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Il faut laisser la science s’exprimer

2020-07-03 15:56:00 Source:La Chine au présent Auteur:YU LINTAO
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Le 24 mai 2020, alors que la situation épidémique s’améliore progressivement, une formation de roller en plein air est organisée dans le parc de Wukesong à Beijing.

 

L’épidémie de COVID-19 a été bien maîtrisée en Chine. Beijing, où je vis, a retrouvé son agitation des grands jours. La plupart des régions de Chine ont repris la production et le travail, et la vie des gens est fondamentalement sur de bons rails. Bien sûr, lorsque les gens vont dans des lieux bondés, ils portent toujours un masque, malgré l’inconfort, car chacun sait que les masques ont sauvé de nombreuses vies pendant l’épidémie.

 

Il semble que la vie des gens n’est pas très différente de celle d’avant l’épidémie. Toutefois, lorsque mes amis et moi parlons de cette catastrophe aux dimensions planétaires, tout le monde déplore l’impermanence du monde et la fragilité des hommes face au virus et est surpris par les propos des politiciens de certains pays face à cette catastrophe.

 

Mes amis sont frustrés et ennuyés par certains pays développés représentés par les États-Unis, qui ont été inefficaces dans la lutte contre l’épidémie, mais qui accusent fréquemment la Chine. Ils se demandent : « La Chine a très bien maîtrisé l’épidémie et fourni une assistance à d’autres pays. Pourquoi certaines personnes trouvent-elles sans cesse des motifs pour pointer la Chine du doigt ? »

 

Oui, en tant que chercheur étudiant les questions internationales, je me pose les mêmes questions. Au début, je pensais aussi que les pays développés possédaient des technologies plus avancées, de meilleures conditions économiques et médicales, et qu’ils feraient un bon travail de prévention pour atténuer le choc. Mais, à l'évidence, la pandémie n’a pas pris la direction que j’anticipais.

 

Il faut reconnaître qu’au début de l’épidémie, les gens en savaient peu sur ce virus. Ni la Chine, ni les États-Unis, ni les pays européens ne s’attendaient à ce que le nouveau coronavirus soit si contagieux et la morbidité si élevée. En même temps, nous pensions que nous vivions dans l’ère de la mondialisation et que l’humanité toute entière appartenait à une même communauté de destin.
 
Le 8 juin 2020, dans une librairie près de la rue Longfusi à Beijing
 
Il n’y a pas de bonnes et mauvaises différences culturelles
 
Avec le recul, si la Chine a pu contrôler rapidement l’épidémie et reprendre la production et la vie normale de manière ordonnée, c’est qu’en plus des mesures gouvernementales fortes, la culture traditionnelle chinoise a joué un rôle positif.

 

Comme Peter Walker, associé principal chez McKinsey qui a pris sa retraite en octobre, l’écrit dans son livre Powerful, Different, Equal: Overcoming the Misconceptions and Differences Between China and the US, les Occidentaux prônent la liberté et l’individualité, alors que le confucianisme et la réalité du développement social et historique chinois ont façonné la tradition humaniste du peuple chinois, qui préconise l’harmonie et le collectivisme, ce qui a conduit les Chinois à se montrer davantage disciplinés. C’est pourquoi, lorsque les gouvernements des pays occidentaux ont encouragé les personnes à s’isoler chez elles pendant l’épidémie, certains Occidentaux ont protesté avec le slogan « la liberté ou la mort ». La plupart des Chinois semblent davantage « chérir la vie » et restent volontairement confinés à domicile. Aux yeux des Chinois, cela n’est pas seulement lié à leur propre vie et à leur propre santé, mais aussi à la vie et à la santé de leur famille et d’autrui.

 

L’adage selon lequel « un homme averti en vaut deux » a toujours été un principe traditionnel auquel les Chinois ont obéi face aux problèmes financiers. Cela explique pourquoi ils accordent plus d’attention à l’épargne pour répondre aux imprévus que les habitants des pays développés d’Europe et d’Amérique, qui sont habitués à emprunter et à dépenser.

 

Par conséquent, même face aux arrêts de travail et à la réduction des revenus, et par rapport aux personnes en Europe et aux États-Unis qui, faisant fi de leur santé, exigeaient la reprise du travail pour résoudre leurs problèmes de subsistance, la plupart des Chinois sont restés calmes, car ils avaient de quoi tenir.

