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Les cinq symboles de l’apprentissage mutuel sino-français

2019-12-31 14:41:00 Source:La Chine au présent Auteur:JIANG JIANGUO
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Le 20 septembre 2019, l’exposition itinérante internationale « La Route de la Soie : voyage à travers les caractères chinois » débute à Lyon en France.

 

L’histoire de la fusion et de l’apprentissage réciproque entre les civilisations française et chinoise se déroule comme les flots d’un long fleuve, sans interruption depuis un millier d’années. Je vous en fait partager ma compréhension en choisissant cinq signes à portée historique et symbolique.

 

Le premier d’entre eux est « une route ». Les échanges et l’apprentissage mutuel sont un rouage important dans le progrès des sociétés humaines. Il y a plus de 2 000 ans, nos ancêtres, nourrissant un désir simple d’échanges amicaux, ont ouvert l’ancienne Route de la Soie et entamé une grande ère d’échanges dans l’histoire des civilisations humaines. Dans la tradition d’apprentissage et d’enrichissement mutuels sur la Route de la Soie, la Chine et la France occupent une position privilégiée dans le monde ; elles font toutes deux briller d’un immense éclat la perle des deux grandes civilisations d’Orient et d’Occident. De nos jours, l’initiative « la Ceinture et la Route », basée sur les principes de « concertation, synergie et partage », s’inscrit dans le sens de l’Histoire et représente un juste choix d’avenir. Le peuple chinois désire engager un dialogue des civilisations riche d’inspirations pour toutes les parties, toujours plus étendu, plus diversifié et plus concret avec les peuples du monde, dont les Français. Le jardin luxuriant de la civilisation mondiale n’en offrira qu’une plus belle floraison.

 

Le deuxième est « un livre ». Offrant au président Xi Jinping le manuscrit de la version française du livre Confucius ou la science des princes datant de 1688, le président Macron ravivait la mémoire d’un événement marquant les échanges culturels sino-français. Le passage en Occident des études chinoises et l’influence des sciences européennes en Orient sont des phénomènes marquants dans l’histoire des civilisations. Les Entretiens de Confucius et autres classiques de son école influencèrent grandement la pensée de Montesquieu et de Voltaire, qui baptisa sa bibliothèque « Temple de Confucius ». Depuis, les échanges culturels sino-français se sont poursuivis sans interruption. Voltaire, Rousseau, Fourrier et autres penseurs influencèrent plusieurs générations de Chinois ; les œuvres des génies des lettres françaises comme Balzac, Hugo et Flaubert sont appréciées en Chine. Aujourd’hui, Mo Yan, Mai Jia et autres auteurs chinois contemporains ont leurs admirateurs en France. Cela prouve amplement que la civilisation se diversifie par l’échange et s’enrichit par l’apprentissage réciproque. Nous devons encourager et développer l’honorable tradition, et continuer d’être les participants, les promoteurs et les contributeurs de l’apprentissage culturel mutuel entre la Chine et la France.

 

Le troisième est « un groupe ». Il y a 100 ans, un groupe de jeunes Chinois remplis d’idéaux, attirés par le progressisme de la civilisation française, ont bravé la distance pour chercher les moyens de transformer l’ancienne Chine et la vérité pour sauver le pays et le peuple. Le peuple français a fait bon accueil à ces étudiants en quête de savoir et les a aidés à accumuler techniques et connaissances au futur service de leur patrie. Il y avait parmi eux plusieurs grands dirigeants de la Chine nouvelle comme Zhou Enlai et Deng Xiaoping, des grands noms des sciences et des arts comme Qian Sanqiang, Yan Jici, Xu Beihong et Lin Fengmian, attestant des résultats des échanges culturels sino-français. Ce passé est aujourd’hui commémoré par le Monument du Centenaire par l’artiste chinois Wu Weishan, membre correspondant de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, qui se dresse sur la place Deng Xiaoping à Montargis. L’inspiration réciproque entre les civilisations chinoise et française a semé la compréhension et l’amitié entre les deux pays. Ces graines germeront au milieu des tempêtes, deviendront des arbres montant jusqu’au ciel, soutenant le développement de leurs relations vers un avenir toujours plus radieux.

 

Le quatrième est « une phrase ». À l’époque, le général de Gaulle avait tenu ce propos : « Qui sait si les affinités qui existent notoirement entre les deux nations pour ce qui est des choses de l’esprit, compte tenu du fait qu’elles se portent, dans leur profondeur, sympathie et considération réciproques, ne les conduira pas à une croissante coopération culturelle ? » Nous sommes bien heureux de voir sa prédiction se réaliser aujourd’hui. Plus d’un demi-siècle après la décision historique du président Mao et du général de Gaulle d’établir des relations diplomatiques, les rapports entre les deux pays ont constitué un modèle de collaboration fondée sur des avantages réciproques entre traditions culturelles et régimes différents. Elle est encore basée sur le respect mutuel entre les peuples, le traitement d’égal à égal, le soutien réciproque et une étroite coopération. En tant que puissances dotées d’un esprit indépendant et souverain, la Chine et la France reposent sur un large consensus politique et un socle solide de coopération sur des questions majeures telles que le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde, la défense du multilatéralisme et du libre-échange, ainsi que le soutien du rôle positif des Nations Unies, ce qui est redevable au cap politique que les dirigeants de plusieurs générations des deux pays ont fixé, ainsi qu’à l’attirance et l’ouverture mutuelles de deux grandes civilisations. Les structures d’échanges humains et culturels à haut niveau que nous avons établies entre les deux pays, entre autres, les centres culturels nationaux mutuels et les années croisées de la culture, de la langue, du tourisme, ont de plus en plus rapproché les cœurs des deux peuples, dont les liens sont de plus en plus resserrés. L’apprentissage réciproque entre la Chine et la France les met à l’avant-garde des échanges Est-Ouest, confortant doucement le socle des sentiments amicaux au sein de l’opinion publique dans nos deux pays.

 

Le cinquième est « un rêve ». Le président Xi Jinping a tenu ce discours en 2014 lors de la commémoration du cinquantenaire des relations diplomatiques sino-françaises : « J’espère sincèrement que nos deux pays et nos deux peuples, dans la poursuite de leurs rêves respectifs, se prêteront compréhension et assistance pour réaliser ensemble le “rêve sino-français”. » Ce à quoi le président Macron répondit, lors de sa première visite officielle en Chine en 2018 : « Nous vivons un temps où la France et la Chine peuvent se permettre de rêver ensemble. » Les propos des deux chefs d’État nous font clairement comprendre la similitude entre les rêves chinois et français, nous partageons un « rêve sino-français ». La prospérité matérielle, une vie spirituelle riche, un sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité qui ne cessent de croître sont le but commun de toute civilisation et le contenu essentiel du « rêve sino-français ». La réalisation de ce rêve passe par un processus d’apprentissage mutuel et de coopération gagnant-gagnant entre les deux civilisations. Face à l’évolution sans précédent depuis un siècle et aux défis croissants que la mondialisation rencontre, il faut davantage renforcer la collaboration entre les deux parties, faire davantage preuve d’initiative, engager un vaste dialogue entre civilisations, puiser dans la sagesse culturelle, promouvoir la compréhension mutuelle des peuples, donner une impulsion au développement socioéconomique pour avancer à grands pas vers l’objectif de réalisation du « rêve sino-français ».

 

JIANG JIANGUO est chef adjoint du Département de la communication du Comité central du Parti communiste chinois. 

(Extrait de son allocution à la cérémonie d’ouverture du Dialogue sino-français sur les civilisations)

 

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