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L’économie numérique en Chine

2018-12-03 14:53:00 Source:La Chine au présent Auteur:OUYANG RIHUI et MENG HONGXIA
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Affiche de l’exposition scientifique et technologique « la lumière d’Internet » pour

la 5e Conférence mondiale de l’Internet organisée à Wuzhen, dans la province du Zhejiang

 

 

OUYANG RIHUI* ET MENG HONGXIA*

 

À l’ère de l’économie numérique, la Chine a bien saisi l’opportunité offerte par Internet et a connu de profonds changements dans les sphères économiques et sociales. Fin juin 2008, le nombre d’internautes chinois atteignait 253 millions, arrivant pour la première fois en tête du classement mondial. Le 30 juin 2018, ce chiffre s’élevait à 802 millions et le taux de pénétration d’Internet, à 57,7 %. Les sociétés Internet chinoises ont exploré un mode de développement localisé. Trois d’entre elles, cotées en bourse, figurent parmi les dix premières sociétés Internet mondiales (Tencent, Alibaba et Baidu). En 2017, l’économie numérique chinoise a totalisé 27 200 milliards de yuans, soit 32,9 % du PIB. Elle est devenue une nouvelle forme de commerce et un nouveau moteur du développement économique de la Chine.

 

Origine de l’économie numérique chinoise

 

L’Internet constitue la principale source de l’économie numérique. La croissance rapide du nombre d’internautes chinois assure le développement de cette économie.

 

L’Internet, qui s’est développé en Chine au même rythme que sa réforme et son ouverture, favorise l’intégration de la Chine et du monde. Le 20 avril 1994, la Chine a réalisé sa première connexion TCP/IP complète avec Internet, inaugurant ainsi son ère de l’Internet.

 

L’Internet a fait du monde un village planétaire. Les Chinois s’en servent pour le commerce, si bien que les sociétés Internet ont véritablement changé le visage de la Chine. En 1995, InfoHighWay, premier fournisseur chinois d’accès à Internet, est devenu accessible aux particuliers. Depuis lors, Sina, Sohu, NetEase et d’autres portails ont vu le jour, des sites Web de vente en ligne tels qu’Alibaba et JD ont émergé, ainsi que des moteurs de recherche et des médias sociaux comme Baidu et Tencent.

 

Le 7 avril 1998, Beijing Haixing Kaizhuo Computer Company et Shaanxi Huaxing Import-Export Company ont effectué la première transaction d’e-commerce de Chine. Après l’éclatement de la bulle Internet mondiale en 2000, le réseau interconnecté a connu deux à trois ans de ralentissement en Chine, avant que l’e-commerce, en particulier la vente au détail, donne à l’économie numérique un nouvel élan. Puis en 2003, Alibaba a lancé Taobao et Alipay, devenant la plus grande plate-forme mondiale du commerce électronique C2C au monde. Dix ans plus tard, le volume des transactions au détail en ligne a dépassé 1 850 milliards de yuans en Chine, faisant du pays le plus grand marché de transactions au détail en ligne au monde. Cette époque marque l’entrée de la Chine dans la cyberéconomie avec comme principale spécificité l’achat en ligne.

 

Le 10 novembre 2000, China Mobile a mis en place le plan Monternet. Petit à petit, le nombre d’internautes connectés via leur téléphone mobile ( mobinautes ) a dépassé celui des internautes connectés via un ordinateur. L’Internet a donc embrassé l’ère du téléphone mobile. Les médias personnels comme le blog et les sites de réseautage social (SNS) se sont popularisés. Des services de la vie quotidienne ont été transférés sur Internet et des secteurs traditionnels se sont tournés vers Internet. En même temps, de nouvelles formes n’ont cessé de faire leur apparition dont, entre autres, l’e-commerce sur SNS, la vente à emporter, l’économie de célébrités sur Internet, l’économie du partage, les émissions Web en direct et les vidéos courtes. La cyberfinance, plus particulièrement le paiement mobile, est devenue le point fort de l’économie numérique de la Chine. L’expansion des activités de l’économie numérique a permis d’étendre les transactions marchandes au commerce de services, principalement aux services d’information. La généralisation de l’application des technologies au secteur tertiaire, comme l’informatique en nuage et le Big Data, prouve que l’économie numérique chinoise est entrée dans l’ère de l’économie informatisée.

