Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian a exhorté, jeudi, le Japon à coopérer avec les pays concernés, dont la Chine et la République de Corée (RC), pour effectuer des évaluations sur les eaux usées radioactives de Fukushima.
Notant lors d'un point de presse quotidien que la première réunion du mécanisme de dialogue et de coopération sur les affaires maritimes entre la Chine et la RC avait eu lieu mercredi, M. Zhao a indiqué que la Chine et la RC avaient exhorté le Japon à traiter la question des eaux usées radioactives de Fukushima prudemment, sur la base d'une consultation complète des institutions internationales et de ses voisins, et d'une participation concrète des pays concernés et des organisations internationales.
"C'est la position commune de la Chine et de la RC", a déclaré le porte-parole.
Selon lui, il est extrêmement égoïste que le Japon ait décidé unilatéralement et sans raison de rejeter des eaux usées radioactives dans la mer et d'en faire supporter la charge et les risques aux autres, au mépris de la sécurité et des intérêts de la communauté internationale, en particulier de ces voisins asiatiques.
"Pour protéger la santé de leurs propres peuples et l'environnement maritime international, la Chine et la RC, en tant que voisins proches du Japon et parties prenantes, ont exprimé de graves préoccupations et un fort mécontentement. Cela est totalement naturel et justifié", a indiqué M. Zhao.
Citant des statistiques unilatéralement publiées par le Japon, ce dernier a déclaré que les eaux usées nucléaires étaient sûres. "Ce n'est pas du tout convaincant", a poursuivi M. Zhao, ajoutant qu'il existe de nombreux rapports et témoignages indiquant que la Tokyo Electric Power Company, qui exploitait la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, avait manipulé des données et dissimulé la vérité.
"Avec son piètre bilan, les données du Japon qui ne bénéficient pas d'une participation substantielle de tiers, d'une évaluation et d'une surveillance par les agences internationales et autres sont-elles vraiment fiables?" a demandé M. Zhao. Selon un institut allemand de recherche scientifique maritime, avec les courants les plus forts du monde le long de la côte de Fukushima, les matériaux radioactifs pourraient se répandre dans la plupart des parties du Pacifique dans les 57 jours suivant la date de leur rejet, et atteindre tous les océans du monde en une décennie.
"Certains politiciens japonais n'ont pas ménagé leurs efforts pour prouver que les eaux usées nucléaires sont inoffensives, alors ils devraient utiliser cette eau pour boire, cuisiner, laver et irriguer; garantir que les fruits de mer ne seront pas contaminés; accepter les conseils de l'Agence internationale de l'énergie atomique et mettre en place un groupe de travail technique avec les pays concernés, y compris la Chine et la RC pour faire une évaluation", a indiqué M. Zhao.
Tout en approuvant le Japon d'une part, les Etats-Unis interdisent les importations de riz et de poissons du Japon d'autre part, a noté le porte-parole, ajoutant qu'en raison des préoccupations de santé publique qui étaient associées aux radiations et à la contamination nucléaire, l'Administration américaine des aliments et des médicaments a renforcé la surveillance sur les produits réglementés en provenance du Japon.
"Comment le Japon explique-t-il cette politique des Etats-Unis?" a-t-il demandé.
