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Le train irrigue le développement du Tibet

2021-08-31 18:29:00 Source:La Chine au présent Auteur:LI YUAN
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Le train express Lhassa-Xigazê sur la ligne Qinghai-Tibet franchit un champ d’orge dans les environs de Xigazê, le 22 juin 2020.

 

Un quai bondé attendait le 25 juin 2021 une rame automotrice Fuxing pour immortaliser son entrée en gare de Lhassa à l’occasion de l’ouverture de la section Lhassa-Nyingchi de la ligne Sichuan-Tibet. Le Tibet est désormais entré dans l’ère de grande vitesse avec le Fuxing.

 

Le Fuxing entre sur le plateau tibétain

 

La construction d’une ligne menant sur le plateau enneigé était autrefois considérée comme un rêve inaccessible. En 1919, Sun Yat-sen évoqua pour la première fois une ligne Lhassa-Lanzhou (Qinghai) dans sa Stratégies pour la fondation d’une nation. William Henry Donald, journaliste au New York Herald à l’époque, s’était alors demandé comment il serait possible d’y construire une ligne alors que même les yaks ne pouvaient y accéder.

 

Il aura fallu des générations de travail pour que le 1er juillet 2006, la ligne Qinghai-Tibet entre en service et que le train pénètre dans la région autonome du Tibet. Le 15 août 2014, la ligne Lhassa- Xigazê a été ouverte, et le 25 juin 2021, c’était au tour de la ligne Lhassa-Nyingchi.

 

Dans le Fuxing de Lhassa à Xigazê, La Chine au présent a rencontré la famille de Jamyang Lozhag, 12 ans, qui revenait tout juste d’un séjour à Lhassa. Sa mère l’emmène voyager toutes les vacances d’été avec son jeune frère. La première fois, c’était en car, puis en train direct, et cette fois-ci, c’est en Fuxing. « Le train est rapide et confortable, et c’est encore plus beau qu’avant ! », a-t-il lancé avec enthousiasme. Afin d’obtenir les billets tant prisés pour la saison estivale, sa mère a dû réserver en ligne plusieurs jours à l’avance.

 

Dazhen, responsable de la gare de passagers de Lhassa, explique que Lhassa et Xigazê sont les deux plus grandes villes du Tibet. La ligne transporte principalement des passagers qui font la navette pour travailler. « À l’origine, quand il n’y avait pas de train, nous dépendions principalement du transport routier. Il fallait plus de 6 heures en car. Maintenant, il ne faut que 2 heures et 35 minutes. Le temps a été réduit de moitié, et la sécurité s’est grandement améliorée. » L’été, a-t-elle souligné, avec la fonte du permafrost qui se transforme en boue, l’autoroute est coupée, et en hiver, la conduite est encore plus dangereuse. La ligne ferroviaire est donc le moyen de transport privilégié. Le nombre de passagers en gare de Xigazê est ainsi passé de 132 000 à 779 000 entre 2014 et 2020, un accroissement de près de six fois.

 

La capacité de fret a également contribué au développement économique du Tibet. La gare de Lhassa-Ouest, dans le district de Doilungdêqêne, est le dépôt de fret ferroviaire le plus grand et le plus élevé du nord-ouest de la Chine. « Il s’agit principalement d’un dépôt d’arrivée des marchandises, qu’il s’agisse des aiguilles et du fil pour les gens, à l’asphalte et à l’acier pour les grands projets », a déclaré Zhang Qiang, chef de la gare de Lhassa du Groupe Qinghai-Tibet. « Le climat est changeant dans la région du plateau, ce qui affecte souvent le transport automobile et aérien. La commodité, la sécurité, la vitesse élevée, la conservation au frais et les caractéristiques de réfrigération du transport ferroviaire ont incité de nombreux clients à se porter en priorité sur le fret ferroviaire. »

 

De 2006 à 2021, le nombre d’entreprises de logistique, qu’il s’agisse du seul transport de minerai, ou de l’eau minérale, de la bière et des spécialités alimentaires, est passé de quatre à une bonne quarantaine. Le volume de fret a bondi, passant de 20 000 tonnes au départ et à 291 000 tonnes à l’arrivée en 2006 à 491 000 tonnes au départ et 6,147 millions de tonnes à l’arrivée en 2020. La capacité de chargement et de déchargement a été multipliée par plus de 20. Selon Zhang Qiang, derrière ces chiffres se cache une réelle amélioration de la qualité de vie des Tibétains.
 
