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Une coopération réussie entre un grand et un petit pays -Interview du président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh

2019-05-31 15:43:00 Source:La Chine au présent Auteur:MA YAN
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Le 25 avril dernier, une réception à Beijing célèbre le 42e anniversaire de la fondation de la République de Djibouti ainsi que le 40e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Djibouti et la Chine. (PHOTO : MA YAN)
 
 
MA YAN, membre de la rédaction

 

La Chine et Djibouti ont établi des relations diplomatiques le 8 janvier 1979. Situé dans la corne de l’Afrique, sur le détroit de Bab-el-Mandeb, Djibouti bénéficie d’une position géographique stratégique. Il est un partenaire naturel de la Chine en tant que relais important de la Route de la Soie maritime du XXIe siècle.

 

Depuis 40 ans, les deux pays se sont toujours traités sur un pied d’égalité en toute amitié et sincérité montrant une confiance réciproque à toute épreuve grâce à une coopération mutuellement bénéfique dans différents domaines. Fin avril 2019, le chef d’État de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, est arrivé en Chine pour participer à la deuxième édition du Forum « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale. Lors d’une interview à l’issue du forum, il s’est montré satisfait et fier du bon développement des relations sino-djiboutiennes depuis 40 ans et a hautement apprécié l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route ». « Elle est extraordinaire et unique », s’est-il exclamé en ajoutant que les relations entre la Chine et son pays peuvent servir de modèle de coopération entre un grand pays et un petit pays.

 

Une initiative géniale

 

En évoquant « la Ceinture et la Route », le président Guelleh n’a pas hésité une seconde à la qualifier de « géniale ». Il s’en est expliqué tout de suite après : « C’est une initiative d’un grand président et d’un grand peuple pour l’humanité. La volonté et la disponibilité du gouvernement chinois font qu’ils investissent massivement dans ce programme, et qu’ils ne cherchent pas à en tirer profit tout seuls, mais que tous les partenaires sont des éléments actifs qui profitent également de cette initiative. »

 

Depuis son adhésion à cette initiative, Djibouti a signé avec la Chine de nombreux programmes de coopération dans le cadre de « la Ceinture et la Route » qui lui ont permis de connaître de grands changements : « La coopération bilatérale est gagnante dans cette affaire », a affirmé le président.

 

L’exemple le plus emblématique est le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, qui relie la capitale de l’Éthiopie au port de Djibouti depuis octobre 2016. Les réussites se sont ensuite multipliées.

 

Inauguré en mai 2017, le nouveau port de Doraleh avec ses équipements modernes fabriqués par la firme chinoise ZPMC, aide ainsi Djibouti à accroître significativement ses capacités d’accueil mais aussi de traitement des différents types de bateaux et de marchandises, et à améliorer ses conditions et son efficacité commerciales. Le projet, financé par l’Autorité des Ports et des Zones franches de Djibouti et China Merchants Group, construit par China State Construction Harbour Construction et China Construction Eighth Engineering Division, est un succès dont Ismaïl Omar Guelleh se réjouit grandement : « La mise en service du Port de Doraleh permet à notre pays de remplir sa vocation naturelle de hub logistique et de transport. »

 

À proximité du DMP, la zone franche internationale de Djibouti a été inaugurée en juillet 2018. Financée et construite par China Merchants Group, Dalian Port Corporation et IZP Technologies, cette zone franche est ultramoderne et complète le maillon relevant des infrastructures portuaires et ferroviaires dont Djibouti s’est doté. Tout cela a déjà attiré beaucoup d’entreprises internationales et va inciter de plus en plus d’entreprises à s’implanter dans la zone franche. « La zone franche a l’ambition d’être la plus grande zone industrielle, commerciale et de libre-échange en Afrique dans une superficie qui dépasse 48 km2. Nous sommes prêts à accueillir toutes les entreprises, toutes les banques, toutes les assurances du monde entier, surtout de la Chine », a déclaré le président djiboutien. La zone franche renforcera la place de Djibouti dans le commerce et les échanges internationaux et lui offrira de nouvelles opportunités de développement et plus encore selon M. Guelleh : « C’est aussi une zone d’espérance pour les jeunes demandeurs d’emploi. »

