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La pensée écologique ancrée dans « la Ceinture et la Route » vertes

2019-04-24 14:40:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZHOU LIN
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À la station de niveau 4 du projet hydroélectrique de Nam Ou, l’entreprise Power China a reconstruit les routes qui permettent d’accéder à la rive inférieure de la rivière, améliorant la circulation entre les villages.

 

ZHOU LIN, membre de la rédaction

 

Le 14 mai 2017, le président chinois Xi Jinping a tenu un discours lors de la cérémonie d’ouverture du premier Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale, dans lequel il a déclaré : « Nous devons appliquer un nouveau concept de développement vert, en promouvant des modes de vie et de production écologiques, sobres en carbone, circulaires et durables. Il convient de renforcer la coopération en matière de protection environnementale en vue de construire une civilisation écologique, afin d’atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030. » À l’heure où les populations sont de plus en plus sensibles à la cause du développement vert, la coopération entre la Chine et les pays partenaires de l’initiative « la Ceinture et la Route » progresse à grand pas.

 

Une rivière source d’avantages partagés

 

Le fleuve Lancang, appelé le Mékong au Laos, s’écoule sur près de 5 000 km. Il prend sa source dans les monts Tanggula sur le plateau Qinghai-Tibet, puis se dirigeant vers le sud, il traverse les hautes montagnes et crêtes escarpées du plateau Yunnan-Guizhou, avant de serpenter dans la vaste péninsule indochinoise, où il alimente des centaines de millions de personnes dans le bassin versant. Depuis les temps anciens, les Chinois et les Laotiens qui vivent au bord du fleuve exploitent l’eau d’un même fleuve. Leur destin est donc, depuis toujours, étroitement lié. Au Laos, la rivière Nam Ou est le plus grand affluent sur la rive gauche du Mékong. Cette rivière, qui coule du nord au sud, se jette dans le Mékong à proximité de la ville de Luang Prabang. Longue de 475 km, elle prend sa source à 430 m d’altitude et arrose un bassin de 25 600 km². Cette rivière Nam Ou est idéale pour la production d’électricité et le gouvernement laotien comptait bien l’exploiter à cette fin.

 

En 2008, Power Construction Corporation of China (Power China) a entamé la construction de la centrale hydroélectrique Nam Ngum cinq sur la rivière Nam Ting, au Laos. À ce moment-là, Bounpong Ketsadasak a quitté le groupe EDL (Électricité du Laos) pour rejoindre Power China (dont il est à présent un employé principal). Il a participé à l’époque à tout le processus de réinstallation des populations déplacées pour les besoins du chantier des centrales hydroélectriques sur la rivière Nam Ou et aujourd’hui, il est responsable de la commercialisation de l’électricité produite par ces centrales.

 

La Chine et le Laos sont des pays voisins, qui partagent des montagnes et rivières communes. Riche en ressources hydroélectriques, le Laos cherche à favoriser l’intégration régionale par le biais de la production d’électricité, dans l’ambition de devenir la « batterie de l’Asie du Sud-Est ». Une stratégie nationale en accord avec l’initiative « la Ceinture et la Route » proposée par le président chinois Xi Jinping. « Le succès retentissant du projet hydroélectrique de la rivière Nam Ou permettra de renforcer considérablement l’interconnexion et la coopération dans le domaine des infrastructures entre la Chine et l’ASEAN », a commenté Bounpong Ketsadasak.

 

« Les centrales hydroélectriques sur la rivière Nam Ou constituent le premier projet à l’étranger de type BOT (Build-Operate-Transfer) qui a été financé et développé par une entreprise chinoise. Power China a conçu les plans sur mesure pour tout le bassin, prévoyant d’aménager un réservoir et sept centrales. L’entreprise a étudié le terrain de façon à réduire les crues dans presque la moitié des zones touchées, en cherchant à limiter le nombre d’habitants déplacés et la surface des terres arables et forêts submergées. Les sept centrales hydroélectriques ont été réparties équitablement, pour garantir une production d’énergie continue, quelle que soit la saison », a décrit Bounpong Ketsadasak.

 

Des volontaires de la station de niveau 3 du projet Nam Ou plantent des arbres sur le campus de l’école locale dédiée aux élèves issus des campagnes.

 

Sept centrales hydroélectriques sur la Route de la Soie verte

 

Devenir la « batterie de l’Asie du Sud-Est » et un grand pays producteur d’énergie hydroélectrique sont les stratégies nationales déployées par le gouvernement laotien. Une orientation qui capte l’attention des compagnies d’électricité de Chine, de Thaïlande, de Malaisie, de France, du Japon et d’autres pays. De nombreuses sociétés hydroélectriques aux performances hors pair, qu’elles soient chinoises, laotiennes ou autres, ont répondu à l’appel d’offres concernant l’aménagement du bassin de la rivière Nam Ou. Mais au final, c’est à Power China que le gouvernement laotien a choisi de confier cette mission.