Deux passagers sont pris en photo devant le premier train de la ligne Lhassa-Nyingchi, en gare de Lhassa, le 25 juin 2021.

 

Rapprocher les distances

 

Personne ne connaît mieux les changements que le chemin de fer a engendrés au Tibet que le personnel ferroviaire. Dazhen est l’une des premières employées tibétaines du dépôt de Lhassa du Groupe Qinghai-Tibet. Depuis plus de 15 ans, elle a non seulement connu l’ouverture de toutes les lignes, mais elle a vu que la gare, qui était la plus grande bâtisse des environs, est maintenant entourée par des grands bâtiments. « Comme le dit l’adage ‘‘quand le train siffle, la richesse afflue’’, le train répand le développement dans son sillage. »

 

Liu Mengjiao, chef de train D8983 du Fuxing, travaille sur la ligne Qinghai-Tibet depuis 9 ans. Elle remarque que si les paysages n’ont pas changé, néanmoins à l’intérieur, dans les wagons, il y a eu de nombreuses transformations. « Les équipements s’améliorent sans cesse, la vitesse est de plus en plus rapide, et les touristes sont toujours plus nombreux. » Le Fuxing a optimisé le système d’alimentation en oxygène et un dispositif d’alimentation en oxygène d’urgence a été installé sous chaque siège. « La priorité est toujours accordée à la sécurité de passagers », dit-elle.

 

Depuis son lancement sur le haut plateau, le Fuxing, avec ses 755 places, fait le plein tous les jours. « Je vois avec bonheur que nos compatriotes tibétains connaissent de mieux en mieux le fonctionnement à bord du train. Nombreux sont ceux qui quittent leur région natale pour explorer un monde plus vaste », constatent Mme Liu et ses collègues.

 

La ligne Qinghai-Tibet est aussi le moyen de transport de prédilection de la plupart des touristes étrangers en raison de sa sécurité, de son confort et de sa commodité. « Avant l’épidémie, on recevait chaque jour de nombreux touristes venus d’Europe, d’Amérique et d’Asie du Sud-Est.  », précise Mme Liu. Une équipe de personnes parlant anglais a même été constituée pour faciliter la communication. « Cette ligne a raccourci la distance entre le Tibet et le reste du monde, permettant à davantage de personnes de venir au Tibet et d’en apprendre davantage. »

 

Un réseau ferroviaire dense

 

La ligne Qinghai-Tibet enchaîne les records mondiaux en termes d’altitude, de longueur et de kilométrage sur le permafrost. Elle est considérée comme une merveille dans l’histoire ferroviaire mondiale. Ce n’est cependant que le début : il est en effet prévu que le réseau ferroviaire jusqu’au Tibet s’étende progressivement.

 

Au cours du XIVe Plan quinquennal (2021-2025), le Tibet accélérera la construction de lignes, établira une épine dorsale sur le réseau ferroviaire principal et des modalités d’interconnexions rapides. Selon Zhang Qiang, la ligne Lhassa-Nyingchi est la première extension du chemin de fer Qinghai-Tibet et elle continuera jusqu’à Nyalam, Chomo et Gyirong à la frontière sino-népalaise pour rejoindre le chemin de fer népalais. Elle est aussi sur la ligne Sichuan-Tibet et après l’achèvement de la construction de la section Ya’an-Nyingchi, la ligne Sichuan-Tibet sera entièrement connectée. Et il ne faudra que dix heures de Chengdu à Lhassa.

 

Selon un responsable de la Commission du développement et de la réforme de la région autonome du Tibet, le développement ferroviaire du Tibet a pour objectif « la communication intérieure et extérieure, rayonnant sur les zones environnantes » grâce à deux niveaux de lignes d’est en ouest et du nord au sud dans la région autonome, cinq points de sortie et trois accès transfrontaliers pour permettre de plus grandes opportunités de développement au Tibet.

 

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