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Le jardin de bonsaïs d’un Canadien

2020-01-03 11:14:00 Source:La Chine au présent Auteur:WANG WEI
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    Inscrits sur la liste du patrimoine immatériel national, les bonsaïs de l’école du Sichuan ont attiré un passionné particulier : le Canadien Chad Sinclair. Musicien, professeur et artiste en bonsaï, Chad, originaire de Vancouver, a 41 ans et habite en Chine depuis 16 ans. Récemment, il a déménagé son studio de bonsaï de la ville de Chengdu à Yanjiawanwan, qui se trouve près de la petite ville de Chongzhou, ce qui l’aide à se plonger dans les études des bonsaïs de l’école du Sichuan. Comme il aime être appelé Bai Xiong (ours blanc), il a appelé son jardin le « Jardin de bonsaïs de Bai Xiong ».

S’attacher aux bonsaïs à partir de l’âge de neuf ans

    Bai Xiong est issu d’une famille sensible à la fibre artistique. Sa mère a appris à peindre dès son enfance et a aussi une grande sensibilité pour la musique. Son père Rick Nelson est l’âme de son propre groupe musical et son oncle Ron Nelson est un musicien. De plus, ses deux cousins ont également leur propre groupe musical, avec des fans partout dans le monde.

    À l’âge de neuf ans, Bai Xiong, conduit par sa grand-mère, a eu sa première rencontre avec les bonsaïs. Il en a été fasciné. Plus tard, il a appris l’art du bonsaï d’un grand maître japonais, Takyamaura, dont la réputation est mondiale. Entre-temps, à l’université, il a formé avec ses camarades un groupe pour préparer sa future composition musicale. En 2003, après avoir eu son diplôme, il a voyagé en Europe et en Asie avec ses amis. En Chine, il a découvert des paysages différents et la diversité de la culture chinoise qui a profondément captivé ce garçon canadien. Afin de rester plus longtemps dans ce pays oriental à la civilisation très ancienne, il est entré dans une école internationale pour donner des cours d’anglais et d’art. Encourageant sa volonté de vivre et de travailler en Chine, sa grand-mère lui rappela alors : « Les bonsaïs que tu aimes sont nés en Chine. Là-bas, tu pourrais réaliser ton rêve de devenir un maître en bonsaïs. »

    Depuis lors, Bai Xiong a mené une vie simple et active à Chengdu pendant huit ans : en plus de son travail, il s’occupait aussi des bonsaïs ; souvent, il devait se rendre au bar pour participer à des répétitions et donner des concerts ; parfois, il devait même aller dans les régions aux alentours de Chengdu. Pour avoir plus de temps à consacrer aux bonsaïs, il a quitté par la suite le groupe. Peu à peu, il a orienté tout son temps libre à la création et à la contemplation des bonsaïs. Quand il était au Canada, il faisait principalement des bonsaïs à la japonaise. Mais après avoir vu les bonsaïs de l’école du Sichuan dans le parc Baihuatan à Chengdu, il s’est demandé pourquoi cette école avait un grand nombre de passionnés locaux mais si peu de documents dans le monde international des bonsaïs ? Il a ainsi décidé d’intégrer sa création des bonsaïs à l’école du Sichuan et de présenter les bonsaïs du Sichuan à l’Occident.

    « The Bookworm » est un lieu fréquenté par les étrangers à Chengdu. Chaque semaine, il y a des concerts de jazz à heure fixe. Un jour, Bai Xiong voulait y aller pour ressentir l’ambiance musicale. Avant les spectacles, il a vu une fille à côté de lui réciter des mots en anglais. Quand les spectacles ont commencé, cette fille a pris une guitare placée près de la scène pour chanter. Le chant et la musique ont tout de suite lié les deux personnes. Grâce à cette aventure, la fille est devenue plus tard l’épouse de Bai Xiong.


Chercher les inspirations dans les paysages du Sichuan

    La femme de Bai Xiong aime les arts. Elle joue de la guitare, chante, écrit et pratique la photographie. Au début, le couple a rencontré des obstacles dans la communication, mais ils ont approfondi leur connaissance mutuelle à travers l’art, car l’art est universel. Après le mariage, le quotidien de Bai Xiong est devenu plus simple, rempli par son travail et les bonsaïs. Vu les limites de son studio, la plupart de ses œuvres sont des mini bonsaïs, qui ont besoin d’être arrosés deux fois par jour, le matin et le soir. Quand le beau temps arrive, il doit également déménager ses plus de 200 créations précieuses à l’extérieur du studio pour que les bonsaïs puissent profiter du soleil et avant le coucher du soleil, il doit encore tous les déplacer à l’intérieur. Chaque fois qu’il rend visite à ses beaux-parents qui habitent dans la ville de Zigong, il ne peut rester qu’un seul jour, parce que le lendemain, il doit rentrer à Chengdu pour s’occuper de ses bonsaïs. Dans le cas où sa femme et lui doivent s’absenter, il ne peut demander qu’à ses beaux-parents d’en prendre soin.

