Une employée de l’atelier de fabrication d’ombrelles artisanales Zhu’antang à Shangrao (Jiangxi) peint sur une ombrelle en papier huilé.
À la fin de cette année, pour la première fois dans l’histoire plurimillénaire de son développement, la nation chinoise éliminera globalement l’extrême pauvreté dans les zones rurales. Tous les ruraux vivant sous la norme de pauvreté en vigueur ainsi que tous les districts démunis sortiront de la misère.
Comme l’a clairement indiqué le gouvernement chinois, pour que cette sortie de la pauvreté soit définitive, il ne faut pas relâcher ses efforts. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins de responsabilités ». Ce n’est pas parce que les districts pauvres viennent à bout de la pauvreté que le sens des responsabilités devrait faiblir. Il y a même lieu de renforcer le système de responsabilités applicable aux hauts dirigeants du Parti et du gouvernement. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins de politiques préférentielles ». Les principales politiques de lutte contre la pauvreté doivent continuer à être mises en application. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins d’aides ». Il est important que les équipes de travail dépêchées dans les villages pauvres restent sur place. « Moins de pauvreté » ne veut pas dire « moins de surveillance ». Tout faire pour éviter la réapparition de la pauvreté doit être élevé au rang de tâche prioritaire.
Dans les Recommandations du Comité central du PCC sur l’élaboration du XIVe Plan quinquennal pour le développement économique et social national et des objectifs à long terme à l’horizon 2035, publiés en novembre dernier, des dispositions ont été prises tout spécialement pour raccorder avec efficacité deux ambitions : consolider et élargir les bons résultats obtenus face à la pauvreté et revitaliser le milieu rural.
Garanties institutionnelles empêchant le retour de la pauvreté
Un régime politique stable et des mécanismes efficaces de réduction de la pauvreté sont des gages grâce auxquels la pauvreté ne refera pas surface.
1. Assurer la continuité des politiques de réduction de la pauvreté. Il faut veiller à ce que les districts défavorisés, une fois débarrassés de la pauvreté, ne ménagent pas d’efforts au cours de la période de transition, afin de garantir une certaine stabilité des politiques afférentes. Il convient de mettre en œuvre des politiques différenciées et de constituer des dossiers permettant de suivre et gérer les individus précaires. Pour les groupes spéciaux (personnes âgées, malades ou en situation de handicap), la protection sociale est la ligne de défense essentielle dans la bataille face à la pauvreté.
2. Mettre en place des mécanismes de surveillance, d’alerte et d’assistance immédiate en cas de résurgence de la pauvreté. Il est urgent de garder un œil sur les facteurs clés pouvant conduire à la pauvreté ou au retour à la pauvreté, par exemple : la maladie, le manque d’instruction, les catastrophes naturelles, les incidents majeurs, sans oublier l’impact du COVID-19. Il faut tout particulièrement prêter attention aux citoyens qui se sont extirpés de la pauvreté mais qui ont des risques d’y revenir et aux populations précaires dans les régions reculées, puis les classer suivant leurs profils. Des politiques ciblées doivent être mises en œuvre afin d’augmenter les salaires dans le secteur industriel, de stimuler les forces endogènes des habitants, d’assurer la protection sociale, de soutenir les crédits de financement, etc. De cette façon, les personnes susceptibles de tomber ou de retomber dans la pauvreté pourront améliorer leur qualité de vie et ainsi échapper à ce fléau.
3. Maintenir et perfectionner les mécanismes d’assistance mobilisant toutes les couches de la société. Depuis 2013, la Chine a adopté divers mécanismes dans le cadre de la lutte contre la pauvreté : collaboration des régions Est-Ouest du pays, soutien mutuel par binômes, participation des forces sociales à cette œuvre, etc. Toutes les ressources ont été appelées à s’impliquer pour venir en aide aux démunis, ce qui a jeté une base solide au raccordement entre la consolidation et l’élargissement des résultats obtenus en matière de la lutte contre la pauvreté avec la revitalisation du milieu rural. Et cette mobilisation de l’ensemble de la société se poursuivra et progressera dans la prochaine étape que marquera le nouveau plan quinquennal. Dans le même temps, la Chine a formé des équipes professionnelles en première ligne qui sont chargées des tâches liées à la sortie de la pauvreté, apportant par là même un solide soutien aux talents.
