Répondant au journal japonais Nikkei Asian Review, Ren Zhengfei a réitéré le fait que le fabricant chinois d’équipements de télécommunications n’avait enfreint aucune loi.

« La croissance de Huawei pourrait ralentir, mais seulement légèrement », a-t-il expliqué à la presse japonaise dans son premier commentaire officiel depuis la mise en place des restrictions américaines. Selon lui, la croissance du chiffre d’affaires annuel de son entreprise devrait être légèrement inférieure à 20 %.

Jeudi dernier, Washington a placé Huawei − l’une des entreprises les plus grandes et les plus performantes de Chine − sur une liste noire commerciale, qui rendra extrêmement difficile pour Huawei de faire des affaires avec des entreprises américaines. Cette décision a été sévèrement critiquée par la Chine, qui a annoncé qu’elle prendrait des mesures pour protéger ses entreprises.

Ces derniers développements pour Huawei surviennent dans un contexte de tensions commerciales entre Washington et Beijing, mais également d’inquiétudes de la part des Etats-Unis sur la possible utilisation des smartphones et des équipements de réseau de Huawei pour espionner les Américains, des allégations que l’entreprise n’a eu de cesse de rejeter.

L’année dernière, une interdiction similaire du groupe chinois ZTE aux Etats-Unis avait déjà quasiment paralysé les activités de ce concurrent plus petit de Huawei, avant que celle-ci ne soit finalement levée.

Le Département du Commerce des Etats-Unis a annoncé vendredi dernier qu’il pourrait bientôt réduire les restrictions pesant sur Huawei.

Ren Zhengfei a fait savoir que son entreprise était prête pour une telle mesure et que Huawei « irait bien », même si le fabricant américain de puces pour smartphones Qualcomm et d’autres fournisseurs américains ne pouvaient plus lui vendre de puces électroniques.

La branche de Huawei spécialisée dans les puces électroniques, HiSilicon, a annoncé vendredi dernier qu’elle s’était depuis longtemps préparée à l’éventualité d’une interdiction d’acheter des puces et des technologies américaines. Elle a affirmé être capable de s’assurer un approvisionnement continu de la plupart de ses produits.

Le fondateur de Huawei a annoncé que l’entreprise ne prendrait pas d’instructions de la part du gouvernement américain: « Nous ne changerons pas de direction à la demande des Etats-Unis et nous n’accepterons pas de surveillance, comme l’a fait ZTE », a-t-il fait savoir.

Après la décision de Washington de restreindre l’accès du géant chinois des télécommunications à la technologie américaine, Huawei a demandé à ses principaux fabricants asiatiques de puces électroniques de maintenir leurs livraisons, indiquait vendredi dernier le journal Nikkei, citant des sources familières de ce dossier.

L’entreprise Taiwan Semiconductor Manufacturing a annoncé qu’elle maintiendrait pour le moment son approvisionnement, même si elle était en train d’évaluer l’impact de la décision de Washington.

Innolux, qui fournit Huawei en écrans, a déclaré que cette décision aurait un impact, mais qu’il était difficile de déterminer son ampleur et que son calendrier de livraisons pour Huawei restait inchangé.