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Ili, un paradis aux confins de la Chine

2021-08-02 14:29:00 Source:La Chine au présent Auteur:REN ZHAOXIA
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La zone touristique de Kalajun

 
Les conditions naturelles d’Ili, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, sont optimales. Située sur les contreforts des monts Tianshan, la zone est entourée de hautes montagnes au nord, à l’est et au sud. L’air chaud et humide de l’océan Atlantique et de la mer Caspienne pénètre de la vallée de la rivière Ili, ce qui en fait un îlot d’humidité, et ses sommets, ses vallées fluviales et ses gorges aux caractéristiques et aux charmes uniques donnent à Ili la réputation d’être « le Jiangnan hors de la Grande Muraille ». On y trouve des étendues désertiques à différentes altitudes ainsi que des prairies d’alpage et de pâturage paradisiaques toutes aussi réputées les unes que les autres comme Nalati, Kalajun, Muhur, Bayanbulak, Tambula, Gongnaisi, Zhaosu et Shat, ainsi que nombreuses prairies primitives bien cachées comme Kundunusu.

 

Des paysages à couper le souffle

 

La période de juin à septembre est la plus propice aux visites. Avec la fonte des neiges, un tapis de verdure serpente et ondule sur les reliefs, les forêts d’épicéas resplendissent et les fleurs sauvages agrémentent le paysage. Vaches, moutons et chevaux retournent dans les pâturages sous l’œil attentif des éleveurs sur leur monture. Arrêtons-nous un instant au lac Sayram et à Chaxi, deux sites pittoresques exceptionnels.

 

Le lac Sayram est un lac de montagne qui possède la plus grande capacité de stockage d’eau du Xinjiang, à 2 073 mètres au-dessus du niveau de la mer, d’une circonférence de 86 kilomètres et d’une superficie de 45 800 hectares. Il faut plusieurs heures pour en faire le tour. Son nom mongol est « lac sur la crête », « souhait et bénédiction » en kazakh, et « mer aux trois terrasses » en chinois. Ce saphir des monts Tianshan est connu pour être la « dernière larme de l’océan Atlantique ». Au début du mois de juin, le lac ressemble à un gigantesque miroir bleu entouré d’une ceinture verte parsemée de fleurs sauvages rouges, jaunes, bleues et violettes, avec au loin, les montagnes enneigées et les forêts.

 

Chaxi offre un spectacle hors norme, comme le dit le dicton « Dans le Jiangnan hors de la Grande Muraille, Chaxi est le lieu le plus pittoresque. » Dans cette magnifique vallée où coule la rivière Gilgalang, prairies et forêts d’épicéas de moyenne altitude se dégagent pour laisser apparaître les hauts sommets enneigés au loin. Des blancs oboo (monceau de pierres, de terres ou d’herbes dressé par des Mongols en guise de signal routier ou de borne frontière) et une faible fumée en font une terre de paix et de bonheur faisant penser à une Suisse en miniature. Ces lieux prennent leur nom de la princesse Chaxi. Selon la légende, elle était fascinée par les paysages et le roi lui avait donné cette terre.

 

De mi-juillet à août, il ne faut pas manquer le colza en fleur à Zhaosu. Sur des milliers d’hectares, les contrebas des monts Tianshan se teintent de jaune. Zhaosu est aussi réputée pour le tianma, un cheval grand et robuste. On peut en voir des milliers dévaler des collines vers la rivière pour offrir un spectacle magnifique aux visiteurs.
 

 

Kalajun, paradis de la randonnée

 

La plupart des prairies d’Ili sont accessibles par véhicule, mais il faut s’aventurer plus en profondeur pour découvrir des sites vierges. L’itinéraire de randonnée de Kalajun est le plus réputé des monts Tianshan pour ses paysages de toute beauté et son niveau de difficulté le rend facilement praticable. Il faut 6 à 7 jours pour parcourir le trajet de 120 kilomètres de Kuerdening à Jonkushetai, où l’on peut profiter de ce que les prairies d’Ili peuvent offrir de plus authentique, de ses forêts denses et ses vallées profondes en admirant la section de Kalajun, de toute beauté.

