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La vision chinoise : dix vérités sur les échanges Chine–États-Unis

2018-08-30 13:32:00 Source:La Chine au présent Auteur:WANG YONG
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Les frictions commerciales entre la Chine
 
WANG YONG*

 

L’administration Trump fait la guerre commerciale avec le monde entier, et particulièrement avec la Chine. Le président américain a imposé des droits de douane sur les produits chinois, se plaignant du déficit des échanges États-Unis–Chine. L’année dernière, la Chine a exporté des produits et services à hauteur de 500 milliards de dollars, et les États-Unis ont en retour exporté pour un montant de 130 milliards de dollars. Le président américain considère ces 370 milliards de déficit comme du vol, mais la plupart des économistes n’y voient pas de dommage envers les États-Unis.

 

Le peuple américain doit connaître la vérité sur les échanges États-Unis–Chine, et non les accusations de mauvaise foi de Trump. En dépit de ce que dit le président, les échanges entre les deux pays sont libres et justes, et ces dix points expliquent pourquoi.

 

① Même si la Chine, en tant que pays en développement, a des droits de douane plus élevés sur les produits américains que les États-Unis n’ont sur les produits chinois, ses droits de douane restent plus bas que ceux de nombreux autres pays en développement, dont l’Inde. Depuis l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, elle a constamment baissé ses barrières commerciales. La Chine a été le marché à plus forte croissance pour les exportations américaines, et les exportateurs américains ne sont pas stupides, ils savent reconnaître une bonne affaire quand ils en voient une. Selon des données du ministère chinois du Commerce publiées l’année dernière, 56 % du soja américain, 26 % des avions Boeing et 17 % des automobiles américaines sont vendus en Chine.

 

② En ce qui concerne les produits arrivant aux États-Unis, les importateurs américains ne sont pas stupides non plus. Personne ne les force à acheter des produits chinois. Les imports chinois à bas prix ont aidé la classe moyenne américaine, qui a vu une faible progression de ses revenus depuis des années, à pouvoir acheter plus avec le même revenu.

 

③ Ce ne sont pas les barrières chinoises mais les contrôles des exportations américaines qui limitent nos échanges économiques. L’avantage de la Chine en termes d’échanges repose sur ses coûts de main-d’œuvre plus bas, et l’avantage des États-Unis repose sur le capital et la terre. La Chine exporte des produits nécessitant beaucoup de main d’œuvre aux États-Unis, les États-Unis exportent des produits technologiques et agricoles en Chine. Néanmoins, la politique d’exportation des États-Unis est plus stricte que celles de l’Europe (en particulier de l’Allemagne) et du Japon, qui déterminent ce qui peut être exporté et en quelle quantité. Sans les interdictions d’exportation sur 20 produits high-tech tels que les avions et moteurs d’avions, les systèmes de navigation, les lasers et les fibres optiques, le déficit États-Unis–Chine diminuerait.

 

④ Les chiffres du déficit commercial peuvent être trompeurs. Prenez les iPhone d’Apple. Quand ils arrivent aux États-Unis de Chine où ils sont assemblés, leur coût élevé augmente de manière significative le déséquilibre commercial en faveur de la Chine. Mais les usines et travailleurs chinois ne touchent que 5 % de la valeur d’un iPhone (principalement des coûts de main-d’œuvre), tandis que le design, la marque et le marketing d’Apple comptent pour près de 60 % de sa valeur. La Chine ne fournit même pas de composants pour l’iPhone. Ceux-ci proviennent principalement de la chaîne d’approvisionnement internationale, et le bénéfice revient aux fournisseurs, pas à la Chine. En un seul calcul, le « coût de sortie d’usine » estimé de 240 dollars amplifie la valeur des exportations chinoises vers les États-Unis, car la Chine ne garde que 9 dollars par téléphone.

 

⑤ Quand les protectionnistes américains parlent du déficit commercial avec la Chine, ils ignorent délibérément le surplus des États-Unis sur les « échanges de services », tels que les voyages, la santé, la banque, les assurances et les paiements de droits d’auteur. Selon les statistiques chinoises, en 2017 ce déséquilibre a atteint 54,1 milliards de dollars, et a augmenté considérablement depuis une décennie.

 

⑥ Un autre élément que les protectionnistes ignorent délibérément est que les ventes des entreprises américaines en Chine ont dépassé 500 milliards. Ces entreprises font d’énormes profits grâce au marché chinois en forte croissance, et leur succès augmente les exportations américaines de composants et de droits de propriété intellectuelle à la Chine.

 

⑦ Concernant la propriété intellectuelle, Trump accuse constamment la Chine de voler la technologie américaine et de copier ses produits. Même si la Chine a établi des lois de protection de la propriété intellectuelle tardivement, dans les années 1990, ces lois fonctionnent. En 2017, les paiements extérieurs de frais de propriété intellectuelle de la Chine ont atteint 28,6 milliards de dollars, 15 fois plus que lorsqu’elle a rejoint l’OMC en 2001. Les titulaires des droits de propriété intellectuelle sont les plus gros bénéficiaires.

 

⑧ Accuser les entreprises chinoises de transferts de technologie forcés est une autre accusation obsolète. Aucune loi ni régulation ne contraint de tels transferts. Les coentreprises sont basées sur des négociations au cas par cas et certaines entreprises américaines souhaitent transférer des technologies pour l’accès au marché chinois. Les coentreprises de General Motors et Ford, par exemple, ont fait d’elles deux des plus gros fabricants de voitures en Chine.

 

⑨ Le président Trump veut stopper « Fabriqué en Chine 2025 », le programme subventionné par le gouvernement pour moderniser les industries chinoises, et il a accusé la Chine de « capitalisme d’État ». Néanmoins, les subventions chinoises ne sortent pas des régulations de l’OMC, et elles sont disponibles également pour les entreprises avec des capitaux étrangers. Et les États-Unis se livrent à un protectionnisme similaire : les subventions et dépenses militaires ont alimenté Internet, les semi-conducteurs, les centrales nucléaires et la technologie spatiale militaire et civile.

 

⑩ Les pratiques de la Chine en termes d’échanges sont généralement en accord avec les règles de l’OMC. Tout comme les États-Unis, la Chine est sujette à un rapport biennal de l’OMC. Depuis 2001, la Chine a été accusée 40 fois et les États-Unis 80 fois dans les litiges de l’OMC. Lorsque des jugements vont à l’encontre de la Chine, elle corrige sa trajectoire. Les États-Unis ont obéi à l’OMC bien moins souvent.

 

*WANG YONG est professeur à l’École des études internationales de l’université de Beijing et chercheur principal non-résident au Centre pour la Chine et la globalisation, un groupe de réflexion privé à Beijing.

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