Moyens fondamentaux pour éliminer durablement la pauvreté
Il est urgent de redynamiser l’industrie pour que les personnes pauvres soient intégrées aux chaînes industrielles et qu’elles partagent les fruits du développement industriel. Leur capacité à s’extraire elles-mêmes des griffes de la pauvreté sera ainsi renforcée, ce qui contribuera à stabiliser les premières victoires contre la pauvreté. En développant l’aide à l’emploi, tous ceux en capacité de travailler se verront offrir une chance de démontrer leur potentiel. Il s’agit là d’une garantie pour parvenir à éradiquer une bonne fois pour toutes la pauvreté et pour empêcher la population dans les régions isolées de sombrer dans l’indigence.
1. Promouvoir le développement intégré des industries et renforcer le mécanisme de mise en commun des intérêts. Pour que le secteur industriel joue toujours plus un rôle de moteur, il doit reposer sur un nouveau type d’entité de marché agricole caractérisé par une forte compétitivité, un niveau technologique assez avancé ainsi qu’une volonté et une capacité plus marquées d’aller de l’avant. Déterminer les secteurs porteurs constitue une étape clé. Selon le principe des « mesures ciblées », impliquant que celles-ci soient adaptées aux conditions locales et aux populations concernées, les zones démunies incitent les agriculteurs à développer les filières du terroir (culture de variétés indigènes et production de spécialités locales), tout en adoptant des modèles tels que le « tourisme + » et l’« écologie + ». Elles promeuvent l’intégration profonde des diverses industries (agriculture et sylviculture avec le tourisme, l’éducation, la culture, la santé), afin d’atténuer les hauts risques que suscite un modèle de production à une seule chaîne unique. Il est capital d’intensifier la mise en commun des intérêts, en gérant adéquatement ces intérêts conjoints qui existent entre les habitants pauvres et les entités du marché (firmes, co-opératives ou autres), en vue de créer une communauté d’intérêts communs. L’objectif consiste à renforcer le sentiment de satisfaction des masses.
2. Élargir les canaux de recrutement et consolider les services liés à l’emploi. Il convient de développer le secteur industriel pour créer des emplois, en donnant la priorité aux travailleurs pauvres dans le recrutement. Il faut procéder au transfert de la main-d’œuvre et améliorer la répartition du travail en fournissant des emplois dans le district, la ville, la province ou bien à l’extérieur de la province. Il y a lieu de mettre en œuvre des garanties politiques d’accès à l’emploi au profit des travailleurs pauvres admissibles, pour leur fournir la sécurité de l’emploi par le biais de contrats aidés. Pour les zones de réinstallation des populations pauvres, il faut assurer une assistance et un suivi irréprochables, de façon à aider ces personnes ayant été déplacées à fonder leur entreprise ou à décrocher un emploi, et ainsi démarrer une nouvelle vie prospère dans leur nouveau lieu de résidence. Il est urgent d’améliorer la gamme des services autour de l’emploi, afin de mettre à la disposition des personnes pauvres des informations et plateformes connexes.
3. Dispenser des formations professionnelles pour accroître l’employabilité des personnes démunies. Il faut donner à tous ceux désireux de se former et aptes au travail la possibilité de suivre une formation pour apprendre des compétences professionnelles. Il faut proposer un choix de formations plus ciblées (à la demande ou spécialisées), pour que chaque formation débouche sur un emploi. Il convient de revoir les critères de subventionnement des formations, d’encourager les diverses localités à mener des formations selon une approche typique des projets, et d’aider les personnes démunies à maîtriser des compétences professionnelles et à rehausser leurs aptitudes en communication.
Maintien des investissements dédiés à la réduction de la pauvreté
Comme énoncé explicitement dans les recommandations susmentionnées, il faut continuer de promouvoir le développement des zones tout juste sorties de la pauvreté, en établissant des mécanismes d’aides destinées aux populations rurales à faible revenu et aux régions sous-développées, ainsi qu’en maintenant la stabilité globale des investissements financiers. Le manque de fonds de développement est l’une des principales causes derrière la pauvreté. Il est classique de réduire la pauvreté par la voie monétaire : un moyen fiable d’octroyer un soutien financier au développement des zones défavorisées. Cela peut également jouer un rôle dans la répartition des risques et la garantie des bénéfices engrangés par les agriculteurs. Parallèlement, les habitants démunis sont les principaux acteurs dans la victoire décisive contre la pauvreté. Leur détermination à évoluer joue un rôle essentiel à ce compte-là. Si les personnes pauvres faisaient preuve d’un vif enthousiasme et d’une profonde créativité, le problème de la pauvreté pourrait fondamentalement être résolu.
