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L’économie chinoise peut-elle résister à l’épidémie ?

2020-03-05 17:41:00 Source:La Chine au présent Auteur:LU RUCAI et MA LI
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Le 16 février 2020, un employé confirme la situation de production avec le personnel de la salle de contrôle centrale sur le site de l’Usine de polypropylène de la société de raffinage et de produits chimiques Sinopec Qingdao.

 

Alors que la lutte contre le nouveau coronavirus bat son plein en Chine, la communauté internationale, tout en se concentrant sur la manière de vaincre l’épidémie le plus rapidement possible, se focalise également sur l’impact de l’épidémie sur la Chine et l’économie mondiale.

 

Impact à long terme limité sur l’économie chinoise
 
La fête du Printemps est traditionnellement la période des réunions familiales, une occasion de consommer, de voyager et de se divertir, mais cette année, l’épidémie du nouveau coronavirus est venue perturber cette période festive.

 

Bien que Gerry Rice, porte-parole du Fonds monétaire international (FMI), ait déclaré fin janvier qu’il était encore trop tôt pour quantifier l’impact économique de l’épidémie de manière précise, il est indéniable que les secteurs du tourisme, des transports, des loisirs et de la restauration notamment ont été durement touchés. En raison du confinement de Wuhan et de plusieurs villes de niveau préfectoral, plus de 30 provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement de l’autorité centrale ont pris des mesures renforcées. Les grandes villes touchées par l’épidémie comme Wuhan ont appuyé sur la touche « pause » pour leurs événements, et toutes les activités générant de la foule comme les foires et les projections de films ont été partout annulées.

 

L’économie chinoise peut-elle résister au test de l’épidémie ? De nombreux experts en Chine et à l’étranger, ainsi que des institutions internationales, estiment que même si l’impact est inévitable, il sera limité à long terme.

 

Zhang Bin, directeur du Bureau de recherche macroéconomique mondiale de l’Académie des sciences sociales de Chine, estime que sous l’impact de l’épidémie, les activités économiques de la Chine vont connaître un ralentissement soudain à court terme, et que les secteurs des services et l’investissement industriel seront affectés, en particulier les biens de consommation non durables comme la vente de billets de cinéma, les voyages, etc. Malgré tout, la consommation de nombreux biens durables pourra être compensée une fois l’épidémie terminée. « Durant une courte période, l’épidémie a temporairement accru la volatilité de l’activité économique, mais à long terme, elle n’aura pas beaucoup d’impact sur l’économie chinoise. »

 

Huang Tianlei, chercheur au Peterson Institute for International Economics aux États-Unis, est également du même avis. Il a estimé que l’épidémie pourrait avoir un impact temporaire sur l’économie chinoise, mais que celui sur la croissance économique de la Chine cette année ne devrait pas être exagéré et que « l’impact sur la croissance annuelle pourrait être assez limité ».

 

Kenneth Rogoff, professeur d’économie à l’université de Harvard, souligne que, sur la base de cas similaires dans le passé, le scénario le plus probable est que la crise se révélera temporaire et que l’impact économique sera relativement limité. « Nous pouvons nourrir de tels espoirs. »

 

Gerry Rice a également répondu aux questions des journalistes début février, affirmant qu’en tant que grande économie, la Chine avait les ressources et la détermination nécessaires pour lutter efficacement contre l’épidémie, et disposait également d’une marge de manœuvre financière pour prendre des mesures si nécessaire.
 

 

La Chine se lance dans l’action

 

« Il vaut mieux ne pas réagir de manière excessive en politique économique. » C’est une remarque de Michael Spence, lauréat du prix Nobel d’économie et professeur à l’université de New York, qui a suggéré que le gouvernement contrôle d’abord la propagation du virus tout en traitant les personnes infectées et en prenant soin des personnes vulnérables. En outre, le système de protection sociale devrait jouer son rôle en octroyant des aides économiques et financières. Ce n’est pas seulement une bonne chose pour la population, mais aussi pour l’ensemble de l’économie.

 

En fait, à partir du début du mois de février, la Chine a pris un certain nombre de mesures visant à répondre aux pressions des entités du marché qui ont été gravement touchées par l’épidémie, en particulier les PME et les micro-entreprises de fabrication et de services.

 

Le problème de fonds de roulement est le plus important pour les PME et les micro-entreprises, la date d’ouverture étant retardée et l’activité étant réduite. Afin de résoudre ce problème, le 1er février, la Banque centrale, le ministère des Finances et cinq autres ministères ont publié conjointement l’Avis pour renforcer davantage le soutien financier dans la prévention et le contrôle de l’épidémie du nouveau coronavirus, indiquant clairement que, pour le secteur des ventes de gros et de détail, l’hôtellerie-restauration, la logistique et les transports, le tourisme et la culture notamment qui subissaient de plein fouet l’impact de l’épidémie, de même que les entreprises à fort potentiel mais qui rencontrent des difficultés passagères en raison de l’épidémie, en particulier les PME et les micro-entreprises, il ne fallait pas annuler le prêt avant l’échéance, refuser de l’accorder ou le suspendre inconsidérément. Pour les entreprises gravement touchées par l’épidémie qui ne peuvent faire face à leurs échéances, un report ou un renouvellement pourra leur être octroyé. Grâce à une réduction appropriée des taux d’intérêt sur les prêts, à une augmentation du crédit et à des prêts à moyen et long terme, il sera possible d’aider les entreprises concernées à surmonter l’impact de cette épidémie. Immédiatement après, la Banque centrale a d’ailleurs mis sur le marché 1 000 milliards de yuans de liquidités grâce notamment à des opérations de prise en pension.

