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Le Dialogue stratégique Chine-France renforce la stabilité des relations sino-européennes

2022-01-17 15:28:00 Source:La Chine au présent Auteur:TIAN DEWEN*
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Le 22e Dialogue stratégique Chine-France à Wuxi (Jiangsu), le 13 janvier 2022

Le 13 janvier 2022, Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français, est venu rejoindre le conseiller d’État chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi en Chine pour participer au 22e Dialogue stratégique Chine-France qui s’est tenu à Wuxi (Jiangsu). Le vice-président chinois Wang Qishan et le vice-premier ministre chinois Liu He se sont aussi entretenus avec M. Bonne par liaison vidéo. Cette rencontre institutionnelle a démontré la volonté de la Chine et de la France de mettre davantage en valeur le rôle phare stratégique de la diplomatie au niveau des chefs d’État, de souligner le rôle pilier de la coopération pragmatique dans les relations bilatérales et de renforcer le rôle exemplaire des relations Chine-France dans les relations Chine-UE. Dans un contexte difficile où la pandémie de COVID-19 fait toujours rage aux quatre coins du globe, où la reprise économique mondiale est lente et où le monde fait toujours face à de « grands changements jamais vus depuis un siècle », la Chine et la France considèrent leur dialogue stratégique comme le prélude de leur relation diplomatique de 2022, d’où émanent des signaux positifs pour le développement à venir des relations Chine-France et Chine-UE.

Il va sans dire qu’en 2021, les relations Chine-UE ont rencontré de nouveaux défis. Dans l’UE, des forces anti-Chine se sont effrontément ingérées dans les affaires intérieures de la Chine et ont fréquemment suscité des incidents diplomatiques autour des questions touchant à Taiwan, au Xinjiang, à Hong Kong et à la mer de Chine méridionale. L’Accord global sur les investissements Chine-UE s’est heurté à une résistance politique au Parlement européen, certains États membres de l’UE tentant de remettre en cause le principe d’une seule Chine afin de servir leurs intérêts personnels. Néanmoins, la situation globale de la coopération pragmatique Chine-UE reste stable, et des progrès significatifs ont été remportés, malgré la pandémie de COVID-19. En 2021, la coopération économique et commerciale Chine-UE s’est développée en dépit de la conjoncture peu propice. Le volume annuel des échanges commerciaux a dépassé les 800 milliards de dollars, soit une hausse de 30 % d’une année sur l’autre. Les deux parties ont un large consensus sur la préservation du multilatéralisme et le renforcement de la gouvernance mondiale, et ont obtenu des résultats substantiels dans la lutte conjointe contre le changement climatique et l’épidémie. En 2021, l’Accord sur les indications géographiques entre la Chine et l’UE est entré en vigueur ; des mécanismes de dialogue de haut niveau dans les domaines de l’environnement, du climat et du numérique ont été officiellement lancés ; et le nombre de trains de fret Chine-Europe a atteint un nombre record. Face aux « grands changements jamais vus depuis un siècle », le développement régulier des relations Chine-UE est devenu un facteur important de stabilité dans un monde d’instabilités. La tenue de ce 22e Dialogue stratégique Chine-France a montré la volonté commune des deux parties de faire progresser fermement la coopération Chine-France et Chine-UE, ce qui contribuera à renforcer davantage la stabilité des relations Chine-UE.

Premièrement, renforcer la stabilité des relations Chine-UE est l’aspiration commune de la Chine et de la France. En 2022, la France assume à nouveau la présidence tournante de l’UE après 2008, et les relations Chine-France jouent un rôle de premier plan dans les relations Chine-UE. Dans le courant de l’année, la France organisera ses élections présidentielles ; tandis que le Parti communiste chinois tiendra son XXe Congrès national. Au cours de ce tour de dialogue, les deux parties ont exprimé la volonté de faire de la diplomatie au niveau des chefs d’État une priorité axée sur les importants consensus atteints par les deux présidents, pour alimenter encore la bonne dynamique de la coopération pragmatique Chine-France et Chine-UE. Les deux parties sont convenues de continuer à promouvoir la coopération en matière d’aviation, d’aérospatiale, de produits agroalimentaires, d’énergie nucléaire, de partenariats en marchés tiers et de domaines écologiques et numériques, tout en explorant la coopération sur les mégadonnées et l’informatique en nuage, afin de mettre en œuvre un à un des projets de coopération bilatéraux et des initiatives conjointes. Selon M. Bonne, la partie française s’oppose à la politisation du sport, et les athlètes français attendent avec impatience de participer aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing. La Chine et la France ont chacune exprimé de bonne foi vouloir respecter les intérêts fondamentaux et les préoccupations majeures de l’autre. Elles partagent des opinions identiques ou similaires sur des questions de taille, avec l’espoir commun de renforcer leurs relations bilatérales. Sur cette base, les relations Chine-France devraient faire figure d’exemple pour ce qui est du développement sain des relations Chine-UE.

