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Vivre de sa propre production

2021-12-01 13:36:00 Source:La Chine au présent Auteur:LI KAIZH
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Zou Rui enseigne les techniques agricoles à Nova Olinda, le 23 juillet 2021.

 

Jojimon Santos, 26 ans, est un éleveur de porcs santoméen qui vit chez son oncle depuis le décès prématuré de ses parents. Il y a trois ans, une opportunité l’a amené à tisser un lien indissoluble avec des experts chinois.

 

Une équipe d’experts de la deuxième phase du projet technique d’agriculture et d’élevage de la Chine à Sao Tomé-et-Principe travaillait en effet sur un projet dans la région, dont Zou Rui, très impressionné par sa rencontre avec M. Santos. « J’ai sympathisé avec lui après avoir entendu son histoire. Je lui ai transmis des techniques agricoles pour lui permettre d’augmenter ses revenus. »

 

M. Santos a fini par considérer M. Zou comme l’un des siens et a invité l’expert chinois chez lui pour goûter le maïs cultivé par sa famille. « J’ai été ému par cette invitation car c’est justement pour créer du lien que nous sommes ici en plus d’améliorer les techniques agricoles », indique M. Zou.

 

Phase d’investigation

 

M. Zou, 46 ans, n’en est pas à sa première année sur le continent. Il avait participé à la première et à la deuxième phase du projet de coopération agricole Sud-Sud Chine-Nigeria, respectivement en 2005 et en 2010.

 

Pour se rendre compte de l’état du développement de l’élevage local, l’équipe d’experts s’est rendue sur place. « Nous avons constaté que quasiment rien n’était cultivé localement, une grande partie de la nourriture animale étant importée en raison des coûts plus élevés en production locale. Ce sont les grandes exploitations qui ont recours à l’importation, les agriculteurs individuels utilisent plutôt des fruits à pain, du taro et des bananes produits localement », explique M. Zou.

 

En outre, de nombreuses lacunes ont longtemps affecté le développement du secteur de l’élevage. « Prenons le cas de l’éclosion des poussins. Avant la reprise des relations diplomatiques entre la Chine et Sao Tomé-et-Principe en 2016, la technologie d’éclosion des poussins locaux était arriérée, et les agriculteurs avaient des lacunes concernant les techniques d’exploitation, telles que contrôle de la température, éclairage des œufs, identification des poussins mâles et femelles et gestion des couvées. En outre, des facteurs, comme la conception déraisonnable des zones d’élevage et des hangars à volailles ou encore la faible sensibilisation à la prévention des maladies, ont entraîné de faibles taux de survie des poussins et un faible stock de volailles dans le pays », ajoute M. Zou.

 

Par ailleurs, l’expert a également préparé une série de rapports de recherche à l’intention des techniciens agricoles locaux, permettant de poser des bases solides pour la démonstration pilote et la formation technique à suivre.
 

 

Transmission des connaissances

 

L’équipe d’experts a donc choisi l’élevage de poussins comme point de départ. Ils ont créé un site de démonstration technologique à Nova Olinda. « La démonstration comprenait toutes les étapes de l’élevage, comme l’achat d’œufs de reproduction, la désinfection et l’identification des poussins mâles et femelles. Nous avons guidé les agriculteurs locaux pour faire éclore un total de 26 lots de poussins, avec un total de 100 900 œufs de reproduction. Nous avons déjà élevé six lots de poussins, pour un total de 9 086, et le taux de survie moyen était de 96,8 % », révèle M. Zou.

 

« Après environ trois ans de démonstration et de formation technique, les compétences d’exploitation et de gestion se sont progressivement améliorées. Le secteur est désormais entré dans un cercle vertueux », renchérit-il.

 

Simão Vicente Simon, agriculteur local, est le partenaire technique de M. Zou. L’expert chinois travaille avec lui depuis environ deux ans. M. Simon maîtrise désormais tous les points techniques liés à l’élevage des poussins et des porcs.

 

Les responsables agricoles ont visité le site de démonstration à plusieurs reprises et ont pleinement reconnu la contribution des experts agricoles chinois.

 

« Nous avons besoin d’experts techniques comme M. Zou pour créer une ferme d’élevage. Nous fournirons gratuitement le site et nous accueillerons l’équipe afin de poursuivre le développement de l’élevage au niveau local », a indiqué Francisco Dos Ramos, ministre de l’Agriculture, de la Pêche et du Développement rural de Sao Tomé-et-Principe.

 

Le gouvernement est particulièrement optimiste quant aux perspectives de développement du secteur avicole et attache une grande importance à le promouvoir, avec un projet d’éclosion de 27 000 poussins en 2021.

 

« Plusieurs incubateurs actuellement utilisés sont vétustes et nécessitent une maintenance fréquente. Avec le soutien du projet de coopération technique agricole de la Chine, deux couveuses achetées sont actuellement en cours d’expédition, ce qui contribuera à l’éclosion de la volaille locale », note M. Zou.

 

En parallèle, M. Zou a également formé plus de 300 personnes, effectué des démonstrations sur l’insémination artificielle des porcs, la gestion de leur alimentation et le contrôle des maladies porcines ; il a pratiqué au total 11 opérations de hernie porcine ; il a transformé et présenté 54 mangeoires automatiques... Le développement de diverses technologies de démonstration a apporté de nouvelles idées à ses homologues locaux.

 

Persévérance et résultats

 

La vie dans un pays étranger n’est pas rose tous les jours. Le plus grand regret de M. Zou est la distance le séparant de sa famille.

 

« Pendant sept ans de mission en Afrique, ma femme a pris la tête de la famille. Mais elle ne s’en plaint jamais lors de nos appels téléphoniques. Elle assume la responsabilité qui m’incombait à l’origine », partage-t-il.

 

En 2010, alors qu’il participait à la deuxième phase du projet de coopération agricole Sud-Sud au Nigeria, son fils de huit ans lui a envoyé un e-mail.

 

« Maman m’a raconté que tu travailles en Afrique et qu’il y fait très chaud. J’espère que tu fais bien attention à ta santé là-bas pour ne pas attraper d’insolation. Quand je t’ai vu sur Internet, j’ai voulu que tu reviennes immédiatement. Mais je sais que tu dois continuer à travailler pour accomplir la mission que le pays t’a confiée », lui a écrit le jeune garçon.

 

Malgré la crise sanitaire, M. Zou et d’autres experts sont restés sur le terrain pour assurer la continuité du projet. Pendant cette période, son principal objectif était de faire du bon travail en matière de prévention et de contrôle de l’épidémie. Il se rendait une fois par semaine à la base de démonstration pour y rencontrer ses partenaires, et était en télétravail le reste du temps.

 

*LI KAIZHI est journaliste à CHINAFRIQUE

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