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Les semences chinoises, une industrie qui pousse

2019-10-11 10:14:00 Source:La Chine au présent Auteur:DANG XIAOFEI
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Le 19 juin 2019, dans le village de Tangyu (province du Jiangsu), des paysans travaillent dans des rizières.
 
Les semences sont l’essence de l’agriculture, le cœur des sciences et des technologies agricoles et la source de la production céréalière. Le développement durable de l’industrie des semences assure la sécurité alimentaire.

 

Depuis sa fondation en 1949, la République populaire de Chine (RPC) a fait des semences la priorité du développement agricole. Notamment depuis le lancement de la politique de réforme et d’ouverture dans les années 1980, des percées dans la plantation et la production céréalière ont permis de nourrir 22 % de la population mondiale avec seulement 7 % des terres arables mondiales.

 

Des semences 100 % chinoises

 

Peu après la fondation de la RPC, à cause d’un faible niveau technique de sélection, les semences chinoises donnaient une production faible, la qualité et la résistance aux maladies laissant beaucoup à désirer.

 

Le riz est la plus importante culture alimentaire en Chine. Sa production représente 40 % du total de la production céréalière chinoise. Mais dans les années 1950, les plants de la majorité des variétés de riz poussaient jusqu’à une hauteur de 1,5 m, et se brisaient facilement. Plus la quantité d’eau et d’engrais était importante, plus cela devenait problématique. Il s’agissait du principal obstacle à l’augmentation de la production du riz à cette époque. Pour cette raison, Huang Yaoxiang, expert en sélection de semences de riz, a dirigé une équipe de recherche pour diminuer la taille des plants et la ramener à 80-90 cm, mais aussi les rendre résistants à l’engrais et augmenter le rendement. La production par mu est passée de 250 kg à plus de 350 kg.

 

« Il s’agit d’une percée importante dans l’histoire de la sélection des semences du riz, considérée comme la première révolution verte dans le développement agricole mondial », a dit Wan Jianmin, vice-président de l’Académie des sciences agricoles de Chine et membre de l’Académie d’ingénierie.

 

La deuxième révolution verte réside dans la transformation du riz ordinaire en riz hybride. À partir des années 1960, une équipe d’experts sous la direction de Yuan Longping a commencé les recherches, remportant un premier succès en 1973. En 1976, le riz hybride a été largement généralisé dans le pays. La production par mu est passée de 350 kg à plus de 400 kg.

 

D’après Yang Yuanzhu, expert en chef de la Société de haute technologie agricole Yuan Longping et directeur de l’Institut Yahua sur les semences du Hunan, cette nouvelle variété était formée d’hybrides combinant trois lignées. En 1973, l’équipe de Yuan Longping a lancé une recherche sur des hybrides combinant deux lignées, et a obtenu des résultats concluants en 1994. Cela lui a permis de simplifier le processus de sélection et d’augmenter la production, qui s’est élevée à plus de 450 kg par mu. Mais plus important, la généralisation de cette variété combinant deux lignées a permis la sélection de semences du super-riz hybride. La production par mu a atteint successivement 700 kg, 800 kg, 900 kg et 1 000 kg. Actuellement, la production de riz par mu en Chine est 1,71 fois supérieure à la moyenne mondiale.

 

En plus de l’augmentation continue de la production, des progrès ont également été réalisés dans la résistance aux maladies et aux insectes. Selon Wan Jianmin, les variétés développées de façon autonome peuvent résister complètement à la rayure à nécrose du riz.

 

Le blé est la seconde culture céréalière de la Chine et la principale culture vivrière dans le nord du pays. Selon He Zhonghu, chercheur à l’Institut sur les cultures relevant de l’Académie des sciences agricoles de Chine et directeur de la représentation en Chine du Centre international de l’amélioration du maïs et du blé, après 1949, la sélection des semences de blé a connu trois étapes en Chine : la résistance aux maladies, la stabilisation de la production et la prématurité ; le rabaissement, la résistance à la chute, la haute production ; la haute production, la haute qualité et la haute efficacité. « De 1949 jusqu’à maintenant, le rendement unitaire du blé a été multiplié par neuf. Les principales zones productives du blé ont connu huit ou neuf grands renouvellements de variétés, contribuant à l’augmentation du rendement unitaire et du rendement global. »

 

En plus du riz et du blé, la Chine a aussi réalisé des avancées en matière de sélection des semences de maïs, de sorgho et de pomme de terre. Elle a réussi à développer plusieurs milliers de nouvelles variétés et de nouvelles combinaisons de haute qualité et à haut rendement. Actuellement, la couverture des semences de haute qualité a dépassé 97 %, et la sélection autonome des semences est effective pour le riz, le blé et le soja. La superficie des cultures de maïs développé par la Chine est passée de 85 % à 90 % du total de la superficie des cultures de maïs. Les semences chinoises ont nourri la quasi-totalité des Chinois.