Deuxièmement, une politique étrangère indépendante est la norme commune des relations Chine-UE. La Chine et la France adhèrent toutes deux à des politiques étrangères indépendantes, renforcent la confiance mutuelle par le dialogue et la consultation, et approfondissent leur coopération dans un esprit de bénéfice mutuel et de résultats gagnant-gagnant. Il s’agit d’une condition préalable importante pour le développement durable et sain des relations sino-françaises. Lors de ce tour de dialogue, la partie française a dit faire grand cas de l’amitié nouée entre les deux chefs d’État, et attacher une grande importance à la communication stratégique entre la France et la Chine. La Chine a toujours été un fervent partisan de l’intégration européenne et estime que l’Europe, en tant que force indépendante, est un élément important de la multipolarisation mondiale et qu’elle devrait jouer un rôle plus important au niveau international. Et peu importe que les relations Chine-UE soient bonnes ou qu’elles connaissent des revers, cette politique ne changera pas. La France est un promoteur actif de l’« indépendance stratégique » de l’UE, et la coopération sino-française est d’une grande importance pour promouvoir une coopération Chine-UE qui ne soit pas perturbée par des forces extérieures. M. Bonne a déclaré que l’Europe continuerait à adhérer à son indépendance stratégique, et que l’Europe et la Chine ne devraient pas entrer en opposition ou en confrontation, mais plutôt renforcer davantage la confiance mutuelle et faire progresser les coopérations concrètes, en maintenant leur partenariat de haut niveau.

Troisièmement, la coopération sino-française est une pierre angulaire capitale pour le système multilatéral de gouvernance mondiale. Dans le monde d’aujourd’hui où le spectre de l’unilatéralisme plane toujours, la Chine et la France, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, jouent un rôle essentiel en faveur de la paix et de la sécurité dans le monde, pour le maintien de l’ordre international multilatéral. Lors la visite du président chinois Xi Jinping en France en 2019, le président français Emmanuel Macron avait également convié la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne d’alors Jean-Claude Juncker à venir assister à un forum sur la gouvernance mondiale, preuve de la volonté résolue de la Chine et de l’UE de diriger main dans la main la coopération en matière de gouvernance mondiale. À l’occasion de ce dialogue, les deux parties ont échangé leurs opinions sur la lutte contre l’épidémie de COVID-19 et l’amélioration de la gouvernance mondiale. M. Bonne a remercié la Chine d’avoir soutenu la France dans son combat contre l’épidémie et a salué le rôle actif de la partie chinoise dans la lutte mondiale contre la pandémie. La coopération sino-française dans le cadre du dispositif COVAX a démontré la ferme détermination des deux pays à favoriser un accès équitable à la vaccination contre le COVID-19 dans le monde. Dans ce tour de dialogue, les deux parties ont réaffirmé leur adhésion au multilatéralisme, tout en coordonnant leurs positions respectives sur des questions mondiales telles que la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité, mais aussi sur des dossiers régionaux brûlants tels que la question du nucléaire iranien, de l’Afghanistan et de la Birmanie, ce qui marque leur volonté commune de renforcer la gouvernance mondiale multilatérale.

2022 devrait être une année entre opportunités et défis pour la coopération Chine-UE. La reprise économique européenne risque de stagner à cause de l’épidémie de COVID-19. Selon les prévisions de la Commission européenne, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’UE-27 devrait ralentir et tomber à un taux de 4,3 % en 2022 ; la Banque centrale européenne, de son côté, s’attend à ce que la croissance économique dans la zone euro (composée de 19 nations) décélère pour s’établir à 4,2 % en 2022. À l’heure actuelle, la France est l’un des pays européens les plus gravement touchés par le nouveau variant Omicron, avec un niveau record de cas confirmés chaque jour. Dans ce contexte, les inquiétudes et les craintes de la société française, voire de la société européenne, envers le développement stable sur le long terme de la Chine pourraient repartir à la hausse, la possibilité de nouveaux mouvements sino-sceptique n’étant pas exclue. Pour cette raison, il s’avère impératif que les deux pays émettent en permanence des signaux positifs par le biais d’échanges politiques de haut niveau. Le vice-président chinois Wang Qishan a déclaré lors de ce dialogue que le principe d’« harmonie par-delà les différences », qui a fait ses preuves dans la construction européenne, devrait aussi devenir le principe directeur des relations Chine-UE. La Chine est disposée à observer les principes de respect mutuel, d’ouverture et de coopération avec l’UE, pour que les deux parties puissent parvenir à une prospérité commune. La volonté à collaborer et les projets de coopération exposés lors de ce 22e Dialogue stratégique Chine-France joueront un rôle directeur dans la stabilisation de la situation globale des relations Chine-UE.

*TIAN DEWEN est directeur adjoint et chercheur de l’Institut d’études européennes de l’Académie des sciences sociales de Chine.

 

 
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