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Les jeunes entrepreneurs africains font leurs études chez Alibaba

2018-08-30 15:16:00 Source:La Chine au présent Auteur:LIU ZHUORAN*, NI YIRONG* et MA LI
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Bright Chiyundu et ses camarades
 
LIU ZHUORAN*, NI YIRONG* et MA LI, membre de la rédaction

 

« Je porte une grande attention au programme d’Alibaba de former les entrepreneurs en Afrique. Nous devons engager des dialogues avec les gouvernements des pays africains pour qu’ils attachent la plus haute importance à la création d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat des jeunes de même que d’un écosystème pour le développement du commerce électronique », a déclaré Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, lors d’une rencontre avec 29 entrepreneurs africains au siège général d’Alibaba, dans l’après-midi du 28 juin 2018. Ces 29 personnes ont d’ailleurs suivi un cours de formation destiné aux entrepreneurs africains.

 

Ce cours est l’une des formations du projet « e-founders » lancé par Alibaba. En novembre 2017 et en mars 2018, celui-ci a déjà ouvert deux sessions dans le cadre du projet, attirant au total une centaine d’entrepreneurs étrangers venus d’une dizaine de pays pour apprendre des expériences chinoises sur l’économie numérique à travers Alibaba. Dans le cours, parmi les 29 entrepreneurs africains venus de 11 pays, nous trouvons un Algérien Taoufik Mousselmal et un Zambien Bright Chiyundu, tous deux sont excellents.

 

Le rêve d’Alibaba de Taoufik

 

« Je ne veux pas parler de mes expériences passées et actuelles. Mais si vous m’interviewez de nouveau dans dix ans, j’aurai autant réussi que Jack Ma. Dans dix ans, j’aurai créé un autre Alibaba », affirme calmement Taoufik, un jeune entrepreneur de 30 ans.

 

Il n’aime pas beaucoup évoquer son passé et son présent, mais en réalité, sa vie avant 30 ans est déjà remarquable et encourageante. « Actuellement, j’ai fondé une équipe spécialisée dans l’e-commerce en France et en Algérie pour vendre des articles de cuisine et ménagers. Créée depuis trois ans et demi, mon affaire réalise aujourd’hui un bénéfice annuel de 3 millions de dollars. »

 

Taoufik est né en 1988 dans une famille immigrée en France. Il est descendant de Berbères d’Algérie. Dans les années 1980, l’instabilité de la situation a poussé le grand-père de Taoufik a immigré avec sa famille à Paris. Comme la famille possède une longue tradition dans le commerce, le grand-père a ouvert des magasins d’articles ménagers, en partant de rien. Pendant la période où les affaires étaient en plein essor, son grand-père a loué un étage entier d’une grande surface à Paris. « Quand j’étais petit, j’avais déjà commencé à aider ma famille à faire du commerce. À l’âge de 17 ans alors que j’étais au lycée, j’ai gagné une grosse commande de 5 000 euros. » Grâce aux gènes familiaux peut-être, le jeune Taoufik manifeste très tôt une intelligence et un courage à faire du commerce, qui sont rares dans le cas des jeunes de son âge.

 

Après l’obtention de son double diplôme en ingénierie et en affaires, Taoufik s’est rendu compte que l’économie d’Internet apporterait de grandes réformes à l’économie mondiale. Il est ainsi parti pour l’université de Warwick afin de poursuivre ses études de master en innovation scientifique et technique et en création d’entreprise.

 

En 2013, il a terminé ses études et projeté de réaliser un grand projet, mais une mauvaise nouvelle lui est venue de sa famille : les magasins d’articles ménagers à Paris ont été fermés tout à tour. Il a donc fallu retourner à Paris pour redresser le commerce familial.

