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L’OMC et la Chine, vingt ans plus tard : une combinaison gagnante

2022-01-05 16:10:00 Source:La Chine au présent Auteur:Tom Pauken II
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Des ouvriers soudent l’anneau de renforcement des réservoirs de GNL dans l’atelier de production de Cosco Shipping, dans la Zone de développement économique et technologique de Lianyungang (Jiangsu), le 3 novembre 2021.
 

Notre monde sera toujours sujet à de constants changements rapides dans les dimensions politique, culturelle, sociale et surtout, économique. Dans ce contexte, des mécanismes de gouvernance mondiale, tels que les Nations Unies (ONU) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), sont plus que jamais nécessaires en qualité d’arbitres neutres, à l’heure où les technologies et les entreprises sont bien plus interconnectées qu’avant. Malgré les récents vents de protectionnisme commercial et les accès de fièvre anti-chinoise qui se répandent aux quatre coins du globe, les gouvernements souverains des États-nations et des puissances régionales doivent trouver des moyens de communiquer et de collaborer ou, à défaut, courir le risque d’affronter de plus grandes catastrophes.

 

Par conséquent, nous devrions célébrer, et non dénigrer, le 20e anniversaire de cette date sacrée du 11 décembre 2001, jour où la Chine a été accueillie au sein de l’OMC en tant que 143e membre à part entière. Et depuis son accession à l’OMC, en effet, l’économie chinoise a connu une période d’essor, mais à y regarder de plus près, la majeure partie du globe en avait également profité à l’époque. En augmentant considérablement l’offre de biens et de produits directement proposés aux consommateurs du monde entier, les fabricants et exportateurs chinois avaient largement contribué à contenir l’inflation mondiale.

 

L’adage selon lequel « on n’a rien sans rien » signifie que tout avantage économique implique un certain coût. Bien que les consommateurs aient pu acheter des produits à des tarifs moindres, les bases manufacturières américaines et européennes ont été durement fragilisées : dans les pays développés, l’on a vu de nombreuses usines fermer leurs portes et délocaliser leurs activités en Chine en raison des coûts de production moins élevés là-bas. Néanmoins, le « centre de gravité » du monde se déplaçait déjà vers l’Asie dans le domaine de la fabrication et des exportations. De facto, le déclin du secteur manufacturier en Occident était sans conteste une tendance inévitable et irréversible.
 
 

 

La « Longue Marche » de la Chine pour accéder à l’OMC

 

La route fut longue et sinueuse avant que la demande d’adhésion de la Chine à l’OMC ne soit validée, car les États-Unis placèrent de nombreux obstacles sur son chemin aux premières étapes. Selon les exigences, Beijing ne pouvait plus créer de « zones économiques spéciales » conférant des traitements préférentiels en matière de réglementation fiscale et commerciale. Le gouvernement chinois devait appliquer les mêmes règles et taux d’imposition partout dans le pays. En outre, la Chine avait pour consigne d’abaisser ses droits de douane globalement, de réserver un environnement d’affaires équitable aux entreprises étrangères cherchant à se développer en Chine, et de se conformer aux règles établies par l’OMC ainsi qu’aux jugements sur les différends commerciaux rendus par les tribunaux de l’organisation.

 

Le 10 juillet 1986, la Chine a demandé à reprendre son siège au GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), conclu en 1947. Et après plus de quinze années d’efforts pour faire avancer son dossier, la Chine a fini par obtenir satisfaction. Et depuis lors, Beijing est un bon partenaire de l’OMC. La Chine a mis en place un cadre de lois, réglementations et politiques unifié et transparent, qui reste en phase avec les règles de l’OMC.

 

La Chine soutient depuis toujours la mise en place d’un système commercial multilatéral. Elle a également ouvert des centres de recherche relevant de l’OMC à Beijing, Shanghai et Shenzhen. La Chine est devenue le premier partenaire commercial de plus de 120 pays et régions, dont une foule de marchés émergents ainsi que plusieurs grandes économies développées. Apparemment, beaucoup de personnes oublient souvent que la Chine est le deuxième importateur mondial, et c’est problématique. Il convient de noter que les fabricants chinois doivent s’appuyer sur l’importation de matières premières venant de pays en développement en Afrique et en Amérique du Sud, ce qui donne lieu à une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties.
 
