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Découvrir la Chine à travers la télévision

2018-02-01 10:51:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZHOU JIN
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La première fois que Guo Ziqi, vice-PDG de StarTimes a pénétré dans le bâtiment de la télévision d’État de Tanzanie, elle a été envahie par des émotions multiples et contradictoires absolument inoubliables. À cette époque, il y avait encore peu de chaînes de télévision dans la plupart des pays africains, les taux de couverture et les signaux étaient faibles et les émissions étaient rediffusées en boucle. L’arrivée de StarTimes a tout changé. Aujourd’hui en Afrique, les abonnés de StarTimes peuvent regarder le journal télévisé, des émissions de sport et toutes sortes de séries télévisées doublées. Guo Ziqi est très émue par la curiosité et la joie des Africains, surtout des enfants, lorsqu’ils regardent la télé pour la première fois.

 

Des comédiens africains font le doublage d’un film.

 

Des opportunités d’affaires en Afrique

 

Fondé en 1988, StarTimes est toujours resté à l’avant-garde de la radiodiffusion et de la télédiffusion. En 2002, le PDG Pang Xinxing avait déjà l’intention de « sortir du pays » selon l’expression consacrée, soit de développer son entreprise à l’étranger. L’opportunité qu’il attendait est apparue en Afrique après ses études. Pang Xinxing avait alors remarqué que seuls les opérateurs européens et américains développaient la télévision numérique en Afrique. Regarder la télévision numérique coûtait aux abonnés 40 dollars au minimum par mois, et le plus souvent environ cent dollars. StarTimes a donc choisi ce continent immense et lointain comme première destination pour son développement à l’étranger.

 

Au départ, les nombreuses différences en matière de politique, de loi, de système fiscal et de culture, ont sérieusement compliqué le lancement de StarTimes en Afrique. Ce n’est qu’après cinq ans de tâtonnements et d’expériences que StarTimes a enfin ouvert sa première filiale au Rwanda en 2007. Elle sera mise en fonction l’année suivante.

 

En 2008, avec la crise financière mondiale les autres entreprises ont commencé à fermer leurs filiales en Afrique les unes après les autres et StarTimes a également dû faire face à ce dilemme : partir ou rester. « Nous avons finalement décidé de rester en Afrique et de saisir cette occasion pour tout investir sur ce marché. » Les bons résultats de la société montrent que StarTimes a pris la bonne décision. Le retrait de l’Afrique des autres opérateurs a permis de baisser le seuil d’entrée pour accéder à la télévision numérique, ce qui a permis à StarTimes d’acquérir une bonne réputation auprès des gouvernements africains. La détermination de StarTimes a fait le reste pour sa réussite impressionnante en Afrique en 2010 et 2011.

 

En une dizaine d’années, StarTimes a établi des filiales dans une trentaine de pays, y compris le Nigeria, la Guinée, la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Burundi, le Mozambique et l’Afrique du Sud. Elle a également déployé son activité dans une vingtaine de pays. StarTimes totalise aujourd’hui plus de dix millions d’abonnés et se trouve être l’opérateur de télévision numérique dont le développement est le plus rapide et qui a la plus grande influence en Afrique.

 

Fournisseur de technologies, groupe de media qui offre une solution intégrée d’investissement, construction et opération, StarTimes est en train de réaliser petit à petit son but de « rendre la télévision numérique accessible et abordable à tous les foyers africains et d’offrir une télévision numérique de bonne qualité ».

 

Une équipe ougandaise de marketing offre des services dans une communauté.

 

Rendre la télé abordable à tous les foyers

 

Pour les Chinois, regarder la télé est un geste du quotidien. Mais en Afrique, la faiblesse économique et les monopoles dans l’activité de la télévision numérique l’avaient rendue trop chère pour la plupart des foyers.

 

Auparavant, pour regarder la télé, il fallait payer 200 dollars pour l’installation, 50 dollars pour le réglage et au moins 47 dollars chaque mois pour les émission. Aujourd’hui, dans seize pays africains, les abonnés payent seulement 10 dollars pour la set-up box, et moins de 3 dollars pour les émissions, et ils peuvent regarder 30 émissions de télévision numérique en haute définition.

 

« Nos concurrents n’offraient des services qu’aux clients haut de gamme. Notre compétitivité est fondée sur notre prix abordable pour tout le monde », s’exprime Guo Ziqi. « Les Africains aiment beaucoup les séries télévisées chinoises. On choisit plutôt les séries sur le kung-fu, la vie familiale, la jeunesse et celles qui vous donnent de l’inspiration. »

Élargissant la couverture du réseau et développant de nouveaux produits, StarTimes concentre également ses efforts dans la construction d’une plate-forme de contenus numériques. La société dispose aussi d’une équipe de service clientèle professionnelle et d’un centre d’appel 24h/24. Le mode de paiement a été diversifié. « Si on compare la télévision numérique à une autoroute, StarTimes s’occupe non seulement de la construction de la route, mais aussi des voitures qui roulent sur cette route et même de ses cargaisons. On offre une solution complète, du financement à la construction, du contenu à l’opération », précise Guo Ziqi.

