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Les axes de développement de la Chine pour 2022

2022-03-31 14:46:00 Source:La Chine au présent Auteur:BIAN YONGZU*
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Le 5 mars 2022, le premier ministre chinois Li Keqiang a présenté le Rapport d’activité du gouvernement lors de la réunion d’ouverture de la cinquième session de la XIIIe Assemblée populaire nationale. Ce rapport détaille, en s’engageant à maintenir la stabilité et à avancer, les domaines clés, les tâches à accomplir et les mesures à prendre pour le développement économique en 2022.

La stabilité, la priorité absolue

Wang Wenjuan, une étudiante retournée dans sa ville natale de Honghu (Hubei) après ses études universitaires, fait du live-streaming en récoltant des racines de lotus avec la population locale, ce qui permet des ventes annuelles en ligne de 10 millions de yuans.

En 2021, la croissance économique de la Chine a occupé le premier rang mondial, le produit intérieur brut (PIB) par habitant s’est élevé à 12 500 dollars, ce qui est très proche du seuil de la catégorie des pays à revenus élevés (12 695 dollars), selon la classification actualisée pour l’année 2021 de la Banque mondiale. Mais le développement économique de la Chine est toujours confronté à des environnements interne et externe qui sont complexes et mouvants. Sur le plan international, la pandémie n’est pas terminée et la situation de certaines régions est turbulente, le prix des produits primaires essentiels fluctue à un niveau élevé et les chaînes industrielles et d’approvisionnement restent tendues, ce qui affecte la reprise économique du monde entier ; sur le plan intérieur, malgré un taux élevé de 8,1 % pour l’économie chinoise en 2021, la croissance du troisième et du quatrième trimestre n’était que de 4,9 % et 4 %, ce qui met une grande pression sur la croissance économique des premier et deuxième trimestres de cette année. En outre, le développement des entreprises de différentes tailles n’est pas équilibré : les PME sont confrontées à des coûts croissants en termes de matières premières, de logistique et de main-d’œuvre, leur exploitation difficile empêche, dans une certaine mesure, la création d’emplois et l’augmentation de la consommation.

Par conséquent, la stabilisation du développement économique de la Chine est une priorité dans le travail du gouvernement. Dans le rapport, celle-ci se reflète dans les trois volets suivants.

Premièrement, le taux de croissance économique. L’économie chinoise est actuellement exposée à une triple pression : contraction de la demande, chocs de l’offre et dégradation des anticipations. Dans ce contexte, le maintien d’une croissance moyennement rapide doit être pris en compte avant tout. La Chine l’a fixée à 5,5 % du PIB pour 2022. Ce chiffre, réaliste et pragmatique, est nettement supérieur à la moyenne des deux dernières années. Dans le contexte de la croissance anémique du monde, cet objectif démontre la détermination de la Chine à inverser la tendance à la baisse du taux de croissance.

Bien sûr, il faut déployer des efforts inlassables pour atteindre cet objectif. Le gouvernement mettra en œuvre des mesures différentes pour stimuler les investissements et donner une grande impulsion au développement économique : l’accent sera mis sur la construction de grands projets dans les domaines qui sont étroitement liés au bien-être de la population, tels que l’érection de logements sociaux, les infrastructures publiques, l’enseignement et la retraite. Pour garantir la bonne exécution de ces projets, des obligations spéciales à hauteur de 3 650 milliards de yuans seront émises au profit des autorités locales, dans l’attente de mobiliser des investissements privés à hauteur de 10 000 milliards. De plus, le développement des PME est toujours considéré comme l’une des priorités des autorités centrales. D’après le rapport, il faut maintenir l’intensification de la réduction d’impôts et de charges pour les PME, accélérer la réforme des institutions financières et répondre aux besoins de financement des petites et microentreprises (PEMIC) en recourant aux technologies numériques.

