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Miracle à Leishenshan : des constructeurs racontent

2020-02-19 21:32:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZUO LIN, ZHANG LIJUAN et ZHANG YAN
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À Wuhan, en 10 jours seulement, du 23 janvier au 2 février 2020, l’hôpital Huoshenshan de 1 000 lits a été bâti et livré. Du feu vert donné le 25 janvier 2020 à l’admission des premiers patients le 8 février, l’hôpital Leishenshan de 1 600 lits. Deux miracles d’ingénierie.

Le nom de ces deux hôpitaux revêt une signification particulière. Le Hubei était le territoire du royaume de Chu pendant la période pré-Qin (période paléolithique — 221 av. J.–C.) et ses habitants étaient considérés comme des descendants de l’esprit du Feu. Les anciens Chinois divisaient l’univers en cinq éléments : le métal, le bois, l’eau, le feu et la terre. Les poumons sont associés au métal et le feu supplante le métal. Le nouveau coronavirus qui infecte les poumons craint des températures élevées. L’esprit du Feu peut simplement chasser l’esprit de la pestilence, d’où le nom de Huoshenshan (« monts de l’esprit du Feu »). Quant à Leishenshan, il correspond également à une légende populaire chinoise : l’esprit de la Foudre châtie les criminels. Quiconque enfreint les lois et les principes qui règlent la conduite humaine sera terrassé par la foudre céleste, d’où Leishenshan (« monts de l’esprit de la Foudre »).

 

 « C’est un miracle, tout simplement »



 

C’est le travail le plus rapide que Zhang Zongkui , 37 ans, ait eu à réaliser. Il a installé des préfabriqués pendant 13 ans et pour la première fois, il a effectué le travail d’un mois en 7 jours. Sur le chantier de construction au bord du lac Huangjia dans l’arrondissement Jiangxia, les nuits ressemblaient au jour, des milliers d’ouvriers et des centaines d’engins se relayant continuellement. Tout cela sous le regard de 46 millions d’internautes. L’hôpital Leishenshan de Wuhan, avec ses 75 000 m2 et 1 600 lits, a été ainsi achevé en un peu plus de dix jours.

Zhang Zongkui qui n’était jamais allé à Wuhan auparavant, a fait 15 heures de route et parcouru plus de 1 200 km depuis Tianjin avant d’arriver avec ses quatre collègues à Leishenshan. Lorsqu’il est arrivé quatre jours après le début du chantier, le site était déjà nivelé. Lui et ses collègues travaillent pour China State Construction Engineering Corporation. « Nous les professionnels pouvons assembler 10 à 15 préfabriqués par jour, mais les ouvriers non professionnels ne savent pas par où commencer et ne peuvent en faire que deux par jour. » Au bout de trois jours, précise-t-il, on prend le coup sans difficulté.




Durant la phase initiale de construction, certaines parties des préfabriqués manquaient pour des questions de logistique, ce qui ralentissait l’assemblage. La situation s’est rapidement débloquée. En temps normal, pour assembler autant de préfabriqués, il faut plus d’un an, mais compte tenu du manque de main-d’œuvre, de matériel, et des impératifs de construction, même pour les professionnels qui les ont construits, « c’est un miracle, tout simplement », comme le note Zhang Zongkui.

 

Une course contre la montre

 

« Il faut respecter le calendrier du chantier », tel était le mantra de Zhang Zongkui. Pendant sept ou huit jours, son travail l’a complètement accaparé. Les ouvriers étaient en service toutes les 12 heures, généralement de 6 h à 18 h pour l’équipe du jour. Les matériaux étant livrés à tout moment, les horaires fluctuaient. « Les deux journées du 31 janvier et du 1er février ont été des batailles décisives et nous avons travaillé 24 heures sans discontinuer », explique-t-il.

Sur les images diffusées en direct, les internautes pouvaient voir des chariots élévateurs et tractopelles aller et venir mais dans les préfabriqués hors caméra, l’activité était tout aussi intense. L’installation des climatiseurs devait en effet être synchronisée avec la construction des chambres. Yang Jie, un ingénieur de la société Suning, et ses collègues étaient donc présents sur le chantier pour les installer immédiatement. Mais certains problèmes les ralentissaient aussi. Les installateurs ne pouvaient ainsi se raccorder qu’avec des barrettes de distribution afin d’avoir de l’électricité pour le débogage des unités de climatisation. « En une après-midi, en travaillant rapidement, nous avons installé un total de 12 unités », remarque Yang Jie, et cela sans un instant de répit.



 

Les équipements doivent aussi suivre le rythme

 

Les ouvriers de Huoshenshan prenaient leurs repas accroupis dans une grande salle où des haut-parleurs hurlaient sans arrêt des consignes : « Prenez vos distances et restez vigilants ». Plus on mange rapidement, plus on retourne rapidement au travail.

