l'abolition du Gaokao (l'examen d'entrée à l'université chinoise) et j'espère qu'en tant que tels, ces dialogues seront de plus en plus fructueux et permettront aux plus défavorisés de faire entendre leur voix au niveau national.
Charles Mahaut
Source: le Quotidien du Peuple en ligne