 

Tout le monde connaît déjà les différences entre les cultures orientale et occidentale par rapport aux masques durant l’épidémie. Cependant, au début de l’épidémie, j’ai appris que certains Asiatiques avaient été victimes de discriminations, d’insultes ou d’agressions injustes en portant des masques dans des pays occidentaux. J’espère que de telles choses ne se reproduiront plus dans le monde. La culture n’a évidemment ni avantage ni inconvénient, et n’est ni bonne ni mauvaise. Cependant, lorsqu’il s’agit de questions spécifiques, les gens devraient choisir des méthodes et des pratiques plus scientifiques en fonction de la nature des choses et éviter de nourrir des préjugés culturels.

 

La politique devrait céder la place à la science
 
Ce qui semble le plus difficile à accepter pour la plupart des Chinois, c’est le comportement de « stigmatisation » et de « bashing » de certains gouvernements et médias représentés par l’administration Trump aux États-Unis en raison de l’épidémie. Lorsque la Chine était profondément affectée par le virus, un média américain a publié un article d’une ironie cinglante et d’une satire mordante intitulé La Chine est vraiment le malade de l’Asie.

 

Quand l’épidémie a été maîtrisée en Chine, certains médias et politiciens ont déclaré que les données de la Chine n’étaient pas crédibles. Lorsque la Chine a commencé à aider d’autres pays gravement touchés par l’épidémie, certains médias et politiciens ont dit que la Chine avait des visées géopolitiques et que le matériel chinois n’était pas aux normes. Lorsque l’épidémie s’est intensifiée dans les pays occidentaux, certains médias et politiciens ont parlé du « virus chinois » et indiqué que « la cause en est la dissimulation délibérée de la part de la Chine ». Lorsque la société et l’économie en Occident ont été durement touchées par l’épidémie, certains médias et politiciens ont commencé à proférer l’accusation selon laquelle « le virus a été propagé par un laboratoire chinois », ajoutant que « la Chine doit verser des dommages-intérêts ». Ils ont contredit la réalité et fait porter la responsabilité pleine et entière de la pandémie sur la Chine.

 

L’épidémie de nouveau coronavirus est une catastrophe mondiale comme il ne s’en produit qu’une fois par siècle et constitue une tragédie humaine. La plupart des membres de la communauté internationale, y compris la Chine, en sont les victimes. La Chine est la première à avoir découvert et signalé des cas d’infection, mais cela ne signifie pas qu’elle doit être responsable de la perte de contrôle dans la phase ultérieure de cette pandémie. Ce n’est pas la réalité, et cela n’est pas scientifique.

 

Bien sûr, nous ne devons pas faire preuve de pessimisme devant le comportement de « stigmatisation » et de « bashing » de certains politiciens. Après tout, le développement de la société humaine repose sur la science. Bien que certains politiciens représentés par des responsables de premier plan de l’administration Trump fassent du tapage à des fins politiques autour de la théorie de la responsabilité chinoise, la communauté scientifique a maintenu son calme et sa sobriété sur cette question.

 

La communauté scientifique représentée par l’Organisation mondiale de la santé a procédé à une caractérisation scientifique de l’épidémie de nouveau coronavirus. Certains chercheurs médicaux de pays comme la France et les États-Unis se sont également prononcés dans les principales revues universitaires internationales, dont Nature et The Lancet, contre la « stigmatisation » et les accusations malveillantes à l’égard de la Chine. Plutôt que de dire que ces scientifiques prennent position pour défendre la Chine, il vaut mieux dire qu’ils défendent la vérité.

 

« Les gens ont perdu et perdent encore beaucoup de temps dans des querelles infructueuses. La seule façon de remporter la victoire complète contre le nouveau coronavirus est par la coordination et la coopération », a déclaré dans un récent entretien le sinologue français David Gosset. Alors que la pandémie continue de se développer, tous les pays du monde doivent lutter ensemble, guidés par des principes scientifiques. Bien que la Chine ait remporté un premier succès dans la lutte contre l’épidémie, nous estimons qu’elle ne sera certainement pas absente de la coopération internationale à l’avenir. La promesse faite par le président Xi Jinping à l’Assemblée mondiale de la santé cette année a donné une réponse claire.

 

Nous devons laisser à la science le soin de résoudre les problèmes qui lui reviennent, et laisser la science s’exprimer.  
 

*YU LINTAO est chercheur à l’Institut de recherche sur la Chine et le monde contemporains.

 

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