Reportage spécial

Adoptons un mode de vie vert

 

JIAO FENG

 

À une époque où la protection de l’environnement préoccupe le plus grand nombre, de plus en plus de personnes se mobilisent pour un mode de vie consommant moins de carbone.

 

BIEN que le sommet de Copenhague se soit terminé le 19 décembre dernier sur un accord décevant et que la Chine, en tant que pays en voie de développement faisant face à beaucoup de difficultés dans son développement, n’ait pas à endosser de responsabilité historique sur le changement climatique, de plus en plus de Chinois, conscients des conséquences que peut engendrer ce changement, font des efforts individuels pour mener une vie peu consommatrice de carbone.

 

Il y a quelques jours, à Beijing, les élèves de la classe 7 de la 2e année du lycée annexe de l’Université des communications de la Chine du Nord ont organisé une réunion pour exprimer leurs préoccupations à propos du changement climatique.

 

Tout le monde a activement participé à cette réunion et chacun était responsable d’une tâche. Les uns ont expliqué les impacts du changement climatique sur l’humanité en donnant de petites saynètes, les autres ont présenté leurs méthodes pour réduire l’émission de dioxyde de carbone dans la vie quotidienne.

 

En entrant dans cette classe, notre journaliste a vu au mur une banderole, sur laquelle étaient écrits en vert quelques caractères : « Adoptons une vie verte ! » « C’est le mot d’ordre de notre classe », a déclaré avec fierté Tang Fang, le chef de classe.

 

« En fait, j’ai choisi ce thème de la protection environnementale simplement pour élever la capacité d’autoéducation des enfants. À ma grande surprise, ils ont tous été très enthousiastes. Maintenant, ils sont tous devenus volontaires pour vulgariser des connaissances sur la protection de l’environnement », explique le professeur Ma. « Ce sont mes élèves qui ont écrit ça », ajoute-t-il, en nous montrant une affiche proclamant « Faisons des efforts pour bâtir une société à faible consommation de carbone ».

 

En Chine, les élèves de l’école secondaire affrontent la pression de l’examen d’entrée universitaire et n’ont pas beaucoup de temps libre. Malgré cela, chaque semaine, les élèves de cette classe ont réussi à trouver le temps de tenir une conférence au cours de laquelle un élève prononce un discours intitulé « Ma vie à faible consommation de carbone ». Il peut partager ses expériences d’une vie verte avec tout le monde ou présenter des connaissances sur l’économie à faible émission de carbone. Les élèves ont aussi invité des membres d’organisations écologiques à donner des cours pour connaître les bénéfices d’une vie à faible émission de carbone.

 

« Autrefois, je pensais que cela ne regardait pas les autres que je gaspille ou non puisque je payais pour utiliser l’électricité, l’eau et même pour manger. Maintenant, je me rends compte que ce sont des ressources publiques qui n’appartiennent pas seulement à moi. Je dois bien les économiser », explique Yang Shiqi, un élève de cette classe. Depuis l’action verte, les élèves modifient progressivement leur mode de vie.

 

Ils ont établi un fonds vert et mis en place plusieurs façons d’économiser ou de rassembler de l’argent : ils se sont proposés de boire moins de boissons gazeuses, ou encore de vendre des papiers utilisés et des bouteilles usées qu’ils ramassent. D’après les résultats aux devoirs, aux examens et le comportement, les élèves sélectionnent régulièrement un modèle et lui confèrent un prix. Avec l’argent qu’il reçoit, ce modèle pourra faire don d’un arbre à une région désertique. Les élèves estiment que c’est le meilleur encouragement pour eux, de sorte qu’ ils poursuivent leurs études avec encore plus d’ardeur.

 

Chacun passe à l’action

 

Mlle Chang est ingénieur à Weifang (Shandong). Elle a grandi dans la province du Heilongjiang (Nord-Est de la Chine).

« Quand j’étais petite, il neigeait beaucoup au Heilongjiang. Il faisait très froid. L’air était très pur. Pourtant, ces dernières années, quand je retourne dans ma région natale, l’air est moins propre, il ne neige pas autant qu’autrefois, s’inquiète-t-elle. L’effet de serre rend le climat plus sec qu’auparavant. C’est inquiétant. »

Ce vécu fait qu’elle se soucie de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « En été, j’utilise rarement l’air conditionné. S’il fait très chaud, je l’utilise, mais je laisse la température au-dessus de 26°C. J’éteins l’écran de l’ordinateur quand je quitte mon bureau. Chez moi, j’économise l’eau et j’utilise des ampoules moins énergivores. Je mets les  piles usées dans la boîte de recyclage, raconte Mlle Chang. Ces petites choses jouent un rôle restreint, mais c’est tout ce que je peux faire. Mes collègues font de même. »

Lors d’une mission en Chine du Nord-Ouest, elle a fait la connaissance de son petit ami, M. Pan. Ce fut le coup de foudre. L’immense désert et les tempêtes de sable du Nord-Ouest leur ont laissé une profonde impression. Ils se souviennent toujours du Nord-Ouest, et ils voudraient faire quelque chose pour cette région.

