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Les habitations traditionnelles hakka

2020-01-03 14:48:00 Source:La Chine au présent Auteur:GUO ZHIDONG
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Le très réputé bâtiment Renshou (bienveillance et longévité)

 

Pour admirer des maisons traditionnelles hakka, il faut se rendre à Meizhou, dans la province du Guangdong. On y trouve des weilong, un type d’habitations traditionnelles du peuple hakka, un sous-groupe du peuple han. La plupart de ces constructions ont entre 200 et 500 ans. D’un style architectural unique, elles sont devenues un symbole de la civilisation hakka et véhiculent une culture et des traditions également uniques.

 

Les premiers weilong datent de la dynastie des Tang (618-907). Ces habitations ont connu leur période faste sous les Ming (1368-1644) et les Qing (1644-1911), mais leurs origines remontent aux dynasties des Jin de l’Ouest (265-316)et des Jin de l’Est (317-420), période durant laquelle les guerres et les famines causèrent des migrations massives de l’ethnie han des plaines centrales vers les régions du sud de la Chine. Ils furent identifiés par les autorités locales comme des « Hakka », ce qui signifie « invités » en chinois.

 

Pour se protéger des bandits et des bêtes, ces migrants formèrent des clans familiaux et construisirent leurs maisons les unes à côté des autres. Petit à petit, on vit apparaître des habitations communautaires de styles variés, le type weilong étant le plus répandu.
 

 

Les weilong ont souvent été construits sur des plateaux adossés à une colline. De forme circulaire, ils épousent la forme du terrain souvent incliné. Ils sont formés de deux demi-cercles séparés au centre par une place bien ensoleillée la journée sur laquelle se déroulaient les activités communautaires. Le premier demi-cercle est constitué de rangées de pièces. Le second demi-cercle est formé par un bassin en demi-lune destiné à l’aquaculture, à l’irrigation et qui servait de réserve d’eau en cas d’incendies. Les pièces qui donnent sur la cour sont les plus basses. Plus l’on se rapproche de l’enceinte extérieure, plus les pièces sont hautes, ce qui garantissait un meilleur éclairage, une meilleure ventilation et une meilleure évacuation des eaux. Les pièces centrales supérieures, moyennes et inférieures étaient respectivement dédiées au culte des ancêtres, aux délibérations concernant les affaires importantes et à accueillir les proches et les porteurs lors des mariages et des funérailles. Ensuite, des deux côtés de ces trois pièces principales, on trouve des salles pour recevoir les visiteurs, puis d’autres pièces destinées à différents usages. Toutes les pièces sont parfaitement alignées et reliées les unes aux autres par des portes.

 

L’enceinte qui encerclait l’ensemble de la structure et dont la forme évoque un dragon qui aurait enroulé sa queue, abrite également des pièces. Elle faisait office de ligne de défense en temps de guerres ou de troubles : les habitants pouvaient surveiller la situation et tirer sur l’ennemi à travers les petites fenêtres. Elle comprend également des tours d’angle de plusieurs étages où la famille stockait le matériel de guerre et défendait l’habitation en tirant sur les attaquants. 
 
Un jardin en forme de demi-lune s’étend entre l’enceinte et les rangées de pièces intérieures. Il est couvert de gravier ou de galets qui permettent la libre circulation de « l’énergie vitale ». Les maisons hakka observent parfaitement les principes du fengshui. Le jardin est séparé des pièces situées à l’intérieur de l’enceinte par un fossé relié au système d’égouts, qui permettait de maintenir les pièces au sec.

 

Le nombre de rangées de pièces à l’intérieur de l’enceinte et leur disposition varient d’une maison à l’autre, tout comme la taille de l’enceinte qui peut aller de 1 000 m2 à plus de 10 000 m2. Un grand weilong pouvait abriter plusieurs centaines de personnes et plus de 100 familles. Ces maisons étaient équipées de toutes les commodités nécessaires aux besoins quotidiens : un puits, des enclos pour les porcs et les poulets, etc. Ces maisons permettaient à leurs habitants de vivre de façon tout à fait autonome.
 

 

Les weilong étaient généralement en bois et en terre. Les Hakka commençaient par construire un mur d’un mètre d’épaisseur et d’au moins 15 m de haut. Ensuite, ils préparaient un mélange à base de sable, de gravier, de paille, de bambou, de riz gluant, de sucre roux et de boue, qu’ils utilisaient pour renforcer le mur. Une fois que la boue avait séché et durci, le mur était blanchi et le sommet était recouvert de tuiles sombres, ce qui créait un contraste dégageant une atmosphère paisible et rustique. En outre, la cour était parsemée de rochers soigneusement disposés et de paysages miniatures, et les poutres et les portes étaient sculptées de motifs animaliers et floraux, ajoutant une touche artistique à la maison.

 

La construction d’un weilong pouvait prendre cinq à dix ans, parfois plus. Tous les membres de la famille élargie ainsi que les voisins aidaient à la construction. En guise de remerciements, les résidents de la nouvelle maison organisaient une fête somptueuse le jour de leur emménagement. Cette coutume incarne l’esprit d’entraide du peuple hakka.

 

Ces maisons traditionnelles abritaient généralement plusieurs générations d’une même famille, et leur agencement et la distribution des chambres correspondaient aux valeurs traditionnelles, c’est-à-dire le respect des anciens, et un fort sens de la famille et du clan. Certains éléments de la maison rappellent la philosophie chinoise. Le bassin et le jardin en demi-lune, par exemple, évoquent vaguement le diagramme de tai chi, clin d’œil à l’ancienne croyance en l’harmonie entre l’homme et la nature.

 

 GUO ZHIDONG est chercheur en culture traditionnelle au no 93 Courtyard museum.

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