Accueil>Reportage spécial

La première CIIE prépare la voie au libre-échange

2018-12-03 15:22:00 Source:La Chine au présent Auteur:ZHANG HUI
【Fermer】 【Imprimer】 GrandMoyenPetit
法语词典
Un robot sur le stand du Royaume-Uni à la CIIE
 
ZHANG HUI, membre de la rédaction

 

Alors que le protectionnisme gagne du terrain sur la planète, la Chine a choisi d’organiser l’Exposition internationale d’importation de Chine (CIIE), une initiative majeure propice à l’ouverture du pays, qui apporte également un réel soutien à la mondialisation et au libre-échange. Cette première édition de la CIIE s’est clôturée le 10 novembre dernier, suite à la conclusion d’affaires non négligeables qui auront pour effet d’accélérer la transformation historique de la Chine d’un grand pays exportateur en un important marché d’importation.

 

D’après les données officielles du Bureau de la CIIE, les promesses d’achat de biens et de services d’ici un an qui ont été scellées lors de l’exposition ont totalisé un montant de 57,83 milliards de dollars, une somme qui ne représente bien sûr que la partie émergée de l’imposant iceberg que forment les importations en Chine. Selon Sun Chenghai, directeur adjoint du Bureau de la CIIE, c’est à la section de l’exposition consacrée aux équipements intelligents haut de gamme qu’ont été signées les plus grosses transactions, chiffrées à 16,46 milliards de dollars. Suivent la section sur l’alimentation et l’agriculture avec 12,68 milliards, celle sur l’automobile avec 11,99 milliards, celle sur le matériel médical et les produits de santé avec 5,76 milliards, celle sur les appareils électroniques grand public et l’électroménager avec 4,33 milliards, celle sur les vêtements, accessoires et biens de consommation avec 3,37 milliards, et enfin, celle consacrée aux services avec 3,24 milliards de dollars.

 

C’est la première fois qu’une exposition de niveau national était organisée sur l’importation. Sur le thème « Nouvelle ère, avenir partagé », cet événement a attiré plus de 3 600 entreprises de tous horizons et des participants venus de 172 pays, régions et organisations internationales, ainsi que 400 000 acheteurs.

 

Comme l’a souligné le président Xi Jinping dans le discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie d’ouverture, la CIIE ne doit pas être perçue comme un « one-man show » mettant la Chine en vedette, mais plutôt comme un chœur invitant tous les pays du globe à participer.

 

Une fabuleuse vitrine des innovations

 

Les voitures volantes d’AeroMobil, le robot joueur de tennis de table Forpheus d’Omron, le robot testeur de maquillage conçu par L’Oréal… De nombreux produits de haute technologie innovants ont été présentés à l’exposition, un vrai régal pour les amateurs de high-tech. Quelque 500 nouvelles technologies, produits et services ont été dévoilés pour la première fois à l’occasion de l’exposition, faisant office de radar des nouvelles tendances mondiales dans les divers domaines.

 

La société polonaise de machines-outils Rafamet figure parmi les chanceux qui ont fait affaire au moment de l’exposition. « Nous avons signé un contrat portant sur la fourniture d’un tour UFB 125 N destiné au reprofilage des roues pour le métro de Beijing », a déclaré le PDG de Rafamet, Emanuel Longin Wons, à La Chine au présent. Voilà environ 10 ans que les produits de cette société ont commencé à entrer sur le marché chinois et désormais, ils sont utilisés notamment pour les trains chinois à grande vitesse.

 

« Le marché ferroviaire chinois est le premier au monde. Et le réseau TGV du pays est sans égal dans le monde entier. Il s’agit donc du marché le plus important à nos yeux », a résumé M. Wons.
 
 
Fabriqué par Omron, Forpheus est le premier robot entraîneur de tennis de table
au monde reconnu par le Livre Guinness des records. PHOTOS : YU XIANGJUN)

 

Un marché énorme regorgeant d’opportunités

 

Au Centre national d’exposition et des congrès de Shanghai, construction emblématique en forme de trèfle à quatre feuilles qui a accueilli la CIIE, deux salles sur les huit de l’exposition étaient réservées aux produits alimentaires et agricoles. Elles ont remporté un franc succès, une foule de visiteurs s’amassant devant les stands proposant des dégustations. Le stand de Bord Bia (ou Irish Food Board, agence publique irlandaise qui vise à promouvoir les ventes d’aliments et d’horticulture irlandais) n’a pas fait exception : elle aussi a fait sensation avec sa distribution gratuite d’émincés de bœuf.