    Chez Bai Xiong, la naissance de chaque bonsaï suit toujours la même logique : avoir une inspiration, avoir la passion de la création, entreprendre une conception ingénieuse, choisir les matières, commencer et accomplir la fabrication, effectuer de légères modifications, définir la forme finale. Parfois, le processus ne dure qu’un moment, mais parfois toute une journée, plusieurs jours, plusieurs mois ou un temps encore plus long. Au cours de la création, Bai Xiong préfère la solitude. Une fois que le travail est terminé, il admire la beauté du bonsaï en goûtant du thé. Chaque branche, chaque feuille, chaque pierre et chaque rocaille peuvent lui plaire.

    Après son mariage, Bai Xiong a créé plus de 200 bonsaïs en deux ans. Mais peu à peu, il est devenu perplexe quant à la façon de réaliser de nouvelles choses et de permettre aux Chinois d’admirer ses œuvres. Alors qu’il n’arrivait pas à trouver de solution, sa femme lui a proposé de chercher l’inspiration dans les beaux paysages du Sichuan. Ainsi, il a visité des sites touristiques très connus de la province pendant les vacances comme l’ouvrage hydraulique de Dujiangyan, les monts Emei, les monts Tiantai, la forêt de bambous Changlin et la passe Jianmen. À son retour, tous ces paysages magnifiques du Sichuan l’ont terriblement ému, parce qu’ils sont complètement différents de ce qu’il a trouvé dans les livres. Le thème du bambou l’a particulièrement inspiré. Auparavant, ses bonsaïs se limitaient à une catégorie d’objets. Malgré ses conceptions ingénieuses sur la disposition et le style, cela fatiguait la vue. Mais, grâce à ce voyage, il a eu de nouvelles idées pour ses créations futures : sur le thème du bambou, il a utilisé des plantes et des pierres locales pour créer des miniatures mettant en scène des allégories plus profondes et trouvant un écho plus profond parmi les spectateurs.


Trouver son jardin de cœur à Chongzhou

    La maison de Bai Xiong au Canada se trouve en banlieue de Vancouver. Sa mère y habitait depuis sa retraite. À la longue, elle s’était peut-être fatiguée des paysages monotones de son quartier et souhaitait que Bai Xiong pût avoir un jardin traditionnel de bonsaïs à la chinoise pour qu’elle puisse aller le voir en Chine. Habitant longtemps en ville, Bai Xiong a suivi l’idée de sa mère. Il souhaitait trouver une maison de campagne pour en faire un jardin de bonsaïs conformément à son rêve.

    Sa femme et lui ont fait tous les efforts possibles pour trouver le lieu idéal près de Chengdu. En novembre 2018, grâce à l’aide d’un ami, ils sont arrivés à Yanjiawanwan dans la ville de Chongzhou. C’est un petit village avec des maîtres de l’art du bonsaï. Les habitants locaux font des bonsaïs traditionnels pour gagner leur vie. Afin d’améliorer l’environnement du village et d’augmenter les revenus des paysans, le gouvernement local a incité les habitants à embellir l’environnement et à effectuer des constructions à partir de la création culturelle. Grâce à cela, Yanjiawanwan est devenu un bel exemple local du redressement rural.

    Dès qu’ils sont arrivés dans ce village, le couple a été charmé par son beau paysage, son environnement propre, son ambiance sûre et ses mœurs simples. L’intégration des paysages ruraux à l’art du bonsaï, a renvoyé à Bai Xiong une image totalement différente de l’impression qu’il avait avant sur les villages traditionnels chinois. Bien que ce village se trouve loin de Chengdu, le couple a décidé de construire ici le « Jardin de bonsaïs de Bai Xiong ».

    Ils ont facilement arrangé le jardin en fonction de leur plan pour inviter le plus tôt possible la mère de Bai Xiong à venir ici. Mais malheureusement, sa mère a quitté ce monde au cours du printemps de 2019, laissant triste Bai Xiong qui n’a pas eu le temps de réaliser le souhait de sa mère.

    Avant d’arriver à Yanjiawanwan, Bai Xiong n’a jamais vendu ses bonsaïs parce qu’il aime toutes ses œuvres. Le premier jour de l’ouverture de son jardin, un visiteur voulait déjà acheter son bonsaï, ce qui lui a beaucoup plu car ses œuvres ont été saluées par les autres.

    D’après lui, Yanjiawanwan est non seulement son studio mais aussi un lieu pour jouir d’une vie aisée. Chaque week-end, il s’assoit dans la cour pour prendre un bain de soleil, goûter du thé chinois et admirer ses bonsaïs. Si on lui demandait en ce moment comment il se sent, il nous répondrait : « Très bien ! »

    Bai Xiong prend grand plaisir à partager ses histoires relatives aux bonsaïs avec les amis venant du monde qui aiment aussi cet art. Sur les réseaux sociaux, il est déjà responsable d’une dizaine de groupes de bonsaïs et a créé sa propre page sur les bonsaïs de bambou qui a attiré un grand nombre de passionnés. Tous les jours, les passionnés suivent avec attention ses œuvres de bonsaïs et le village de Yanjiawanwan. Bien que ce village soit très petit, les gens extérieurs connaissent désormais bien le village et sa beauté.

    Ayant une longue histoire culturelle, les bonsaïs de l’école du Sichuan, faits avec des matériaux riches, témoignent de la beauté et de la magnificence des paysages naturels et transmettent également l’harmonie de la campagne. « Un style aussi beau de bonsaïs doit être partagé avec le monde entier », conclut Bai Xiong.

 

*WANG WEI est correspondant spécial du magazine Chengdu Culture.

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