 

Kalajun abrite des pâturages naturels de haute qualité. C’est une prairie alpine typique, luxuriante et fraîche en été, que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a qualifiée de « prairie alpine naturelle de grande qualité mondiale » et qui a été inscrite en 2013 sur la Liste du patrimoine naturel mondial de l’UNESCO. Cette renommée a attiré les visiteurs, mais la zone est si étendue que seuls quelques lieux précis leur sont ouverts. C’est un site de pâturage important pour les Kazakhs et les autres groupes ethniques en été, où quelque 300 000 têtes de bétail viennent paître chaque année tout en préservant l’écosystème d’origine.

 

Si cet itinéraire de randonnée est magnifique, ce qui le rend inoubliable, c’est de découvrir la vie des bergers. Il est possible de passer la nuit chez eux, de manger de l’agneau tendre, de boire du lait frais et du thé au lait et au beurre, accompagné de naan (une galette), tout en regarder ces éleveurs vivre leur quotidien immuable.

 

Muheiti est représentatif de ces nomades qui vivent au fin fond de la prairie. La maison familiale est située dans la section est de l’itinéraire de randonnée de Kalajun, à proximité d’une forêt épaisse, avec une vue imprenable au loin sur les cimes enneigées. Les ombres se déplacent sans cesse tel un parchemin paysager, emplissant les yeux de beauté. La famille vient de construire une nouvelle yourte pour recevoir les touristes, mais elle tire principalement ses revenus de l’élevage. Muheiti conduit son bétail vers des pâturages éloignés à cheval dès l’aurore et son épouse parvient à remplir deux gros seaux de lait matin et soir, et ce qu’ils ne consomment pas est vendu sous forme de lait en grumeau pour rapporter un peu d’espèces.

 

Par rapport à la famille de Muheiti, Umurjang et Bieke mènent une vie plus moderne. Tout en préservant la culture traditionnelle, ils peuvent diversifier leurs revenus. Umurjang est jeune et intelligent, et il peut parler et écrire le chinois. Pour le pâturage d’été, il va avec sa famille dans un bel endroit appelé Jiaxagan. Il possède une moto et une camionnette, mais il aime toujours monter à cheval. En plus du pâturage, il utilise sa propre yourte pour recevoir des hôtes, et des chevaux pour porter les bagages des randonneurs. Bieke vit dans un endroit idéal qui offre un magnifique panorama du coucher et du lever du soleil. Il est connu des randonneurs depuis plus d’une décennie et gère plusieurs yourtes avec sa famille. Il tient néanmoins à rester fidèle aux traditions nomades qu’il apprécie, et on peut souvent l’entendre discuter et chanter avec les autres éleveurs. 
 
 
La famille de Bieke et des touristes

 

Des cultures ethniques riches et diversifiées

 

Ili regroupe 13 groupes ethniques, notamment l’ethnie kazakhe, ouïghoure, hui, mongole, han, xibe, ouzbek et tatare, laissant en ces lieux une empreinte culturelle profonde. Le quartier des Six étoiles à Yining, dans la préfecture autonome kazakhe d’Ili, symbolise l’intégration des différentes ethnies, avec des styles architecturaux spécifiques et des spécialités culinaires populaires parmi les habitants et les touristes. Le quartier de Qazanchi est peuplé aux 3/4 par les Ouïghours, ce qui explique que l’on y trouve des mosquées et des produits de l’artisanat traditionnel aux caractéristiques culturelles marquées partout dans les rues.

 

La famille de Gilguna est constituée d’éleveurs de cette ethnie. Ils vont faire paître leurs animaux à Kundunusu en été. Ils ont leur propre yourte et en ont construit une autre à proximité pour recevoir des hôtes. Même si les randonneurs ne font que passer, ils seront invités à boire du thé au lait, du lait frais et manger une portion de naan à leur table. Leur hospitalité ira même à recevoir certains visiteurs comme des parents et à tuer un mouton pour l’occasion.

 

La culture kazakhe est encore bien préservée à Ili. Ces nomades qui vivent dans les prairies attachent une grande importance aux moments cruciaux de l’existence, notamment par des rituels durant l’enfance, de la naissance au passage à l’âge adulte. La cérémonie organisée à l’occasion de la première année d’un enfant témoigne de leur attachement à la beauté de l’existence. Le jour de la célébration, un mouton est abattu et des festivités folkloriques ont lieu. Les pieds de l’enfant sont attachés avec une corde de cinq couleurs faite de fils de laine noire et blanche et de boyaux de mouton, qui sont comme des « chaînes » attachées aux jambes de l’enfant, afin que ses premiers pas dans la vie soient placés sous les meilleurs auspices.

 

*REN ZHAOXIA est chroniqueuse de voyage.

 

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