 

« Nous avons été le premier pays membre de l’UE à accéder au marché. C’est une nouvelle aventure palpitante qui commence pour nous », nous a confié Declan Fennell, responsable de Bord Bia pour la filière viande. À l’exposition, Bord Bia représentait 11 producteurs irlandais de produits laitiers et de viandes bovine et porcine.

 

En 2017, la Chine est devenue le troisième marché de destination des aliments et boissons en provenance d’Irlande, avec 910 millions d’euros d’exportations vers le géant asiatique, un chiffre qui a plus que doublé en l’espace de quatre ans. Aujourd’hui, la Chine constitue le deuxième marché d’exportation de viande porcine et de produits laitiers irlandais.

 

« L’Irlande, petit pays d’Europe de l’Ouest, produit 1 % du lait liquide mondial, mais représente 10 % de la production mondiale de lait maternisé », a fait savoir M. Fennell. Des données qui s’expliquent par l’environnement naturel préservé irlandais et son strict système de contrôle de la sécurité alimentaire.

 

À vrai dire, les mamans chinoises connaissent déjà très bien le lait en poudre pour nourrissons fabriqué en Irlande, comme le produit Illuma distribué par Wyeth. Mais nous avons appris que, lors de l’exposition, Bord Bia a encore signé un mémorandum de coopération stratégique avec Wyeth. Ce dernier s’est engagé à importer pour 20 milliards de renminbi de produits irlandais sur les trois prochaines années.

 

« Nous avons pu constater ces dix dernières années que plus les consommateurs chinois gagnent en pouvoir d’achat, plus ils deviennent exigeants eu égard à la qualité. Nous avons aussi vu s’élargir considérablement la gamme de produits que nous pouvons vendre en Chine. Pour donner quelques chiffres, nos exportations totales d’aliments et de boissons en 2017 ont atteint 12,6 milliards d’euros, dont près d’un milliard provenait de la Chine », a précisé M. Fennell. Interrogé sur l’importance du marché chinois pour le secteur agricole et alimentaire irlandais, Conor O’Sullivan, spécialiste du marché chinois au sein de Bord Bia, a formulé une réponse succincte, qui va droit au but : « La Chine, c’est l’avenir. » Il a poursuivi en expliquant que le pays affiche un énorme potentiel de marché, au vu de sa population et du niveau de développement dans les villes.

 

Blackmores, société australienne spécialisée dans les produits de santé naturels, est une autre firme qui considère la Chine comme un marché crucial. « Nous envisageons des opportunités très importantes pour les marques de soins de santé étrangères en Chine, car il me semble que les consommateurs chinois sont très attachés à l’idée de suivre un mode de vie plus sain. Vous savez peut-être que le gouvernement chinois a lancé une initiative baptisée “La Chine en bonne santé 2030”, dont l’objectif est d’encourager les citoyens à mieux se nourrir et fondamentalement à adopter des habitudes plus saines. Nous pensons que les vitamines et les compléments alimentaires occidentaux ont un rôle à jouer dans l’alimentation en Chine », a prédit Peter Osborne, directeur général de Blackmores pour l’Asie, qui est d’avis aussi que la médecine traditionnelle chinoise et la médecine occidentale sont hautement complémentaires.

 

Depuis l’entrée de Blackmores sur le marché chinois en 2012, les activités de l’entreprise ont connu un essor. « La catégorie des soins de santé augmente de 20 à 25 % par an. C’est une très forte croissance, la plus forte augmentation enregistrée sur les divers marchés sur lesquels nous sommes présents. Et nous attendons une dynamique continue et comptons bien investir encore sur ce marché. »

 

Une communauté interconnectée avec un  avenir commun

 

Voici une petite anecdote intéressante qui a eu lieu au moment de l’exposition. Selon l’agence de presse Xinhua, le 5 novembre dernier, le président chinois Xi Jinping, alors qu’il visitait le pavillon chinois, a invité les premiers ministres laotien et vietnamien à monter à bord du simulateur de train Fuxing, la dernière génération de TGV en Chine, pouvant rouler jusqu’à 350 km/h. Les deux invités se sont dits impressionnés par la vitesse. De même, le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, lui aussi présent à l’exposition, s’est exclamé: « Si rapide ! »

 

« Nous sommes tous à bord », a déclaré Xi Jinping.

 

Cette anecdote fait écho à la conjoncture mondiale actuelle. La mondialisation a noué d’étroites relations entre tous les pays et toutes les régions, désormais tous interconnectés. Conscient de cette situation, le président Xi Jinping a martelé dans son discours à la cérémonie d’ouverture de la CIIE : « La Chine ne cessera pas ses efforts en faveur d’une économie mondiale ouverte ! Et la Chine ne cessera pas ses efforts en faveur d’une communauté marchant vers un avenir commun pour l’humanité ! » Tout en proclamant son ferme soutien au libre-échange et au système commercial multilatéral, le président Xi a également annoncé que la Chine avait pris de nouvelles mesures afin d’élargir l’accès à son marché, d’accroître les importations, d’encourager l’instauration d’un environnement commercial de classe mondiale, favorisant ainsi son ouverture. Son discours, devenu un sujet de conversation populaire tout au long de l’exposition, a sans nul doute affermi la confiance des entreprises étrangères dans le marché chinois.

