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L’envergure mondiale de l’Organisation de coopération de Shanghai

2018-07-02 12:20:00 Source:La Chine au présent Auteur:RASHID ALIMOV
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Le 22 mai 2018, la 13e réunion des secrétaires du Conseil de sécurité des pays membres de l’OCS se tient à Beijing.
 
 
RASHID ALIMOV*

 

L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) fondée en 2001, la plus jeune et la plus dynamique des organisations internationales, est aussi devenue la plus grande organisation de coopération régionale dans le monde suite à l’adhésion de l’Inde et du Pakistan.

 

Pour nos lecteurs francophones, je leur propose de se concentrer en priorité sur l’originalité du modèle de coopération suivi par l’OCS : le rejet des moyens classiques pour régler les problèmes régionaux et internationaux tels que les alliances, les idéologies et la confrontation. En effet, le modèle de l’OCS est unique en ce sens qu’il a créé des conditions favorables à la coopération et aux échanges sur le principe du développement partagé entre les différents pays.

 

La détermination des pays membres de l’OCS pour faire face ensemble aux menaces et défis ainsi que leur volonté d’établir un nouveau type de relations au sein de la communauté internationale revêtent une signification particulière. Cette dernière est contenue dans « l’esprit de Shanghai », inscrit dans la Charte de l’Organisation de coopération de Shanghai, qui incarne l’essentiel du fonctionnement de l’OCS et illustre le respect des conditions nationales par les pays membres et le renforcement d’une coopération mutuellement avantageuse. Un esprit qui est donc forgé dans l’égalité et la confiance mutuelle.

 

Enfin, le principe de consensus sur la base d’une égalité complète a permis de donner une base solide à la Charte de l’OCS et au Traité du bon voisinage et de coopération amicale sur le long terme entre les pays membres de l’OCS.

 

Élargir les domaines de la coopération

 

Les expériences historiques l’ont montré à maintes reprises, la coexistence des pays de la région eurasiatique n’a pas toujours été facile. Mais aujourd’hui, dans les domaines clés de la politique internationale, de l’économie et de la culture, les pays membres ont su mettre en œuvre, de manière consciente et responsable, les principes de coopération orientée vers l’avenir, ce qui témoigne de la valeur exceptionnelle de l’existence et du développement de l’OCS.

 

Les pays membres de l’OCS, y compris les pays observateurs et les pays partenaires du dialogue, disposent d’abondantes ressources énergétiques, ressources forestières et ressources en eau douce. Trois pays de l’OCS figurent parmi les dix premières réserves de ressources au monde. La valeur totale de la production des pays membres représente 21 % du PIB mondial, avec un potentiel industriel surpassant celui des autres pays en la matière. Ces dernières années, les pays membres de l’OCS attachent une grande importance aux technologies de pointe, à la production innovante et à l’économie numérique dans les domaines de la métallurgie, de la fabrication mécanique, de l’énergie et des transports. En outre, la production de divers produits agricoles des pays de l’OCS, comme les céréales, le maïs, le tournesol, les pommes de terre, le soja, le thé et le coton, se classe aux premiers rangs mondiaux.

 

Les actions concertées entreprises par les pays membres de l’OCS pour résoudre une série de problèmes économiques mondiaux ont fortement favorisé leur propre développement et, à cette fin, l’OCS soutient l’amélioration continue d’un système commercial international ouvert et équitable, et s’oppose résolument à toute forme de protectionnisme commercial.

 

Ces dernières années, l’OCS a pris des mesures actives sur le plan économique et a créé des conditions favorables pour la libre circulation des marchandises au sein de l’organisation, mais aussi des capitaux, des services et de la technologie, ainsi qu’à la connexion des initiatives économiques entre les États membres. Atteindre cet objectif à long terme sera une nouvelle percée stratégique pour les huit pays qui ont la volonté de consolider la coopération multilatérale eurasiatique.