 

En même temps que le gouvernement central renforçait son dispositif, diverses mesures ont été introduites pour aider les entreprises dans différentes régions. Par exemple, Suzhou a promulgué dix politiques pour aider les PME et les micro-entreprises à surmonter les difficultés en termes d’augmentation du soutien financier, de report des versements au titre de la sécurité sociale, de réduction ou d’exemption des loyers et des taxes foncières. Shanghai a mis en place quatre mesures, à savoir rembourser des primes d’assurance chômage pour un retour à la stabilité de l’emploi, reporter l’ajustement de l’assiette des cotisations, repousser l’échéance des versements au titre de la sécurité sociale, ainsi que mettre en œuvre une politique de subvention à la formation. Parmi ces mesures, la plus remarquable concerne le reversement aux entreprises qui ne licencient ou ne réduisent pas leur personnel, et qui remplissent les conditions nécessaires, ainsi qu’à leur personnel, de 50 % du total des primes d’assurance chômage effectivement versées au titre de l’année précédente. Après la mise en œuvre de cette politique, il est prévu qu’environ 140 000 entreprises en bénéficieront en 2020, réduisant ainsi les charges d’environ 2,6 milliards de yuans.

 

Face aux chocs économiques, protéger les entreprises, c’est assurer l’emploi et les conditions de vie de la population.

 

Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a écrit sur les réseaux sociaux le 3 février que l’institution soutenait les récentes mesures de la Chine pour lutter contre l’épidémie, notamment les mesures fiscales, monétaires et financières. « Nous sommes convaincus que l’économie chinoise reste résiliente », a-t-elle affirmé. Le même jour, la Banque mondiale a également remarqué que le gouvernement chinois disposait d’un espace politique pour répondre à l’épidémie et avait annoncé une injection importante de liquidités, ce qui devrait contribuer à atténuer les coûts pour la croissance économique.

 

Yang Liqiang, chercheur associé à l’Institut d’économie internationale de l’Université des relations économiques et commerciales avec l’étranger, a suggéré qu’une fois l’épidémie contenue, des mesures telles que des réductions d’impôts et des subventions soient adoptées pour stimuler davantage la consommation, soutenir et aider les entreprises de services touchées à reprendre la production et leur activité, et atténuer la pression sur l’emploi.
 

 

Des opportunités dans la crise

 

Comme de nombreuses villes ont adopté des mesures strictes de prévention et de contrôle, le travail à domicile et la réduction des déplacements ont également favorisé le développement de nouvelles modalités comme le commerce électronique, les services administratifs en ligne, l’enseignement en ligne et la consommation sans contact.

 

« Avec l’impact de l’épidémie, de nouvelles formes et modalités commerciales comme le commerce électronique, l’administration en ligne, le travail à domicile, les réunions et le commerce virtuels ainsi que l’enseignement en ligne inaugureront un nouveau cycle de développement rapide », a affirmé Yang Liqiang. Internet, l’intelligence artificielle, les mégadonnées, ainsi que l’application d’autres technologies de pointe vont pénétrer et s’étendre davantage dans la vie des gens, la gestion des entreprises, l’administration gouvernementale, l’éducation et la formation.

 

Après l’annonce de la prolongation des congés de la fête du Printemps et du report de la rentrée des classes, les principales plates-formes de formation en ligne et les plates-formes de bureaux virtuels ont effectivement commencé à se développer. Lors de l’épidémie, de nombreux établissements d’enseignement et de formation en ligne tels que Xue’ersi et Vipkid ont proposé des cours gratuits pour les élèves du primaire et du secondaire. Un tel sens de la responsabilité sociale leur a permis de gagner les faveurs d’un plus grand nombre de parents d’élèves. Le bureau à domicile a également donné naissance à davantage de plates-formes de bureaux virtuels. La plate-forme WeChat pour les professionnels a ainsi vu s’ouvrir de vastes opportunités de marché.

 

En outre, les experts estiment que le processus extrêmement compliqué de prévention et de contrôle de cette épidémie est un test et un exercice majeurs pour les services chinois à tous les niveaux, et la capacité de gouvernance du gouvernement sera continuellement améliorée et renforcée au cours de ce processus, ce qui est propice à une optimisation supplémentaire à moyen et long terme de l’environnement commercial. Dans le même temps, l’amélioration et la réforme du système de prévention et de contrôle des épidémies et le développement des secteurs associés deviendront également des points de croissance importants pour l’économie chinoise.

 

Diverses mesures pour soutenir partout les entreprises et atténuer l’impact de l’épidémie continuent d’être prises et elles permettront à l’économie chinoise de surmonter les défis. Comme l’a dit Li Yuan, professeur à l’Institut de l’Asie de l’Est à l’université de Duisburg-Essen en Allemagne, l’épidémie ne changera pas la stabilité du développement économique de la Chine, et il est tout à fait possible de maintenir la confiance dans la résilience de l’économie chinoise. « Les autorités chinoises à tous les niveaux augmenteront également considérablement les investissements en santé publique pour répondre à cette épidémie, ce qui sera également bénéfique pour le développement sain à long terme de l’économie », a-t-il déclaré. 
 
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