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Un engagement plus profond et plus large

2022-01-05 14:28:00 Source:La Chine au présent Auteur:DAVID MONYAE
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Un nouveau terminal construit par la Chine à l’aéroport international Kenneth Kaunda de Lusaka (Zambie) le 9 août 2021.

 

La huitième conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) s’est tenue à Dakar, au Sénégal, du 29 au 30 novembre 2021. Conformément à la tradition, le forum a produit le Plan d’action de Dakar (2022-2024), qui identifie une série de domaines d’intervention dans lesquels la Chine et l’Afrique poursuivront des intérêts communs.

 

Ce plan réaffirme d’abord les principes et les valeurs qui sous-tendent les relations sino-africaines ; la sincérité, les résultats, l’amitié, la bonne foi et la poursuite du bien commun et des intérêts partagés, entre autres. Le plan indique, par ailleurs, que la Chine et les pays africains doivent adapter leurs relations à un environnement changeant, tout en maintenant leur complémentarité stratégique. La conférence du FCSA 2021 a ainsi permis de développer neuf programmes qui s’étaleront sur les trois prochaines années. Il s’agit notamment de l’innovation numérique, de la promotion des investissements, de la réduction de la pauvreté et du développement agricole, des programmes médicaux et de santé, entre autres.

 

Coopération politique

 

La confiance politique mutuelle a toujours été le fondement des relations sino-africaines et le Plan d’action de Dakar l’a souligné. La Chine et l’Afrique se sont engagées à renforcer leur coopération politique à travers des visites de haut niveau, la collaboration des partis politiques et la coopération des gouvernements locaux et provinciaux au cours des trois prochaines années. Elles coopéreront également au niveau régional, où la Chine s’engagera avec les organisations africaines et l’Union africaine (UA). Un procédé nécessaire pour intégrer les perspectives régionales et continentales dans les relations sino-africaines.

 

Depuis le début de leurs relations modernes, la Chine et les pays africains ont coopéré pour rendre le système international plus équitable et démocratique. De fait, 26 pays africains ont voté pour le rétablissement de la République populaire de Chine aux Nations unies en 1971. La conférence ministérielle de Dakar du FCSA a continué de mettre l’accent sur le développement des vaccins, le changement climatique, les Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022 et l’économie numérique. Cette coopération globale et à plusieurs niveaux maintiendra la stabilité de la relation et garantira que l’Afrique et la Chine comprennent et protègent leurs intérêts stratégiques. En effet, la communauté de destin sino-africaine ne peut se réaliser que lorsque les deux parties sont sur la même longueur d’onde politique.

 

La conférence du FCSA a également permis de produire un plan de coopération économique dynamique qui aidera les deux parties à s’adapter aux changements de l’économie mondiale, tout en mettant l’accent sur la compatibilité de leurs voies de développement respectives. Le Plan d’action de Dakar s’engage à moderniser le secteur agricole, les infrastructures et l’industrie de l’Afrique. Des objectifs conformes à l’Agenda 2063 de l’UA, dans lequel l’industrialisation, l’intégration économique et la sécurité alimentaire sont des priorités. La modernisation de l’agriculture africaine, par l’agro-industrie locale et l’adoption de technologies modernes, offrira également à l’Afrique l’occasion de tirer parti de l’énorme marché chinois pour certains de ses produits.

 

Le partenariat industriel et la coopération concernant les capacités de production sont importants pour la transformation économique de l’Afrique, et la faire passer d’une économie reposant sur les matières premières à une économie axée sur la technologie. L’industrialisation favorisera encore les investissements chinois en Afrique, tout en stimulant les exportations du continent vers la Chine. Le plan fixe un objectif de 300 milliards de dollars d’exportations africaines vers la Chine, et cela ne peut être atteint que par l’industrialisation et un climat d’investissement amélioré.

 

Au total, la Chine a engagé 10 milliards de dollars en investissements, 10 milliards pour le financement du commerce, 10 milliards de lignes de crédit, et 10 milliards de dollars supplémentaires pour ses droits de tirage spéciaux au FMI. Ces interventions financières donneront à l’Afrique un bol d’air économique. L’introduction du volet de coopération sur l’économie numérique garantira que les deux parties profitent de ce secteur de plus en plus important au niveau mondial.

 

Un focus sur les gens

 

Le Plan d’action de Dakar attache également une attention particulière à la sphère socio-culturelle. Les relations entre la Chine et l’Afrique ne peuvent se développer sans une compréhension culturelle et sociale mutuelle. À cette fin, le plan d’action s’engage à promouvoir les relations interpersonnelles par le tourisme, les échanges culturels, la collaboration entre les médias, les universités et les organisations non gouvernementales, et la participation des jeunes et des femmes.

 

En outre, les deux parties travailleront ensemble au renforcement du secteur de la santé et de l’éducation en Afrique, au développement des ressources humaines par le biais de bourses et de formations, la promotion de la science et de la technologie et l’échange d’idées sur les stratégies de réduction de la pauvreté. La Chine s’est engagée à fournir un milliard de vaccins contre le COVID-19 à l’Afrique. Une contribution importante pour vaincre la pandémie sur le continent, qui peine toujours à accéder aux vaccins.

 

L’un des résultats majeurs de la conférence est peut-être l’accent mis sur le développement vert, une question importante à la fois pour la Chine et l’Afrique. Des programmes comme l’innovation verte, le transfert de technologie et l’énergie à même d’atténuer les effets du changement climatique. Des effets qui ont un impact de plus en plus dévastateur sur l’Afrique, que ce soit en raison des inondations, de la désertification et des canicules. Il s’agit, de fait, d’un domaine stratégique pour la collaboration entre la Chine et l’Afrique.

 

Le Plan d’action de Dakar porte sur toutes les bonnes choses. Cependant, les deux parties doivent s’assurer que cela ne reste pas lettre morte en mettant en place des mécanismes pragmatiques. Des structures comme le Comité de suivi chinois du FCSA et le corps diplomatique africain en Chine doivent collaborer pour suivre la mise en œuvre des programmes du FCSA.

 

De plus, les investissements et les projets d’infrastructure chinois auront besoin d’une gouvernance saine et solide pour se matérialiser. Il appartient aux pays africains de mettre en place des politiques et des mesures pour attirer et retenir ces investissements. Les États africains doivent également développer des capacités de gestion efficace des projets qui sont exécutés et financés par des entités chinoises. Aujourd’hui, la balle est dans le camp de l’Afrique, qui doit faire sa part pour faire des engagements du FCSA, une réalité.

 

*DAVID MONYAE est directeur des études afro-chinoises à l’Université de Johannesburg, Afrique du Sud.

 

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