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La reine desos oraculaires

2020-02-21 11:57:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA BAOCHUN
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法语词典

L’intérieur de la tombe de la reine Fu Hao, épouse de Wu Ding, le plus grand roi de la fin de la dynastie des Shang

 

En juin 1936, plus de 10 000 fragments d’os oraculaire ont été extraits de la grotte YH127 à Yinxu où se trouvait l’ancienne capitale de la fin de la dynastie des Shang (1600-1046 av. J.-C.). Sur ces fragments, le nom « Fu Hao » apparaissait gravé plus de 250 fois. Selon les archives historiques, Fu Hao était l’épouse de Wu Ding, le plus grand roi de la fin de la dynastie des Shang. Les documents historiques qui nous sont parvenus indiquent que Wu Ding aurait eu 60 épouses, dont trois seulement ont accédé au statut de reine. Fu Hao fut la plus importante d’entre elles.

 

En réalité, Fu n’était pas le nom de famille de la reine. Sous la dynastie des Shang, ce caractère indiquait l’appartenance à un rang officiel relativement élevé. Le premier devoir de Fu Hao, en tant que reine, était de donner un héritier à la famille royale. D’après les inscriptions sur les fragments d’os, Fu Hao aurait mis au monde plusieurs enfants. Sur certains des fragments, les chercheurs ont identifié des questions adressées aux oracles concernant Fu Hao : était-elle enceinte, son accouchement se passerait-il bien, quand allait-elle accoucher et quel serait le sexe du bébé ?

 

Le fait que le nombre d’inscriptions relatives aux grossesses et aux accouchements de Fu Hao soit si important semble indiquer qu’elle a été la première épouse de Wu Ding et qu’elle jouissait donc de nombreux privilèges. En outre, il semblerait que le roi Wu Ding ait régulièrement pratiqué la divination au sujet de la santé de son épouse. D’après certaines inscriptions, voyant que sa femme souffrait de douleurs dentaires, Wu Ding aurait un jour demandé aux oracles si elle n’avait pas un ver dans les dents. Le fait que Wu Ding se soucie autant de la santé de Fu Hao témoigne du statut de favorite de celle-ci.

 

Mais Fu Hao ne s’est pas contentée d’être une reine chérie par son mari. Courageuse et fine stratège, elle s’est illustrée en tant que générale. La dynastie des Shang s’est installée au pouvoir après avoir renversé la dynastie des Xia (2100-1600 av. J.-C.). Elle fut renversée à son tour par les Zhou (1046-256 av. J.-C.). La dynastie des Shang a été rongée par les guerres. Sous le règne du roi Wu Ding, les tribus du nord-ouest de la Chine ont souvent été attaquées. Fu Hao a participé à de nombreuses batailles, s’illustrant à travers de grands exploits militaires. D’après les inscriptions sur les os oraculaires, Fu Hao aurait recruté 3 000 guerriers pour attaquer le peuple Qiang à l’ouest. Ce fut la plus importante expédition militaire de la dynastie des Shang mentionnée par les inscriptions sur les os oraculaires. Fu Hao commandait cette expédition. Certains grands généraux de cette époque tels que Qin et Yu se sont battus sous les ordres de Fu Hao, ce qui témoigne de sa puissance militaire. Suite à cette expédition militaire, les Qiang se trouvèrent affaiblis et la paix fut rétablie à la frontière occidentale.

 

Plus tard, Fu Hao fut envoyée par Wu Ding pour conquérir des tribus nomades au nord-ouest, le peuple Yi au sud-est, et le royaume Ba à l’ouest. Cela contribua largement à l’expansion du territoire de la dynastie des Shang. La bataille contre le royaume Ba fut particulièrement héroïque.

 

Pour soutenir l’attaque frontale menée par Wu Ding, Fu Hao monta une embuscade en postant son armée derrière l’armée Ba. Lorsque celle-ci battit en retraite après avoir été repoussée par les troupes de Wu Ding, elle tomba dans le piège tendu par Fu Hao. Encerclés par Wu Ding et Fu Hao, les Ba furent anéantis.

 

Cette bataille est considérée comme la première embuscade de l’histoire chinoise. Les inscriptions sur les fragments d’os indiquent que Fu Hao avait également un statut de « fonctionnaire ».

 

Elle dirigeait des rituels sacrificiels et des cérémonies de divination. D’après les inscriptions sur les os oraculaires, les rituels sacrés étaient considérés comme des événements importants et mystérieux impliquant un lien entre l’homme et le sacré. Ils étaient donc présidés par les rois en personne. Les citoyens ordinaires n’avaient pas le droit de participer à ces cérémonies.

 

Ainsi, Fu Hao représentait le roi dans les cérémonies sacrées et travaillait pour le rituel de divination chargée d’inspecter les plastrons de tortues et les os d’animaux. Son statut de « ministre de l’intérieur » lui permettait de seconder Wu Ding dans les affaires politiques.

 

Une fois, elle fut envoyée à la rencontre d’un professeur de la fonction publique qui travaillait pour des familles nobles. Loin de rester cloîtrée dans son palais, elle est également allée à la rencontre des membres d’une association de femmes.

 

En 1976, la tombe d’un membre de la famille royale de la dynastie des Shang a été découverte à Yinxu dans un très bon état de conservation. L’analyse stratigraphique de la tombe et la présence des caractères « Fu Hao » gravés sur la plupart des objets en bronze extraits de la tombe ont permis aux archéologues d’affirmer qu’il s’agissait de la tombe de la reine Fu Hao. Il s’agit actuellement de la seule tombe de la famille royale Shang dont on connaît le propriétaire et l’époque à laquelle il a vécu, et ce grâce aux inscriptions sur les os oraculaires.

 

De nombreux objets funéraires très précieux ont été extraits de la tombe de Fu Hao, entre autres, 468 récipients en bronze, 755 objets en jade, 564 objets en os et 6 800 coquillages. Ces objets sont importants de par leur nombre et leur variété. Ils possèdent par ailleurs une grande valeur artisanale et sont très beaux.

 

Ils sont considérés comme des trésors nationaux et témoignent du développement avancé du travail du bronze sous la dynastie des Shang. Ils témoignent également de la noblesse du propriétaire de la tombe. Petit à petit, grâce à l’étude de la structure du tombeau et de son contenu, les chercheurs en apprennent davantage sur la mystérieuse « Fu Hao ».

 

MA BAOCHUN est professeur à la faculté d’histoire de l’Université normale de la Capitale. Il est spécialisé en archéologie et mène des recherches sur la géographie historique pré-Qin.
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