 

À l’heure actuelle, l’économie numérique est sur le point d’effectuer un saut qualitatif et d’entraîner une transformation numérique complète de l’économie chinoise. La Chine s’efforce de faire progresser son économie numérique dans deux domaines principaux. D’abord, l’industrialisation numérique. Il s’agit de générer de nouvelles industries et de nouveaux secteurs en s’appuyant sur l’innovation des technologies de l’information pour promouvoir un nouveau développement tiré par de nouvelles forces motrices. Enuite, la numérisation des industries. Il s’agit de procéder à la transformation des industries traditionnelles en comptant sur les nouvelles technologies et les nouvelles applications d’Internet ; encourager l’intégration en profondeur d’Internet, du Big Data et de l’intelligence artificielle dans l’économie réelle ; et libérer les potentialités du numérique au profit du développement économique. Les réseaux relient tous les maillons des opérations économiques, de la conception à l’application en passant par la fabrication, la circulation et la consommation, pour former un cyberespace global. La séparation du pouvoir d’utilisation des services et du droit de propriété modifiera considérablement les modes de production existants et les formes d’organisation industrielle. Des technologies, entre autres, la 5G, l’intelligence artificielle, l’information quantique, les communications mobiles, l’Internet des objets et la blockchain, sont largement mises en application.
 
Une étudiante de Nanjing a gagné contre 800 000 internautes un concours de récitation.
Elle a reçu 618 colis livrés par Tmall en récompense.

 

Chef de file de l’économie numérique

 

Le concept d’« économie numérique » qui a émergé en 1995, n’a cessé d’être approfondi. En vertu de l’« Initiative de développement et de coopération en matière d’économie numérique du G20 », formulée par le Sommet du G20 à Hangzhou en 2016, l’économie numérique fait aujourd’hui référence à une gamme d’activités économiques prenant les connaissances et l’information numériques comme des facteurs de production clés, les réseaux d’information modernes comme des vecteurs importants et l’utilisation efficace des technologies de l’information et de la communication comme le moteur essentiel pour accroître l’efficacité et optimiser la structure économique.

 

Au début, l’économie numérique chinoise était centrée sur la construction de l’informatisation et le développement du cybercommerce. En 2017, après 20 ans de développement, le volume national des transactions de l’e-commerce s’ élevait à 29 160 milliards de yuans. Dans la nouvelle ère, la Chine n’a cessé de développer son cybercommerce, et le pays demeure le plus grand marché de ventes au détail en ligne et le marché d’e-commerce le plus innovant et le plus dynamique au monde.

 

Le gouvernement chinois a su s’adapter à la « nouvelle normalité » économique et accélère la mise en œuvre de l’e-commerce, de l’« Internet + manufacture de pointe », de l’« Internet + agriculture moderne », de l’« Internet + transports rapides et commodes » et d’autres actions spéciales, visant à inciter la fusion de l’économie numérique et de l’économie réelle. Résultats : les nouvelles technologies, les nouvelles industries, les nouveaux secteurs et les nouveaux modèles commerciaux sont en constante évolution. Aujourd’hui, à Hangzhou, plus de 95 % des supermarchés et des commerces de proximité, plus de 98 % des taxis, ainsi que tous les bus et métros de la zone urbaine acceptent les paiements mobiles. En Chine, 139 entreprises développent l’application de l’intelligence artificielle dans le champ médical, tandis que de nouveaux outils médicaux, tels que les robots, le cloud computing et les dossiers médicaux électroniques vocaux, sont déjà utilisés dans certains établissements. L’interaction entre l’économie numérique et l’industrie manufacturière, basée sur les modèles de l’innovation, de la production, du soutien et du financement participatifs, rend les opérations de fabrication plus flexibles, agiles et intelligentes. Le concept d’« économie du partage » a été proposé par deux professeurs américains en 1978, mais ce n’est que ces dernières années que la Chine a entamé son processus de commercialisation grâce au boom de l’Internet. Vu l’émergence de « nouveaux outils », entre autres le vélopartage et le contenu payant, et l’apparition d’entreprises phares, dont Mobike, ofo et Himalaya, de nombreuses ressources inactives se sont vu attribuer une nouvelle valeur ajoutée.

 

L’économie numérique chinoise, qui s’efforçait de suivre celle des autres pays, a réussi à se propulser en tête de peloton. Suite à la mise en avant du concept de « nouveau commerce de détail » en 2016, le modèle commercial qui intégrait le développement en ligne et hors ligne s’est concrétisé en 2017. Fresh Hema en est un exemple : les clients achètent leurs fruits de mer et leurs légumes frais dans les magasins et peuvent ensuite les envoyer aux stands de préparation où un chef cuisinier les prépare. Il est également possible de passer commande depuis son APP et de recevoir les marchandises dans les 30 minutes. C’est un bon exemple du modèle commercial centré sur le client. Aujourd’hui, en Chine, il suffit d’avoir un smartphone pour régler bon nombre de problèmes de la vie quotidienne.

 

Les sociétés Internet chinoises ont bien saisi les opportunités. Tencent, fondée en novembre 1998, a été officiellement cotée sur le marché principal de la bourse de Hong Kong (HKEX) le 16 juin 2004. Alibaba, créée en 1999, est actuellement la plus grande plate-forme de commerce en ligne et la plus grande communauté du monde en matière de communication commerciale. Le 19 septembre 2014, ce géant chinois du commerce en ligne a réussi à se faire coter à la Bourse de New York (NYSE). Enfin, Baidu, établie le 1er janvier 2000, a vu le cours de son action s’envoler de 354 % le jour de son introduction sur le NASDAQ le 5 août 2005. Qui plus est, elle demeure le plus grand moteur de recherche en langue chinoise et le plus grand site Web en langue chinoise du monde.

