Accueil>Rendez-vous avec la Chine

Apprendre le chinois mène à tout !

2018-05-03 09:47:00 Source:La Chine au présent Auteur:ABEL ROSALES GINARTE, membre de la rédaction
【Fermer】 【Imprimer】 GrandMoyenPetit
法语词典

Brian Alejandro González a exercé en Chine des activités professionnelles variées.

Brian Alejandro González est tombé amoureux des caractères chinois à l’âge de 14 ans, alors qu’il vivait encore dans son village natal de San Vicente, dans la province de Buenos Aires. « J’en ai parlé à ma mère qui est allée se renseigner à la blanchisserie. On lui a conseillé de contacter l’ambassade de Chine qui lui a indiqué un endroit. » Deux mois plus tard, González commençait à étudier le chinois, c’était le 8 décembre 2006. « J’ai eu beaucoup de chance parce que ma professeur, Ana, une Chinoise originaire de Beijing vivait en Argentine depuis 15 ans. Elle a été élue meilleure professeur de chinois du pays. »

González se souvient que lors de son premier cours, il est resté fasciné en regardant sa professeur dessiner des caractères car cela lui rappelait les cours de dessin qu’il avait suivis. « À l’âge de 16 ans, j’ai participé au concours “Passerelle vers le chinois” en Argentine. Je me souviens que les autres participants étaient tous étudiants à l’université, pourtant, c’est moi qui ai remporté la première place. C’était en 2007. » Une première place qu’il a partagée avec une jeune fille de Mar del Plata car il était impossible de les départager. Le meilleur serait qualifié pour disputer la compétition internationale en Chine tandis que le second recevrait une bourse du siège de l’Institut Confucius (Hanban).

« J’ai terminé deuxième mais je devais attendre encore deux ans pour pouvoir aller en Chine. » González a donc continué d’étudier le chinois avec zèle jusqu’à ce que son rêve s’accomplisse enfin en septembre 2009. « J’ai tout d’abord étudié à l’Institut des langues étrangères de Beijing (BISU). J’avais de bonnes bases en termes de prononciation et d’apprentissage des caractères, mais je parlais très peu. » Après avoir passé 6 mois dans cet environnement propice, il était capable de parler sans problème.

Malgré une bonne connaissance de la Chine qu’il devait à ses lectures et à des films documentaires qu’il avait regardés, il avait envie de se laisser surprendre par ce pays. « J’aimais le fait d’être dans une université où j’étais entouré d’étudiants de tous horizons, mais ce qui me plaisait le plus, c’était le chinois. » Il décida ensuite de rester une année supplémentaire grâce à la bourse, puis il finit par s’inscrire en philologie chinoise. Ce fut pour lui une période de découvertes très importantes, tant sur le plan de ses études que sur le plan personnel. « Au début, je supportais très mal la nourriture épicée et la coriandre. Mais en deuxième année, une petite amie mexicaine me réconcilia avec les plats épicés et je commençais à apprécier la cuisine chinoise. Par la suite, je suis devenu végétarien. »

Un grand saut professionnel

En juillet 2013, González obtint son diplôme en philologie chinoise. « Mais ça ne me suffisait pas, j’ai donc décidé de poursuivre avec un master d’économie et de commerce extérieurs dans la même université jusqu’en 2016. » Ce fut la passerelle idéale pour parvenir à la création de sa propre entreprise avec un ami chinois à Yiwu, une ville qui se situe dans la province du Zhejiang et qui est reconnue comme le meilleur marché chinois de produits du quotidien. « Nous aidons les hispaniques qui souhaitent acheter des produits provenant de Yiwu à rencontrer des fabricants, à voir les produits, à vérifier les prix, et s’ils sont décidés à acheter, nous assurons un suivi complet. » Leur travail consiste alors à visiter l’usine de production, à vérifier chacun des produits finis avant qu’ils ne soient stockés dans des conteneurs. « Nous avons commencé notre activité à la fin de l’année dernière et nous avons déjà beaucoup avancé, nous sommes très confiants. »

Le site Internet de son entreprise, green-channel.com.cn, actuellement en cours de construction, fournira des informations en espagnol et en chinois sur les particularités de cette entreprise qui cible le marché hispanique. « À l’heure actuelle, le contexte est propice au développement de ce type d’entreprises depuis la Chine. » L’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et Panama en juin 2017 fera naître de nouvelles opportunités qui permettront à ce pays d’Amérique centrale de devenir le point stratégique de la Route maritime de la Soie du XXIe siècle.