Pour Lu Yuan, directeur général de la clientèle de Lenovo pour le Hunan et le Hubei de Lenovo, « c’est une course contre la montre, il faut faire vite et bien ». Wuhan est l’une des bases de fabrication de Lenovo. Le 24 janvier, la société a mis sur pied une équipe spécifique et fait don de tout le matériel informatique nécessaire à Huoshenshan. Le lendemain, Lu Yuan a informé les autorités de Wuhan qu’il y aura également des logiciels et des appairages de réseau, les ressources locales. À 11h30 le 29 janvier, 520 ordinateurs, 120 tablettes, 285 imprimantes, 450 logiciels de gestion, deux serveurs et 100 autres équipements notamment arrivaient à Huoshenshan.




En temps normal, il faut 15 personnes pour installer et déboguer 500 appareils en moins de 24 heures. Mais sur un chantier en activité 24 heures sur 24, la coordination est obligatoire. S’il faut d’ordinaire une imprimante pour un ordinateur, il en faut quatre en milieu hospitalier. En cinq jours, l’ensemble du système d’imagerie médicale et de santé a été mis en place pour répondre à tous les besoins de l’hôpital.

Les systèmes de renouvellement et d’expulsion d’air utilisés dans les hôpitaux Leishenshan et Huoshenshan doivent éviter les infections croisées et nécessitent de contrôler les relais de ventilation. Lors de la pose du système d’alimentation, l’entrepreneur général a découvert qu’il n’y a pas de fabricants de boîtes de distribution sur le marché répondant aux critères requis. « Une minute d’électricité plus tôt, c’est le début des traitement des patients une minute plus tôt. » Shi Yue, chef du service technique de la Société d’équipements du Hubei de PowerChina, se rappelle que la société avait soudainement reçu à 15 heures le 29 janvier une demande émanant du chantier. « Votre entreprise produit-elle des boîtes de distribution ? Il faut contrôler les relais des ventilateurs ! Nous avons besoin de toute urgence de 140 unités ! Besoin urgent avant le 31 janvier ! » « Ces critères sont stricts, mais quand nous avons su que c’était pour Huoshenshan, cela nous a bouleversés et nous avons fait savoir que nous nous attèlerons à la tâche, explique-t-il. C’est beaucoup, 140 unités, sans parler de la pression pour le câblage sur le site. » Le service technique est resté debout toute la nuit avant de concevoir des boites de distribution qui réduisent non seulement les délais et les coûts de production — de 48 heures à seulement 10 heures — mais également les délais d’installation et de raccordement. À 14 h le 31 janvier, ces unités spéciales arrivaient dans les délais à Huoshenshan. Tôt le matin du 1er février, Huoshenshan avait la lumière, la lumière qui sauve des vies et apporte l’espoir.

 

La bataille contre l’épidémie n’est pas terminée 

 

Deux employés de Lenovo se sont portés volontaires pour assurer le fonctionnement et la maintenance du matériel informatique de l’hôpital. Ils ont non seulement débogué ce matériel pendant sept jours d’affilée, facilitant le travail des ingénieurs en première ligne, réduisant les risques de contamination une fois l’hôpital en service et améliorant les conditions de confinement.




Pour Yang Jie et ses collègues, le travail n’est pas terminé. Le 5 février, ils se sont rendus à l’École du Parti de l’arrondissement Jianghan, qui a été temporairement réquisitionnée pour servir d’hôpital, pour participer à l’installation.

Lorsque Zhang Zongkui cherchait de l’aide, nombreux étaient ceux qui avaient peur et ne voulaient pas aller à Wuhan. Il a alors fait une courte vidéo de sa vie à Leishenshan et l’a publiée sur Internet pour susciter des vocations. « Nous sommes des ouvriers ordinaires, et nous ne savons rien faire d’autre. Pour être honnête, on ne peut pas dire que nous ne sommes pas inquiets, mais le pays est en difficulté et a besoin de professionnels comme nous. Nous devons répondre présent. »

C’est précisément grâce aux contributions d’innombrables professionnels comme Zhang Zongkui que deux hôpitaux ont été bâtis en une dizaine de jours. Partout, on pouvait lire « Incroyable ! » et « Allez la Chine ! ». Des internautes à l’étranger ont constaté la vitesse phénoménale de cette armée de tractopelles et d’ouvriers, et un internaute en France, écrivant « Seule la Chine peut le faire », a levé le pouce en signe d’appréciation des efforts du gouvernement et du peuple chinois.

 

*ZUO LIN, ZHANG LIJUAN et ZHANG YAN sont journalistes à China Report.

 

 

 

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