Accueil>La Chine à la loupe

La lutte chinoise contre la pauvreté due à la maladie

2020-01-19 10:58:00 Source:La Chine au présent Auteur:TAN WEIPING
【Fermer】 【Imprimer】 GrandMoyenPetit
法语词典

 

À la mi-septembre 2017, des volontaires médicaux d'un certain nombre d'hôpitaux de Beijing ont proposé des consultations gratuites pour la population locale à l'hôpital de médecine traditionnelle chinoise du xian de Xia dans la province du Shanxi.

La maladie peut causer l’entrée dans ou le retour à la pauvreté, et constitue donc la plus grande des menaces chez les démunis. Selon les statistiques nationales connues à ce sujet, la proportion des ménages en proie à la pauvreté en raison d’une maladie et d’un handicap s’élève à 44 % à l’heure actuelle. 

Depuis 2012, année à laquelle a eu lieu le XVIIIe Congrès du Parti communiste chinois, un éventail de mesures efficaces pour favoriser la santé du peuple a été déployé, et divers mécanismes et politiques ont été introduits comme mesures concrètes dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté par le biais de la santé. L’objectif étant que les pauvres puissent se faire soigner aisément et à un prix abordable, tout en étant moins sujets aux maladies. 

Fin 2018, les traitements spéciaux octroyés en aide aux pauvres couvraient 21 catégories et profitaient à une dizaine de millions d’individus. La même année, chez les patients démunis, la part moyenne des dépenses à leur charge sur le total des frais de santé ne s’établissait plus qu’à 10 % environ. La population qui avait sombré ou était retombée dans la pauvreté des suites d’une maladie a baissé de 76,4 %, soit 6,7 millions de ménages ayant dit adieu à la misère.   

Réduire le coût de la santé pour les pauvres 

Le gouvernement chinois continue d’améliorer ses politiques d’assurance maladie et de réduire le coût de la santé, pour donner à la population démunie les moyens d’aller consulter. D’une part, tous les pauvres sont couverts par l’assurance médicale de base pour les résidents urbains et ruraux, l’assurance contre les maladies graves et l’assurance d’aide complémentaire ; en outre, l’État offre encore des allocations aux démunis pour les aider à financer leurs cotisations à l’assurance médicale de base pour les résidents urbains et ruraux, en vue de mettre en œuvre une assistance médicale contribuant à la lutte contre la pauvreté. 

D’autre part, les ruraux pauvres s’acquittent de leurs frais hospitaliers (chambre et soins) dans les établissements de santé désignés du district ou de la région après avoir été traités, le but étant de mettre sur pied un système « à guichet unique » pour l’échange d’informations entre les diverses caisses d’assurance et le règlement rapide. Par exemple, le district de Shangnan (province du Shaanxi) a mis en œuvre un système « à guichet unique » de règlement et de remboursement immédiat pour les ménages pauvres, intégrant quatre assurances (la nouvelle assurance médicale coopérative rurale, l’assurance contre les maladies graves, l’assistance civile et les allocations gouvernementales). Après le remboursement de la nouvelle assurance médicale coopérative rurale et de l’assurance contre les maladies graves complétées par l’assistance civile, si le taux de remboursement effectif des dépenses médicales engagées par le patient n’atteint pas 90 %, le gouvernement attribue encore des allocations pour que ce taux se monte à 90 %. 

Il faut construire des hôpitaux de niveau district, des cliniques de niveau canton et bourg ainsi que des centres de soins de niveau village, pour permettre aux pauvres d’aller voir aisément un médecin. Après plusieurs années d’efforts en ce sens, les conditions des services de santé dans les zones défavorisées se sont considérablement améliorées. Parmi les 832 districts pauvres du pays, tous abritent un hôpital public, et plus de 90 % de la population démunie va consulter dans son district respectif. Par ailleurs, dans ces districts défavorisés, de plus en plus de maladies graves sont promptement traitées et soignées. Dans les zones défavorisées, on dénombre aujourd’hui un total de 90 000 salariés parmi le personnel soignant aux échelons canton et village. Plus de 99 % des cantons, bourgs et villages administratifs possèdent des cliniques et centres de santé ; 98 % des cantons et bourgs comptent au moins un généraliste ou un praticien (assistant) ; 98,2 % des villages administratifs disposent d’au moins un médecin de village agréé. Ainsi, les maladies communes et chroniques affectant la population rurale pauvre peuvent pour l’essentiel être diagnostiquées et traitées sur place et à temps.   

Le 3 décembre 2019, dans le hall du dispensaire de Shigezhuang dans le xian de Wen'an, des résidents font la queue pour obtenir des médicaments.

Rehausser le niveau des prestations médicales dans les régions pauvres 

Afin d’atteindre des objectifs à plus long terme, la Chine s’efforce de rehausser le niveau des prestations médicales dans les régions pauvres. Le gouvernement a agi pour que 1 007 hôpitaux d’excellence de troisième niveau prêtent main forte à 1 172 hôpitaux de district répartis dans les zones défavorisées. Il a équipé les hôpitaux pauvres de district en dispositifs de télémédecine, afin d’établir tout un réseau de télémédecine. Des étudiants se destinant à la profession de médecin professionnel en milieu rural (spécialiste) seront formés gratuitement. Une fois agréés généralistes assistants suite à la réussite de leur formation, ils poursuivront leur apprentissage au sein de cliniques de canton/bourg et de centres de soins de village. En ce qui concerne la sélection des professionnels de la santé, dans les zones démunies, le personnel médical pourra être recruté directement sur le marché du travail, au vu du bassin d’effectifs existant. 