 

En 2005, Power China a commencé à s’intéresser de plus près à ce projet hydroélectrique sur la rivière Nam Ou et à en dessiner les plans en avançant l’idée d’aménager un réservoir et sept centrales. Parallèlement, l’entreprise a tenté de réduire la hauteur du barrage, dans le but de trouver l’équilibre entre avantages économiques et atténuation des effets indésirables, notamment le déplacement des populations et l’impact sur l’environnement.

 

Au Laos, la route nationale 13 est bien connue de tous, puisqu’il s’agit de l’artère principale reliant le nord et le sud du pays. Cette RN 13 longe à droite le barrage de la centrale n° 1 sur la rivière Nam Ou, laquelle est située à seulement 45 km de la célèbre ville touristique de Luang Prabang. C’est pourquoi il y a toujours beaucoup de monde qui passe par cet endroit. En conséquence, le gouvernement laotien affichait des exigences écologiques très strictes pour la construction des centrales électriques.

 

Dans ce contexte, le concept de développement écologique selon lequel la valorisation des ressources naturelles peut être une manne économique a été implanté dans tous les aspects de la construction. Trois grands principes de protection environnementale ont été suivis : premièrement, zéro dégradation de l’environnement d’origine due aux travaux ; deuxièmement, zéro hausse de la poussière liée aux granulats, car le système de traitement de ces granulats est complètement fermé ; troisièmement, zéro rejet d’eaux usées issues de la production, car l’eau rejetée est systématiquement drainée vers des bassins de décantation de type 3 pour être traitée et recyclée. Dans le même temps, des instruments de mesure de la qualité de l’eau et des dispositifs de purification sont installés à chaque installation clé d’approvisionnement en eau domestique.

 

Et le précieux exemple donné par le projet sur la rivière Nam Ou en matière de protection environnementale ne s’arrête pas là. Le service en charge du projet chez Power China a encore dressé un rapport d’études d’impact sur l’environnement. En outre, les dispositions relatives à la responsabilité environnementale, telles qu’énoncées dans les lois et réglementations en matière de protection de l’environnement en vigueur en Chine et au Laos ainsi que dans le contrat de franchise conclu entre les deux parties, ont été appliquées à la lettre, et les normes environnementales nationales et internationales les plus strictes ont été respectées.

 

Le Laos, bientôt la « batterie de l’Asie du Sud-Est »

 

À la même époque que les centrales sur la rivière Nam Ou, un autre vaste chantier hydroélectrique a été lancé : la centrale hydroélectrique de Nam Phay, située dans la province laotienne de Xaisomboun. Elle a été saluée par Khammany Inthirath, ministre laotien de l’Énergie et des Mines, qui l’a qualifiée de « projet majeur au Laos, propice au bien-être du peuple ».

 

210 millions de dollars ont été mis sur la table pour cette centrale hydroélectrique de Nam Phay, développée conjointement par la société Northern International (une filiale du groupe chinois Norinco) et EDL. En mai 2017, le projet a été connecté au réseau électrique national laotien, qui dessert quatre régions. Toute l’électricité produite par la centrale hydroélectrique de Nam Phay est transmise au réseau et alimente la zone centrale, qui comprend Vientiane, Xaisomboun et d’autres lieux. C’est la région qui consomme le plus d’électricité au Laos. L’énergie fournie par la centrale hydroélectrique de Nam Phay représente environ 10 % de l’électricité totale produite dans la région, offrant la garantie d’une alimentation électrique stable au centre économique du Laos.

 

À la centrale hydroélectrique de Nam Phay, un employé laotien prénommé Gaea inspecte avec soin un kit d’instruments. À l’obtention de son diplôme d’études secondaires, ce jeune originaire de la province de Luang Namtha a été engagé par la société Northern International travaillant sur le projet de Nam Phay. Par la suite, il a été envoyé en Chine pour y suivre un stage de formation. Il a décrit : « Mon travail ici me permet d’être au contact des dernières technologies hydroélectriques, et l’hydroélectrique est une industrie importante au Laos. Une fois que je maîtriserai bien ces technologies, je pourrai contribuer davantage au développement du secteur de l’énergie au Laos. »

 

Adoptant une approche de gestion « localisée », ce projet hydroélectrique de Nam Phay a fortement encouragé l’emploi local. Un grand nombre de techniciens et de gestionnaires ont également été formés sur place. À l’heure actuelle, le ratio du personnel est d’un employé chinois pour deux employés laotiens. Et le taux d’employés laotiens dans l’entreprise devrait atteindre, voire dépasser 70 % à l’avenir. Par ailleurs, de plus en plus d’employés laotiens seront promus à des hauts postes de direction.

