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La petite entreprise qui réduit les grandes émissions industrielles

2021-07-30 13:55:00 Source:La Chine au présent Auteur:DOU YI
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En juin 2021, un ingénieur de l’entreprise UR Combustion discute des besoins thermiques de la section du projet de production auprès du chef de la section.

 

« En 2017, mon mari et moi sommes rentrés en Chine pour fonder notre entreprise. C’est un chemin hors des sentiers battus, mais nous n’avions pas du tout l’impression d’être seuls », sourit Zhang Wenwen, directrice de la recherche et du développement (R&D) de l’entreprise UR Combustion.

 

Cette entreprise privée de haute technologie se consacre à l’économie d’énergie des fours industriels et au développement de produits de gestion intelligents, afin d’optimiser le système de combustion des fours industriels pour obtenir une meilleure efficacité énergétique et économiser l’énergie fossile.

 

Aujourd’hui, le changement climatique est un problème mondial auquel l’humanité est confrontée, et les grandes économies du monde entier ont annoncé leur agenda en vue de la neutralité carbone. En septembre 2020, la Chine s’est engagée à atteindre son pic d’émissions de carbone avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. Dans ce contexte, les entreprises chinoises de tous types sont confrontées à la pression et au défi de la transformation verte. C’est après avoir vu les opportunités d’affaires dans la transformation des industries traditionnelles que Zhang Wenwen et son mari Fu Wenqiang ont décidé de partir des États-Unis et revenir dans leur ville natale de Jiangyin (Jiangsu) il y a quatre ans, et qu’ils se sont lancés dans l’aventure de l’entrepreneuriat.

 

Les motivations de l’entrepreneuriat

 

Mme Zhang et M. Fu menaient une vie confortable aux États-Unis après l’obtention de leur doctorat. Mme Zhang travaillait dans la R&D dans le domaine des matériaux et était responsable du développement de chiffons jetables. « Mon travail était très stable, et on peut dire que j’étais appréciée par mon patron, mais j’avais toujours l’impression que ces chiffons jetables n’étaient pas écologiques, je me sentais donc un peu mal à l’aise », se souvient-elle. Par conséquent, après une discussion, le jeune couple a décidé de tout abandonner et de rentrer en Chine pour se consacrer à la cause de l’économie d’énergie et de la protection de l’environnement.

 

La spécialité de Mme Zhang est la R&D dans le domaine des matériaux, tandis que son mari s’est spécialisé dans les sciences thermiques et de la combustion. Après son retour en Chine, le couple a décidé de tirer parti de ses atouts professionnels et de se lancer dans l’industrie du four industriel de base à forte consommation d’énergie, en se spécialisant dans le domaine de la « combustion intelligente », qui consiste à améliorer l’efficacité de la combustion, de manière à réaliser l’économie d’énergie et une réduction des émissions lors de la combustion.

 

Les fours industriels représentent environ un quart de la consommation totale annuelle d’énergie du pays, ils constituent donc un important consommateur d’énergie en Chine. En raison de la grande variété et du grand nombre de fours industriels de base, les technologies sont relativement en retard en termes d’économie d’énergie, ce qui a un impact négatif sur l’environnement.

 

Selon Mme Zhang, le développement mondial de l’économie d’énergie et de la protection de l’environnement dans les fours industriels est passé par trois périodes : la première s’étend du début du XXe siècle aux années 1980, lorsque le monde a commencé à se concentrer sur l’économie d’énergie et le développement de sources d’énergie nouvelles et renouvelables. À cette époque-là, certains pays industrialisés adoptaient des mesures combinant des technologies d’économie d’énergie et l’élimination des capacités de production arriérées. La deuxième période est celle des années 1990. Sur la base de la promotion des mesures existantes, les pays du monde entier ont principalement ajouté des mesures de réduction des émissions et de recyclage de l’énergie. Enfin, dans la troisième période, qui va du début du XXIe siècle à aujourd’hui, l’économie circulaire est devenue un moyen important d’économiser l’énergie et de réduire les émissions, montrant un fort acte d’État. L’économie circulaire est un modèle de fonctionnement économique qui intègre la production propre, le recyclage des déchets industriels et domestiques, l’équilibre écologique et le développement durable dans le but de maximiser l’utilisation des ressources et de minimiser les émissions polluantes. Selon Mme Zhang, la Chine essaie actuellement de passer à cette troisième étape.

 

« Il y a quelques années, le concept de protection de l’environnement reposait toujours sur la question de savoir si les produits chimiques causaient une pollution, mais maintenant, en plus de cet aspect, nous sommes également préoccupés par la quantité d’énergie consommée par l’ensemble du processus de production du produit », précise Mme Zhang. À leur retour en Chine, elle et son mari ont fait des recherches. De plus, de nombreuses études de marché ont révélé que le marché intérieur pour ce domaine est relativement peu encombré, ce qui a renforcé leur détermination à choisir cette direction.
 