 

En commentaire sur l’importance accordée par le président Xi Jinping à l’innovation pour le commerce et la croissance économique et au sujet des perspectives de coopération entre la Chine et le Royaume-Uni, Liam Fox, Secrétaire d’État britannique au commerce international, a exprimé : « L’innovation est essentielle dans tous les domaines pour continuer à faire progresser le commerce. Elle permet d’améliorer notre efficacité, et en règle générale, d’élargir le champ des technologies disponibles. Combinés, l’innovation et le commerce fournissent une vaste gamme de produits à des prix toujours plus abordables au profit d’un large éventail d’individus. »

 

C’était la cinquième fois cette année que M. Fox se rendait en Chine. À ses yeux, ses visites fréquentes témoignent de l’engagement du gouvernement britannique à consolider sa relation bilatérale avec la Chine. M. Fox a affirmé : « Nous sommes ravis que la Chine poursuive ses efforts pour ouvrir ses portes, en augmentant ses importations de biens et de services et en améliorant l’environnement commercial. Nous nous réjouissons des appels lancés par le président Xi, exhortant l’assouplissement des restrictions en matière d’investissement dans les secteurs de l’éducation et de la santé. J’attends avec impatience l’élaboration d’un calendrier clairement défini pour la libéralisation. Dans le même temps, nous encourageons également la Chine à aller encore plus loin dans ses efforts d’ouverture. »

 

Pour M. Fennell de Bord Bia, le mot d’ordre dans le discours de Xi Jinping n’était autre que la libéralisation du commerce, qui selon lui, aura pour effet de rendre l’environnement commercial chinois plus ouvert et transparent. « Les signaux sont tous positifs. Nous sentons bien la détermination de la Chine à poursuivre son ouverture et avons déjà constaté des initiatives concrètes. En témoigne l’autorisation d’accès au marché chinois qu’a obtenue notre viande de bœuf », a cité M. Fennell comme exemple.

 

M. Osborne de Blackmores estime que l’environnement commercial en Chine s’améliore constamment. « J’ai le sentiment que le système et les processus (qui permettent aux entreprises étrangères de gérer leurs affaires en Chine) deviennent plus efficaces. Et honnêtement, dans certains endroits en Chine, il est beaucoup plus efficace qu’ailleurs en Asie. D’après moi, ces cinq dernières années, la Chine a connu des changements très rapides qui ont permis aux entreprises étrangères de faire des affaires plus facilement. » M. Osborne a trouvé le discours du président Xi fort encourageant, car il ne traitait pas uniquement de l’ouverture du marché, mais aussi de la modernisation des modes de consommation, de l’expansion du libre-échange et de l’innovation. « En tant que société étrangère, ce sont autant de sujets auxquels nous nous intéressons tout particulièrement », a commenté M. Osborne.

 

Le président de la société pharmaceutique suisse Roche, M. Christoph Franz, a adhéré au point de vue de M. Osborne quant à l’amélioration de l’environnement commercial en Chine : « Par exemple, nous avons constaté l’accélération des délais d’approbation des médicaments nouveaux et innovants par les autorités sanitaires chinoises. »

 

« Cette première CIIE marque une étape historique dans la promotion des importations en Chine, envoyant au monde un signal très positif. Et je ne peux que féliciter le pays pour le rôle de leadership qu’il a choisi d’assumer. J’ai été impressionné par l’engagement fort que le président a affiché face au monde pour ce qui est de la création d’une société ouverte et collaborative. Telle est déjà la contribution de la Chine », a assuré M. Franz à La Chine au présent.

 

Pour Gordon Hardie, président du service Aliments et ingrédients au sein de Bunge Limited, une entreprise agroalimentaire américaine, l’ouverture était le message fort et clair transmis par le président Xi à travers son discours. « Vous savez, le monde tourne grâce au commerce ouvert, et l’innovation est portée par le commerce. Il faut un commerce ouvert entre toutes les nations, qui serve de plate-forme permettant à chaque pays de progresser et de rehausser son niveau de vie. Telle est la voie à suivre », a conclu Gordon Hardie.

 

Partager:

Copyright © 1998 - 2016

今日中国杂志版权所有 | 京ICP备10041721号-4

京ICP备10041721号-4