 

À l’occasion du Sommet 2018 Lancang-Mekong pour la coopération des médias, un groupe de presse visite la station de niveau 2 du projet de Nam Ou.

 

Le déplacement des populations, un enjeu écologique majeur

 

La construction de gros ouvrages doit prêter attention au concept de protection environnementale ; et de même, le plan de réinstallation des habitants dans la zone aménagée doit s’en tenir à ce concept.

 

Bounpong Ketsadasak énumère les résultats du projet de réinstallation dans un village proche des centrales hydroélectriques de Nam Ou 2 : « Non seulement les villageois demeurant dans la zone du réservoir, qui logeaient à l’origine dans des abris rudimentaires et étriqués, ont emménagé dans des logements spacieux et lumineux bâtis dans un village spécialement destinés à les accueillir. Mais en plus de ces habitations, Power China a construit des écoles, des dispensaires, des bureaux et des marchés, sans oublier des temples où ces gens peuvent exercer leurs activités religieuses. Un projet de rétablissement des moyens de subsistance a été lancé. Dans ce cadre, des voies prévues pour le passage des tracteurs ont été aménagées sur une distance de 12 km, un certain nombre de villageois ont été formés à la culture du café ; et les foyers déplacés ont également reçu une aide alimentaire. Toutes ces mesures ont été déployées pour soutenir la population déplacée au cours de cette période de transition. De surcroît, les étudiants prometteurs ont reçu de la part de Power China une bourse pour partir étudier en Chine, à l’université de Wuhan. »

 

Un autre acteur majeur est intervenu au cours de la réinstallation de la population et de la restauration écologique : l’organisation internationale intitulée International Rivers. En septembre 2016, des représentants de cette organisation venus des États-Unis, de Thaïlande et de Chine ont choisi la centrale hydroélectrique de Nam Ou 6 comme sujet d’étude concret. International Rivers a mené des inspections et recherches sur place, afin d’analyser certaines questions telles que la protection de l’environnement, la réinstallation de la population déplacée, le développement de la communauté et le partage des bénéfices.

 

Jian Songfen, responsable du projet Chine pour International Rivers, a soulevé une question sensible : au moment de la démolition de l’ancien village et de la réinstallation des habitants dans le nouveau village, l’entreprise chargée du projet hydroélectrique avait promis à plusieurs reprises de leur fournir des opportunités d’emploi, mais en réalité, les habitants locaux n’ont pas du tout pris part aux travaux pour gagner leur vie.

 

Considérant la remarque de l’organisation internationale, Song Huihong, responsable de la première phase du projet hydroélectrique de Nam Ou, a répondu posément : « D’un autre point de vue, la construction de barrages a ses avantages et ses inconvénients. Nous devons donc, l’un l’autre, adopter une attitude ouverte et inclusive. Inutile de préciser que le processus de construction aura un impact sur l’environnement de la rivière. Mais nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour minimiser les dommages causés à travers nos moyens techniques et financiers, tout en protégeant le plus possible cet environnement. Nous ne cherchons pas à dissimuler la vérité aux organisations internationales, car cela nuirait à l’image des entreprises chinoises. Nous préférons les laisser constater les faits tels qu’ils sont. »

 

Les échanges et la communication ouverte permettent aux experts de se faire une idée véritable quant aux impacts réels qu’a le chantier sur l’environnement proche du réservoir, les écosystèmes et les habitants locaux. Précisons donc que les objectifs fixés concernant la préservation de la qualité de l’eau dans la zone du réservoir, la protection de la flore sur les berges ou encore l’amélioration des conditions de vie des habitants déplacés ont tous été atteints. Une réussite qu’International Rivers a reconnue.

 

En conclusion, le projet hydroélectrique de Nam Ou a promu la construction de « la Ceinture et la Route » vertes et favorisé le partage d’expérience en matière de développement vert, mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Lors de la réunion annuelle 2018 du Conseil chinois pour la coopération internationale sur l’environnement et le développement, la Chine a annoncé la création de l’Alliance internationale pour le développement vert de « la Ceinture et la Route ». L’objectif étant que l’initiative « la Ceinture et la Route », pénétrée du concept de construction écologique, devienne un consensus international et une action commune, afin de mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies . Plus de 80 organismes sont devenus partenaires de cette Alliance. À mesure que l’initiative « la Ceinture et la Route » s’approfondit et que le concept de développement vert est reconnu internationalement, l’énorme potentiel de développement que renferme la construction de « la Ceinture et la Route » vertes, ainsi que la demande colossale en la matière, seront progressivement révélés.

 

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