 

Durant son développement, StarTimes a accordé une grande importance à sa localisation. « 80 % de nos employés sont Africains et pour les projets en Afrique, c’est 95 %. » Guo Ziqi nous a ensuite présenté une partie de la stratégie adoptée par la direction en matière de ressources humaines qui insiste sur l’internationalisation des employés au siège et leur localisation en Afrique. StarTimes emploie en effet 4 000 Africains, une vraie solution pour la question de l’emploi local, et a formé beaucoup de personnes afin qu’elles acquièrent des compétences techniques et de management.

 

 

Ouvrir une fenêtre culturelle pour les locaux

 

En mars 2013, lors de sa visite en Tanzanie, le président Xi Jinping avait prononcé un discours à Dar es Salaam dans lequel il avait évoqué l’amitié entre les Chinois et les Africains et les échanges culturels. Xi Jinping avait cité la diffusion et la popularité de la série chinoise Doudou et ses belles-mères, grâce à laquelle les spectateurs africains ont pu découvrir la vie quotidienne des Chinois. C’est une série diffusée à travers la plate-forme StarTimes.

 

Même si, au premier abord, il semble qu’il y ait un grand écart culturel entre la Chine et l’Afrique, il existe en réalité beaucoup de ressemblances. Lors de sa visite à StarTimes, l’ancien président de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, a ainsi cité la série, en notant que les problèmes familiaux comme les conflits entre la belle-mère et la belle-fille ainsi que l’inégalité entre les hommes et les femmes sont semblables. « C’est la première série chinoise doublée en swahili. On est surpris par les acteurs chinois qui parlent swahili », a dit Happiness, un acteur de doublage. Ce Tanzanien de 36 ans, arrivé à Beijing en mars 2017, est devenu un employé officiel de StarTimes.

 

« À cette époque, presque tout le monde en Tanzanie regardait cette série parce que les histoires étaient très intéressantes et très proches de la vie des Tanzaniens. En fait, nous avons les mêmes soucis familiaux. » Happiness ajoute qu’on surnomme désormais les Chinoises en Afrique « Mao Douou », du nom de la belle-fille dans la série.

 

Quant à StarTimes, l’introduction des émissions chinoises en Afrique continue. L’entreprise a doublé jusqu’à présent plus de 10 000 heures de séries télévisées, de films et de documentaires. Au siège de StarTimes à Beijing, il y a un centre de doublage qui peut traduire et doubler en une dizaine de langues, y compris le chinois, l’anglais, le français, le portugais, le swahili et le haoussa, etc. StarTimes envisage aussi de construire un autre siège de l’entreprise et un centre de traduction au Kenya. « L’objectif est de faire en sorte que les Africains traduisent les émissions chinoises en une langue qu’ils peuvent comprendre pour qu’on puisse ensuite les diffuser. » Gou Ziqi nous confie aussi que StarTimes essaye de créer la meilleure chaîne de télévision pour les séries et films chinois en version multilingues.

 

 

Favoriser les échanges culturels croisés

 

Au siège de StarTimes à Beijing, les techniciens examinent les diffusions devant un immense écran de surveillance pour vérifier que les émissions soient bien transmises en Afrique.

 

Mais rendre la télévision accessible aux Africains n’est que la première étape. Le but de StarTimes reste l’élaboration d’une plate-forme d’échanges culturels entre la Chine et l’Afrique.

 

Au niveau du contenu, StarTimes propose plus de 480 chaînes télévisées, y compris des chaînes parmi les plus connues dans le monde, des chaînes africaines, les principales chaînes chinoises comme CGTN, CCTV-4, CNC ainsi qu’une quarantaine de chaînes du bouquet StarTimes. Les émissions pour enfants et les émissions d’information, de sport, de loisirs, de musique et de mode ainsi que des films sont diffusés en une dizaine de langues.

 

En plus, StarTimes a produit une vingtaine d’émissions qui sont très bien accueillies par les spectateurs : Les Nigériens en Chine, le kung-fu show, le Festival musical et le Concours de doublage. Guo Ziqi nous explique aussi qu’ils vont produire plus d’œuvres sur les échanges sino-africains et l’amitié sino-africaine afin de construire des canaux pour les échanges culturels croisés.

 

Lors du Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine, qui a eu lieu en décembre 2015, le président Xi Jinping a proposé dix projets de coopération à réaliser au cours des trois ans à venir dont un projet sur la coopération humaine ayant pour objectif de « rendre la télévision numérique accessible à 10 000 villages africains ». C’est StarTimes qui met en place ce projet. Dans ce cadre, StarTimes va offrir gratuitement la set-top box à 200 000 foyers africains. Plus de 22 000 techniciens locaux seront formés.

 

Guo Ziqi espère que StarTimes pourra élargir davantage la couverture de son réseau en atteignant 40 pays africains et plus de 30 millions d’abonnés.

 

« En fait, les Africains ne connaissent pas bien la Chine, surtout les jeunes. Premièrement, parce qu’il n’y a pas assez de canaux. Deuxièmement, à cause de l’obstacle de la langue. » Mais cela va changer car, selon Guo Ziqi, la télévision est une fenêtre importante dans la médiation culturelle pour que les Africains connaissent la Chine.

 

*ZHOU JIN est journaliste du China Pictorial

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