Mais avant de créer sa propre entreprise, González a eu différentes expériences professionnelles en Chine. « J’ai commencé par travailler comme guide touristique, ensuite, j’ai enseigné l’anglais, puis j’ai travaillé comme interprète pour une entreprise qui promouvait le polo. » Ensuite, il s’est consacré à l’interprétation et a travaillé au service de deux ministres de son pays. En mai 2017, au cours de la visite en Chine du président argentin Mauricio Macri qui venait assister au Forum « la ceinture et la Route » pour la coopération internationale, Brian González a travaillé en tant que présentateur espagnol du Forum d’investissement et du commerce Chine-Argentine. Il a également été présentateur du gala donné en l’honneur du 45e anniversaire des relations diplomatiques et enfin présentateur bilingue chinois-espagnol de la fête nationale d’Argentine.

En juin 2016, Lionel Messi, une star du football argentin, s’est rendu en Chine pour y présenter des chaussures de la marque Adidas. « À cette occasion, j’ai été choisi avec un collègue chinois pour présenter l’événement. J’ai non seulement eu la chance d’être l’interprète personnel de Messi, mais aussi de l’interviewer pour Tencent.» González a gardé du capitaine de la sélection argentine l’image d’un homme remarquable, quelqu’un de simple. « La première chose qu’il a faite en descendant de scène a été d’appeler sa femme et de parler avec ses enfants. Cela m’a beaucoup marqué. » Mais pour González, le meilleur moment a été celui où il a partagé avec sa famille et ses amis d’Argentine les photos de sa rencontre avec Messi. « Les gens me disaient : “Maintenant tu peux mourir en paix.” »

Des amis sur qui se reposer

Par la suite, une nouvelle opportunité s’est offerte à lui ; celle de participer à une émission télévisée. « Pour la chaîne de télévision Hubei TV, je participe, avec dix autres étrangers, à une émission qui s’appelle Feizhengshihuitan (Entretiens confidentiels). Il y a également quatre Chinois qui jouent le rôle de présentateurs. » Les participants abordent des sujets de l’actualité chinoise et la plupart du temps, ils font une comparaison avec la réalité de leur pays respectif. « L’un des sujets était : qu’est-ce qui rend ton pays très attractif pour les Chinois ? » La danse et le chant sont également au programme de cette émission qui, en 2017, a été l’une des trois émissions préférées des étudiants en Chine. « Cette émission plaît également beaucoup aux étudiants chinois à l’étranger ; par exemple, lorsque j’étais à Madrid, de nombreuses chinoises qui suivaient l’émission là-bas m’ont proposé de tourner une émission avec les fans de la capitale espagnole. »

Brian González possède un compte Weibo, le Twitter chinois, suivi par 270 000 internautes, et un compte Instagram suivi par 35 000 internautes. « Je crois que si c’était à refaire, ça me fatiguerait, mais je ne changerais pas grand-chose. » Depuis son arrivée en Chine à l’âge de 18 ans, le jeune homme, qui va aujourd’hui sur ses 27 ans, a beaucoup changé. « Aujourd’hui je suis beaucoup plus sociable, je ne me prends pas trop au sérieux, je suis très facile à vivre. » Il reconnaît que la langue chinoise est bien souvent très abstraite. « J’aime beaucoup l’ancien chinois. J’ai un peu étudié la poésie traditionnelle pendant mes études. C’est très beau, surtout la poésie classique de Li Bai et Du Fu, et celle des écrivains de la dynastie Tang, sans parler de la vie et de l’œuvre de Qu Yuan. »

Aux jeunes hispanophones qui souhaitent apprendre le chinois, González leur conseille d’être patients. « Il ne faut pas penser le chinois dans ta langue, il faut le penser en chinois. C’est une langue qui a 5 000 ans d’histoire. » Il souligne aussi le fait que l’apprentissage des caractères nécessite beaucoup de pratique, comme les enfants chinois à l’école primaire. « Toutes les expériences que j’ai vécues ont été de très belles expériences et je souhaite qu’il en soit de même pour tout un chacun. Aujourd’hui, je ne peux plus quitter la Chine. J’ai passé quatre mois à Madrid, mais la nostagie m’a rappelé ici. » En Chine, il s’est fait de très bons amis et beaucoup d’opportunités professionnelles se présentent à lui. « Comme disent les Chinois, à la maison, on se repose sur sa famille, et à l’extérieur, on se repose sur ses amis. C’est exactement ce que je vis en Chine. »

Partager:

Copyright © 1998 - 2016

今日中国杂志版权所有 | 京ICP备10041721号-4

京ICP备10041721号-4