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Agriculture chinoise 2.0

2019-10-10 16:04:00 Source:La Chine au présent Auteur:CHEN JUN
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Le 29 octobre 2018, une moissonneuse-batteuse sans pilote à Taizhou, dans le Jiangsu

 

141,75 millions de tonnes : c’est la production céréalière estivale de la Chine en 2019. La production totale de céréales a dépassé 600 millions de tonnes en Chine en 2018. Des résultats qui s’expliquent notamment par le nouveau rôle de l’intelligence artificielle dans l’agriculture moderne.

 

Une aide venue du ciel

 

Ces dernières années, les drones de pulvérisation ont montré la pleine mesure de leur potentiel dans le domaine agricole.

 

Sur les grandes plantations, la pulvérisation de pesticides et l’épandage d’engrais chimiques constituent des procédures essentielles. Avant les drones, elles étaient réalisées par un tracteur ou manuellement, mais cela comportait un risque non négligeable d’empoisonnement et le résultat était souvent inégal.

 

Dans le district de Xihua, à l’est de la province du Henan, de nombreux drones volent au-dessus des vastes champs de blé, pour pulvériser des pesticides. « C’est l’efficacité même », s’enthousiasme Yu Tianlong, qui possède un champ de blé de 340 mu (1 mu = 1/15 ha). Le printemps était autrefois la saison la plus chargée et la plus fatigante. Il lui fallait trois jours, avec ses employés, pour réaliser une seule vaporisation.

 

C’est en 2017 que Yu Tianlong a essayé pour la première fois les drones fournis par le district. Dès lors, il a pu économiser beaucoup de temps et d’argent. De fait, un drone est capable d’achever une vaporisation en six
heures, et les frais de location sont de 18 yuans par mu seulement. Avant, la rémunération de ses employés, à hauteur de 100 yuans par jour et par personne, s’ajoutait au coût des pesticides. Au total, l’exploitant réalise une économie de près de 2 300 yuans.

 

« Outre leur efficacité, ils peuvent sauver une récolte au moment critique », raconte M. Yu. La fusariose, une maladie du blé, ne dure généralement que trois à cinq jours, trop court pour une pulvérisation manuelle. Les drones permettent d’éviter les pertes majeures.

 

Pour le moment, tous les champs de blé dans le district de Xihua, soit 1,1 million de mu, sont couverts par les drones. Depuis 2016, le gouvernement local a octroyé plus de 10 millions de yuans pour leur utilisation, formant plus de 3 500 opérateurs, pouvant fournir le service dans 22 provinces, régions autonomes et villes. Chaque année, la superficie des cultures traitées par drones atteint 6,3 millions de mu, générant un revenu de plus de 50 millions de yuans. Le district de Xihua est devenu ainsi un parc industriel rassemblant l’introduction de la technologie, la recherche et le développement, la production, la vente et la formation dans l’utilisation des drones.

 

Aujourd’hui, l’utilisation de drones dans la production agricole s’est généralisée. « La Chine est un pays disposant de 1,8 milliard de mu de terres agricoles. Les dépenses en main-d’œuvre pour pulvériser des pesticides sont importantes. Les drones, qui permettent de réaliser l’opération en une ou deux minutes sur un mu de champ, ont forcément un énorme potentiel commercial », analyse Zhu Mingyan, fondateur de la SARL de Chongqing Lingchuang Yili technology, qui a misé depuis longtemps sur l’application des drones dans l’agriculture moderne.

 

 

K-2000 à travers champs

 

La ville de Jinchang, dans le Gansu, se situe dans le centre du couloir Hexi, connu pour être le « grenier nord-ouest de la Chine ». Chaque année, la récolte du blé commence pendant le mois de juillet.

 

Il s’agit du moment le plus attendu mais aussi le plus pénible pour Feng Dejin, qui habite dans le village de Meibei (district de Yongchang). Âgé de 60 ans, il cultive 30 mu de terrain, dont 20 mu de blé et 10 mu de maïs. Pour la récolte du blé, il doit louer des moissonneuses-batteuses traditionnelles et faire 20 allers et retours en tracteur entre les champs et sa maison pour transporter les céréales.

 

À ce sujet, Luo Xiwen, membre de l’académie d’ingénierie de Chine et professeur à l’université d’agriculture de Chine méridionale, indique : « La main-d’œuvre dans les régions rurales chinoises est confrontée à une pénurie structurelle. La main-d’œuvre agricole est de plus en plus âgée. Il faut donc augmenter de manière urgente la productivité, le taux d’utilisation des ressources et le rendement des terres, en utilisant des machines agricoles intelligentes. »

 

La superficie cultivée par habitant a dépassé 7 mu à Jinchang. Vaste mais peu peuplée, la ville a un besoin urgent de développer l’agriculture moderne. Selon Luo Xiwen, les moissonneuses sans pilote seraient un choix idéal.

 

Il y a plusieurs mois, l’université d’agriculture de Chine méridionale et Lovol Heavy Industry Co. Ltd., leader chinois des équipements agricoles, ont mis au point un système composé d’un équipement principal et d’un équipement secondaire basé sur le système de positionnement par satellite Beidou.

 

Par le réseau sans fil ad hoc, une moissonneuse sans pilote et un camion sans pilote destiné à transporter les céréales sont connectés pour fonctionner de concert. Quand l’entrepôt de céréales est rempli, une alarme se déclenche. La moissonneuse envoie alors un signal au camion, qui planifie automatiquement son itinéraire en fonction de la moissonneuse et de la longueur du tube de déchargement des céréales. En contrôlant sa direction et sa vitesse, la marge d’erreur de placement du camion est de moins de 10 cm.

 

« La navigation utilisée dans les machines agricoles constitue un support scientifique et technologique important pour le développement de l’agriculture intelligente », explique, Luo Xiwen, qui se dit confiant quant aux perspectives du système sans pilote dans l’agriculture moderne.

 

Rassurer les agriculteurs

 

La province du Jiangsu fait partie des six grandes zones de production du blé en Chine. Et les abondantes récoltes sous-entendent d’importants bénéfices.

 

Sur un site d’achat des céréales dans l’arrondissement de Yandu, à Yancheng (centre du Jiangsu), Shen Anming, grand producteur local, ne peut s’empêcher de sourire. À 2,32 yuans le kilo, il a gagné plus de 37 000 yuans avec la vente de son blé cette année, et la somme d’argent a été transférée immédiatement sur son compte par le système de calcul Yikatong, une sorte de carte intelligente multifonctionnelle.

 

« Ce système permet de protéger les droits et les intérêts des vendeurs de céréales », dit Jiang Qiyun, responsable du site d’achat. En utilisant l’Internet des objets (IdO) et la technologie de surveillance à distance, le système Yikatong a standardisé les procédures d’acquisition. De plus, il permet d’éviter les reconnaissances de dette et autres mauvaises pratiques.

 

Avec les progrès constants des technologies de cloud computing, de Big Data et de l’IdO, l’informatisation dans le secteur céréalier se développe rapidement en Chine. La numérisation et l’intelligence artificielle de l’industrie céréalière sont devenues une garantie importante pour sauvegarder la sécurité alimentaire nationale.

 

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