Deuxièmement, le bien-être. L’amélioration du bien-être de la population, considérée comme l’objectif ultime du développement social, est aussi l’un des domaines auxquels le rapport accorde une grande attention. La solution essentielle pour améliorer le bien-être est d’augmenter les revenus des habitants, et l’emploi est le canal principal permettant d’accroître leurs revenus. « L’emploi » est mentionné plus de 30 fois dans le rapport, qui présente plusieurs mesures afin de le stabiliser : il faut renforcer la politique de priorité à l’emploi, fixer les objectifs pour la création d’emplois et le taux de chômage au sens du recensement de la population. De plus, 100 milliards de yuans du fonds de l’assurance chômage seront versés pour stabiliser les postes et organiser des stages de formation. Étant donné que le gouvernement chinois a beaucoup contribué au développement du bien-être ces dernières années, les résultats se sont révélés meilleurs que prévu.

Troisièmement, la finance. Ces dernières années, la Chine a poursuivi l’ouverture du secteur financier et a réalisé des progrès remarquables dans la prévention et la neutralisation des risques financiers. Pour le moment, le changement de cap de la politique monétaire des grandes économies occidentales est susceptible de provoquer des fluctuations du marché financier global, ce qui pourrait également avoir des retombées négatives potentielles sur tous les pays. Donc la Chine devra éviter les risques systémiques et prévenir les risques extérieurs en maintenant un développement économique solide.

Selon le rapport, le déficit attendu en 2022 sera d’environ 2,8 %, ce qui est inférieur à l’année dernière et représente une attitude prudente. La politique monétaire modérée devra faire preuve de souplesse, afin de diriger davantage de flux financiers vers l’économie réelle. Face à l’expansion désordonnée et à la répression des concurrents des plateformes en ligne ces dernières années, le rapport énonce qu’il convient non seulement de protéger, en vertu de la loi et sur un pied d’égalité, les droits de propriété et d’exploitation autonome des entreprises, ainsi que les droits et intérêts légitimes des entrepreneurs, mais aussi de bien appréhender et maîtriser les caractéristiques du capital et les lois objectives de son fonctionnement, de soutenir et réglementer son développement sain et de lutter contre les pratiques monopolistiques. Assurer une interaction bénéfique entre la finance et l’économie réelle en mettant la finance au service de l’économie réelle constitue un avantage crucial du système financier chinois.

Un potentiel d’innovation

La Chine, plus grand pays en développement du monde, dispose d’un énorme potentiel pour l’innovation et le développement. Le principal objectif est désormais de déterminer comment parvenir à un développement de haute qualité par l’accélération des réformes et le comblement des failles institutionnelles et technologiques. Le rapport précise les orientations du développement économique de la Chine.

D’abord, approfondir les réformes. Actuellement, certains systèmes ne sont pas favorables à l’innovation technologique et au développement économique, ils produiraient des effets négatifs en raison de la concurrence intensifiée de l’économie mondiale. Le rapport propose de bien tirer parti des technologies pour améliorer l’efficacité des services et améliorer le climat des affaires. Cela permettra non seulement de réduire le coût de gestion des entreprises, mais aussi de faciliter la construction d’une société numérique.

Ensuite, promouvoir la prospérité commune. La demande intérieure est le plus grand moteur de l’économie chinoise. Pour augmenter la capacité de consommation des ménages, le rapport indique qu’il convient d’accroître les revenus des habitants par divers canaux et de parfaire le système de répartition des revenus. De plus, il faut poursuivre l’urbanisation en se servant des chefs-lieux de district comme vecteurs principaux, et renforcer le caractère équilibré et coordonné du développement interrégional, en vue d’élever le niveau de vie des populations et parvenir à la prospérité commune.

Enfin, combler les failles dans les sciences et technologies. La concurrence économique mondiale d’aujourd’hui se reflète essentiellement dans la concurrence dans ces domaines, qui sont également mis en évidence dans le rapport. Celui-ci présente différentes mesures, comme élaborer des projets scientifiques et technologiques importants et accroître les investissements, ainsi que des exigences telles que l’augmentation du niveau des services intermédiaires dans ces secteurs, et l’accélération de la réforme du système scientifique et technologique, afin de promouvoir la capacité d’innovation autonome et de devenir une puissance scientifique et technologique.

*BIAN YONGZU est chercheur au Centre pour la sécurité internationale et la stratégie de l’Université Tsinghua.

 
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