 

Réduction des émissions dans toute la chaîne industrielle

 

« Lorsque des mots comme ‘‘neutralité carbone’’, ‘‘pic d’émissions de carbone’’, ‘‘économie d’énergie’’ et ‘‘protection de l’environnement’’ sont mentionnés, en particulier dans les domaines liés aux entreprises, les gens ont tendance à penser d’abord à ‘‘nouvelle énergie’’, s’imaginant que le développement du secteur des nouvelles énergies est suffisant pour atteindre l’objectif du développement vert. En fait, ce n’est pas le cas », explique Mme Zhang. « L’industrie se développe en chaîne, aucune industrie ne peut exister indépendamment sans s’appuyer sur les maillons en amont et en aval. Pour parvenir à une économie d’énergie globale et à un développement vert, il est nécessaire de travailler ensemble sur chaque maillon de la chaîne industrielle. »

 

Selon Mme Zhang, l’industrie de base à forte consommation d’énergie est l’un des maillons industriels nécessaires en amont de l’énergie propre. Par exemple, en tant qu’énergie propre et renouvelable, l’énergie éolienne est maintenant vigoureusement promue dans de nombreux pays et régions du monde. Pour développer l’industrie éolienne, il est inévitable d’installer des équipements spéciaux à grande échelle tels que des turbines. La production de tous ces équipements fait partie des maillons industriels de base à haute consommation d’énergie. L’entreprise UR Combustion se concentre sur la manière d’obtenir une faible consommation d’énergie et de faibles émissions dans ces industries de base, et de produire le moins possible de pollution à la source.

 

En tant que pionnier de la technologie de combustion industrielle optimisée, l’UR Combustion a mené des enquêtes et des recherches approfondies sur des dizaines d’entreprises représentatives de l’acier, du ciment, de la chaux, du verre et des réfractaires en Chine. Elle a divisé les fours chinois en plusieurs catégories majeures, et a proposé pour chacune d’entre elles des solutions professionnelles, apportant des changements pratiques et efficaces au développement vert et à faible émission de carbone des entreprises. Mme Zhang affirme que même si son entreprise n’en est qu’à ses débuts, le système de combustion conçu et développé par son équipe a déjà permis une économie d’énergie de 33 % pour une entreprise locale de Jiangyin, diminuant considérablement la consommation d’énergie et les émissions tout en réduisant les coûts.

 

Une cause universelle

 

Mme Zhang estime que pour atteindre une véritable neutralité carbone, une personne ou une entreprise seule est loin d’être suffisante. Il faut que chaque industrie, chaque entreprise et chaque individu soit conscient de la nécessité d’économiser l’énergie et de la protection de l’environnement. En coopérant avec des usines, Mme Zhang et son entreprise ont constaté que le concept de protection de l’environnement et la sensibilisation à la réduction des émissions parmi les travailleurs faisaient souvent défaut. C’est pourquoi, aujourd’hui, tout en se rendant dans les usines partenaires pour expliquer le principe de leurs équipements et proposer des plans d’amélioration, ils vulgarisent également les concepts de faible consommation d’énergie et de faibles émissions auprès des travailleurs. « S’il n’est pas possible de parvenir à une prise de conscience universelle du jour au lendemain, il est crucial d’amener toutes les personnes autour de moi à commencer à agir », avance Mme Zhang.

 

Le 26 mai, la première réunion plénière du Groupe de travail pilote sur la neutralité carbone s’est tenue à Beijing. Han Zheng, membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC et vice-premier ministre du Conseil des affaires d’État, a souligné lors de la réunion qu’il est actuellement nécessaire de faire des études et de proposer des initiatives politiques ciblées et opérationnelles visant à promouvoir l’optimisation de la structure industrielle, à faire progresser l’ajustement de la structure énergétique, à soutenir la R&D et la promotion des technologies vertes, à améliorer le système de politiques vertes et à faible émission de carbone et à renforcer le système de lois, de réglementations et de normes. Pour Mme Zhang et son entreprise, les politiques et initiatives à venir du pays sont très encourageantes. « Nous devons voir les signaux émis derrière les politiques, puis les suivre », déclare-t-elle. « Qu’il s’agisse de la taxe de protection de l’environnement introduite lors de mon premier retour en Chine ou de la neutralité carbone aujourd’hui, la Chine assume ses responsabilités en tant que grand pays. Je suis prête à en faire partie, ensemble avec mes collègues. » 

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