 

Ayant le courage des jeunes et l’esprit combattif, il a proposé la vente d’articles ménagers en ligne en 2014. « Comme mon père suit toujours une gestion traditionnelle, il a failli me mettre à la porte. » Par la suite, les affaires du fils sur le site d’Amazon et dans sa boutique en ligne se sont améliorées, puis les ventes en ligne ont même dépassé celles des enseignes physiques gérées par son père. Ce dernier a finalement autorisé Taoufik à s’occuper des affaires familiales, voyant qu’il avait réussi à écouler des articles invendus à travers le cybercommerce.

 

Ensuite, Taoufik, toujours avec son sens aigu des affaires, est retourné en Algérie pour former à Alger une équipe chargée du service à la clientèle, des opérations et des services du commerce électronique. « Le coût du personnel en Algérie est moins élevé qu’en Europe. »

 

Créée depuis trois ans et demi, la plate-forme de commerce électronique de Taoufik (maisonmaligne.com), orientée vers le marché européen, a réalisé des ventes annuelles de 3 millions de dollars. Ce résultat se classe parmi les trois premières affaires des 29 entrepreneurs africains.

 

Pendant son voyage d’étude de deux semaines en Chine, Taoufik a visité le groupe financier Ant Financial, le supermarché Hema Fresh, l’Institut industriel et commercial de Yiwu, l’Alibaba Business College et l’entrepôt intelligent de Cainiao pour en retirer des expériences de bonnes pratiques.

 

« Chaque fois que Hema Fresh ouvre un magasin, il étudie tout d’abord le profil des consommateurs dans un périmètre de 3 km. Si nous avions utilisé les mégadonnées pour ouvrir nos magasins, la moitié n’aurait pas fait faillite. » Taoufik explique que la localisation décide quasiment du destin des magasins physiques, mais à l’époque de son grand-père et de son père, ils ne pouvaient s’appuyer que sur leur intuition pour choisir le site. À cause des revenus modestes des habitants dans les quartiers commerciaux sélectionnés, les magasins, positionnés plutôt dans le moyen et haut de gamme, ont progressivement dissuadé la clientèle locale. Chez Hema Fresh, Taoufik a donc trouvé la cause de l’échec des affaires de sa famille.

 

Taoufik ajoute que depuis son retour à Paris pour aider son père à gérer les magasins, il a été témoin du processus de l’entrée des marchandises chinoises sur le marché européen à travers l’e-commerce. « Puisque de nombreux commerçants chinois souhaitent développer le marché européen, pourquoi je ne collabore pas avec eux pour les aider à vendre plus de marchandises en Europe ? » Il a eu cette révélation après les études en Chine.

 

« Les commerçants chinois puissants pourraient envisager de fonder une usine en Algérie. Grâce aux atouts géographiques et aux services à bas coûts de l’e-commerce, ils seraient plus performants sur le marché européen. » Taoufik souhaite transformer l’Algérie en un pays de transit pour aider les marchandises chinoises à entrer en Europe. Parallèlement, il espère développer le marché B2C en Afrique sur la base de cette plate-forme, à partir de l’Algérie.

 

Taoufik s’est fixé un plan sur dix ans pour créer une entreprise comme Alibaba en Afrique.
 
 
Taoufik fait l’expérience au marché de produits frais Hema.

 

Le projet d’« Alipay » de Bright

 

Par rapport à Taoufik, le cas de Bright Chiyundu est bien différent. Sa famille était vraiment pauvre et menait une vie précaire. Pire encore, ses parents étaient décédés alors qu’il était encore un enfant. Ensuite, il a été élevé par les parents de son camarade. Les épreuves difficiles qu’il a connues très tôt dans la vie lui ont forgé un caractère fort et ferme.

 

En 2015, Bright a fondé sa propre entreprise BroadPay en Zambie pour fournir des services de paiement électronique avec l’idée que 60 % des Zambiens qui ne possèdent pas de carte bancaire puissent également profiter du paiement en ligne, comme Alipay. Avant la création de son entreprise, il avait travaillé chez Huawei deux fois.