 

L’innovation autonome

 

Dans les années 1980, les agriculteurs du Hebei devaient arroser le blé à cinq ou six reprises, un mu nécessitant 300 m3 d’eau. Aujourd’hui, ils se contentent de le faire deux fois seulement et un mu ne nécessite plus que 100 m3 d’eau. De plus, la production a largement augmenté. D’après He Zhonghu, cette amélioration des variétés a été réalisée grâce à l’application de nouvelles techniques concernant la sélection de semences, l’informatique et la culture du blé.

 

L’innovation autonome est indispensable pour l’amélioration du niveau de sélection des semences céréalières. La Chine a pris plusieurs mesures pour renforcer la capacité d’innovation autonome en la matière. Le vice-ministre de l’Agriculture et des Affaires rurales Yu Xinrong a fait remarquer que la réforme sur les droits de disposition et de jouissance des découvertes technico-scientifiques dans l’industrie des semences avait considérablement stimulé l’enthousiasme dans l’innovation et accéléré l’application des découvertes technico-scientifiques. Dans le même temps, le gouvernement pousse en avant la décentralisation et la simplification administratives. Ce faisant, il cherche à dynamiser les entreprises, la réforme du système de gestion des variétés, l’ouverture de passages « verts » pour le contrôle des variétés, etc.

 

En 2011 déjà, le Conseil des affaires d’état a élaboré un Avis sur la promotion du développement de l’industrie des semences modernes, demandant aux entreprises d’accélérer la mise en place d’un système de R&D autonome et de développer la sélection de semences à des fins commerciales. Dès lors, le nombre de semences développées par les entreprises chinoises a dépassé 80 % du total. Aujourd’hui, les entreprises sont devenues les acteurs principaux de la sélection autonome des semences.

 

La Société Yuan Longping, entreprise pilote dans l’industrie des semences, investit chaque année 10 % de son chiffre d’affaires dans la R&D autonome. En 2018, 449 millions de yuans ont ainsi été investis, permettant des retombées importantes. Depuis 2015, les deux variétés de riz hybride, « long liang you » et « jing liang you », développées par Yuan Longping, se vendent à grande échelle grâce à leur rendement, leur résistance aux maladies et leur qualité. En 2018, les ventes ont dépassé 22 millions de kg, pour une superficie de plus de 30 millions de mu.

 

« Pour une entreprise, l’innovation autonome est la force motrice de son développement. Sans cela, elle n’est pas compétitive », explique Yang Yuanzhu, responsable de la R&D des deux variétés. Il a proposé aux entreprises du secteur de consolider leur plateforme d’innovation, d’augmenter l’investissement, d’améliorer le niveau et la capacité de sélection des semences à des fins commerciales, en renforçant l’application de la biotechnologie moderne dans la sélection traditionnelle. Dans le même temps, la formation d’experts au fait des exigences internationales est indispensable.

 

Le nombre de semenciers du pays est passé de 8 700 en 2011 à 3 800 aujourd’hui, mais ils sont toujours confrontés à une situation difficile en raison de leur petite taille et de leur dispersion. à cet égard, Wan Jianmin a indiqué qu’« il faut réaliser le plus tôt possible la fusion-acquisition d’entreprises afin que les petites entreprises deviennent des sociétés de vente régionales. » D’après lui, les établissements de recherche scientifique et les entreprises doivent rationaliser la division du travail et la coopération en R&D. Les premiers doivent renforcer la recherche de base et l’innovation, tandis que les seconds doivent approfondir la sélection des semences à des fins commerciales, et la recherche sur les techniques de production des semences à haute production et à haut rendement.
 

 

Un développement mondial

 

L’échange de ressources à l’échelle internationale est un facteur important de progrès pour la sélection des semences. « Le riz hybride chinois est étroitement lié à la coopération internationale. Il est le fruit de lignées puissantes, introduites de l’étranger. Le riz hybride est un exemple de l’assimilation réussie des ressources étrangères », explique Yang Yuanzhu.

 

Le riz thaïlandais, reconnu pour sa qualité, est très populaire sur le marché chinois. Yang Yuanzhu, à la tête de son équipe, a croisé des variétés pakistanaises et chinoises pour développer une variété haut de gamme dont la qualité a atteint celle du riz thaïlandais. Au cours des tests, la production par mu a dépassé 500 kg, soit le double de celle du riz thaïlandais.

 

Tout en introduisant des ressources, la Chine exporte ses connaissances en matière de sélection des semences. Les variétés du riz hybride chinois se sont généralisées et sont exploitées dans une quarantaine de pays. La Chine a signé avec les États-Unis un accord de transfert technologique du riz hybride formé d’hybrides combinant trois lignées. Actuellement, la superficie des plantations de riz hybride compte pour plus de la moitié de la superficie totale de la riziculture. De plus, le blé résistant à la rouille brune développé par la Chine est largement cultivé dans le monde.

 

Enfin, depuis les années 1980, grâce au soutien du gouvernement chinois, Yuan Longping a formé plus de 10 000 techniciens en riziculture hybride, venant de 80 pays en développement. Ces dernières années, grâce à des projets dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », la Chine aide les pays partenaires à améliorer la production du riz, en transmettant ses méthodes de sélection et ses techniques de culture.

 

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