 

Les pays membres de l’OCS ont mis en œuvre des politiques étrangères solides et joué un rôle actif dans les grandes organisations internationales : l’ONU et ses institutions spécialisées telles que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP). Les pays membres de l’OCS mènent une coopération directe ou indirecte avec les organismes prestigieux, notamment l’ASEAN, la Communauté des États indépendants (CEI), l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), la Communauté économique eurasiatique, les pays des BRICS, l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) et la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), créant un pont pour le développement des relations extérieures de l’OCS, offrant davantage d’opportunités à une coopération active avec les organisations internationales, aux activités de haut niveau entre les pays, au maintien de la paix, de la sécurité et du développement durable.
 
 
Le 6 juin 2018, le secrétaire général de l’OCS Rashid Alimov explique que
le Sommet de Qingdao présente au monde un nouveau modèle de relations internationales.
 

 

Préserver la paix, la sécurité et le développement durable

 

L’OCS couvre d’importantes régions géopolitiques dans le monde et fait face à quasiment toutes les menaces et tous les défis, notamment le terrorisme international, le trafic de drogue, la cybercriminalité organisée et le blanchiment d’argent.

 

Les pays membres de l’OCS, y compris les organismes antiterroristes régionaux de l’OCS, ont adopté des actions conjointes et accumulé des expériences riches d’enseignements dans la lutte contre ces agissements criminels, apportant une grande contribution à la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme dans le monde. Les résultats acquis s’adaptent également aux autres organisations internationales et régionales.

 

Dans le développement du processus de mondialisation, l’OCS accorde une attention accrue aux niveaux national et régional sur la préservation de l’originalité des nations et des régions. Au lieu de viser à priver les civilisations, les cultures et les ethnies de leurs caractéristiques, les mesures concrètes prises par les pays de l’OCS cherchent plutôt à élargir les échanges culturels et à approfondir la connaissance des particularités et des réalisations des membres de la grande famille de l’OCS sur les plans culturel, intellectuel et matériel.

 

Dans le monde d’aujourd’hui, l’exigence de réponses adéquates pour endiguer la propagation du terrorisme et de l’extrémisme, et lutter contre l’incitation aux actes terroristes, est plus urgente que jamais. Cette préoccupation est aussi mise au premier plan dans les affaires de l’OCS. Dans ce contexte, les pays membres de l’OCS ont intensifié leurs efforts pour faire face à l’évolution sociale et prévenir toute forme d’extrémisme, de préjugés raciaux et de xénophobie. À ce sujet, les expériences accumulées dans ces pays ont également une valeur universelle.

 

En même temps, du fait que les régions couvertes par l’OCS sont le berceau et la source de presque toutes les grandes civilisations, religions et cultures, la coopération dans cette zone revêt une signification stratégique importante pour la stabilité et la sécurité de l’Europe et de l’Asie, voire du monde. Elles déterminent la tendance future qui façonnera le monde moderne et ont déjà un impact considérable sur le développement politique, économique et culturel de la communauté internationale.

 

La vaste étendue et l’énorme potentiel de l’OCS déterminent son image planétaire dans les domaines politique, économique et culturel du monde, et son développement multidirectionnel constant lui permet de maintenir son influence dans les principaux domaines du développement mondial.

 

À l’avenir, dans le respect du principe de la paix, du développement partagé et de la coopération sur un pied d’égalité, l’OCS continuera, sans aucun doute, à renforcer le dialogue et la coopération avec la communauté internationale et à apporter une grande contribution à la paix, à la sécurité et au développement durable dans la région et le monde.

 

Les huit grands pays de l’OCS

 

L’OCS s’en tient toujours au principe de l’ouverture à tout pays et à toute organisation internationale. Ce principe se traduit dans le processus de son élargissement. En sa qualité d’organisation internationale, l’OCS est prête à accepter, comme nouveaux membres, les pays qui s’engagent à respecter ses buts et principes, et les traités et documents internationaux.