 

En Zambie, le paiement des marchandises est un grand problème épineux. « Comme 60 % des Zambiens n’ont pas de carte bancaire, le paiement en espèce est toujours le moyen le plus utilisé. Mais ce moyen de paiement n’est ni pratique ni sûr. En particulier, lorsque les gens veulent transférer un compte entre des villes différentes. » Pour Bright, l’objectif de fonder BroadPay est de résoudre ce problème de paiement.

 

« Quand je travaillais chez Huawei, mes collègues chinois utilisaient un logiciel nommé Alipay pour virer de l’argent à leurs familles et à leurs amis en Chine. » Bright raconte qu’Alipay l’intéresse vraiment beaucoup. Au fil des conversations avec ses collègues, il a appris à connaître peu-à-peu ce logiciel qui permet non seulement le virement, mais fournit aussi toutes sortes de services de paiement. « Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’aujourd’hui, les Chinois n’ont pas besoin d’un portefeuille pour sortir en Chine. Ils peuvent se contenter d’utiliser d’Alipay pour faire le paiement. » Il confie qu’au début il ne le croyait pas en entendant parler ses collègues, mais après être arrivé en Chine, il a constaté par lui-même que tout cela était vrai.

 

Il s’est profondément inspiré du paiement électronique chinois et a développé très vite un logiciel en Zambie grâce à ses connaissances en programmation. Les utilisateurs de smartphone peuvent télécharger ce logiciel sur leur téléphone mobile ; les personnes sans smartphone peuvent entrer un code plus # pour faire le virement.

 

« Au début de la création de mon entreprise, je ne souhaitais servir que les 60 % des Zambiens qui n’ont pas de carte bancaire. Pourtant, après la naissance du logiciel, j’ai rencontré un nouveau problème : comment encourager les Zambiens qui ont l’habitude de porter de l’argent liquide sur eux à accepter ce nouveau moyen de virement ? » Il a alors remarquaé que les épiceries dans les villages étaient un bon moyen de résoudre cette question. « Les patrons des épiceries connaissent très bien les habitants du coin. Ils savent comment les convaincre d’utiliser le logiciel. » Ainsi rend-il visite aux patrons des épiceries pour établir une coopération : quand une transaction est faite, ces derniers touchent une commission.

 

Par cette méthode, Bright a progressivement établi des partenariats avec 2 000 épiceries dans toutes les rues des villes et villages de la Zambie. Les patrons des épiceries apprennent aux villageois à utiliser le logiciel, ce qui rapporte à Bright 100 000 transactions.

 

Bright a également parlé affaires avec des entreprises de BTP et des commerçants zambiens, afin de permettre aux gens locaux de payer l’électricité et l’eau et de faire des achats avec le téléphone mobile. « Pour le moment, environ 1 000 entreprises ont employé BroadPay. » Il annonce que BroadPay est déjà devenu l’équivalent d’Alipay pour les Zambiens.

 

« Je ne connaissais que Taobao et Alipay, mais quand je suis entré dans le bâtiment d’Alibaba, j’ai enfin compris qu’il s’agissait en réalité de tout un écosystème énorme ! » Bright confie que cette visite en Chine lui a donné une excellente opportunité pour étudier davantage et que cette chance particulière n’est pas donnée à tous les jeunes entrepreneurs africains.

 

« Je n’ai pas attaché de l’importance à l’industrie des infrastructures, par exemple, la logistique, parce que je pensais que cela n’intéressait pas mes affaires. Mais après avoir connu le développement d’Alibaba, j’ai compris que pour réaliser un succès complet, il faut un écosystème perfectionné. Par exemple, la réussite de Taobao dépend dans une grande mesure d’une utilisation étendue d’Alipay. »

 

Désormais, Bright est déjà retourné en Zambie. Il s’efforce de soutenir le développement de la construction des infrastructures connexes pour améliorer davantage son projet BroadPay. En même temps, il souhaite insérer plus de plates-formes commerciales électroniques à son système de paiement pour rendre la vie des Zambiens plus pratique.

 

*LIU ZHUORAN et NI YIRONG sont journalistes pour Global E-businessmen.

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