Un hasard leur a fait connaître le « mouvement Millions d’arbres ». Ils pensent que ce mouvement peut leur permettre de réaliser leur but. Ils ont fait don de 99 arbres. « Ils sont les témoignages de notre amour. Nous avons choisi 99 arbres pour symboliser notre espérance de rester ensemble pour toujours. De plus, nous espérons que nos vœux se réaliseront au fur et à mesure que ces arbres grandiront », explique M. Pan.

« Les régions développées émettent plus de carbone. Les conséquences sont pourtant partagées par les habitants des régions sous-développées. Ce n’est pas équitable. Le mouvement Millions d’arbres, lancé par le Fonds de reboisement de Chine (China Green Foundation) et The Climate Group, a pour but d’absorber le carbone émis et d’aider les régions pauvres, explique Mme Luo Jiajia, employée de The Climate Group en Chine. On peut planter un arbre avec chaque dollar US donné par les participants. Cet arbre permet de résister à la sécheresse et a une valeur économique. On le donne aux paysans locaux pour augmenter leurs revenus. En moins de deux mois, nous avons rassemblé des dons pour 30 000 arbres ».

La Chine a commencé à transformer les champs en forêts et à planter des arbres pendant les années 1990. De 2003 à 2008, la superficie de forêts a augmenté de 20,54 millions ha, et la réserve accumulée de forêt, de 1,123 milliards m3. Maintenant, la superficie de forêts artificielles atteint 54 millions ha, occupant la première place mondiale. En plus des efforts du gouvernement, les participants individuels comme Mlle Chang jouent un rôle non négligeable.

 

Une vie économe en carbone correspond à la tradition chinoise

 

En Chine, les gens qui partagent les idées de Mlle Chang deviennent de plus en plus nombreux. La presse chinoise publie plus de rapports sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre imposée par le gouvernement. Sur Internet, des groupes pour une vie consommant moins de carbone partagent des expériences et appellent plus de gens à y participer. Certains sites Web ont lancé un calculateur spécial pour  quantifier l’émission de carbone par personne et par an. Même certains magazines de mode préconisent la pratique de cette vie à faible émission de carbone.

En réalité, une vie consommant moins de carbone n’est qu’un concept qui encourage un mode de vie protégeant l’environnement. Il est incarné par les détails de la vie quotidienne : économiser une feuille de papier, recycler une bouteille de coca, un sac plastique et un emballage de repas jetable, etc. Si on a l’habitude de faire cela, on peut découvrir que chaque progrès peut enrichir la planète d’un arbre; chaque changement dans le comportement peut apporter plus d’espoir à l’humanité.

M. Guan Yisong, 31 ans, est cadre supérieur dans une entreprise privée de Beijing. Pour sa cérémonie de ses noces, il a choisi le thème de la réduction de carbone. Il a calculé la quantité de carbone émis par la cérémonie de mariage et par les moyens de transport des invités, puis le nombre d’arbres nécessaires pour assimiler ce carbone. Ensuite, il a fait don de ces arbres au nom des invités. D’après M. Guan : « C’est aussi une occasion de faire connaître la vie à faible consommation de carbone et d’attirer plus de personnes à y accorder de l’importance. Comme le niveau de vie s’élève, nous ne pouvons pas obliger chacun à se déplacer à pied, prendre le bus ou ne pas manger de viande. Mais nous pouvons réduire le plus possible le gaspillage. Il faut faire comprendre à plus de personnes que l’on doit compenser l’émission de carbone généré par nos activités. »

En avril 2009, The Climate Group a lancé sur Internet un mouvement intitulé la « Forêt en ligne », dont l’objectif est de rappeler à plus de gens « les traces du carbone ». Les participants doivent réduire chaque jour leur mode de vie de 18,3 kg de carbone. Puis, ils peuvent planter un arbre en ligne en guise de rémunération. À la mi-décembre 2009, près de 3 millions d’internautes avaient déjà participé à cette activité.

Si la vie consommant moins de carbone est soutenue par un nombre croissant de gens, c’est qu’ils comprennent de plus en plus l’importance de la protection de l’environnement; cette initiative correspond bien à la tradition chinoise d’une vie simple. Économiser l’eau, l’électricité, les céréales et recycler des objets sont des mots répétés par les parents aux enfants. C’est pourquoi le concept d’une vie consommant moins de carbone est plus facilement accepté par les personnes d’âge moyen et les personnes âgées.

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