 

La Chine, qui a manqué les opportunités de développement des deux précédentes révolutions industrielles, s’est emparée de la 3e révolution industrielle représentée par les technologies de l’information. Son économie numérique se situe actuellement au deuxième rang mondial. Selon CrunchBase, jusqu’à présent, parmi les 393 licornes dans le monde, la Chine en compte 149 et se hisse à la première place mondiale.

 

Stimuler l’économie mondiale

 

La Chine compte le plus grand nombre d’internautes du monde et sa capacité d’innovation en matière d’économie numérique se classe également parmi les premières du monde. Elle apporte sa contribution au développement de l’économie mondiale en partageant les résultats de son évolution.

 

En 2016, sous la présidence chinoise, le Sommet du G20 à Hangzhou a fait pour la première fois de l’économie numérique un sujet majeur et la Chine a présidé la rédaction de l’Initiative de développement et de coopération en matière d’économie numérique du G20. Le Sommet a également débouché sur la proposition d’accorder une importance égale au développement et à la sécurité, ce qui favorisera un développement sain et rapide de l’économie numérique. Comme l’a souligné Luigi Gambardella, président de China EU, la Chine développe vigoureusement l’économie numérique et l’économie du partage, cultive de nouveaux points de croissance et crée de nouvelles forces motrices, et tout cela stimule non seulement l’économie chinoise, mais aussi l’économie mondiale.

 

Ces dernières années, le secteur du paiement mobile chinois a participé à l’essor rapide de ce marché à l’étranger. Selon les statistiques d’iResearch, les paiements mobiles ont connu une croissance exponentielle en Chine, passant de 100 millions de yuans en 2011 à 202 900 milliards de yuans en 2017, ce qui en fait un secteur concurrentiel. Ceci dit, la Chine partage ses expériences avec le reste du monde : Alibaba, ayant développé des affaires connexes dans 40 pays et régions, a fourni une assistance au marché du paiement mobile à l’étranger, notamment en injectant des capitaux, en fournissant un appui technologique et en partageant des expériences professionnelles ; grâce à son soutien, la version indienne d’Alipay, Paytm, s’est imposée en peu de temps auprès des consommateurs ; dans la ville de Rovaniemi, en Finlande, les commerçants ont accès à Alipay, et les touristes peuvent consommer plus simplement ; l’APP Quick Pass de China UnionPay fonctionne dans 41 pays et régions du monde, sans parler des services de paiement via son code QR dans 23 pays et régions, dont l’Asie-Pacifique, l’Asie centrale, le Pacifique Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique. Quant à Tencent, elle fournit ses services de paiement mobile à l’étranger depuis 2011.

 

Les entreprises numériques chinoises jouent également un rôle moteur dans l’innovation des modèles commerciaux. Par exemple, le vélopartage s’est internationalisé et relie l’économie numérique chinoise au développement mondial. Selon le rapport du Cheetah Lab, les deux géants du vélo partagé, à savoir Mobike et ofo, ont été mis en service dans des dizaines de villes étrangères.

 

L’écosystème de l’économie numérique de la Chine a eu des effets significatifs sur la circulation transfrontalière des marchandises, des services, des capitaux et des données à travers le monde. Selon les données de McKinsey, la Chine, en tant qu’exportateur de services numériques, a dégagé un excédent de 10 à 15 milliards de dollars au cours des cinq dernières années, alors que ses investissements à risque en outre-mer n’ont cessé d’augmenter. De 2014 à 2016, le montant de son capital-risque s’élevait à 38 milliards de dollars, soit environ 14 % du placement à risque mondial. Certains experts ont indiqué qu’environ 75 % des investissements chinois à risque d’outre-mer concernaient des industries liées au numérique et que les entreprises numériques chinoises étaient actives dans la fusion-acquisition à l’étranger.

 

La Chine a apporté sa sagesse au progrès de la civilisation et de l’économie du monde. À l’ère de l’économie numérique, elle offrira sa sagesse en matière de développement de l’économie numérique, contribuant ainsi à la croissance économique mondiale ; elle s’appuiera sur son expérience pour proposer des solutions en faveur d’une économie mondiale de meilleure qualité et plus équitable.

 

*OUYANG RIHUI est directeur adjoint et professeur du Centre chinois pour la recherche sur l’économie de l’Internet relevant de l’Université centrale des finances et de l’économie ; *MENG HONGXIA est aspirante-chercheuse de l’Institut de l’économie relevant de l’Université centrale des finances et de l’économie.

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