 

 

La Chine apprend vite

 

La directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a souvent fait l’éloge de la Chine et de sa participation au sein de la plateforme commerciale mondiale. Plus tôt ce mois-ci, elle a organisé une réunion Zoom avec le premier ministre chinois Li Keqiang. Au cours de cet appel, elle a réaffirmé l’estime que l’OMC porte à la Chine, pays qui joue un rôle constructif et agit en partenaire loyal avec le milieu des affaires africain. Elle a souligné que la Chine s’est brillamment illustrée en modèle exemplaire auprès des pays en développement, qui peuvent apprendre de l’essor rapide qu’a connu la Chine.

 

Peu de temps après l’entrée de la Chine à l’OMC, le porte-parole de l’OMC, Keith Rockwell, a dit des diplomates chinois qu’ils apprenaient vite, car de manière générale, ils écoutent patiemment, observent avec attention et sollicitent les conseils de tout un chacun pour approfondir leur expérience et apprendre à travailler comme il se doit à l’OMC, a-t-il déclaré.

 

La Chine est actuellement le fer de lance des réformes de l’OMC. En 2019, la ville de Shanghai a accueilli la réunion ministérielle de l’OMC. Ces dernières années, Beijing a servi de moteur aux campagnes de coopération mondiale pour lutter contre la pandémie de COVID-19, en faisant avancer les discussions multipartites, les accords de libre-échange et les initiatives de déclarations conjointes. Les entreprises chinoises se mondialisent en injectant davantage d’IDE sortants (investissements directs à l’étranger) dans les entreprises des pays du monde entier. L’introduction par Beijing de l’initiative « la Ceinture et la Route » ainsi que l’approbation de l’accord de coopération Sud-Sud des Nations Unies pour le développement durable ont démontré à quel point la Chine peut amener des progrès pragmatiques et précieux en faveur de la réduction de la pauvreté dans les pays les plus pauvres.

 

Maintenir le cap vers la prospérité

 

La Chine continue d’ouvrir son économie pour le plus grand bien de l’économie mondiale, tandis que l’OMC s’impose comme un organe enclin à faciliter le commerce. La valeur des importations chinoises de marchandises est passée de 244 milliards de dollars en 2001 à 2 060 millions de dollars en 2020. Selon la CGTN, le nombre d’entreprises étrangères implantées en Chine a bondi et s’élève aujourd’hui à plus de 430 000, contre 20 000 il y a deux décennies. Et l’économie chinoise est restée ouverte et résiliente aux jours les plus sombres et aux heures les plus difficiles de la pandémie de COVID-19 l’année dernière, notamment au moment du confinement de Wuhan entre le 23 janvier au 15 avril. À ce moment-là, les villes chinoises étaient telles des villes fantômes, avec la nation soumise à un confinement partiel.

 

Entre-temps, le gouvernement chinois a mis en œuvre de nouvelles politiques pour s’adapter à notre monde en évolution, ce qui profitera à l’OMC et à ses États membres. Beijing poursuit dans sa voie de la « double circulation », qui adhère sans discontinuer aux idées du mondialisme et du libre-échange, mais en mettant plus que jamais l’accent sur le secteur des services et sur la croissance de la consommation intérieure. La Chine pourrait bientôt se hisser au rang du plus grand importateur mondial, et son économie pourrait devenir beaucoup plus importante que le marché américain.

 

L’augmentation de la consommation intérieure de la Chine est le critère qui changera véritablement la donne. Réfléchissons-y un instant : si les États-Unis sont la nation la plus riche et la plus puissante au monde, c’est parce que les consommateurs américains déboursent des sommes faramineuses pour acheter des importations. Mais si la Chine s’érige en gros acheteur d’importations, les Chinois pourront avoir un impact plus important et plus profond sur les affaires mondiales.

 

*Tom Pauken II est analyste géopolitique spécialiste des affaires de la région Asie-Pacifique, qui vit à Beijing.

 

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