Accueil>Opinions

Le monde se tournera vers la Chine pour se relancer après le COVID

2021-12-01 11:31:00 Source:La Chine au présent Auteur:WILLIAM JONES
【Fermer】 【Imprimer】 GrandMoyenPetit
法语词典

Certains « plaisantins » dans les médias financiers internationaux pavoisent quelque peu : ils prédisent l’écroulement imminent de l’économie chinoise, en soulignant le ralentissement de la croissance du PIB du pays au troisième trimestre, qui s’est élevée à 4,9 % par rapport à la même période de l’année dernière. La croissance a été beaucoup plus faible que les 18,3 % du premier trimestre et les 7,9 % du deuxième trimestre. Ces médias se sont particulièrement attardés sur la crise d’Evergrande et les récentes pénuries d’électricité en Chine. Le Financial Times de Londres a claironné : « L’industrie chinoise ralentit alors que les problèmes immobiliers et énergétiques frappent l’économie. » De son côté, Bloomberg a indiqué que « l’économie chinoise s’affaiblit à mesure que le pouvoir se resserre, les règles COVID font mal ». Mais comme cela a si souvent été le cas dans le passé, les oracles de la presse financière londonienne et new-yorkaise se trompent. La Chine a inauguré la 4e Exposition internationale d’importation de Chine à Shanghai début novembre et la participation des entreprises internationales est assez importante, avec de nombreuses sociétés de haute technologie désireuses d’exploiter le marché chinois. L’ouverture de l’exposition cette année est également un signe très positif pour le monde : l’économie commence à reprendre vie au lendemain de la pandémie de COVID. La capacité de la Chine à maîtriser rapidement la pandémie et à maintenir des mesures strictes pour empêcher la propagation des nouvelles souches lui a permis de garder intactes une grande partie de ses chaînes industrielles pendant cette période difficile.

 

En réalité, les trois premiers trimestres ont vu la Chine enregistrer une croissance du PIB de 9,8 %, bien au-dessus de l’objectif de croissance annuelle de plus de 6 %. De plus, le troisième trimestre a vu la reprise économique mondiale ralentir par rapport au deuxième trimestre en raison d’un éventail de facteurs, notamment la pandémie qui fait rage, la flambée des prix des matières premières, les pénuries de main-d’œuvre et les conditions météorologiques extrêmes. Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué dans ses prévisions d’octobre que l’économie chinoise connaîtra une croissance de 8 % en 2021, tandis que l’économie mondiale dans son ensemble augmentera de 5,9 %. Ces deux prévisions sont en baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport à celles de juillet. Toutefois, la projection de croissance de 8 % reflète la confiance du FMI dans l’économie chinoise.

 

Cependant, les commentateurs internationaux ont, comme souvent, du mal à comprendre les rouages de l’économie chinoise, qui combine flexibilité du mécanisme de marché et mécanisme de sécurité fourni par la main forte des autorités centrales. La réaction de la Chine aux deux crises évoquées ci-dessus révèle le fonctionnement de ce mécanisme. En ce qui concerne Evergrande, la dette naissante de l’entreprise est en grande partie due à l’expansion spéculative du secteur du logement. Le resserrement des restrictions, par le gouvernement, sur l’investissement dans le logement pour des profits spéculatifs tout en promouvant le concept de logement « pour les gens », a coupé l’herbe sous les pieds d’Evergrande et de ses investisseurs internationaux. Contrairement à la plupart des gouvernements occidentaux confrontés à des difficultés similaires, le gouvernement chinois ne va pas renflouer l’entreprise avec des fonds publics. Des parties de la société ont été vendues et certains investisseurs devront se refaire une « beauté » financière. En fin de compte, cela n’affectera pas sérieusement l’économie chinoise dans son ensemble.

 

Pour ce qui est des pénuries d’électricité, de nombreux aspects pourraient être pris en compte, allant de l’objectif du pays d’atteindre son pic d’émissions de carbone et la neutralité carbone à la demande croissante d’électricité. Cependant, l’un des principaux problèmes a été la hausse rapide du prix du charbon. Cela avait peu à voir avec le prix du charbon au « point de production », mais comme c’est souvent le cas avec les prix de l’énergie, avec la spéculation sur le marché à terme. Le 19 octobre, la Commission nationale pour le développement et la réforme a réuni les principales entreprises charbonnières, l’association de l’industrie et le Conseil chinois de l’électricité pour étudier les moyens d’intervention. Dans le même temps, il a envoyé une équipe à la Bourse des produits de Zhengzhou, où se tenait un symposium. Les mouvements de prix des contrats à terme sur le charbon thermique depuis le début de l’année ont été analysés lors du symposium et cela s’est conclu par la décision de réprimer sévèrement les paris spéculatifs malveillants sur les contrats à terme sur le charbon thermique et de fixer une limite maximale de 10 % à la hausse ou à la baisse de la fluctuation quotidienne des prix. Après la mise en œuvre de cette série de mesures, le marché des capitaux a réagi, et le marché à terme du charbon et le marché boursier ont chuté simultanément. Alors que les prix sont encore largement déterminés par le « fonctionnement du marché », lorsque le marché devient erratique, le gouvernement chinois intervient. Cela s’est avéré efficace pour faire face aux problèmes actuels auxquels la Chine est confrontée.

 

La dynamique sous-jacente de l’économie chinoise n’a pas changé malgré ces différents défis. Alors que l’augmentation des exportations au cours des derniers mois a mis à rude épreuve les productions, la Chine continue de se sevrer de sa dépendance à l’exportation pour sa croissance et s’appuie davantage sur la demande des consommateurs nationaux, qui continue de croître. L’augmentation continue de l’urbanisation et le changement de politique vers la création d’une « prospérité commune » signifient l’augmentation du niveau de vie des membres les plus pauvres de la société. Cela représente un énorme réservoir de demandes refoulées qui seront libérées avec la mise en œuvre de ces politiques. Malgré les efforts des États-Unis pour maintenir les tarifs douaniers restrictifs sur la Chine, à mesure que les pays sortiront des restrictions COVID, ils seront également attirés par la chaîne d’approvisionnement chinoise pour les produits dont ils ont besoin pour reconstruire leurs économies paralysées, comme nous l’avons vu au cours des derniers mois.

 

À long terme, il devient également clair que la relance de l’économie mondiale ne pourra se faire que par une plus grande coopération plutôt que par une concurrence acharnée. Ce constat a guidé l’élaboration des politiques de la Chine depuis le début de sa réforme et de son ouverture. Les tarifs douaniers restrictifs et la politique du « chacun pour soi » ne feront qu’augmenter les coûts et nuire à la reprise. Dans l’ère post-COVID, le monde doit trouver un nouveau paradigme de développement basé sur la coopération et la solidarité et non sur un jeu à somme nulle.

 

 
*WILLIAM JONES est analyste politique à Washington et membre non-résident de l’Institut Chongyang d’études financières relevant de l’Université Renmin de Chine.

 

Partager:

Copyright © 1998 - 2016

今日中国杂志版权所有 | 京ICP备10041721号-4

京ICP备10041721号-4