 

En plus des infrastructures, la Chine et Djibouti ont également écrit un nouveau chapitre de coopération dans l’éducation professionnelle. En mars 2019, le président Guelleh a inauguré l’atelier Luban de Djibouti, le premier du genre en Afrique. Cette coopération répond à l’appel du président chinois Xi Jinping sur la mise en place des huit initiatives avancées lors du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine. Il avait indiqué que la Chine établirait dix ateliers Luban en Afrique afin de fournir une formation professionnelle aux jeunes Africains. « C’est quelque chose qui montre la solidité des relations sino-djiboutiennes. Ce centre est unique en son genre en Afrique et va encore ajouter des compétences à notre jeunesse », a souligné Ismaïl Omar Guelleh. Marque internationale de l’enseignement professionnel initié par la municipalité de Tianjin en Chine, l’atelier Luban est en effet dédié à l’apprentissage et à la formation des métiers ferroviaires à Djibouti.

 

Autant d’exemples qui créent une synergie entre « la Ceinture et la Route » et la stratégie djiboutienne de développement « Vision 2035 » et font dire au président Guelleh : « Djibouti remercie sincèrement le gouvernement et le peuple chinois pour leur aide et leur soutien dans son développement économique et social. »
 
La zone de libre-échange de Djibouti (DIFTZ en anglais) 
 
Un avenir radieux

 

En novembre 2017, Ismaïl Omar Guelleh avait été le premier chef d’État africain à visiter officiellement la Chine après le XIXe Congrès du Parti communiste chinois, signe de l’amitié fraternelle entre la Chine et Djibouti. Dans l’intervalle, les deux parties ont décidé de porter ensemble les relations bilatérales au niveau de partenariat stratégique, afin de promouvoir plus de coopérations pragmatiques qui conviennent parfaitement à Ismaïl Omar Guelleh : « Aujourd’hui, notre coopération s’est enrichie. Elle couvre tous les secteurs : diplomatique, commerciale, militaire, culturel, éducatif. La coopération est sincère et durable, basée sur la confiance et l’aide réciproques.»

 

Pourtant, certains pays occidentaux critiquent les investissements chinois en Afrique, affirmant que ces derniers risquent d’entraîner certains pays moins développés dans le piège de la dette. Mais le président djiboutien a indiqué : « Nous sommes un pays souverain et nous négocions avec la Chine comme avec les autres pays, dans le respect de cette souveraineté et dans l’objectif du bien-être de notre population. Contrairement à certains pays occidentaux, la Chine a accepté de financer les infrastructures dont nous avons besoin pour devenir le hub commercial régional que nous ambitionnons. »

 

À l’heure actuelle où la situation internationale est complexe et changeante avec la montée de l’unilatéralisme, du protectionnisme et du populisme, l’initiative « la Ceinture et la Route », qui fait la promotion d’une communauté de destin, est une approche gagnant-gagnant pour la croissance de l’économie mondiale et pour la gouvernance mondiale. Le président a déclaré ainsi : « La Chine a compris ce que sera le monde de demain avant eux, donc c’est de la jalousie peut-être », avant de poursuivre : « Des gens qui sont toujours pessimistes, qui cherchent toujours à discréditer les autres, et qui n’ont pas de solutions de rechange, ni de nouvelles idées et ni de perspectives, mais qui ne font que discréditer, discréditer, discréditer… Cela ne servira à rien. »

 

Ainsi, Ismaïl Omar Guelleh a affirmé que Djibouti continuerait à travailler avec la Chine afin de contribuer au développement et à un monde interconnecté et meilleur.

 

« Nous avons la certitude que nos relations avec la Chine sont parmi les plus solides qui existent et j’ai confiance dans l’avenir. La solidité de nos relations avec la Chine sont les premiers atouts qui nous permettent d’avancer et de travailler pour les générations futures et pour une ère de l’Afrique pleine de promesses », a-t-il conclu. 
 
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