1. Maintenir la stabilité globale des investissements dirigés vers la réduction de la pauvreté. Depuis 2016, pendant quatre années consécutives, la Chine a augmenté de 20 milliards de yuans par an le budget du gouvernement central consacré à la lutte contre la pauvreté. En 2019, le gouvernement central a alloué 126,1 milliards de yuans à cette cause et en 2020, cet investissement s’établira aux alentours de 146 milliards de yuans. À cette somme faramineuse s’ajoutent les coopérations locales et la collaboration Est-Ouest pour la lutte contre la pauvreté, sans oublier les investissements effectués dans les domaines industriels et sociaux. Tout cet argent débloqué a joué un rôle majeur dans la victoire face à la pauvreté et dans l’édification d’une société de moyenne aisance à tous égards. À l’avenir, ces investissements financiers seront globalement maintenus, pour servir de garantie solide à la réduction de la pauvreté.
2. Utiliser les produits financiers à des fins d’investissement. En exploitant les mécanismes du marché et en identifiant les projets industriels emblématiques, il faut faire en sorte que les fonds à caractère social soient investis dans les zones défavorisées, au moyen de divers produits financiers (fonds de lutte contre la pauvreté via l’industrie, prêts accordés aux personnes extrêmement pauvres et micro-crédits personnels). Il faut faire jouer aux assurances leur rôle de garantie. Les assurances sont utiles à la fois pour lutter contre la pauvreté et pour éviter un retour à la pauvreté. Par rapport aux autres branches de la finance, les assurances offrent une protection qui se traduit plutôt par une compensation financière des risques. Elle a pour fonction essentielle d’offrir une protection économique de base, dès lors qu’un des dangers prévus survient, avec des produits comme l’assurance santé et l’assurance des biens pour la lutte contre la pauvreté. Les assurances figurent parmi les mécanismes efficaces à long terme pour prévenir la réapparition de la pauvreté et devraient en ce sens jouer un rôle plus proéminent.
3. Parfaire les mécanismes d’assistance et le système de couverture sociale en milieu rural. La protection sociale de base joue un rôle important, puisqu’elle aide les démunis à se débarrasser de la pauvreté et à parvenir à un développement viable. Les mécanismes d’aide sociale visent à répondre aux situations d’urgence et à assurer une ligne de défense essentielle. Ils peuvent garantir efficacement les moyens d’existence de base des personnes en difficulté financière dans les zones rurales. Pour raccorder efficacement la consolidation et l’expansion des résultats obtenus à travers la lutte contre la pauvreté et la revitalisation du milieu rural, il convient de parfaire les mécanismes d’assistance et le système de couverture sociale. Cette mesure est un impératif pour empêcher les citoyens de tomber ou de retomber dans la misère.
4. Cultiver les capacités de développement des populations pauvres. Parmi les districts de l’Ouest sortis de la pauvreté, nous devons soutenir un groupe de districts stratégiques pour la revitalisation rurale, tout en affermissant la consolidation des résultats déjà obtenus et leurs capacités intrinsèques à se développer. L’aide aux démunis commence par l’éducation. Les démunis doivent avoir non seulement la volonté de se débarrasser de la pauvreté, mais aussi la capacité de le faire. D’une part, ils doivent accroître leur capacité d’autodéveloppement par l’intermédiaire d’une formation professionnelle visant à renforcer leur niveau fondamental d’éducation culturelle et leurs compétences professionnelles existantes. D’autre part, il y a nécessité d’enrayer le phénomène de transmission intergénérationnelle de la pauvreté. Pour ce faire, il convient d’améliorer les installations des institutions d’enseignement de base, en instaurant entre-temps un système d’aide à l’éducation et de financement dans les régions défavorisées, pour que les enfants dans ces régions bénéficient d’un haut niveau d’instruction, comme partout ailleurs.
TAN WEIPING : Directeur général adjoint du Centre international de la réduction de la pauvreté
de Chine