Parallèlement, afin d’améliorer l’état de santé de la population vivant dans les régions pauvres, des services propices à la santé ont été mis en place pour que les pauvres tombent moins malades. Ils visent plusieurs objectifs. 

Premièrement, prévenir les maladies communes et chroniques. Une procédure complète (passant par les phases de prévention, de dépistage, de traitement, de convalescence et de gestion) doit être mise en œuvre face aux maladies endémiques et aux maladies infectieuses majeures. 

Deuxièmement, propager dans tous les districts défavorisés les campagnes de dépistage du cancer du col de l’utérus et du cancer du sein chez les femmes, de combat contre la malnutrition infantile et de dépistage des maladies néonatales. 

Troisièmement, fournir des services contractuels de médecin de famille (médecin de canton/village), tout en développant les services de santé en priorité pour les populations clés (à savoir les mères et les enfants, les personnes âgées et les handicapés) ; normaliser la prise en charge des maladies chroniques (hypertension, diabète, tuberculose, troubles psychotiques sévères, etc.) ; et assurer un suivi médical, la gestion de la santé et l’orientation des patients en temps opportun. 

Quatrièmement, encourager les diagnostics prénataux afin de renforcer la sensibilisation et la prévention globales concernant les malformations congénitales. Par exemple, les médecins de famille du canton de Shatang, au district de Shuangfeng (province du Hunan), se sont engagés à tenir régulièrement des consultations à titre bénévole, afin de réduire la pauvreté par le biais de la santé. Ils livrent des conseils pour garder la forme, de même qu’ils transmettent et vulgarisent les connaissances générales sur la santé et la prévention des maladies, ce qui permet d’abaisser le nombre de pauvre contractant des maladies graves.   

Le modèle exemplaire de Changyang 

Le district de Changyang (province du Hubei) se donne pour objectif de rendre les soins médicaux abordables, de qualité et faciles d’accès pour les démunis, tout en réduisant le nombre de pauvres tombant malades. Dans cette optique, il a exploré son propre modèle de réduction de la pauvreté par le biais de la santé. 

Premièrement, il a recouru à des politiques d’assurance maladie et mobilisé les forces sociales, afin d’établir un modèle en cinq axes (à savoir, assurance médicale de base + assurance contre les maladies graves + assistance civile + fonds spécial de lutte contre la pauvreté par le biais de la santé + fonds « 100 yuans de donations » pour les maladies graves). Les objectifs d’intérêt public qu’il cible sont désignés sous le code « 985 » : faire en sorte que le taux de remboursement effectif des frais hospitaliers (chambre et soins) atteigne 90 % ; que le taux de remboursement effectif de 35 catégories de consultations pour les maladies chroniques spéciales atteigne 80 % ; que les dépenses liées à la santé payées de la poche du patient ne dépassent pas 5 000 yuans par an. Un système « à guichet unique » pour le règlement à la sortie de l’hôpital a été mis en vigueur dans toute la province. Dans les hôpitaux et autres établissements de santé désignés du district de Changyang, les patients s’acquittent des frais à leur charge après le diagnostic et le traitement, au moment de rentrer chez eux, ce qui a rendu les soins médicaux nettement plus abordables. 

Deuxièmement, les établissements de santé de base établissent désormais un premier diagnostic des maladies communes et chroniques, et la procédure d’orientation des patients a été simplifiée, ce qui a permis d’élever la qualité des soins. 

Troisièmement, 117 équipes de médecins de famille ont été constituées pour effectuer des examens médicaux, entreprendre des dépistages des cancers du sein et du col de l’utérus, et exécuter des services contractuels. L’Hôpital populaire du district et l’Hôpital pour les mères et les enfants du district ont formé des équipes médicales de réduction de la pauvreté par le biais de la santé, qui offrent gratuitement des consultations dans 20 villages extrêmement pauvres du district. Ainsi, les démunis peuvent accéder plus facilement aux soins et sont moins malades. 

La réduction de la pauvreté par le biais de la santé est l’une des mesures s’inscrivant dans la stratégie d’assistance ciblée aux démunis et d’éradication précise de la pauvreté. Elle joue un rôle majeur dans la sortie définitive de la pauvreté chez les démunis. La Chine n’a cessé d’explorer de nouvelles idées et accumulé une précieuse expérience en la matière. 

Premièrement, elle envisage d’améliorer le système d’assurance maladie, tout en sollicitant la participation des forces sociales, afin de dissiper les inquiétudes des pauvres quant à l’accès aux soins. 

Deuxièmement, elle compte améliorer les conditions des prestations médicales élémentaires, tout en enrichissant les compétences du personnel soignant, dans l’optique de réduire le coût des consultations pour les pauvres et de relever le niveau du diagnostic et du traitement des maladies. 

Troisièmement, elle prévoit de construire des établissements de santé à tous les échelons, tout en développant les services contractuels effectués par les médecins de famille, aux fins de prévenir et de détecter sans tarder les maladies pour prescrire le traitement adapté. Ainsi le pays pourra combattre à la source l’apparition ou la réapparition de la pauvreté résultant de la maladie. 

  

TAN WEIPING est directeur général adjoint du Centre international de la réduction de la pauvreté en Chine. 

Partager:

Copyright © 1998 - 2016

今日中国杂志版权所有 | 京ICP备10041721号-4

京ICP备10041721号-4