 

L’ouverture de l’OCS est illustrée dans la déclaration de la Charte de l’Organisation de coopération de Shanghai selon laquelle l’OCS peut étendre sa portée au moment qu’elle jugera opportun. Le 10 juin 2017, les chefs d’États des pays membres de l’OCS ont décidé, à Astana, d’accepter l’Inde et le Pakistan comme membres à part entière. Ces deux pays sont demeurés en tant que pays observateurs dans l’OCS pendant 12 ans. Une semaine plus tard, les drapeaux de ces deux puissants pays d’Asie du Sud ont été hissés au mât du siège de l’OCS. Les huit grands pays eurasiatiques ont fait leur apparition sur la carte politique du monde. Depuis lors, l’OCS est devenue le plus grand consortium interrégional, sa création étant le résultat naturel des changements géopolitiques intenses dans le monde à la charnière du XXe siècle.

 

Du point de vue géopolitique et dans le contexte international actuel, c’est l’aspiration commune à la poursuite du progrès indépendant et du développement qui a rassemblé les pays membres de l’OCS. La Chine et la Russie, deux puissances mondiales et membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, incarnent activement les stratégies planétaires dans leurs propres politiques étrangères et poussent objectivement l’OCS au premier rang des relations internationales.

 

En plus des aspects géopolitiques, géoéconomiques et civilisationnels, parmi les neuf pays du monde qui ont légalement reconnu ou qui possèdent de facto des armes nucléaires, la Russie, la Chine, l’Inde et le Pakistan font partie des huit pays membres de l’OCS. La Russie, la Chine et l’Inde ont lancé des programmes spatiaux à long terme, les cinq pays d’Asie centrale, comprenant le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan, sont les pays contractants du Traité de la zone exempte d’armes nucléaires d’Asie centrale, premier traité de l’hémisphère nord en la matière.

 

Alors que les turbulences s’accumulent sur la scène internationale avec des situations inédites, tout cela a fait que les conclusions, les évaluations et les décisions faites par les « huit pays eurasiatiques » les plus influents, pèsent désormais plus lourd sur les différentes questions qui agitent le monde.

 

Le Sommet de l’OCS qui s’est tenu en juin 2018 à Qingdao, a été l’occasion de fixer de nouveaux domaines de coopération dans le cadre des « huit pays de l’OCS » et de renforcer, sur la base du consensus, la détermination collective à préserver la paix, la sécurité et le développement partagé grâce à la vaste plate-forme de l’OCS.

 

La stratégie de développement 2025 de l’OCS vise à résoudre les problèmes les plus concrets auxquels sont confrontés ses pays membres. Ces menaces et défis actuels traversent les frontières et nécessitent donc une prise de décision collective. La décision prise lors du Sommet de l’OCS d’Astana consistant à accepter l’Inde et le Pakistan a non seulement renforcé les forces de l’organisation, mais elle a également créé de nouvelles possibilités pour atteindre ses objectifs. Au fur et à mesure que l’organisation élargira et approfondira sa coopération avec les pays observateurs et les pays partenaires de dialogue, l’OCS acquerra certainement un plus grand potentiel d’action.

 

Selon toute évidence, la nouvelle configuration des « huit pays de l’OCS » permettra de répondre plus efficacement aux défis et menaces actuels, de mieux résoudre les questions communes et de valoriser ensemble les opportunités existantes pour régler les problèmes sociaux et économiques. Dans l’OCS, il n’y a pas de distinction entre les grands pays et les petits pays, les pays riches et les pays pauvres. L’avantage de l’OCS est qu’elle peut se mettre à l’écoute des voix de chaque pays sur un pied d’égalité.

 

Le monde change de manière fulgurante et le rôle des organisations régionales dans la résolution des problèmes existants ne cesse d’augmenter. En tant que nouvelle forme organisationnelle,  

 

l’OCS s’engage à prouver par des actions concrètes qu’elle constitue un consortium multilatéral prestigieux et largement reconnu, dans le but de préserver la paix et la stabilité au sein de la région des États membres, de répondre aux nouveaux défis et menaces, de renforcer la coopération économique, commerciale et socio-culturelle, et d’agrandir le potentiel de bon voisinage, d’amitié et de concertation mutuelle entre les pays et les peuples des États membres de l’OCS.

 

*RASHID ALIMOV est secrétaire général de l’Organisation de coopération de Shanghai, docteur en sciences politiques.

 

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